L’Islande toujours dans l’attente d’une éruption // Iceland still waiting for an eruption

Lors d’une séance d’information organisée par la Protection civile le 6 novembre 2023, Kristín Jónsdóttir, du Met Office islandais, a indiqué que l’intrusion magmatique au niveau du mont Þorbjörn a environ un mètre d’épaisseur et met en jeu quelque six millions de mètres cubes de magma. La scientifique a ajouté que l’intrusion magmatique actuelle est différente de celle de l’éruption de Fagradalsfjall car elle se produit horizontalement et pas verticalement. De tels intrusions magmatiques peuvent s’allonger, s’épaissir progressivement et s’étirer sur les côtés. Au final, elles peuvent occuper beaucoup d’espace sans pour autant provoquer une éruption*.
En conséquence, personne ne sait si, où et quand une éruption aura lieu, même si la probabilité augmente chaque jour.
Il semble que les sites les plus exposés à une éruption se trouvent à l’ouest et au nord du mont Þorbjörn et à Sýlingarfell. Cependant, rien n’indique pour le moment.que le magma se rapproche de la surface.
Les responsables de la centrale électrique de Svartsengi indiquent que la société Orka a élaboré des plans d’intervention dont le but est d’assurer la sécurité des salariés et des sous-traitants. S’il y avait une évacuation en raison d’une éruption volcanique, le personnel quitterait les lieux, mais le fonctionnement de la centrale serait contrôlé à distance depuis la centrale électrique de Reykjanes. La société Orka a également étudié les moyens d’envoyer de l’eau dans les coulées de lave afin qu’elles puissent éventuellement ralentir leur progression avant d’atteindre la centrale électrique. Il est également possible de recouvrir les puits de forage avec du gravier et du sable, ce qui permettra de reprendre les opérations après une éruption.
En cas de panne de courant à Grindavík, des groupes électrogènes prendraient le relais si aucune alimentation n’était fournie par d’autres sources. Si nécessaire, il y a suffisamment de groupes électrogènes capables de couvrir la consommation d’électricité à Grindavík, tant pour les foyers que pour les entreprises et institutions publiques.
S’agissant de la sécurité des personnes, des plans d’évacuation ont été élaborés et mis à jour régulièrement. Voir ma note sur le plan d’évacuation de Grindavik.

A noter que les excursions au Lagon Bleu depuis Reykjavik sont suspendues pour 3 jours, par mesure de sécurité. La situation sera alors réévaluée.

* [Ce ne serait pas la première fois qu’une éruption avorte en Islande. Je campais à Reykjalid (nord de l’Islande) en juillet 1990 alors qu’une éruption du Krafla semblait imminente. Le soulèvement du sol sous la centrale géothermique était important et la sismicité était élevée. Je pouvais ressentir les secousses à l’intérieur de mon corps sous ma tente. Un séisme a été particulièrement fort une nuit. Je me suis levé et j’ai escaladé la colline derrière le camping pour m’assurer qu’il n’y avait pas eu d’éruption. En fait, il ne s’est rien passé. Quelques jours plus tard, j’ai rencontré le regretté Maurice Krafft qui m’a dit que l’éruption avait avorté.]

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During an information briefing held by the Department of Civil Protection on November 6th, 2023, Kristín Jónsdóttir, from the Icelandic Met Office indicated that the magma accumulation at Mt. Þorbjörn is estimated to be about one metre thick and about six million cubic metres. She added, that the magma intrusions are different from those at Fagradalsfjall because they lie horizontally in ledges but not vertically. Such ledges can grow long, thicken gradually and spread to the sides. In the end, they can grow very large without an eruption*.

As a consequence, nobody knows whether, where and when an eruption will occur, although the probability increases with each day.

It looks as if the most likely places for an eruption to occur are west and north of Mt. Þorbjörn and to Sýlingarfell. However, there is no evidence of magma near the surface at hhe moment.

The managers of the Svartsengi power station indicate that the Orka company has worked on its response plans whose aim is to ensure the safety of employees and contractors. If there were an evacuation due to a volcanic eruption, shift workers would evacuate Svartsengi, but the operation would be remotely controlled from the Reykjanes power plant. The company has also looked into ways to inject water into lava flows so that they could possibly slow down before reaching the power plant. It is possible to cover drilling holes with gravel and sand filling to be able to restart operations after an eruption.

Should power outages occur in Grindavík, seserve engines would take over if no power was received from other sources. As necessary, there are enough machines that can cover the general electricity use in Grindavík, both for homes and public companies and institutions.

As far as people’s safety is concerned, plans for evacuation have been drawn up and updated regularly. See my post about the evacuation plan for Grindavik.

It should be noted that trips to the Blue Lagoon from Reykjavik have been suspended for 3 days as a safety measure. The situation will then be reevaluated.

* [It would not be the first time an eruption has aborted in Iceland. I was camping in Reykjalid (northern Iceland in 1990 when an eruption was predicted at Krafla. The ground uplift beneath the geothermal power station had been significant and seismicity was elevated. I could feel the tremors within my body while lyinging on the ground in my tent. One quake was particularly strong one night. I got up and climbed the hill behind the camping to make sure no eruption had not occurred. Actually nothing happened. A few days later, I met the late Maurice Krafft who told me that the eruption had aborted.]

Champ volcanique du Krafla (Photo: C. Grandpey)

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