Des stations sismologiques en Limousin !

En lisant Le Populaire du Centre du 3 mai 2025, on apprend qu’une douzaine de stations sismologiques temporaires ont été installées en Limousin. Elles font partie du projet MACIV (Imagerie sismique multi-échelle des sources du volcanisme du Massif Central) mené sur le Massif Central et les départements alentour. Son but est de « mieux comprendre les sources du volcanisme en profondeur. » C’est pourquoi une douzaine de stations sismologiques temporaires ont été installées en Limousin: sept en Haute-Vienne, trois en Creuse et deux en Corrèze, situées dans des communes bien identifiées. Selon la responsable du projet MACIV, « d’un point de vue géologique, le Limousin fait partie du Massif Central. Dans notre étude globale, le Limousin a toute sa place. On ne peut pas uniquement installer des stations dans la chaîne des Puys et dans les monts Dore, nous souhaitons vraiment une approche globale. »

En visitant le site web du projet MACIV (https://maciv.osug.fr/ ), on apprend qu’il s’agit effectivement d’un « projet de science fondamentale. Son objectif est de mieux comprendre les sources du volcanisme en profondeur, ainsi que l’influence des structures varisques sur ce volcanisme. Pour cela, nous installons une série d’expériences sismologiques temporaires multi-échelles et non-destructives sur tout le massif et ses zones volcaniques. Les données de ces expériences seront analysées par les méthodes de tomographie sismique les plus innovantes, afin de préciser la structure de la croûte et du manteau sous le Massif Central et d’imager les systèmes d’alimentation des volcans. MACIV est financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) sur la période 2023-2028. »

De 2023 à 2027, cinq réseaux sismologiques temporaires multi-échelles vont être déployés sur l’ensemble du Massif Central. 750 stations sismologiques seront installées, dont 35 stations large bande (LB) en une nappe couvrant l’ensemble du massif pour 3 ans, 65 stations moyenne bande (MB) sur trois profils au travers des principaux ensembles volcaniques pendant 2 ans, et 650 capteurs courte période (SP) de type « nodes » pour un mois.

Carte des installations du projet MACIV

Les réseaux temporaires grande échelle complèteront les réseaux permanents français et permettront de préciser la position et la géométrie des sources volcano-magmatiques dans le manteau, les conditions de fusion, leurs liens avec les structures varisques et Cénozoïques. A l’échelle kilométrique, des nappes de plusieurs centaines de capteurs SP seront déployées à l’automne 2025 sur les volcans pour étudier les systèmes de transport du magma dans la croûte et les liens entre systèmes volcaniques, gisements minéraux et ressources géothermiques. Ces nappes de capteurs multi-échelles amélioreront considérablement les capacités de détection des événements sismiques des réseaux permanents, et permettront d’élaborer une stratégie de surveillance de l’activité volcanique à long terme.
Le projet MACIV fournira ainsi une base de données sismologiques unique qui sera exploitée pendant des années pour mieux comprendre le volcanisme intraplaque. La nappe de stations large-bande constitue aussi la contribution française au grand projet Européen « AdriaArray », dans lequel des stations sismologiques temporaires sont en cours d’installation du Massif Central aux Carpates. Les données sismologiques de cette partie du réseau sont en libre accès depuis le centre de données RESIF-SI.

Actuellement, des équipes d’ISTerre et de l’IRAP sillonnent le Massif Central pour prospecter les sites qui accueilleront les stations LB du projet. Les quatre premières stations viennent d’être installées, et les autres vont l’être du printemps à l’automne. Les données, collectées en temps réel, sont diffusées par le centre de données RESIF-SI (https://ws.resif.fr/resifsi/) et déjà accessibles à tous.

Sur son site Internet, le projet MACIV fait régulièrement état des séismes et autres événements remarquables. Ainsi, on y apprend que la station sismologique installée dans le cadre du projet à Oradour-sur-Vayres (Haute-Vienne) a, comme les autres stations, . observé des mouvements du sol après le séisme survenu le 28 mars 2025 en Birmanie.

Source : Le Populaire du Centre, MACIV.

Le manque d’eau en Limousin inquiète les agriculteurs et les autorités

Ce n’est pas vraiment une surprise au vu du peu de pluie tombé ces dernières semaines : le Limousin, est durement touché par la sécheresse. On a enregistré 31 jours sans pluie, un record. Selon les services locaux de Météo France, le déficit pluviométrique atteint 60% sur « l’année de recharge » qui va du 1er septembre 2022 au 1er mars 2023.

Les données sont alarmantes. En février 2023, il est tombé 1 à 2 mm de pluie sur le Limousin, contre 60 mm en moyenne. Certains secteurs comme le nord de la Haute-Vienne et de la Creuse sont particulièrement impactés par cette sécheresse hivernale. En Corrèze, on recensé des secteurs où aucune pluie n’est tombée en février 2023.

Cette sécheresse inquiète la filière agricole, en particulier dans le nord de la Creuse où les sols sont plus desséchés que partout ailleurs en Nouvelle Aquitaine.

L’inquiétude risque de durer car un front anticyclonique est attendu dans les prochains jours. .

Ce manque d’eau impacte également l’agglomération de Limoges. Il suffit d’observer le niveau de l’eau de la retenue du Mazeaud, au nord de la ville, pour se rendre compte à quel point le problème est sérieux. Cette réserve est la plus étendue des cinq bassins de rétention d’eau potable de l’agglomération de Limoges. On estime qu’ils sont aujourd’hui à la moitié de leur capacité totale.

Les autorités locales expliquent que les réserves en eau représentent « un peu plus de cinq millions de mètres cubes. Cela correspond aux besoins pendant cinq mois. Ce n’est pas négligeable, mais la sécurité de l’alimentation pour les mois à venir nécessite de progresser dans ce remplissage. »

Pour compenser le manque d’eau de ses réserves, la ville de Limoges envisage de prélever l’eau de la Vienne afin de soulager ses retenues.

Pour éviter la mise en place de restrictions, il est demandé à la population limougeaude et des environs de faire preuve de sobriété. Ce n’est pas parce que l’eau coule au robinet qu’il n’y a pas de problème.

Les précipitations de fin d’hiver et de début de printemps seront décisives. Il n’est malheureusement pas prévu de pluie dans les prochains jours.

Source : presse régionale.

 

Vue du barrage du Mazeaud (Source : France 3 Limousin)

Limousin : un hiver encore trop doux

L’hiver météorologique – il couvre les mois de décembre, janvier et février – vient de ce terminer. En Limousin (Corrèze, Creuse Haute-Vienne), la période est restée relativement douce et continue à être affectée par le réchauffement climatique. Le Limousin est un bon baromètre météorologique car la région subit l’influence océanique dans sa partie occidentale, tandis que la partie sud-est – qui culmine à 977 m d’altitude – est davantage froide car proche du Massif Central.

Dans son bilan de l’hiver météorologique 2021-2022, Météo France indique qu’il s’est révélé « plutôt doux ». En particulier, le thermomètre a montré des valeurs hautes entre le 25 décembre 2021 et le 10 janvier 2022. Les épisodes de gel ont été rares. Au final, on vient de traverser l’hiver le plus doux depuis 2014, avec des températures supérieures de 1,1°C aux normales saisonnières. L’hiver écoulé a également été le plus ensoleillé depuis 1991.

Le plus inquiétant concerne le déficit pluviométrique, un phénomène qui se répète maintenant chaque hiver. Cette fois, il a atteint 10% pour les trois départements, avec une nouvelle absence de neige, hormis quelques flocons sur les hauteurs, mais pas suffisamment pour permettre aux stations de ski de fond du Plateau de Millevaches (autrement dit des 1000 sources) de fonctionner. Les personnes de mon âge se souviennent de l’épais tapis de neige qui recouvrait le sol dans les années 1950-1960.

Un autre problème, c’est que le sol granitique du Limousin de retient pas l’eau et nous ne disposons donc pas de nappes phréatiques. L’eau s’écoule en permanence.

Le manque d’eau vient aussi du fait que les pluies ne sont pas réparties régulièrement au cours de l’année. Si la pluie n’arrose pas le printemps à venir, l’été risque d’être à nouveau difficile. En écrivant ceci, je pense surtout aux éleveurs car l’eau risque de manquer dans les prés. Pour pallier l’irrégularité de précipitations que je viens de mentionner, il faudrait peut-être développer davantage les intercommunalités pour mieux répartir l’alimentation en eau.

Source : Météo France, Le Populaire du Centre.

Il faut espérer qu’un coup de froid en mars ne ruinera pas la récolte de fruits (Photo : C. Grandpey)

Chaleur, sécheresse et manque d’eau : ATTENTION DANGER !

On parle beaucoup de l’Amazonie en ce moment où des feux de forêts gigantesques envoient du CO2 dans l’atmosphère et contribuent à accentuer encore davantage le réchauffement climatique. La hausse des températures est de plus en plus sensible en France, avec des épisodes de canicule à répétition et le mercure qui oscille souvent entre 30 et 35°C sur de longues périodes.

La conséquence de cette situation sur les réserves en eau commence à se faire sentir de manière très aigue dans certaines régions. Si nos gouvernants continuent à pratiquer la politique de l’autruche et à ne pas prendre des mesures drastiques, notre pays va droit dans le mur. Selon le site de Propluvia, 85 départements français sont placés depuis le mercredi 21 août 2019 en restrictions d’eau plus ou moins sévères.

Le Limousin où j’habite connaît en ce moment de graves difficultés d’approvisionnement en eau. C’est un double problème pour les agriculteurs de notre région d’élevage Il n’y a plus assez d’eau pour le bétail et l’herbe ne pousse pas, ce qui oblige les éleveurs à entamer les réserves de foin prévues pour l’hiver.

La population est également impactée car l’eau potable se fait de plus en plus rare.  En Corrèze, certaines communes sont ravitaillées par camion-citerne et l’hypothèse d’une pénurie complète d’eau n’est pas écartée

En Creuse, le maire de Guéret explique qu’ « on a 100 jours de provision d’eau devant nous. » Le département n’a jamais connu une telle sécheresse. Aujourd’hui, la production des sources est quasiment inférieure de 30% à ce qu’elle était il y a quelques temps, si bien que désormais on a une production d’eau qui est inférieure à la consommation. La ville de Guéret va devoir remettre en service le plan d’eau qui servait à alimenter en eau la ville il y a une quinzaine d’années. Le maire explique qu’ « il y a environ 100 jours de provision d’eau. Après, il faudra trouver des solutions extérieures, avec des camions-citernes pour approvisionner la ville. »

Les prévisions météorologiques à court et moyen terme ne sont pas très bonnes. La pluie est annoncée, mais pas en quantité suffisante. Les sols sont très secs, donc des averses ne suffiront pas. S’il n’y a pas de précipitations abondantes en octobre et novembre, la Creuse et le Limousin dans son ensemble vont être dans une situation compliquée ; il faudra aller chercher de l’eau avec des camions-citernes.

Les conséquences de la sécheresse peuvent prendre d’autres aspects.  De nombreuses maisons  construites sur un sol argileux se sont fissurées et 3 000 communes françaises sont concernées. Les journaux donnent l’exemple de la commune de Crégy-lès-Meaux (Seine-et-Marne), où les fissures sont devenues une obsession. Certaines maisons sont devenues invendables en raison du montant des travaux à réaliser.

Le phénomène touche de plus en plus de communes françaises qui n’y étaient pas habituées. Jusqu’à présent, les fissures dans les murs des habitations étaient plus fréquentes dans la moitié sud du pays. Désormais, en particulier à la suite de la sécheresse de 2018, le problème s’étend vers la moitié nord.

Les propriétaires des maisons fissurées n’excluent pas d’avoir recours à la justice si leur demande d’indemnisation est rejetée. De son côté, la fédération française de l’assurance appelle ses experts à examiner les cas avec le plus de bienveillance possible.

Source : France Info.

Photo: C. Grandpey