Nouvelle approche de l’éruption de Santorin (Grèce) // New approach of the eruption of Santorini ( Greece)

drapeau-francaisOn sait que l’éruption cataclysmale de Thera – aujourd’hui Santorin – vers 1650 avant notre ère a déclenché de puissants tsunamis qui ont anéanti la civilisation minoenne. Des chercheurs grecs de l’Université d’Athènes expliquent dans une nouvelle étude publiée dans la revue Nature que ces tsunamis destructeurs ont probablement été générés par l’afflux de matériaux volcaniques dans la mer, ce qui remet en cause les hypothèses antérieures.
Jusqu’à présent, les études sur la catastrophe de l’Age du Bronze avaient incité les scientifiques à penser que c’était l’effondrement du cratère dans la mer qui avait provoqué des tsunamis. Dans la nouvelle étude, les scientifiques ont utilisé les données volcaniques et sismiques, ainsi que la cartographie détaillée du fond marin, pour réfuter cette théorie et offrir une nouvelle explication.
Leurs recherches ont révélé que la caldeira n’était pas reliée à la mer quand elle s’est effondrée et, par conséquent, n’aurait pas pu causer les tsunamis. Au lieu de cela, les chercheurs pensent que l’écoulement rapide de grands volumes de matériaux volcaniques dans la mer a pu déplacer suffisamment d’eau pour provoquer ces tsunamis.
Les scientifiques nous rappellent que les écoulements pyroclastiques peuvent atteindre des températures de plus de 400°C et se déplacer à des vitesses allant jusqu’à 70 km / h. Lorsque ces matériaux pénètrent dans la mer, ils se solidifient et déplacent d’énormes quantités d’eau. Ils sont persuadés que cette entrée brutale des coulées pyroclastiques dans la mer n’a pas déclenché qu’un seul tsunami. Des dépôts de matériaux volcaniques jusqu’à 60 mètres d’épaisseur ont été découverts au large de Santorin, ce qui conforte la nouvelle hypothèse.
L’éruption du Krakatoa en Indonésie a également provoqué des tsunamis. Ils se sont produits lorsque des coulées pyroclastiques ont pénétré dans la mer, et non à cause de l’effondrement de la caldeira. Cette éruption bien documentée a causé plus de 35 000 décès et a été étudiée de manière approfondie par les volcanologues. Selon la dernière étude, l’éruption de Thera a probablement été beaucoup plus importante, et plus destructrice, que celle du Kralatoa. En fait, l’éruption de Thera n’a pas seulement ouvert un trou béant dans l’île et déclenché des tsunamis. Elle a aussi entraîné le déclin de la culture minoenne, civilisation qui dominait en Méditerranée à cette époque.
Pour mieux comprendre à quel point l’éruption de Thera a été violente et destructrice, les chercheurs grecs ont l’intention de poursuivre leurs recherches sur les coulées pyroclastiques. Comme l’a déclaré l’un d’entre eux, «nous savons maintenant que ces écoulements pyroclastiques ont causé de gros dégâts dans la région autour de Santorin, en Crète par exemple. Il nous faut donc mieux comprendre ces coulées et connaître le volume total de matériaux émis par l’éruption, car nous pensons que ce fut l’événement le plus catastrophique des 10 000 dernières années « .
Source : Live Science.

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drapeau-anglaisThe historic eruption of Thera – kwnown as Santorini today – in about 1650 B.C. triggered massive tsunamis that led to the end of the Minoan civilization. Now, Greek researchers at the National University of Athens explain in a new study published in the journal Nature that these destructive tsunamis may have been generated by the flow of volcanic material into the sea, challenging previous theories.

Initially, studies of the Bronze Age disaster led scientists to think the collapse of the volcanic crater into the sea caused tsunamis. However, in the new study, scientists used volcanic and seismic data, along with detailed mapping of the seafloor, to disprove this theory and offer a new explanation.

Their research revealed that the caldera was NOT connected to the sea when it collapsed and, therefore, could not have caused the tsunamis. Instead, the researchers propose that large volumes of volcanic material flowing rapidly into the sea could have displaced enough water to create tsunamis.

The researchers remind us that pyroclastic flows can reach scorching temperatures of more than 400°C and move at speeds of up to 70 km/h. As this material flows into the ocean, it solidifies and displaces massive amounts of water. They believe that this violent entry of the pyroclastic flows into the sea triggered more than one tsunami. Deposits of volcanic material up to 60 metres thick were found offshore Santorini, supporting the new theory.

The eruption of Krakatoa in Indonesia similarly triggered tsunamis. They occurred when pyroclastic flows entered the sea, not because the caldera collapsed. This well-recorded eruption caused more than 35,000 deaths and has been studied extensively by volcanologists. According to the new study, the eruption of Thera may have been many times larger, and more destructive. In fact, the eruption of Thera did more than blow a hole into the island and trigger tsunamis. The eruption also set off the decline of the Minoan culture, the dominant civilization in the Mediterranean at the time.

To further understand just how violent and destructive the eruption of Thera was, the Greek researchers plan to continue their research on the pyroclastic flows. Said one of them: « We know now that these flows caused so much damage in the area around Santorini, like in Crete. So we need to better understand these flows and have the total volume of the eruption, because we believe that this was the most catastrophic event during the last 10,000 years. »

Source : Live Science.

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L’île de Santorin vue depuis l’espace (Crédit photo: NASA)

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Cette carte montre comment le flux de matériaux pyroclastiques est entré dans la mer par la brèche située au nord-ouest (encadré orange) [Source : Université d’Athènes]