J’ai expliqué à plusieurs reprises sur ce blog que, selon moi, la rupture climatique et la transition vers le réchauffement de notre planète se sont produites autour de l’année 1975. C’est ce que j’ai conclu en observant des photos de glaciers alpins prises par mon père à partir des années 1950 et les miennes prises un peu plus tard au cours du 20ème siècle.
Un document appartenant aux archives de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) et réalisé en 1977 confirme mes conclusions. Vous le trouverez en cliquant sur ce lien :
En 1977 des calculs ont montré que la quantité de gaz carbonique (CO2) augmentait de façon sensible à cause des charbons et des hydrocarbures brûlés dans le monde. Ces derniers libéraient à l’époque quelque 20 milliards de tonnes de CO2 par an, une quantité que les océans et la végétation ne pouvaient absorber dans sa totalité. La teneur de l’air en CO2, qui était de 290 parties par million (ppm) à la fin du 19ème siècle, atteignait 330 ppm en 1977. Le document de l’INA ajoute qu’elle pourrait atteindre 400 ppm vers l’an 2010 si la consommation de gaz et de charbon gardait le même rythme. Rappelons que le 31 décembre 2022, les concentrations atteignaient 419,25 ppm !
Le document de l’INA explique clairement le processus de l’effet de serre auquel s’ajoute la chaleur libérée par les activités humaines dont une bonne partie se répand dans l’air ou dans l’eau. Il ne faut pas négliger, non plus, l’effet produit par la mise en valeur des terres incultes, le défrichement et l’urbanisation qui modifient le pouvoir réfléchissant de grandes étendues de terrain.
Patrick Brochet, chef du Service météorologie de la Météo nationale en 1977, estimait que le réchauffement du climat envisageable serait de l’ordre de 1 degré avec des conséquences à peine perceptibles.
Répondant au journaliste qui lui demandait quelles seraient les conséquences d’un réchauffement de l’ordre de 3 à 5 degrés, le météorologue n’entrevoyait pas cette possibilité, mais déclarait tout de même : «Il y aurait alors fusion de la calotte glaciaire, peut-être disparition des glaces au Pôle Nord, augmentation du niveau des océans avec une inondation des terres basses».
D’après les données de la NASA, par rapport à la période 1950-1980, la hausse des températures au niveau mondial atteint déjà plus de 1°C, un chiffre qu’il faut prendre avec prudence car cette moyenne cache des disparités, notamment au niveau des pôles. On sait, par exemple, que l’Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète.
Ce document me rappelle l’émission de télévision du 4 septembre 1979 pendant laquelle Haroun Tazieff expliquait que le réchauffement climatique était dû à la pollution industrielle qui créait un effet de serre. Ce dernier, à terme, ferait monter le niveau des océans. Jacques-Yves Cousteau pensait, lui, que la végétation et les océans corrigeraient cet effet naturellement. L’avenir lui donnera tort. A noter que le glaciologue Claude Lorius qui participait au débat, confirmait les 20 milliards de tonnes de CO2 émis chaque année par les activité industrielles dans les années 1970.
Vous accéderez à l’émission en cliquant sur ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=tPjHLRYZiHM
Ces images de la Mer de Glace montrent l’accélération du réchauffement climatique au cours des dernières décennies :
La Mer de Glace en 1955 (Photo: G. Grandpey)
La Mer de glace dans les années 1980 (Photo: C. Grandpey)
La Mer de Glace au cours de l’été 2022 (Image webcam)
Bonjour, je vous rejoins complètement sur ce virage vers le non maîtrisable pris inconsciemment dans les années 70.
Je pense qu’au cours de cette décennie 70 il eut été possible de construire un autre monde plus respectueux de la planète, durable. Mais le virage a été pris vers une société ultra consommatrice du toujours plus.
Maintenant c’est plié, il va falloir gérer les conséquences, avec 8milliards de terriens…
Bonne journée
J’aimeJ’aime
Vous avez tout dit!
Bon week-end.
J’aimeJ’aime