La planète Mars en Islande //Mars in Iceland

Dans les années 1960, la NASA a débarqué en Islande afin de tester des équipements pour les missions lunaires. Plusieurs fois, des astronautes se sont entraînés dans le désert de ponce de l’Odadahraun pour préparer l’alunissage de 1969. L’environnement de ce désert présente en effet de nombreux points communs avec la Lune.

En 2019, la NASA est retournée en Islande pour tester le rover Sand-E, qui est destiné à chercher des signes d’ancienne vie microbienne sur Mars.

Dans quelques jours, une équipe internationale de scientifiques se rendra sur le champ de lave de l’Holuhraun pour tester un «concept d’exploration de Mars de nouvelle génération». Le projet d’un million de dollars a été baptisé RAVEN.

Situé au nord du glacier Vatnajökull, dans les hauts plateaux du centre de l’Islande, le champ de lave de l’Holuhraun a été formé par une éruption de plusieurs mois qui a commencé en août 2014 et s’est terminée en février 2015. Ce qui intéresse particulièrement la NASA, c’est que la lave de l’Holuhraun s’est mise en place sur une zone sableuse très semblable à certains terrains martiens.

Le projet RAVEN implique une équipe de plus de 20 scientifiques et ingénieurs et présente une nouvelle approche de l’exploration spatiale. Les missions robotiques précédentes étaient essentiellement destinées à collecter des données. Elles ont été suivies d’une sonde spatiale placée en orbite, puis d’un « lander » (robot au sol) qui étudiait la surface de la planète à un endroit précis. Après cela, on a envoyé sur Mars un « rover » conçu pour se déplacer à la surface de la planète.

Le concept RAVEN est orienté vers l’élaboration de nouvelles technologies et procédures permettant à deux robots de fonctionner ensemble sur un corps extraterrestre. Les scientifiques vont étudier dans quelle mesure un rover et un drone peuvent collaborer pour améliorer au maximum le résultat scientifique d’une telle mission. La plupart des terrains volcaniques de Mars sont trop difficiles pour permettre à un rover de les parcourir. Le projet RAVEN espère surmonter cet obstacle à l’aide d’un drone. En volant devant le rover, le drone sera en mesure de guider le rover en repérant des trajectoires possibles. Il pourra aussi prélever des échantillons dans des endroits que le rover ne sera pas capable d’atteindre.

Source: Iceland Review.

Voici une excellente vidéo résumant parfaitement la mission RAVEN :

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In the 1960s, NASA visited Iceland in order to test equipment for le lunar missions. Several times, astronauts trained to prepare for the 1969 moon landing in the Odadahraun pumice desert whose environment has many common points with the Moon. In 2019, NASA returned to Iceland to test the Sand-E space rover, which will search for signs of ancient microbial life on Mars.

In a few days, an international team of scientists will use the Holuhraun lava field to test a “next-generation Mars exploration concept.” The one-million-dollar project is named RAVEN.

Located north of Vatnajökull glacier, in Iceland’s Central Highland, the Holuhraun lava field was formed by a months-long eruption that began in August 2014 and ended in February 2015. What makes Holuhraun especially interesting to NASA is that the lava was emplaced in a sandy area, which is very similar to what some Martian terrains look like.

The RAVEN project involves a team of over 20 scientists and engineers and presents a novel approach to space exploration. Previous robotic missions have consisted in flyby passes to collect data, followed by a space probe placed in orbit, then a lander which studied the surface in one place, and finally a rover built to move around the surface.

The RAVEN concept is geared towards building new technology and procedures for two robots to work together on an extraterrestrial body. Scientists are going to look at how a rover and a drone can work together to maximize the scientific output of such a mission.

Many of the young, volcanic terrains on Mars are too rough for a rover to traverse. RAVEN intends to overcome this obstacle with the help of a drone. By flying ahead of the rover, the drone will be able to scout possible paths for the rover as well as retrieve samples that the rover itself cannot reach.

Source : Iceland Review.

See above a video perfectly summarizing the RAVEN mission.

L’Odadahraun a servi de terrain d’entraînement pour les missions lunaires (Photo : C. Grandpey)

Escale à Drekagil (Islande) // What about a stop at Drekagil (Iceland)?

drapeau francaisLe site Internet Iceland Review a mis en ligne une image de Drekagil qui m’a laissé sans voix! Lorsque j’ai visité ce site du NE de l’Islande dans les années 1990, il n’y avait pas autant de voitures et le refuge n’existait pas ! Je me souviens d’avoir planté ma tente à quelques centaines de mètres de la « Gorge du Dragon » sur la ponce de l’Odadarhaun, avec une belle vue sur Herdubreid. Pendant la nuit, le vent a commencé à souffler furieusement et je pouvais entendre les élastiques de maintien de ma tente claquer l’un après l’autre. J’ai eu toutes les peines du monde à les remplacer par des bouts de ficelle, en espérant que ma tente s’envolerait pas pendant que je faisais ce travail!
Les nombreuses voitures garées devant le refuge aujourd’hui sont probablement celles des policiers qui contrôlent l’accès au site de l’éruption dans Holuhraun et interdisent toute visite de l’endroit. L’Institut des Sciences de la Terre de l’Université d’Islande n’enverra pas de scientifiques sur le site de l’éruption jusqu’en janvier et ceux du Met Office n’ont pas réussi à atteindre le site récemment en raison des routes impraticables.

Les policiers qui bouclent la zone avec des équipes qui se relaient 24 heures sur 24 sont les seules personnes qui séjournent actuellement dans le refuge de Drekagil. Ils surveillent également les instruments de mesures mis en place par les scientifiques et ils prennent des images thermiques de la lave. En général, chaque équipe de deux policiers reste quatre jours sur place.
La fermeture du site de l’éruption a été critiquée, notamment par les agences de voyage, car il existe une forte demande. La seule façon de voir l’éruption ces jours-ci suppose de réserver un vol en avion ou en hélicoptère à partir de Akureyri ou Reykjavik, selon les conditions météo. D’après la Protection Civile, en plus de l’hiver islandais, des gaz toxiques tels que le SO2 rendent le site dangereux.

L’éruption continue. Le champ de lave présente maintenant une superficie de 83 kilomètres carrés.

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drapeau anglaisThe Iceland Rewiew website has posted an image of Drekagil that left me speechless! When I visited the place in NE Iceland in the 1990s, there were not so many cars and the refuge did not exist. I can remember pitching my tent a few hundred metres away from the Dragon’s Throat on the pumice of Odadarhaun with a nice view on Herdubreid. During the night, the wind started blowing furiously And I could hear the rubber bands holding my tent breaking one after the other. I barely managed to replace them with pieces of string, hoping my tent would not be blown awau while I was doing the job!

The numerous cars parked in front of the refuge are probably those of the police officers who control the access to the eruption site in Holuhraun and stop anybody from visiting the place. The University of Iceland Institute of Earth Sciences will not send scientists to the eruption site at Holuhraun until January and the Icelandic Met Office’s scientists have not been able to get to the site recently because of impassable roads.

The police officers who guard the closed-off area in shifts are the only ones currently staying in the cabin in Drekagil. They also monitor the measuring instruments scientists have put up and take thermal images of the lava. Usually, two officers stay at the site for four days at a time.

The closure of the eruption site has been criticized, especially by travel agents, as there is demand for eruption tours. The only way to see the eruption these days is by booking a plane or helicopter flight from Akureiri or Reykjavik, weather permitting. According to Civil Defence, toxic gases, such as SO2 make the site dangerous, in addition to Icelandic winter weather.

The eruption continues. The lava field currently covers an area of 83 square kilometres.

Drekagil-blog

Le refuge de Drekagil   (Crédit photo: Iceland Review)

Odadahraun-blog

Le désert de ponce de l’Odadahraun et le Herdubreid à l’arrière-plan  (Photo:  C. Grandpey)