Nouvelles d’Islande : une éruption ce week-end ? // News from Iceland : an eruption this weekend ?

Selon un scientifique de l’Université d’Islande, une éruption pourrait se produire dès ce week-end sur la péninsule de Reykjanes. Le site le plus probable semble être Sundhnúkagígar, où des éruptions ont eu lieu en décembre, janvier et février derniers.
Le 1er mars 2024 au soir, le Met Office islandais a enregistré une soixantaine de séismes sur une période de 24 heures au niveau de l’intrusion magmatique qui se trouve sous le secteur. La zone montrant le plus haut niveau d’activité se trouve à l’est de Sýlingarfell.

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2 mars 2024 – 21h00 (heure française) : Dans un premier message diffusé à 17h30 (UTC), le Met Office a indiqué qu’un intense essaim sismique s’était produit à l’est de Sýlingarfell sur la péninsule de Reykjanes en fin d’après-midi. du 2 mars 2024. Tout le monde pensait qu’une éruption fissurale était sur le point de commencer. La sismicité a commencé à l’extrémité sud de la fissure formée le 18 décembre 2023 et s’est déplacée vers le sud en direction de Hagafell.

Dans un deuxième message diffusé à 19h10, le Met Office a indiqué que la sismicité avait cessé. « Il est donc considéré comme probable que l’intrusion magmatique se soit arrêtée temporairement ou ait fortement diminué. Cependant, des déformations mineures continuent d’être observées dans le secteur, il est donc trop tôt pour affirmer que l’intrusion magmatique est terminée et qu’il n’y aura pas d’éruption. »

Image de l’éruption du 8 février (Crédit photo: Protection Civile)

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According to a scientist at the University of Iceland, an eruption coulsd occur this weekend at the Reykjanes Peninsula. The most likely place for it would be Sundhnúkagígar, where eruptions took place in December, January and February.

On March 1st, 2024 in the vening, the Icelandic Met Office reported some 60 earthquakes over a 24 hour span in the magma corridor that lies under the area. The area with the highest level of activity was to the east of Sýlingarfell.

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March 2nd, 2024 – 9:00pm (French time) : In a first message released at 17:30 (UTC), the Met Office indicated that an intense swarm of microseismic activity had occurred east of Sýlingarfell on the Reykjanes Peninsula late in the afternoon of March2nd, 2024. Everybody thought a fissure eruption was about to start. The seismicity began at the southern end of the fissure that formed on December 18th, 2023.and moved southwards in the direction of Hagafell.

In a second message released at 19:10, the Met Office indicated that the seismicity had ceased. « It is thus considered likely that the magma intrusion has stopped temporarily or is significantly diminished. However, minor deformation continues to be measured in the area, so it is too early to assert that the magma intrusion has ended, and that there will not be an eruption at this time. »

Oiseaux migrateurs et réchauffement climatique

Mon domicile en Limousin se trouve sous un couloir de migration, de sorte que chaque année nous voyons et entendons passer les grues au-dessus ou à proximité de la maison. Avec le réchauffement climatique d’origine anthropique, les oiseaux ont décalé leur période de migration. Ils ont tendance à descendre plus tard vers le sud et à remonter plus tôt pour se rendre en Scandinavie.

Photo: C. Grandpey

Il ne faudrait pas oublier que 2023 en France a été la 2ème année la plus chaude après 2022, avec des températures supérieures de +1.4°C par rapport aux normales de la période 1991-2020. La première quinzaine de février 2024 a été la plus chaude depuis 1930.

Des vols précoces d’oiseaux migrateurs se dirigeant vers le nord de l’Europe sont observés depuis le début du mois de février 2024. C’est assez logique : la douceur des températures modifie le rythme de ces oiseaux à l’approche de la fin de l’hiver.. Ainsi, les grues sont tentées de regagner le nord de plus en plus tôt à la fin de l’hiver pour la période de reproduction et de nidification. Plusieurs études ont montré que les oiseaux migrateurs arrivent en France cinq à six jours plus tôt que dans les années 1980.

Cette migration précoce peut devenir un problème pour les oiseaux. S’ils remontent vraiment trop tôt, quand l’hiver n’est pas terminé, ils sont inévitablement confrontés à des problèmes de nourriture. Jusqu’à ces dernières années, le cycle naturel faisait coïncider la période de ponte et la naissance des oisillons, au printemps, avec un pic d’abondance d’insectes et de végétaux dans la nature, ce qui permettait de les nourrir. Si un décalage trop grand apparaît, l’adaptation peut devenir compliquée.

A côté de la hausse des températures, les biologistes s’accordent pour dire que la plus grande menace pour la survie des oiseaux dans les années à venir réside dans les évolutions du milieu agricole. Une étude réalisée en 2023 a montré que l’agriculture intensive est la principale responsable du déclin des oiseaux en Europe. Les résultats des travaux ont montré que, plus que le réchauffement climatique, plus que la perte de surface forestière, c’est l’agriculture intensive qui pèse le plus sur la mortalité des oiseaux. Les engrais et pesticides ont modifié leur chaîne alimentaire et réduit les populations d’insectes. Les chercheurs ont calculé que 20 millions d’oiseaux disparaissent en Europe d’une année sur l’autre, depuis près de 40 ans.

La migration des oiseaux est un phénomène passionnant à observer. Lors de leurs voyages, les grues font des haltes dans des régions françaises comme les Landes ou la Brenne. Je trouve personnellement que le site le plus spectaculaire est le Lac du Der, dans le nord-est de la France, à la limite des départements de la Marne et de la Haute-Marne. Entre 200 000 à 350 000 grues cendrées y transitent chaque année, et 20 000 à 30 000 y restent l’hiver. Le 3 novembre 2019, les bénévoles ont comptabilisé 268 120 grues cendrées. C’était un record absolu. Le Lac du Der était le premier point ornithologique d’Europe et le 10ème au monde pour un tel phénomène.

Grues à proximité du Lac du Der en 2019 (Photo: C. Grandpey)

Le nombre de grues a chuté ces dernières années. Ainsi, le 19 novembre 2023, quelque 93 600 grues étaient présentes dans le Lac du Der. Les observateurs faisaient remarquer que « de nombreuses grues restent posées tardivement et la fréquentation humaine importante sur les digues en raison du festival photo de Montier, perturbe les grues qui ont du mal à sortir du lac… »

C’est vrai que le Festival International de la Photo Animalière et de Nature de Montier-en-Der attire des foules de visiteurs qui se rassemblent en fin de journée sur les digues pour assister au retour bruyant des oiseaux sur le lac où ils vont passer la nuit en toute sécurité.

Voici une petite vidéo tournée en 2019 dans les champs autour du Lac du Der où les grues viennent se nourrir pendant la journée :

https://www.youtube.com/watch?v=DpUH2PCqsw0

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Autre situation inquiétante : l’organisation de protection des océans Sea Shepherd a recensé plus d’une centaine de cadavres d’oiseaux marins sur les plages de Vendée ces cinq dernières semaines, parmi lesquels de nombreux guillemots de Troïl. Les oiseaux étaient « dénutris, épuisés et en hypothermie ». Le phénomène n’est pas limité à la Vendée et s’étend également à la Bretagne et à la Manche.

Pour l’heure, aucune association n’est capable d’établir avec certitude les raisons de ces échouages sur les plages françaises. La LPO explique que la grippe aviaire ne semble pas impliquée. Plusieurs pistes sont évoquées : la plus probable est la raréfaction de la nourriture due à la « surpêche, au changement climatique ou à la conjonction des deux.

Alors que Sea Shepherd évoque un phénomène « sans précédent » dans son communiqué, l’Office français de la biodiversité (OFB) apparaît moins alarmiste. L’organisme rappelle qu’un échouage bien plus conséquent avait eu lieu au cours de l’hiver 2014 sur la façade atlantique, en raison d’une succession de tempêtes. Plus de 40 000 oiseaux marins avaient alors été retrouvés sur les littoraux entre les Pyrénées-Atlantiques et le Finistère.  Par ailleurs, de nombreux cadavres d’oiseaux marins ont déjà été retrouvés fin 2023 sur les plages de la façade atlantique. Cette fois, ce sont surtout les alcidés, et en particulier les guillemots de Troïl qui sont concernés.

Source : presse nationale.

Guillemots de Troïl à Duncansby Head (Ecosse) [photo: C. Grandpey]