Nouvelle alerte de l’ONU sur les concentrations de gaz à effet de serre // New UN warning on greenhouse gas concentrations

Il y a quelques jours, le Premier Ministre français a attiré l’attention sur la hausse des températures et ses conséquences. Aujourd’hui, c’est au tour de l’ONU de tirer la sonnette alarme. Ces alertes seront-elles entendues et suivies de mesures ? J’ai des doutes.

Dans un rapport publié le 28 octobre 2024, juste avant la COP29, l’ONU alerte sur de nouvelles augmentations des gaz à effet de serre : dioxyde de carbone CO2), méthane (CH4) et protoxyde d’azote (N2O). Elles entraîneront immanquablement des hausses de température ces prochaines années. On sait depuis plusieurs mois que les émissions de CO2 atteignent des records. Je mentionne souvent sur ce blog la courbe de Keeling qui enregistre les concentrations de CO2 au sommet du volcan Mauna Loa sur la Grande Île d’Hawaï. Ces émissions en hausse constante éloignent notre planète de l’objectif de limiter le réchauffement à +2°C. On ne parle même plus de l’objectif de 1,5°C promis par la COP 21 de Paris en 2021 !

Dans son rapport annuel sur les gaz à effet de serre, publié à l’approche de la COP29, qui se déroulera du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a notamment alerté sur le fait que le CO2 s’accumulait plus rapidement que jamais dans l’atmosphère, avec une hausse de plus de 10 % en deux décennies.

Les engagements climatiques actuels mènent à seulement 2,6 % de baisse des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2019, au lieu des 43 % préconisés pour espérer limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

Suivant une trajectoire parallèle à celle des émissions polluantes, les températures globales sur terre et en mer ont été en 2023 les plus élevées jamais enregistrées depuis 1850. Comme je l’ai expliqué à plusieurs reprises sur ce blog, compte tenu de la durée de vie du CO2 dans l’atmosphère, les niveaux de température actuels se maintiendront pendant des décennies, même si les émissions diminuent rapidement pour atteindre zéro net.

En 2023, les concentrations de CO2 atteignaient 420 parties par million (ppm), celles de méthane de 1 934 parties par milliard (ppb) et celles de protoxyde d’azote 336 ppb. Soit respectivement 151 %, 265 % et 125 % de plus que les niveaux de 1750.

Concentrations de CO2 le 18 octobre 2024: 2 ppm de plus qu’en 2023 à la même époque(Source: Scripps Institution)

S’agissant du CO2, responsable d’environ 64 % du réchauffement climatique, l’augmentation de 2,3 ppm constatée en 2023 est la 12ème augmentation annuelle consécutive supérieure à 2 ppm. L’OMM rappelle que la Terre avait connu une telle concentration de CO2 il y a 3 à 5 millions d’années, lorsque la température était de 2 à 3°C plus élevée et le niveau de la mer de 10 à 20 mètres plus haut qu’aujourd’hui.

Un peu moins de la moitié des émissions de CO2 restent dans l’atmosphère, tandis que le reste est absorbé par les puits de carbone constitués par les écosystèmes océaniques et terrestres. Mais aujourd’hui, nous sommes confrontés à un cercle vicieux. En effet, le réchauffement climatique pourrait bientôt conduire les écosystèmes à devenir des émetteurs plus importants de gaz à effet de serre. Les feux de forêt pourraient libérer davantage d’émissions de carbone dans l’atmosphère, sans parler de la déforestation, tandis que les océans plus chauds absorberont moins de CO2. En conséquence, une plus grande quantité de CO2 pourrait rester dans l’atmosphère et accélérer le réchauffement climatique.

Source : presse nationale et internationale.

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A few days ago, the French Prime Minister drew attention to the rise in temperatures and its consequences. Today, it’s up to UNO to sound the alarm. Will these warnings be heard and followed by measures? I have my doubts.
In a report published on October 28th, 2024, just before COP29, the UN warns of further increases in greenhouse gases: carbon dioxide (CO2), methane (CH4) and nitrous oxide (N2O). They will inevitably lead to temperature increases in the coming years. We have known for several months that CO2 emissions are reaching record levels. I often mention on this blog the Keeling curve which records CO2 concentrations at the summit of the Mauna Loa volcano on Hawaii Big Island. These constantly increasing emissions are moving our planet further away from the objective of limiting global warming to +2°C. We are not even talking about the 1.5°C target promised by COP 21 in Paris in 2021!
In its annual report on greenhouse gases, published in the run-up to COP29, which will take place from 11 to 22 November 2024 in Baku, Azerbaijan, the World Meteorological Organization (WMO) warned in particular that CO2 was accumulating faster than ever in the atmosphere, with an increase of more than 10% in two decades.
Current climate commitments lead to only a 2.6% reduction in global greenhouse gas emissions in 2030 compared to 2019, instead of the 43% recommended to hope to limit global warming to 1.5°C.
Following a trajectory parallel to that of pollutant emissions, global temperatures on land and at sea in 2023 were the highest on record since 1850. As I have explained several times on this blog, given the atmospheric lifetime of CO2, current temperature levels will persist for decades, even if emissions decline rapidly to net zero.
In 2023, CO2 concentrations reached 420 parts per million (ppm), methane 1,934 parts per billion (ppb) and nitrous oxide 336 ppb. That is 151%, 265% and 125% higher, respectively, than levels in 1750.
For CO2, which accounts for about 64% of global warming, the 2.3 ppm increase observed in 2023 is the 12th consecutive annual increase above 2 ppm. The WMO points out that the Earth had such a concentration of CO2 3 to 5 million years ago, when the temperature was 2 to 3°C higher and the sea level 10 to 20 metres higher than today.
A little less than half of CO2 emissions remain in the atmosphere, while the rest is absorbed by carbon sinks in ocean and land ecosystems. But today, we are facing a vicious circle. Indeed, global warming could soon lead ecosystems to become more significant emitters of greenhouse gases. Forest fires could release more carbon emissions into the atmosphere, not to mention deforestation, while warmer oceans will absorb less CO2. As a result, more CO2 could remain in the atmosphere and accelerate global warming.
Source: national and international news media.

Le protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre // N2O, a powerful greenhouse gas

Parmi les gaz à effet de serre qui contribuent à l’accélération actuelle du réchauffement climatique, les plus connus sont le dioxyde ce carbone (CO2) et le méthane (CH4). Un autre gaz, le protoxyde d’azote (N2O), est surtout connu pour être un gaz hilarant de plus en plus utilisé par les jeunes dans notre société, avec des risques d’asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, chutes… En cas de consommation excessive, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir. La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.

En plus d’être un gaz hilarant, le protoxyde d’azote est le troisième plus important gaz à effet de serre après le CO2 et le CH4 ; il contribue environ à 6 % au forçage radiatif direct induit par les gaz à effet de serre. Ses émissions connaissent une augmentation bien plus forte que prévue.

Un rapport publié en 2013, mettait en garde sur les risques du NO2 pour la couche d’ozone. Jusqu’à présent, la destruction de la couche d’ozone était principalement due aux chlorofluorocarbones et autres produits chimiques halogénés. Or depuis le protocole de Montréal ; ces produits chimiques ont été largement encadrés. Le N2O, lui, ne figure pas dans ce protocole. D’après les estimations, ses émissions pourraient doubler d’ici 2050, avec des conséquences désastreuses pour la couche d’ozone et une contribution réelle à l’accélération  du changement climatique.

Les sources d’émission de N2O sont à la fois naturelles (océans, sols) et anthropiques : agriculture intensive (décomposition des engrais, déjections), combustion de la biomasse (feux de savane par exemple en Afrique), combustibles fossiles, procédés industriels chimiques (production d’acide nitrique et d’acide adipique), combustion des carburants pour l’aviation et aérosols.

Selon plusieurs institutions à travers l’Europe et les Etats-Unis, les pratiques agricoles ont fortement augmenté les émissions de protoxyde d’azote dans l’atmosphère depuis le début des années 2000 et plus particulièrement 2009. Ainsi, la production d’engrais azoté a été multipliée par 10 entre 1961 et 2017 passant de 11 millions de tonnes à 119 millions de tonnes, alors que la population mondiale n’a été multipliée que par 2,5. L’apport humain d’azote dans le sol, sous forme d’engrais, renforce l’effet de serre. Environ 60 % du protoxyde d’azote est émis via les champs fertilisés, fumiers et autres sources agricoles.

Dans un article publié dans Nature Climate Change, des scientifiques expliquent que les émissions de N2O ont augmenté plus rapidement au cours de la dernière décennie que ne l’estimait le GIEC. A côté de l’utilisation de plus en plus massive des engrais azotés, l’exploitation des combustibles fossiles et des agrocarburants (maintenant généralisés à la pompe) sont également des sources d’émissions de N2O.
L’étude publiée dans Nature Climate Change propose que les régions déjà excédentaires en azote limitent l’utilisation d’engrais azotés. C’est le cas de l’Asie de l’Est, où l’engrais azoté pourrait être utilisé plus efficacement sans réduire les rendements des cultures. En effet, quelque 60 % de l’azote contenu dans les engrais ne s’incorpore jamais aux plantes et est éliminé des racines pour ensuite contaminer les cours d’eau, les lacs, les nappes aquifères et les régions côtières par le processus d’eutrophisation.

Source : Presse scientifique internationale.

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Among the greenhouse gases that contribute to the current acceleration of global warming, the best known are carbon dioxide (CO2) and methane (CH4). Another gas, nitrous oxide (N2O), is best known for being a laughing gas more and more used by young people in our society, with the risk of suffocation from lack of oxygen, loss of consciousness, burns by the cold of the expelled gas, disorientation, dizziness, falls … In case of excessive consumption, severe neurological, hematological, psychiatric or cardiac disorders can occur. Consumption associated with other products (alcohol, drugs) increases the risks.
Besides being a laughing gas, nitrous oxide is the third most important greenhouse gas after CO2 and CH4; it contributes about 6% to the direct radiative forcing induced by greenhouse gases. Its emissions are increasing much faster than expected.
A report published in 2013 warned of the risks of NO2 for the ozone layer. Until now, the destruction of the ozone layer has been mainly due to chlorofluorocarbons and other halogenated chemicals. Now since the Montreal Protocol; these chemicals have been largely regulated. N2O is not included in this protocol. Its emissions are estimated to double by 2050, with disastrous consequences for the ozone layer and a real contribution to accelerating climate change.
The sources of N2O emissions are both natural (oceans, soils) and anthropogenic: intensive agriculture (decomposition of fertilizers, animal droppings), combustion of biomass (savannah fires for example in Africa), fossil fuels, chemical industrial processes (production of nitric acid and adipic acid), combustion of aviation fuels and aerosols.
According to several institutions across Europe and the United States, agricultural practices have sharply increased emissions of nitrous oxide into the atmosphere since the early 2000s and more particularly 2009. Thus, the production of nitrogen fertilizers increased tenfold between 1961 and 2017 from 11 million tonnes to 119 million tonnes, while the world’s population only increased by 2.5. The human input of nitrogen into the soil, in the form of fertilizer, enhances the greenhouse effect. About 60% of nitrous oxide is emitted via fertilized fields, manure and other agricultural sources.
In an article published in Nature Climate Change, scientists explain that N2O emissions have increased faster in the past decade than estimated by the IPCC. Along with the increasingly massive use of nitrogen fertilizers, the exploitation of fossil fuels and agrofuels (now widespread at the pump) are also sources of N2O emissions.
The study published in Nature Climate Change suggests that areas that already have nitrogen surpluses limit the use of nitrogen fertilizers. This is the case in East Asia, where nitrogen fertilizer could be used more efficiently without reducing crop yields. In fact, some 60% of the nitrogen contained in fertilizers never becomes incorporated into plants and is eliminated from the roots to later contaminate rivers, lakes, aquifers and coastal regions through the process of eutrophication.
Source: International scientific press.

Structure du protoxyde d’azote (Source : Wikipedia)

Dans la vie courante, le protoxyde d’azote est souvent utilisé comme gaz propulseur, notamment dans les bonbonnes de crème chantilly.

Gaz à effet de serre: Les derniers chiffres de l’OMM // Greenhouse gases: WMO’s latest figures

Suite à ma note du 1er décembre 2019 qui alertait sur l’urgence climatique, voici les derniers chiffres publiés pa l’Organisation météorologique mondiale (OMM) concernant les niveaux de CO2 et autres gaz à effet de serre au niveau mondial. Comme le montraient déjà les relevés publiés en temps réel par la NOAA, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint 407,8 ppm, un record. Ce chiffre a encore progressé puisque on relève actuellement une concentration supérieure à 410 ppm au sommet du Mauna Loa (Hawaii) où sont effectuées les mesures.
Le dernier bulletin d’information sur les gaz à effet de serre de l’OMM montre que la moyenne globale des principaux gaz à effet de serre a atteint des sommets en 2018 :
Dioxyde de carbone (CO2) : 407,8 ppm
Méthane (CH4) : 1869 ppb
Protoxyde d’azote (N2O) : 331,1 ppb
Comme je l’indiquais dans ma note du 1er décembre, cela représente 147% du niveau préindustriel (avant 1750) pour le CO2, 259% pour le méthane et 123% pour le N2O.

La concentration de CO2 a donc atteint 407,8 ppm en 2018, des chiffres quasi-identiques à ce qui a été publié par la NOAA. Le pic a eu lieu en mai 2019 avec une concentration de CO2 de 415 parties par million, soit 100 ppm de plus qu’en 1958. C’est évidemment un record. On notera que la hausse de la concentration est continue depuis le début des mesures instrumentales.
Le CO2 atmosphérique augmente principalement en raison des émissions provenant des combustibles fossiles et de la production de ciment (environ 36,6 ± 2 GtCO2 en 2018), de la déforestation et autres changements d’affectation des sols (5,5 GtCO2 par an en moyenne pour la période 2009-2018).
Du total des émissions provenant des activités humaines au cours de la période 2009-2018, environ 44% du CO2 s’est accumulé dans l’atmosphère, 22% dans l’océan et 29% sur terre, avec un reste non attribué de 5%.

Pour le CH4, l’augmentation de 2017 à 2018 est plus élevée que celle observée de 2016 à 2017 et que la moyenne de la dernière décennie. Environ 40% du méthane est émis dans l’atmosphère par des sources naturelles (les zones humides notamment) et environ 60% est d’origine anthropique (bovins, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges et combustion de biomasse). Globalement, le CH4 moyen calculé à partir des observations in situ en 2018 a atteint un nouveau sommet à 1869 ppb en 2018, soit une augmentation de 10 ppb par rapport à l’année précédente .
Le CH4 atmosphérique augmente depuis 2007 pour atteindre 259% du niveau préindustriel. Les mesures du CH4 indiquent que ces émissions de méthane plus élevées proviennent probablement de zones humides sous les tropiques et de sources anthropiques aux latitudes moyennes de l’hémisphère nord.

Pour le N2O, l’augmentation de 2017 à 2018 est également plus élevée que celle observée de 2016 à 2017 et que le taux de croissance moyen des 10 dernières années. Le protoxyde d’azote contribue pour environ 6% au forçage radiatif des gaz à effet de serre à longue durée de vie, ce qui en fait le troisième contributeur le plus important.
Le N2O émis dans l’atmosphère vient de sources naturelles (environ 60%) et anthropiques (environ 40%). Globalement, la concentration moyenne de N2O en 2018 a atteint 331,1 ppb, soit 1,2 ppb de plus que l’année précédente. Les causes probables de l’augmentation de N2O dans l’atmosphère sont une utilisation plus large des engrais dans l’agriculture et une plus grande libération de N2O des sols due à un excès de dépôt d’azote atmosphérique lié à la pollution atmosphérique.

Au total, le forçage radiatif des gaz à effet de serre a augmenté de 43% de 1990 à 2018, le CO2 représentant environ 80% de cette augmentation.

Source: OMM, via global-climat.

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Following my post of December 1st, 2019, which warned of the climate emergency, here are the latest figures published by the World Meteorological Organization (WMO) concerning the levels of CO2 and other greenhouse gases on our planet. As NOAA’s real-time readings showed, the atmospheric CO2 concentration reached 407.8 ppm, a record high. This figure has progressed, with a current concentration above 410 ppm on Mauna Loa (Hawaii) where measurements are being made.
The latest WMO greenhouse gas information bulletin shows that the global average of major greenhouse gases has peaked in 2018:
Carbon dioxide (CO2): 407.8 ppm
Methane (CH4): 1869 ppb
Nitrous oxide (N2O): 331.1 ppb
As I iput it in my note of December 1st, this represents 147% of the pre-industrial level (before 1750) for CO2, 259% for methane and 123% for N2O.

The CO2 concentration reached 407.8 ppm in 2018, almost identical to what was reported by NOAA. The peak occurred in May 2019 with a CO2 concentration of 415 parts per million, or 100 ppm more than in 1958. This is obviously a record. It should be noted that the increase in concentration has been continuous since the beginning of the instrumental measurements.
Atmospheric CO2 is increasing mainly due to emissions from fossil fuels and cement production (around 36.6 ± 2 GtCO2 in 2018), deforestation and other land-use changes (5.5 GtCO2 per year) on average for the period 2009-2018).
Of the total emissions from human activities during the period 2009-2018, approximately 44% of CO2 accumulated in the atmosphere, 22% in the ocean and 29% on land, with an unallocated residual of 5%. %.

For CH4, the increase from 2017 to 2018 is higher than that observed from 2016 to 2017 and the average of the last decade. About 40% of methane is emitted into the atmosphere from natural sources (especially wetlands) and about 60% is anthropogenic (cattle, rice, fossil fuel exploitation, landfills and biomass burning). Overall, the mean CH4 calculated from in situ observations in 2018 reached a new high of 1869 ppb in 2018, an increase of 10 ppb over the previous year.
Atmospheric CH4 has been increasing since 2007 to reach 259% of the pre-industrial level. CH4 measurements indicate that these higher methane emissions are likely from tropical wetlands and anthropogenic sources at mid-latitudes in the northern hemisphere.

For N2O, the increase from 2017 to 2018 is also higher than that observed from 2016 to 2017 and the average growth rate of the last 10 years. Nitrous oxide contributes about 6% of the radiative forcing of long-lived greenhouse gases, making it the third largest contributor.
N2O emitted to the atmosphere comes from natural sources (about 60%) and anthropogenic sources (about 40%). Overall, the average N2O concentration in 2018 reached 331.1 ppb, 1.2 ppb more than the previous year. The probable causes of the increase in N2O in the atmosphere are a wider use of fertilizers in agriculture and a greater release of N2O from soils due to an excess of atmospheric pollution deposition of atmospheric nitrogen.

In total, the radiative forcing of greenhouse gases increased by 43% from 1990 to 2018, with CO2 accounting for about 80% of this increase.

Source: WMO, via global-climat

Courbe de Keeling. No comment! (Source: Scripps Institution)