Nuages de particules et sargasses envahissent la Caraïbe

Il était annoncé par différentes agences météorologiques de la planète et il est arrivé. Connu sous l’appellation Saharan Air Layer (SAL), un épais nuage de particules fines en provenance du Sahara s’est étiré sur plus de 8 000 kilomètres au-dessus de l’Atlantique avant d’envelopper de son voile toute la Caraïbe. Il a atteint Porto Rico le 22 juin, avec une visibilité de seulement 5 km, et le continent nord-américain le 26 juin. On estime à environ 1500 mètres l’épaisseur du nuage.

Ce n’est pas la première fois que le phénomène est observé. La population locale explique qu’il se produit depuis trois décennies, mais cette année, c’est probablement le nuage le plus dense de tous les temps. Inutile de dire qu’à la Martinique la Montagne Pelée est invisible et on distingue à peine le rocher de Diamant au sud de l’île.

Le problème, c’est que ces nuages, composés de sable à l’origine, se nourrissent aussi de poussières en suspension venant d’Europe après avoir traversé la Méditerranée. En conséquence, les particules contiennent également des produits polluants qui provoquent des troubles respiratoires et toutes sortes de gênes, même chez les personnes ne souffrant pas forcément de tels problèmes. Le niveau de qualité de l’air à la Martinique n’a jamais été aussi bas.

Ce nuage de particules fines est à mettre en relation avec un autre phénomène naturel : la prolifération des bancs de sargasses qui a fait l’objet de plusieurs notes sur ce blog. Ces radeaux constitués d’algues brunes s’échouent sur les littoraux des îles situées entre Barbade et Guadeloupe. En se décomposant sur le rivage, les sargasses émettent de l’hydrogène sulfuré (H2S) qui pose des problèmes sanitaires à la population locale.

Les scientifiques s’accordent pour dire que les nuages de particules et les bancs de sargasses sont provoqués par les activités humaines. Les particules fines contenues dans la brume de sable contiennent des nutriments issus de l’agriculture intensive. Ces nutriments tombent dans la mer et deviennent une denrée précieuse pour les sargasses. Elles se reproduisent alors à grande vitesse et envahissent l’archipel caraïbe.

Source : Presse locale.

Vue satellitaire du nuage de particules

Sargasses à la Martinique (Photo : C. Grandpey)

Pas d’éruption sur la planète Mars! // No eruption on Mars !

La semaine dernière, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) a publié une photo prise par le Mars Express Orbiter. On peut y voir un nuage blanc, long de près de 1 600 kilomètres, qui semble sortir d’un immense volcan. En regardant ce nuage qui s’étire d’est en ouest près d’Arsia Mons, on peut se demander si le volcan, censé être en sommeil depuis environ 50 millions d’années, n’est pas en train d’entrer en éruption. Les astrophysiciens expliquent qu’il n’en est rien! Ce que l’on voit sur la photo n’est qu’un simple nuage météorologique.
Arsia Mons a une hauteur d’environ 20 kilomètres et une largeur de 430 kilomètres. A côté, le Mauna Loa (Hawaii), le plus grand volcan de la planète, a des allures de nain avec ses 10 km de hauteur et 120 km de large, immergés en grande partie sous l’eau de l’Océan Pacifique. Cependant, Arsia Mons n’est pas le plus grand volcan de la planète Mars. Il est dépassé en taille par Olympus Mons et ses quelque 21 km de hauteur qui en font le plus grand édifice du système solaire.
On peut affirmer que le nuage sur la photo n’est pas d’origine volcanique car un engin spatial aurait détecté une augmentation des émissions de méthane, de dioxyde de soufre et d’autres gaz émis pendant les éruptions. On a un exemple de l’influence de la topographie sur les conditions météorologiques. Les météorologues ont baptisé ce phénomène nuage orographique. On en observe souvent sur Terre, comme lors des fréquentes tempêtes dans les montagnes de la Sierra Nevada en Californie.
Ces nuages ​​se forment lorsque l’air chargé d’eau est soulevé au contact d’une montagne. L’air plus froid et moins épais ne peut pas retenir autant d’eau, ce qui pousse une partie de l’humidité à se condenser et à geler, formant ainsi des nuages. L’air sur Mars est beaucoup plus ténu que sur Terre, mais les règles de la physique météorologique s’y appliquent également.
Ce n’est pas la première fois que le phénomène est observé. En Inde, le Mars Orbiter a photographié un nuage semblable en 2015. Le mois dernier, la NASA a publié une image en fausses couleurs basée sur les données du Mars Odyssey ; elle révélait davantage de détails dans les nuages chargés de glace qui soufflent sur Arsia Mons.
Sources: ESA, New York Times.

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Last week, the European Space Agency (ESA) released a picture taken by its Mars Express Orbiter. It shows a long, white wisp, close to 1,600 kilometres long, spilling out of a giant volcano. Looking at the image of the cloud, stretching from east to west near Arsia Mons, one might wonder whether the volcano, thought to be dormant for some 50 million years, is about to erupt. Planetary scientists say it won’t ! What can be seen on the photo is just a cloud

Arsia Mons is about 20 kilometres high and 430 kilometres wide, dwarfing Mauna Loa, Earth’s largest volcano, which is only 10 km high and 120 km wide, and mostly underwater. Howecer, Aesia Mons is not the biggest volcano on Mars. Olympus Mons, is nearly 21 km tall and the largest in the solar system.

The cloud on the photo was clearly not a volcanic event, because spacecraft would have detected a rise in methane, sulphur dioxide and other gases that spill out of eruptions. Instead, this is an example of how topography affects weather. Meteorologists even have a term to describe this phenomenon: orographic lifting. “It happens on Earth a lot, like during storms that frequently break out in the Sierra Nevada mountains in California.

The clouds form when water-laden air is pushed upward along a mountain. Cooler, thinner air cannot hold as much water, causing some of the moisture to condense and freeze, forming clouds. The air on Mars is much thinner than on Earth, but the rules of weather physics also apply there.

This is not a novel occurrence. India’s Mars Orbiter captured a picture of a similar cloud in 2015. Last month, NASA released a false-color image based on data from the Mars Odyssey orbiter that captured more details in the ice-rich clouds blowing over Arsia Mons.

Sources : ESA, The New York Times.

Crédit photo: ESA

Bogoslof (Alaska): Encore et encore ! // Again and again !

drapeau-francaisUne éruption de type explosif a débuté ce matin à 6h50 (heure locale) sur le Bogoslof. Elle a généré un panache qui est monté jusqu’à 9000 mètres d’altitude. Le nuage a été observé sur les images satellitaires à 7 heures ; il s’est ensuite dirigé vers le SE et vers le NE en maintenant une altitude d’environ 6000 mètres. Le nuage était riche en glace mais il contenait probablement aussi de la cendre. Cette éruption a été du même type que les précédentes.

La couleur de l’alerte aérienne est maintenue au ROUGE.

Source : AVO.

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drapeau-anglaisAn explosive eruption began at 06:50 (local time) this morning at Bogoslof Volcano. It produced a cloud that rose up to 9,000 metres. The cloud was observed in satellite at 07:00 and then spread towards the southeast at lower altitudes, and to the northeast at altitudes above about 6,000 metres. The cloud was ice-rich, but likely contained volcanic ash. This event appears similar in size to others in the ongoing eruptive sequence.
The Aviation Colour Code remains at RED.

Source : AVO.

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Modifications apportées aux rivages de l’Ile Bogoslof suite à l’activité éruptive entre le 11 et le 24 janvier 2017 (Source: AVO)

Bogoslof (Alaska): Ça continue ! // New eruption !

drapeau-francaisLe Bogoslof a connu une nouvelle éruption ce matin à 4h53 (heure locale), détectée grâce aux signaux sismiques et aux éclairs qui ont accompagné l’événement. Le nuage éruptif était riche en glace mais contenait aussi probablement de la cendre. Sa hauteur a d’abord été estimée à 9000-9500 mètres, mais les images satellites l’ont abaissée à 7600 mètres.

La couleur de l’alerte aérienne est maintenue au Rouge.

Source: AVO.

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drapeau-anglaisA new eruption of Bogoslof began at 04:53 (local time) this morning as shown in seismic data and by lightning detection. The eruptive cloud was ice-rich, but likely contained volcanic ash. The cloud height was initially estimated at 9,000-9,500 metres, but subsequent satellite images show transport at about 7,600 metres.
The Aviation Colour Code remains at RED.

Source: AVO.

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Le nuage de cendre a atteint Unalaska où quelques faibles retombées ont été observées (Source: NOAA)