Réchauffement climatique : la déprime des climatologues // Global warming : the depression of climate scientists

L’information apparaît en fond de cale, tout au bas du site web de France Info. Elle revêt pourtant une importance majeure. Le 5 juin 2024, les climatologues ont fait part de leur déprime devant le silence des autorités françaises en matière de réchauffement climatique. Tout se passe comme si la situation était normale alors que dans les faits elle est catastrophique, comme je l’ai rappelé à maintes reprises sur ce blog.

Le 5 juin 2024, une nouvelle étude parue dans la revue Earth System Science Data a alerté sur le « rythme sans précédent » du réchauffement climatique d’origine anthropique, autrement dit causé par les activités humaines. À l’approche des élections européennes, les climatologues espéraient que leurs craintes se retrouveraient dans les urnes. En effet, pour 40% des habitants de l’Union européenne, le réchauffement climatique est la première préoccupation.

Les scientifiques regrettent que les Conferences Of the Parties, les fameuses COP, ne jouent pas leur rôle comme elles le devraient. Ainsi, la COP 27 de Dubaî, organisée chez les producteurs de pétrole n’a pratiquement servi à rien. Il est évident que la promesse faite lors de la COP 21 de Paris en 2015 de limiter à 1,5°C la hausse des températures ne pourra pas être tenue.

Par rapport à l’ère pré-industrielle, ce réchauffement d’origine anthropique a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022). Sur l’année 2023, le réchauffement a atteint 1,31°C et 1,43°C au total. La variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño.

La publication du 5 juin 2024 intervient au moment où des représentants du monde entier sont réunis à Bonn, en Allemagne pour faire avancer les négociations climatiques avant la COP29 prévue à Bakou (autre pays producteur de pétrole!) du 11 au 22 novembre 2024. Les émissions de gaz à effet de serre se situent à des niveaux record : quelque 53 milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an sur 2013-2022. Elles étaient de 55 milliards pour la seule année 2022. Dans le même temps, j’ai toujours insisté pour faire remarquer que les concentrations de CO2 dans l’atmosphère continuaient d’augmenter. Elles atteignent actuellement plus de 426 ppm, du jamais vu.

Pour ne pas être totalement pessimistes, les auteurs de l’étude parue dans la revue Earth System Science Data ont écrit dans leur rapport que la prochaine décennie pourrait être celle « où on pourrait s’attendre à ce que les émissions mondiales atteignent leur pic et commencent à décliner substantiellement. » À voir !

Source : presse nationale et internationale.

 

La courbe de Keeling continue de montrer des concentrations de CO2 en hausse

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The information appears at the very bottom of the France Info website. However, it is of major importance. On June 5th, 2024, climatologists expressed their depression at the silence of the French authorities on global warming. Everything is happening as if the situation was normal when in fact it is disastrous, as I have reminded many times on this blog.
On June 5th, 2024, a new study published in the journal Earth System Science Data warned of the “unprecedented rate” of global warming of anthropogenic origin, in other words caused by human activities. As the European elections approached, climatologists hoped their fears would be reflected at the ballot box. Indeed, 40% of residents of the European Union say that global warming is their primary concern.
Scientists regret that the Conferences of the Parties, the famous COPs, do not play their role as they should. Thus, COP 27 in Dubai, organized among oil producers, was practically useless. It is obvious that the promise made at COP 21 in Paris in 2015 to limit the rise in temperatures to 1.5°C cannot be kept.
Compared to the pre-industrial era, this anthropogenic warming has reached 1.19°C over this decade, which shows a clear increase compared to the figures in the last report published a year ago (+ 1.14°C over 2013-2022). Over the year 2023, warming reached 1.31°C and 1.43°C in total. Natural climate variability also played a role, starting with the El Niño phenomenon.
The June 5th, 2024 release comes as representatives from around the world gather in Bonn, Germany to advance climate negotiations ahead of COP29 scheduled in Baku (another oil-producing country!) from November 11th to 22nd, 2024. Greenhouse gas emissions are at record levels: some 53 billion tonnes of CO2 equivalent per year over 2013-2022. They were 55 billion for the year 2022 alone. At the same time, I always insisted on pointing out that CO2 concentrations in the atmosphere continued to increase. They currently reach more than 426 ppm, unheard of.
Not to be completely pessimistic, the authors of the study in the journal Earth System Science Data wrote in their report that the next decade could be one « when global emissions could be expected to peak and begin to decline substantially. » We’ll see if it is true !
Source: national and international press.

France : les émissions de CO2 baissent, mais pas les concentrations dans l’atmosphère !

Avant de commencer à lire cette note, je vous invite à prendre un globe terrestre et regarder la place occupée par la France sur notre planète. Vous constaterez que notre pays a une taille modeste par rapport à beaucoup d’autres. Avec ses 672 051 km2 (outre-mer compris) et 551 695 km2 (métropole seule), la France se classe au 47ème rang mondial pour la superficie (0,4 % des terres émergées). et au 20ème rang pour la population (1 % de la population de la planète). La France n’est pas le centre du monde, comme certains ont tendance à le croire!

Il faut donc relativiser quand un membre du gouvernement fait des effets d’annonce. Ces derniers jours, Christophe Béchu, ministre de la Transition Ecologique a clamé haut et fort que les émissions de gaz à effet de serre en France ont diminué de 4,8% en 2023. Il a ajouté que cette baisse « vaut dans tous les secteurs », notamment en ce qui concerne les bâtiments et l’industrie, même si elle est « plus modeste dans les transports »,

C’est bien, même très bien, mais pour que l’atmosphère de notre planète tire un bénéfice de ces bons résultats nationaux, il faudrait que la baisse des émissions ait lieu dans tous les pays, en particulier ceux qui polluent le plus, comme l’Inde, la Chine, ou les Etats Unis. Si les émissions de CO2 ont baissé de 3% aux Etats Unis en 2023, elles ont augmenté de 4% en Chine et de plus de 8% en Inde, et elles sont restées relativement stables dans le reste du monde. Au vu de ces chiffres, on s’aperçoit que le compte n’y est pas et que les émissions de CO2 restent encore beaucoup trop élevées.

Évolution des émissions de CO2 par pays, en milliards de tonnes (Source : Global Carbon Project)

Dans mes notes relatives au réchauffement climatique, je mets en garde contre la confusion souvent faite par les journalistes entre les émissions et les concentrations de CO2. Si les émissions ont tendance à se stabiliser, voire décroître, dans certaines régions du monde, les concentrations montrent un niveau record, avec une hausse permanente. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder la Courbe de Keeling qui traduit les émissions de CO2 sur le Mauna Loa, un volcan hawaiien.

Les concentrations atteignent en ce moment plus de 426 ppm et ne montrent pas le moindre signe de stabilisation ou de déclin, ce qui est fort inquiétant. Tant que les concentrations maintiendront un tel niveau, les températures globales continueront de croître, avec les connaissances que l’on sait, en particulier sur les glaciers et la banquise, et sur le niveau des océans.

 

Concentrations de CO2 dans l’atmosphère le 20 mars 2024 (Source : Scripps Institution)

Le ministre de la Transition Ecologique a reconnu que le point faible concernant les émissions de CO2 est celui des transports qui, pourtant, contribuent pour beaucoup à leur hausse en représentant 31% des émissions.

Dans ce domaine, il est étonnant de constater que le « leasing social » de voitures électriques ait été été stoppé pour 2024 dès le mois de février.

Il est étonnant aussi d’entendre parler de l’arrivée de méga camions qui ne seront probablement pas dotés de moteurs électriques, comme d’ailleurs le reste de la flotte de poids lourds en Europe et dans le monde en général. Le pourcentage de camions électriques dans le monde atteint péniblement 0,1%.

S’agissant de la motorisation électrique, il serait souhaitable que les campagnes de publicité ne ciblent pas seulement les véhicules légers, mais pour cela, il faudra vaincre les réticences du lobby du transport routier ! Quand on voit le prix des voitures électriques (vous remarquerez que le prix réel n’est jamais affiché, seulement le montant des mensualités!), on est en droit de penser que les camions électriques doivent coûter une petite fortune…

El Niño, La Niña et le réchauffement climatique // El Niño, La Niña and global warming

Comme je l’ai indiqué précédemment, le mois de février 2024 a été le plus chaud de l ‘histoire et, plus globalement, l’ensemble du dernier hiver a suivi la même trajectoire. Les agences météorologiques ont trouvé un coupable tout indiqué pour expliquer ces records de température : El Niño, mais les causes principales se trouvent probablement ailleurs.

El Niño – qui veut dire « l’enfant » en espagnol – fait référence à Jésus, car ce phénomène atteint son apogée à l’époque de Noël. Ce sont les pêcheurs péruviens qui l’ont baptisé ainsi. Il a été découvert dans les années 1920 par un physicien anglais qui a mis en évidence l’oscillation australe liée à El Niño.

El Niño influence fortement le comportement des alizés dans le Pacifique. En temps normal, autour de l’équateur, ces vents soufflent d’est en ouest, ce qui a pour effet de pousser les eaux chaudes de surface vers l’ouest où il se produit de fortes précipitations à cause de la chaleur et l’humidité. On observe aussi une remontée des eaux froides le long des côtes américaines.

El Niño entraîne une inversion des alizés dans le Pacifique. De ce fait, les eaux près de l’Australie et de l’Asie sont plus froides, provoquant des sécheresses. Des ouragans se forment au milieu du Pacifique et frappent la Polynésie.

Les climatologues pensent que El Niño devrait se faire sentir jusqu’en mai 2024 sur la plus grande partie de la planète.

 

A l’opposé, La Niña se traduit par une diminution de la température à la surface des eaux de l’est de l’océan Pacifique, autour de l’équateur. La Niña a été appelée ainsi car quelques-unes de ses caractéristiques sont inverses par rapport à El Niño, comme le renforcement des alizés dans le Pacifique ouest. Cela s’accompagne d’une modification des couches de températures des océans.

La Niña n’affecte pas toutes les régions du Globe de la même manière. Ainsi, on observe une augmentation du nombre de cyclones dans le Pacifique ouest, une tendance à la sécheresse en Afrique de l’Est et dans l’est de l’Amérique du Sud et une humidité accrue en Afrique australe.

La Niña intervient en principe tous les quatre à cinq ans environ, et dure environ un à deux ans, mais ce rythme connaît parfois des dérèglements.

 

Selon une étude de l’Organisation météorologique mondiale(OMM) publiée le 6 mars 2024, El Niño est responsable des dernières hausses de température. Le phénomène a d’abord un impact local, notamment le long des côtes et dans les pays bordant la zone est du Pacifique. On l’accuse notamment d’avoir favorisé les incendies qui ont ravagé le Chili en février 2024.

La plupart des études expliquent qu’El Niño modifie la circulation atmosphérique à l’échelle de la planète, d’abord sur l’ensemble des zones équatoriales, mais aussi à des latitudes plus moyennes, d’où le fait qu’on peut voir ses effets dans des régions comme Californie.

Le dernier événement El Niño est apparu en juin 2023, a connu son pic en décembre et janvier, et il décline progressivement en intensité jusqu’à sa disparition prévue en mai 2024. L’OMM en conclut que le dépassement des moyennes de saison devrait durer encore quelques mois. On entrera alors dans une phase neutre avant de voir La Niña pointer son nez. Cela ne veut pas dire pour autant que les températures globales vont baisser de manière spectaculaire. En observant les courbes thermiques, on se rend vite compte que les températures sur notre planète ont continué d’augmenter lorsque La Niña était présente.

Anomalies thermiques à la surface de l’océan Pacifique oriental avec El Niño (à gauche) et La Niña (à droite)

Il ne faut pas se voiler la face et chercher des causes qui n’existent pas. Ce sont bien les gaz à effet de serre qui sont la principale cause du réchauffement climatique. Il suffit d’observer le parallélisme entre l’évolution des concentrations de CO2 dans l’atmosphère (Courbe de Keeling) et l’évolution des températures globales pour s’en rendre compte. Les émissions de gaz comme le CO2 ou le méthane sont responsables de la hausse des températures moyennes. El Niño ne fait qu’accentuer ponctuellement le phénomène, en rajoutant 0,1 ou 0,2°C.

 

Evolution des températures // Evolution des concentrations de CO2

En France, les températures mensuelles sont au-dessus des moyennes de référence depuis février 2022. Cette situation dépasse largement le phénomène El Nino qui, à l’image des courants marins, pourrait être modifié à son tour par le dérèglement climatique que nous connaissons. C’est une des questions sur lesquelles travaillent les scientifiques.

Source: France Info, Futura Science,Copernicus.

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As I indicated previously, the month of February 2024 was the warmest in history and, more generally, the whole past winter followed the same pattern. Weather agencies have found a natural culprit to explain these temperature records: El Niño, but the main causes probably lie elsewhere.

El Niño – meaning “child” in Spanish – refers to Jesus, as this phenomenon reaches its peak around Christmas time. It was Peruvian fishermen who gave it this name. It was discovered in the 1920s by an English physicist who highlighted the Southern Oscillation linked to El Niño.
El Niño strongly influences the behaviour of the trade winds in the Pacific. Normally, around the equator, these winds blow from east to west, which pushes warm surface waters towards the west where heavy precipitation occurs due to the heat and the humidity. One also observes a rise in cold waters along the American coasts.
El Niño causes a reversal of the trade winds in the Pacific. As a result, waters near Australia and Asia are colder, causing droughts. Hurricanes form in the middle of the Pacific and hit Polynesia.
Climatologists believe that El Niño will probably be felt until May 2024 over most of the planet.

In contrast, La Niña results in a decrease in the surface temperature of the waters of the eastern Pacific Ocean, around the equator. La Niña was so called because some of its features are the opposite of El Niño, such as the strengthening trade winds in the western Pacific. This goes with a change in ocean temperature layers.
La Niña does not affect all regions of the Globe in the same way. Thus, one can observe an increase in the number of cyclones in the western Pacific, a trend towards drought in East Africa and eastern South America, and increased humidity in southern Africa.
La Niña generally occurs approximately every four to five years, and lasts approximately one to two years, but this rhythm sometimes experiences disruptions.

According to a study by the World Meteorological Organization (WMO) published on March 6th, 2024, El Niño is responsible for the latest temperature increases. The phenomenon first has a local impact, particularly along the coasts and in the countries bordering the eastern Pacific area. He is accused of having favored the wildfires which ravaged Chile in February 2024.
Most studies explain that El Niño modifies atmospheric circulation on a planetary scale, firstly over all equatorial zones, but also at more mid-latitudes, hence  its effects in areas like California.
The last El Niño event appeared in June 2023, peaked in December and January, and gradually declined in intensity. It is expected to disappear in May 2024. The WMO concludes that the exceedance of seasonal averages is expected to last a few more months. Earth will then enter a neutral phase before La Niña’s return. This does not mean, however, that global temperatures will drop dramatically. When observing thermal curves, we quickly realize that temperatures on our planet continued to increase when La Niña was present.
We should not turn a blind eye and look for causes that do not exist. Greenhouse gases are the main cause of global warming. We just need to observe the parallelism between the evolution of CO2 concentrations in the atmosphere (Keeling Curve) and the evolution of global temperatures to realize this. Emissions of gases such as CO2 or methane are responsible for the rise in average temperatures. El Niño only occasionally accentuates the phenomenon, adding 0.1 or 0.2°C.

In France, monthly temperatures have been above the reference averages since February 2022. This situation goes far beyond the El Nino phenomenon which, like marine currents, could in turn be modified by the climate disruption that we are experiencing. This is one of the questions that scientists are working on.
Source: France Info, Futura Science, Copernicus.

Réchauffement climatique : records en pagaille // Global warming : loads of records

Nous ne sommes qu’à la moitié de l’année 2023 et de nombreux records climatiques sont en train d’être battus, avec des températures en hausse, des océans exceptionnellement chauds, des niveaux record de pollution par le carbone dans l’atmosphère et des niveaux record de manque de glace en Antarctique. Certains scientifiques tirent la sonnette d’alarme, craignant que cette situation soit le signe d’un réchauffement de la planète beaucoup plus rapide que prévu. Ces mêmes scientifiques disent que même si les records sont alarmants, ils ne sont pas surprenants en raison à la fois de l’augmentation continue des gaz à effet de serre et de l’arrivée d’El Niño, qui a un effet de réchauffement global.

Voici cinq preuves montrant à quel point l’année 2023 a déjà battu des records, en sachant que les mois les plus chauds sont à venir.

Températures globales.
Notre planète est déjà plus chaude de 1,2°C qu’à l’époque préindustrielle, et les cinq prochaines années devraient être les plus chaudes jamais enregistrées. 2023 s’annonce comme l’une des plus chaudes à ce jour, et toutes les données montrent que les températures atteignent des niveaux inhabituellement élevés.
Le service européen Copernicus indique que les onze premiers jours de juin 2023 ont vu les températures les plus hautes jamais enregistrées pour cette période de l’année, avec une marge substantielle. C’est également la première fois que la température globale de l’air en juin dépasse les niveaux préindustriels de plus de 1,5 °C.

Des records de chaleur sont battus à travers le monde.
Au Canada, où une vague de chaleur particulièrement sévère a touché une grande partie du pays, les températures ont battu plusieurs records. La chaleur a favorisé le départ des premiers incendies de forêt qui ont brûlé une zone 15 fois plus grande que la moyenne à cette période de l’année, avec des fumées qui ont atteint les États-Unis.
Plusieurs records de chaleur absolus ont également été battus début juin 2023 en Sibérie (voir mes notes précédentes). Certaines parties de l’Amérique centrale, ainsi que du Texas et de la Louisiane sont également confrontées à des températures très élevées. Porto Rico a connu une chaleur extrême en juin, avec des températures de plus de 48 degrés Celsius.
Des régions entières de l’Asie du Sud-Est ont connu leur plus forte vague de chaleur jamais enregistrée, tandis que des températures record en Chine ont anéanti des animaux et des cultures et suscité des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire.

Les températures des océans battent également des records.
Les océans se réchauffent à des niveaux record et rien ne montre que cette tendance va s’arrêter. La hausse des températures à la surface de l’océan a commencé à inquiéter les scientifiques en mars lorsqu’elles ont commencé à grimper, avec une accélération et des niveaux records en avril.
Selon la NOAA, mai 2023 a été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré sur les océans de la planète. C’est un schéma de réchauffement qui dure depuis des années. En 2022, les océans avaient déjà battu des records de chaleur pour la quatrième année consécutive.
Le réchauffement des océans a des conséquences désastreuses, avec notamment le blanchissement des coraux, la mort de la vie marine et l’élévation du niveau de la mer.

La glace de mer antarctique à des niveaux record de faiblesse.
La glace de mer de l’Antarctique est actuellement à son niveau le plus bas jamais enregistré pour cette période de l’année. Certains scientifiques craignent que ce soit un signe supplémentaire que la crise climatique a atteint cette région isolée de la planète.
Fin février 2023, la glace de mer antarctique a atteint sa plus faible étendue depuis le début des relevés dans les années 1970, ce qui confirme une tendance à la baisse très prononcée.
Alors que l’Antarctique est entré dans son hiver et que la glace de mer a recommencé à se former, la surface occupée reste à un niveau record pour cette période de l’année.
Il convient de noter qu’il existe un lien entre ce déclin de la glace de mer antarctique et les eaux chaudes des océans Indien, Pacifique et Atlantique. Un dixième de degré de réchauffement de la température de l’océan suffit à inhiber la croissance de la glace de mer.
La réduction de la glace de mer cause également de graves dégâts aux espèces qui vivent sur ce continent, comme les manchots qui dépendent de la glace de mer pour se nourrir et pour l’éclosion de leurs œufs.

Niveaux record de dioxyde de carbone.
Le niveau de dioxyde de carbone dans l’air, généré par la combustion des combustibles fossiles, a atteint un record en mai, avec 424 parties par million (ppm), avec une avec une hausse constante qui n’avait jamais été observée il y a des millions d’années. Les niveaux de pollution par le carbone, qui alimentent la crise climatique, sont désormais supérieurs de 50 % à ce qu’ils étaient avant le début de la révolution industrielle.
Source : NOAA, NASA, Copernicus, British Antarctic Survey.

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We are only halfway through 2023 and many climate records are being broken, with soaring temperatures, unusually hot oceans, record high levels of carbon pollution in the atmosphere and record low levels of Antarctic ice. Some scientists are sounding the alarm, fearing it could be a sign of a planet warming much more rapidly than expected. They say that while the records are alarming, they are not unexpected due to both the continued rise of planet-heating pollution and the arrival of El Niño, which has a global heating effect.

Here are five bodies of evidence showing just how record-breaking this year has already been, with the hottest months still to come.

Global temperatures.

The world is already 1.2 degrees Celsius warmer than it was in preindustrial times, and the next five years are predicted to be the hottest on record. 2023 is shaping up to be one of the hottest yet, with global data showing temperatures spiking to unusually high levels.

The Copernicus Climate Change Service indicates that the first eleven days of June 2023saw the highest temperatures on record for this time of year by a substantial margin. It is also the first time global air temperatures during June exceeded preindustrial levels by more than 1.5 °C.

Heat records are being broken across the world.

In Canada, where an unusually severe heatwave has been blanketing much of the country, temperatures have broken multiple records. The heat has helped set the stage for early wildfires burning an area about 15 times bigger than average for this time of the year, with smokes drifting into the United States.

Several all-time heat records were also broken in early June 2023 in Siberia (see my previous posts). Parts of Central America, as well as Texas and Louisiana are also facing very high temperatures. And Puerto Rico experienced extreme heat this June, with temperatures feeling like more than 48 degrees Celsiust.

Swaths of Southeast Asia have experienced their harshest heatwave on record, while record temperatures in China have killed animals and crops and sparked concerns about food security.

Ocean temperatures are breaking records too.

Oceans are heating up to record levels and show no sign of stopping. Rising ocean surface temperatures began alarming scientists in March when they started to climb and then skyrocketed to reach record levels in April.

According to NOAA, May 2023 was the hottest May on record for the world’s oceans. It’s a pattern of warming that has been going on for years. In 2022, the world’s oceans broke heat records for the fourth year in a row.

Ocean warming poses dire consequences, including coral bleaching, the die-off of marine life and rising sea levels.

Antarctic sea ice at record lows.

Antarctica’s sea ice is currently at record lows for this time of year, with some scientists concerned it is a further sign the climate crisis has arrived in this isolated region.

In late February 2023, Antarctic sea ice reached its lowest extent since records began in the 1970s, confirming a very steep downward trend.

As the Antarctic has moved into its winter, and the sea ice has started to grow again, levels are still tracking at record low levels for this time of year.

It should be noted that there is a link between this decline os Antarctic sea ice and the warm waters off the Indian, Pacific and Atlantic Oceans. Even a tenth of a degree of warming is enough to inhibit sea ice growth.

The decline in sea ice also poses severe harm to the continent’s species, including penguins who rely on sea ice for feeding and hatching eggs.

Record carbon dioxide levels.

The levels of carbon dioxide in the air, released from the burning of fossil fuels, hit a record in May, with 424 parts per million, a steady climb further into territory not seen for millions of years.. Carbon pollution levels, which fuel the climate crisis, are now more than 50% higher than they were before the Industrial Revolution began..

Source : NOAA, NASA, Copernicus, British Antarctic Survey.

Concentrations de CO2 au sommet du Mauna Loa (Hawaii) le 16 juin 2023 (Source : NOAA)

 

Images montrant l’impact de la vague de chaleur sur un réservoir de Catalogne entre le 21 mars 2021 et le 12 avril 2023.