Découverte d’une nouvelle microplaque au large de l’Equateur // Discovery of a new microplate off Ecuador

Des scientifiques de l’Université Rice (Texas) viennent de découvrir une nouvelle microplaque tectonique au large des côtes de l’Equateur. Elle vient s’ajouter à ses compagnes qui forment un puzzle à la surface de la Terre.

Les chercheurs ont découvert la microplaque, qu’ils ont baptisée «Malpelo», en analysant le point de convergence de trois autres plaques dans l’Océan Pacifique oriental. La plaque de Malpelo est la 57ème plaque découverte et la première depuis près d’une décennie. Les chercheurs sont certains qu’il en existe d’autres.
L’étude, publiée dans la revue Geophysical Research Letters, explique comment les géologues ont découvert cette nouvelle plaque. Ils ont observé attentivement les mouvements d’autres plaques et leur évolution les unes par rapport aux autres, en sachant que les plaques se déplacent à une vitesse de quelques millimètres ou quelques centimètres par an.
La plaque lithosphérique du Pacifique – qui définit grosso modo la Ceinture de Feu du Pacifique – est l’une des 10 plaques tectoniques majeures qui se déplacent au-dessus du manteau terrestre. Il y a beaucoup de petites plaques qui viennent combler les vides entre les plus grandes, et la plaque Pacifique entre en contact avec deux de ces plus petites plaques, celle des Cocos et celle de Nazca, à l’ouest des îles Galapagos.
Pour comprendre le mode de déplacement des plaques, on étudie leurs circuits de mouvements, ce qui permet de quantifier comment la vitesse de rotation de chaque objet dans un groupe (sa vitesse angulaire) affecte tous les autres. La vitesse d’expansion des fonds océaniques, déterminée à partir des anomalies magnétiques marines, combinée avec les angles auxquels les plaques glissent les unes contre les autres au fil du temps, indique aux scientifiques la vitesse de rotation des plaques. Lorsque l’on additionne les vitesses angulaires de ces trois plaques, elles doivent être égales à zéro. Dans le cas présent, la vitesse n’est pas égale à zéro. Elle équivaut à 15 millimètres par an, ce qui est énorme.
Cela signifie que le circuit tectonique Pacific-Cocos-Nazca présente une anomalie et qu’au moins une autre plaque à proximité doit compenser la différence. Les chercheurs se sont appuyés sur une base de données de la Columbia University, réalisée précédemment avec des sonars à faisceaux multiples à l’ouest de l’Équateur et de la Colombie, pour identifier une limite de plaque alors inconnue entre les îles Galapagos et la côte. Les chercheurs qui avaient effectué cette étude avaient supposé que la majeure partie de la région située à l’est de la faille transformante de Panama faisait partie de la plaque de Nazca, mais leurs homologues de la Rice University ont conclu qu’elle se déplace de manière indépendante.
Les preuves de la présence de la plaque de Malpelo ont été confirmées par l’identification par les chercheurs d’une limite de plaque diffuse entre la faille transformante de Panama et l’endroit où la limite de la plaque diffuse coupe une profonde fosse océanique au large de l’Équateur et de la Colombie. (Une limite diffuse consiste en une série de nombreuses petites failles au lieu d’une dorsale ou d’une faille transformante qui définit nettement la limite entre deux plaques.)
Malgré tout, même en prenant en compte la microplaque de Malpelo, le nouveau circuit ne se referme toujours pas à zéro mais seulement à 10 ou 11 millimètres par an, et le rétrécissement de la plaque Pacifique ne suffit pas à expliquer la différence. Les chercheurs pensent qu’il y a une autre plaque – la Plaque 58 – qui manque à l’appel. Affaire à suivre.
Source: Rice University (Texas).

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A microplate discovered off the west coast of Ecuador by Rice University scientists adds another piece to Earth’s tectonic puzzle. The researchers discovered the microplate, which they have named “Malpelo,” while analyzing the junction of three other plates in the eastern Pacific Ocean. The Malpelo Plate is the 57th plate to be discovered and the first in nearly a decade. The researchers are sure there are more to be found.

The research, published in Geophysical Research Letters, explains how the geologist discovered the new plate. They carefully studied the movements of other plates and their evolving relationships to one another as the plates move at a rate of millimetres to centimetres per year.

The Pacific lithospheric plate that roughly defines the volcanic Ring of Fire is one of about 10 major rigid tectonic plates that move atop Earth’s mantle. There are many small plates that fill the gaps between the big ones, and the Pacific Plate meets two of those smaller plates, the Cocos and Nazca, west of the Galapagos Islands.

One way to judge how plates move is to study plate-motion circuits, which quantify how the rotation speed of each object in a group (its angular velocity) affects all the others. Rates of seafloor spreading determined from marine magnetic anomalies combined with the angles at which the plates slide by each other over time tells scientists how fast the plates are turning. When you add up the angular velocities of these three plates, they ought to sum to zero. In this case, the velocity doesn’t sum to zero at all. It sums to 15 millimetres a year, which is huge.

That made the Pacific-Cocos-Nazca circuit a misfit, which meant at least one other plate in the vicinity had to make up the difference.  Knowing the numbers were amiss, the researchers drew upon a Columbia University database of extensive multibeam sonar soundings west of Ecuador and Colombia to identify a previously unknown plate boundary between the Galapagos Islands and the coast. Previous researchers had assumed most of the region east of the known Panama transform fault was part of the Nazca plate, but the Rice researchers determined it moves independently.

Evidence for the Malpelo plate came with the researchers’ identification of a diffuse plate boundary that runs from the Panama Transform Fault eastward to where the diffuse plate boundary intersects a deep oceanic trench just offshore of Ecuador and Colombia. A diffuse boundary is best described as a series of many small, hard-to-spot faults rather than a ridge or transform fault that sharply defines the boundary of two plates.

With the Malpelo accounted for, the new circuit still doesn’t close to zero and the shrinking Pacific Plate is not enough to account for the difference. The nonclosure around this triple junction does not go down to zero, but only to 10 or 11 millimetres a year. The researchers need to understand where the rest of that velocity is going. They think there is another plate – Plate 58 – they are missing.

Source : Rice University (Texas).

Source: Rice University

Cayambe (Equateur / Ecuador): Une éruption à court terme? // An eruption in the short term?

drapeau-francaisSelon l’Institut de Géophysique de l’Equateur (IGEPN), on observe actuellement une forte hausse de la sismicité sur le Cayambe, un stratovolcan andésitique-dacitique situé sur la bordure occidentale de la Cordillera Real, à l’est de la vallée interandine. Le volcan (5790 m), dont le flanc sud est à cheval sur l’équateur, est surmonté par de vastes glaciers, qui descendent jusqu’à 4 200 m sur le versant amazonien..
L’activité sismique intense indique probablement que le volcan deviendra de plus en plus actif au cours des semaines ou des mois à venir. La dernière éruption (modérée) du Cayambe – connu pour ses éruptions violentes – a eu lieu entre 1785 et 1786.
La sismicité a commencé à augmenter le 5 juin 2016. Un essaim de plus de 2 300 événements a été enregistré vers la fin de ce mois et a probablement été provoqué par une intrusion magmatique profonde qui a exercé une pression et causé la fracturation de la roche.
D’autres séismes ont été signalés depuis le mois de septembre, sous le sommet du volcan, et avec une tendance ascensionnelle.
L’activité du Cayambe est considérée comme faible pour le moment, et il semble que l’intrusion ne concerne qu’un petit volume de magma, ce qui signifie que l’éruption, si elle se produit, sera probablement de faible intensité.
Source: Institut de Géophysique.

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drapeau-anglaisAccording to Ecuador’s Institute of Geophysics (IGEPN) increased seismicity is being recorded at Cayambe, an andesitic-dacitic stratovolcano located on the isolated western edge of the Cordillera Real, east of the Inter-Andean Valley. The volcano (5790 m), whose southern flank lies astride the equator, is capped by extensive glaciers, which descend to 4 200 m on the eastern Amazonian side.

The heightened activity may indicate the volcano will become increasingly active over the coming weeks or months. Last moderate eruption from the Cayambe, known for violent eruptions, was reported in a period between 1785 and 1786.

Seismicity at the Cayambe volcano started to increase on June 5th, 2016. A seismic swarm of over 2 300 events was recorded by the end of the month and was probably induced by a deep magma intrusion that put pressure and caused rock fracturing.

More earthquakes were reported since September, under the volcano’s summit, and showing an upward trend in depth.

The signs of volcano unrest are considered weak for the time being, and it appears the magma intrusion only occurs in a small volume, meaning the possible upcoming eruption will probably be small.

Source : Geophysics Institute.

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Vue du Cayambe et de ses glaciers (Crédit photo: Wikipedia)

Cayambe (Equateur / Ecuador): Hausse de la sismicité // Increased seismicity

drapeau francaisL’Institut de Géophysique indique qu’il a enregistré au cours du mois de juin une forte hausse de la sismicité sur le Cayambe. Les événements sont liés à des fracturations d roches et se situent dans la parte NE du volcan. Les données GPS et les inclinomètres ne montrent toutefois pas de déformations de l’édifice volcanique.
La sismicité la plus forte a été enregistrée à la mi juin, avec une tendance à la baisse ces derniers jours. Il faut tout de même remarquer que cette sismicité est la plus forte enregistrée depuis1995. La dernière éruption du Cayambe remonte à 1786.
Le Cayambe est un imposant volcan à lave dacitique et andésitique situé à une soixnataine de kilomètress au NE de Quito et à une quinzaine de kilomètres à l’E de la ville de Cayambe avec une population de 20 000 habitants.

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drapeau anglaisThe Instituto Geofisico (IG) has reported a sharp increase in seismicity under the Cayambe volcano this month. The seismic events are related to fracturing of rocks and are located at the NE end of the volcano. GPS data from networks and inclinometers show no evidence of deformation of the volcano.
Seismicity became more evident in the middle of June, but it now tends to decrease. It should be noted that this is the strongest seismic anomaly recorded since 1995. The last known eruption of this volcano was in 1786.
Cayambe is a massive andesitic-dacitic stratovolcano, located 60 km NE of Quito and 15 km E of the town of Cayambe, with 20 000 inhabitants.

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Vue du Cayambe (Crédit photo: Wikipedia)

L’Equateur continue à trembler // Ecuador is still trembling

drapeau-francaisLes répliques se succèdent en Equateur depuis le puissant séisme (M 7,8) du 16 avril 2016. La 21ème a été particulièrement forte aujourd’hui 20 avril, avec une magnitude de M 6,1. L’événement a été enregistré à proximité de la côte, à 25 km à l’ouest de Muisne, 73 km à l’ouest-sud-ouest de Propecia et à 214 km à l’ouest-nord-ouest de Quito. 372 920 personnes vivent dans un rayon de 100 km de l’épicentre.

Le dernier bilan du séisme du 16 avril s’élève actuellement à 525 morts.

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drapeau-anglaisAmong the aftershocks that followed the massive M 7.8 earthquake of April 16th 2016, another strong and shallow event, with a magnitude of M 6.1, hit near the coast of Ecuador at 08:33 UTC on April 20th. USGS is reporting a depth of 15.7 km. The epicentre was located 25 km W of Muisne, 73 km WSW of Propecia and 214 km WNW of Quito. There are 372 920 people living within 100 km.

According to reports received by early April 20th, 525 people died as a result of the highly destructive earthquake.