Les deux éruptions effusives les plus actives en ce moment présentent des aspects extérieurs très différents.
En Islande, la lave qui s’échappe de la fracture de l’Holuhraun fait le bonheur de la presse qui, faute d’avoir pu faire ses titres avec un nuage de cendre paralysant le trafic aérien, met en ligne des images spectaculaires de l’événement. L »éruption n’a pas beaucoup évolué au cours des dernières heures, même si la fracture éruptive a eu tendance à se rapprocher de la langue glaciaire du Dyngjujökull. La sismicité n’évolue guère et l’éruption sous-glaciaire tant redoutée à la mi-août ne semble plus à l’ordre du jour. A noter que l’accès au site de l’éruption reste fermé au public et que les touristes actuellement en vacances en Islande doivent se contenter des images mises en ligne sur les différents sites web des organes de presse. De toute façon, aucune zone habitée ne se trouve sous la menace de la lave.
Il n’en va pas de même à Hawaii où l’éruption est beaucoup plus insidieuse. Comme je l’ai indiqué dans mes notes, cela fait plusieurs semaines que la lave suit la zone de fracture de la bien nommée East Rift Zone et se dirige lentement mais sûrement vers des zones habitées. Le plus souvent, la lave reste invisible. Elle avance sous terre et sa présence n’est trahie que par la végétation qui se consume à l’intérieur de la zone forestière qu’elle traverse. Cette zone est totalement inaccessible et les autorités en ont interdit l’accès. Il est en effet impossible de pénétrer cet espace de végétation inextricable rendu encore plus dangereux par les fissures qui tranchent le sol.
Selon les informations fournies par le HVO et la Protectin Civile, le front de lave av=ctif se trouve en ce moment à seulement 1,2 km de la réserve forestière de Wao Kele o Puna . Le gouverneur de l’Etat d’Hawaii vient de décréter l’état d’urgence pour le district de Puna car il se pourrait que la lave coupe la route 130 dans les prochains jours et isole la partie SE de ce district. Il est demandé à la population de suivre attentivement les informations données par les autorités et de se tenir prête à une éventuelle évacuation. La situation doit donc êre suivie attentivement car, contrairement à l’Islande, ce ne sont pas de belles images qui ont la priorité ici, mais le sort d’êtres humains.
La situation à Hawaii le 4 septembre 2014 (Source: USGS / HVO).
