Hier dans ma note « Volcans du monde », je concluais le chapitre consacré à l’éruption sur la péninsule de Reykjanes en rappelant que le site de l’éruption est fermé au public et l’accès à la zone active est hyper compliqué. Il est formellement conseillé par les autorités islandaises de ne pas s’y aventurer.
J’indiquais le lien vers une vidéo montrant « l’exemple à ne pas suivre », avec un article publié sur le site web Iceland Monitor qui donne plus de détails sur la scène en question.
On y voit un jeune homme en chaussures basses, vêtu légèrement, sans équipement particulier, sans gants ni masque à gaz, en train de déambuler autour de l’une des bouches actives de l’éruption, tout en filmant à l’aide de son sacrosaint smartphone. Ayant entendu un drone s’approcher de lui, il le salue aimablement, comme s’il s’agissait d’une personne de sa connaissance.
Dans l’article de l’Iceland Monitor, le pilote français du drone – qui lui, se trouve en sécurité loin de la scène – se dit scandalisé par ce qu’il voit. De toute évidence, la personne est en réel danger et ne semble pas en être consciente.
Le pilote du drone s’est inquiété pour ce visiteur inattendu de l’éruption et la scène l’a mis en colère. Il y a de quoi : « Il a commencé à marcher en arrière, mais bien sûr, il a dû traverser la nouvelle lave et avec le drone, j’ai pu voir la lave incandescente tout autour de lui. À un moment donné, je l’ai vu trébucher et la lave sous lui s’est brisée, de sorte qu’il a failli tomber dessus. Puis tout d’un coup, il s’est mis à courir partout. » Le pilote du drone espère qu’il est revenu sain et sauf.
Il a ensuite appelé la police pour raconter ce qu’il avait vu et filmé, mais on lui a répondu que la police ne pouvait rien faire. Elle serait intervenue si le jeune homme avait demandé de l’aide, ce qui n’était pas le cas.
En fin de compte, le pilote du drone s’étonne qu’il n’y ait pas plus de conséquences pour les personnes qui ont ce genre de comportement. « Les gens ne sont pas verbalisés. Je pense que lorsque la police reçoit cette information, elle devrait venir sur place, attendre l’homme et lui infliger une amende. » Je ne suis pas loin de penser la même chose. Je sais d’avance que certains visiteurs de mon blog ne seront pas d’accord avec moi, même s’ils ont subi de sérieuses brûlures en s’aventurant dans des zone dangereuses en Islande, en Nouvelle Zélande, à Hawaï ou sur le Lengai en Tanzanie. J’ai des noms !
On remarquera que la politique adoptée par les Islandais dans ce genre de situation est très différente de celle mise en place sur l’Ile de la Réunion ou à Hawaï où les sites éruptifs sont interdits au public dès le début de l’éruption, avec verbalisation si non respect de l’interdiction. De plus, les contrevenants doivent mettre la main au portefeuille en cas d’évacuation par hélicoptère. Il ne faudrait pas oublier, non plus, qu’une opération de sauvetage sur un site éruptif peut mettre les intervenants en danger.
J’ai indiqué plus haut le lien Instagram pour montrer ce qu’il ne faut pas faire. J’espère que les images d’un imbécile n’inciteront pas d’autres à l’imiter. Pour terminer, je ferai remarquer que l’endroit où se trouve le jeune homme n’est pas le meilleur pour voir et photographier ce qui se passe à l’intérieur des bouches actives. Seules les approches aériennes sont capables d’en rendre compte.
A noter tout de même que tout n’est pas autorisé en Islande. Les routes aux abords des agglomérations (Reykjavik en particulier) sont truffées de radars, et pas forcément sur des portions dangereuses. Si vous dépassez la vitesse autorisée, amende garantie. Cherchez l’erreur.


Les deux bouches éruptives vues par le drone d’Isak Finnbogason
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Ce qui vient de se passer sur l’île hawaïenne d’Oahu montre que les États-Unis ont une politique de sécurité bien différente de celle de l’Islande. Aux États-Unis, dès qu’un danger se profile, le site est fermé et son accès est interdit. Si vous enfreignez la loi, vous êtes sûr d’avoir une amende. C’est pareil en France. Dans les deux pays, dès que vous enfreignez la loi, vous devez payer.
Comme je l’ai expliqué dans le texte ci-dessus, l’Islande procède différemment. Les autorités n’interdisent pas officiellement l’accès au site dangereux (dans le cas présent celui de l’éruption). Elles précisent seulement qu’il est dangereux et recommandent de ne pas s’y rendre. Si un accident se produit, elles envoient des secouristes… qui peuvent être amenés à intervenir au péril de leur vie !
14 randonneurs ont été arrêtés pour avoir escaladé illégalement les Haʻikū Stairs, aussi connues sous le nom d’Escalier vers le Ciel ou Échelle Haʻikū. Il s’agit d’une structure en acier très pentue qui est actuellement en cours de démantèlement sur l’île d’Oahu. Elle permettait un accès piétonnier aux anciennes installations de communication de la marine américaine avec plus de 3 000 marches le long de la chaîne de montagnes de Ko’olau. Aujourd’hui, le sentier n’est plus ouvert au public et son accès est interdit.
Ces derniers jours, la presse hawaïenne a expliqué que lorsque les autorités d’Honolulu ont commencé en avril 2024 le processus de démantèlement des Haiku Stairs pour empêcher les randonneurs d’accéder à la zone, les locaux ont poussé un soupir de soulagement. Le sentier, qui offre ce que beaucoup considèrent comme la meilleure vue d’Hawaï, avait apporté des années d’intrusions dans des propriétés privées, de vandalisme et de trop grande fréquentation du site
Cependant, la suppression des escaliers n’a été que le début d’une controverse, qui se poursuit aujourd’hui puisque 14 randonneurs ont été arrêtés cette semaine après avoir accédé illégalement à la zone.
Bien que la démolition des escaliers ait commencé en avril, le démantèlement de l’ensemble du site est actuellement suspendu en raison d’un litige. Le Département des Terres et des Ressources Naturelles (DLNR) explique que plusieurs modules de fixation de l’escalier au flanc de la colline ont déjà été retirés par hélicoptère, ce qui rend la tentative d’ascension extrêmement périlleuse. Les randonneurs arrêtés auraient utilisé des cordes pour accéder à cette zone.
Les autorités hawaïennes ont déclaré que les randonneurs « ne tiennent pas compte non seulement des risques qu’ils prennent, mais aussi des risques auxquels les équipes de secours sont confrontées lorsqu’elles doivent apporter de l’aide à des personnes qui enfreignent la loi ». Le sentier est interdit au public depuis 1987 en raison de la trop grande fréquentation et du vandalisme. Malgré cette interdiction, la randonnée illégale continue d’être un problème. Les randonneurs, les touristes, les Instagrammers et les Youtubeurs risquent une amende de 1 000 dollars s’ils pénètrent sans autorisation sur le site. Les intrus ont escaladé des clôtures et traversé les propriétés privées pour y accéder, laissant parfois des déchets sur leur passage.
Source : Presse hawaïenne.
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What has just happened on the Hawaiian island of Oahu shows that the U..S. has a safety policy far different from the one used in Iceland. In the U.S., as soon as a danger is looming, the site is colsed and its access is forbiden. If you break the law, you are sure to be fined. It is the same in France. In both countries, as soon as you break the law, you have to pay.
As I explained in the above text, Iceland is proceeding differently. Authorities do not officially forbid access to the dangerous site (here, of the eruption). They only specify it is dangerous and recommened not to visit it. If an accident happens, they send rescuers… who may have to intervene at the risk of their lives !
14 hikers have been arrested for illegally climbing the Haʻikū Stairs, also known as the Stairway to Heaven or Haʻikū Ladder. It is a steep, steel step structure that is currently being dismantled and removed on the Hawaiian island of Oahu. It provided pedestrian access to former U.S. Navy communication facilities with more than 3,000 steps along the Ko’olau mountain range. Today, the pathway is not open to the public and its access is forbidden.
Today, the Hawaiian newspaers explain that when Honolulu officials began the process of removing the Haiku Stairs to prevent hikers from accessing the area back in April 2024, local residents breathed a sigh of relief. The hiking trail, which offers what many consider to be the best view in Hawaii, had brought years of trespassing, vandalism and overcrowding to the area.
However, the removal of the stairs was only the beginning of the controversy, which continues as 14 hikers were arrested this week after illegally gaining access to the area.
Though demolition of the stairs started back in April, the deconstruction of the entire stairs is currently on hold due to litigation. However, the Department of Land and Natural Resources (DLNR) explains that several modules that secure the stair modules to the hillside have already been removed by helicopter, making it extremely hazardous to attempt. The arrested hikers had reportedly used ropes to pass that area.
Hawaiian authorities said the hikers « fail to consider not only the risks they’re taking, but the risks emergency teams face when having to rescue people who are breaking the law.”
The hiking trail has been off-limits to the public since 1987 due to overcrowding and vandalism. Despite the interdiction, illegal hiking has continued to be a problem, with hikers, tourists, Instagrammers and Youtubers risking the $1000 fine for trespassing on the land. Trespassing hikers have scaled fences and crossed people’s backyards for access, sometimes leaving trash in their wake.
Source : Hawaiian newspapers.