Les tornades du Sinabung (suite) // Mount Sinabung’s tornadoes (continued)

drapeau francaisJ’aimerais revenir sur ma note intitulée « Les tornades du Sinabung » mise en ligne le 5 février dernier. Comme je l’indiquais, ces tornades n’en sont pas vraiment. En cliquant sur le lien ci-dessous, vous trouverez un article (en anglais) expliquant comment se forme ce phénomène.

On peut lire que les vraies tornades se présentent sous la forme d’un nuage en entonnoir relié au sol à sa base et à la partie inférieure d’un cumulonimbus à son sommet. Ces tornades se forment du haut vers le bas, à partir de la base du nuage.

Dans le cas des tourbillons du Sinabung, c’est l’inverse ; ils partent du sol. Les coulées pyroclastiques réchauffent l’air au-dessus du sol et le font donc s’élever. L’air qui se trouve sur les côtés vient s’engouffrer dans le vide partiel qui s’est créé. C’est ce qui génère ces tourbillons qui peuvent prendre de l’ampleur et donner naissance aux vortex que l’on voit dans la vidéo. Des tourbillons semblables apparaissent également pendant les incendies de forêts à grande échelle. Comme je l’indiquais dans ma note, les Américains ont baptisés ces tourbillons « dust devils » et les Australiens les appellent « willy-willies ».

L’article inclut une formidable photo d’un nuage de cendre du Sinabung, prise le 7 janvier 2014.

http://www.slate.com/blogs/bad_astronomy/2014/0/07/volcano_twisters_ash_devils_spawned_from_sinabung.html?wpisrc=burger_bar

———————————————-

drapeau anglaisI’d like to come back to my note entitled « Mount Sinabung’s tornadoes « released on February 5th . As I put it, these tornadoes are not really tornadoes. By clicking on the link below, you will find an article (in English) explaining how this phenomenon develops.
One can read the real tornadoes are when a funnel cloud is connected to the ground at its bottom and the base of a cumulonimbus cloud at its top. They form from the top down, dropping from the cloud base.

In the case of Mount Sinabung’s swirls, the phenomena are built from the ground up. The pyroclastic flow heats the air over the ground, causing it to rise. Air from the sides then rushes in to fill the partial vacuum. This creates swirls which can get amplified into the vortices seen in the video. Similar vortices also appear during large-scale forest fires. As I wrote in my note, Americans have called these vortices « dust devils » and the Australians « willy – willies ».
The article includes a great photo of an ash cloud from Sinabung, taken on January 7th, 2014 .

http://www.slate.com/blogs/bad_astronomy/2014/0/07/volcano_twisters_ash_devils_spawned_from_sinabung.html?wpisrc=burger_bar

5 réflexions au sujet de « Les tornades du Sinabung (suite) // Mount Sinabung’s tornadoes (continued) »

  1. Bonjour, et merci pour ces images, toujours très spectaculaires !

    Ce qui m’avait frappé, à propos de ces « tornades », c’est leur sens de rotation, qui est ici l’inverse de la « norme » pour les phénomènes météorologiques de l’hémisphère Nord.

    Il est vrai que le Sinabung est très proche de l’équateur (3,17°N) et que l’effet de rotation de la terre (Coriolis pour les intimes) se traduit dans cette zone par une déviation presque verticale, qui a donc assez peu d’effet sur le sens de rotation des tourbillons (ce sens de rotation s’inverse au Sud…).

    Cela tend à montrer que dans certains cas (comme dans nos éviers ou dans nos baignoires !!) ce n’est pas toujours le sens de rotation de la terre qui décide du sens de rotation du tourbillon (vortex) qui se forme au-dessus de l’orifice de vidange…

    Expériences passionnantes en perspective lors d’un prochain bain ! 😉

    J’aime

    1. Bonjour. Votre remarque concernant la force de Coriolis est fort intéressante. C’est vrai que le Sinabung est très proche de l’équateur, mais légèrement dans l’hémisphère nord, ce qui ne devrait donc pas inverser le sens de rotation. Pourtant, les tourbillons qui ont fait suite aux coulées pyroclastiques ne correspondent pas à ce l’on est en droit d’attendre, chose que je n’avais pas remarquée. Cette inversion du sens de rotation selon les hémisphères m’a toujours fasciné. Je me souviens que l’un des mes premiers réflexes en Nouvelle Zélande a été d’ouvrir le robinet de ma chambre d’hôtel et de remplir le lavabo pour vérifier le sens de rotation de l’écoulement de l’eau! Finalement, on reste un peu gamin…

      J’aime

  2. En effet, j’ai moi aussi beaucoup « joué » avec l’eau, car j’ai aussi toujours été fasciné par l’effet de Coriolis !

    Je pense avoir trouvé une explication physique « intuitive » assez facile à concevoir, qui pourrait intéresser certains d’entre nous : il suffit d’imaginer trois géants jouant aux billes sur la planète Terre.

    On assied un géant sur le pôle Nord, un autre sur le pôle Sud, et le troisième sur l’équateur… De façon intuitive on imagine bien, sans trop de rigueur « scientifique », que les deux géants des pôles sont « immobiles », puisqu’ils tournent sur place avec la terre, comme des toupies, tandis que le géant de l’équateur, tournant lui aussi avec la terre vers l’Est, a une grande vitesse tangentielle (un tour en un jour, soit 40000km en 24h, ce qui fait quand même environ 1667 km/h !).

    Lorsque le géant de l’équateur envoie une bille exactement dans la direction du pôle Nord, sa bille a beaucoup d’élan « latéral » (ces fameux 1667 km/h) et, au fur et à mesure qu’elle roule vers le pôle Nord, elle traverse des zones de plus en plus « lentes », puisque plus proches de l’axe de rotation de la terre ; son élan « latéral » va donc progressivement lui faire prendre de l’avance latéralement, donc la « déporter » vers l’Est… D’où cette fameuse déviation « vers la droite » dans l’hémisphère Nord.

    On peut poursuivre et imaginer que le géant du pôle Nord envoie à son copain de l’équateur une bille : cette bille n’a au départ aucun élan « latéral » et se dirige vers des régions qui vont latéralement de plus en plus vite… elle prend donc latéralement du « retard » et va donc sembler dévier vers l’Ouest : si la bille « regarde » vers l’avant, elle dévie donc elle aussi vers sa droite !

    Je vous épargne le raisonnement analogue que l’on peut faire du côté du pôle Sud et qui conduit à une déviation d’un mobile vers sa gauche, s’il regarde vers l’avant…

    Reste à expliquer pourquoi les vents tournent en sens contraires des aiguilles d’une montre autour des dépressions de l’hémisphère Nord, ce qui paraît pourtant a priori totalement contraire à ce que nous venons de dire…

    Il suffit de se rappeler que les vents se dirigent vers le centre de la dépression.

    On vient de voir que l’effet Coriolis dévie ces vents vers leur droite : ils vont donc « rater » le centre de la dépression et passer à droite de celui-ci.

    Mais comme le centre de la dépression continue à « aspirer » ces vents, ils vont inévitablement se mettre à tourner autour de ce centre, et cela dans le sens contraire des aiguilles d’une montre…

    Et tout rentre dans l’ordre, oufffh ! 😉

    J’aime

      1. Rassurez-vous! Vous n’êtes absolument pas algébriquement « gonflant »!! Même si certaines personnes détestent les mathématiques, il faut bien les utiliser de temps en temps pour faire des démonstrations, sans toutefois oublier les bases (formules permettant de déterminer les surfaces ou les volumes, par exemple). Parfois, en voulant être compliqué, on oublie le plus facile. C’est que regrettaient mes collègues qui enseignaient la mathématique en classes prépa.

        J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.