Un robot sous l’Est Antarctique // A robot beneath East Antarctica

Grâce à un robot d’exploration sous-marine, les océanographes de l’Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO) ont obtenu les toutes premières données recueillies sous les vastes plateformes glaciaires de l’Antarctique oriental.
Dans le cadre du projet Argo, le robot autonome a passé plus de deux ans et demi à dériver sur environ 300 km dans les courants océaniques qui bordent le Continent Blanc. Durant cette période, il a effectué près de 200 missions qui ont permis d’accumuler des données sur la température, la pression et la salinité de l’eau, ainsi que sur les niveaux d’oxygène, de pH et de nitrates. Le robot s’est également aventuré sous les plateformes glaciaires Denman et Shackleton, où il a passé huit mois à collecter des données dans cette région de la planète jusqu’alors inexplorée.
L’équipe scientifique qui a piloté la mission Argo affirme que « ces observations sans précédent apportent un nouvel éclairage sur la vulnérabilité des plateformes glaciaires ».
Les conclusions de l’équipe scientifique ont été publiées dans la revue Science Advances ; elles apportent des éléments nouveau à notre compréhension de l’état de santé des plateformes glaciaires. La plateforme Shackleton (Shackleton Ice Shelf), la plus septentrionale de l’Antarctique oriental, reste à l’abri des eaux plus chaudes susceptibles de la faire fondre par en dessous, comme cela se passe dans l’Antarctique occidental. En revanche, le glacier Denman est dans une situation bien plus précaire. Sa disparition à elle seule contribuerait à une élévation du niveau des mers de près de 1,50 mètre. Malheureusement, le glacier Denman est désormais exposé à des eaux plus chaudes, ce qui pourrait accélérer sa fonte et engendrer un recul glaciaire significatif.
La fonte des plateformes glaciaires de l’Est Antarctique dépend largement du comportement de l’océan au sein d’une couche limite d’environ 10 mètres d’épaisseur située directement sous la plateforme glaciaire. Le robot Argo est conçu pour mesurer différents éléments à l’intérieur de cette couche limite. Jusqu’à présent, aucun robot n’avait passé autant de temps à proximité d’une plateforme glaciaire. Dans des conditions extrêmement difficiles, il a fourni une mine d’informations précieuses.
Les chercheurs espèrent que le robot du projet Argo ne sera pas le dernier à explorer les plateformes glaciaires de l’Est Antarctique et d’autres régions du continent. Ce type de robot fournit des données essentielles qui contribuent à améliorer les modèles informatiques climatiques et à réduire les incertitudes liées à l’élévation du niveau de la mer. Un chercheur a déclaré : « Le déploiement de davantage de robots le long de la banquise antarctique ferait avancer notre compréhension de la vulnérabilité des plateformes glaciaires aux changements océaniques.»
Source : Popular Science via Yahoo News.

Carte montrant le parcours du robot en Antarctique oriental (Source : CSIRO)

————————————————

Thanks to Argo, an underwater survey robot, oceanographers at the Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation (CSIRO) are getting the first-ever readings collected from underneath East Antarctic’s vast ice shelves.

Part of the ongoing Argo survey project, the autonomous device has spent over two-and-a-half years drifting through roughly 300 km of frigid ocean currents. In that time, the device has amassed almost 200 reports containing data on water temperature, pressure, and salinity, as well as oxygen, pH, and nitrate levels. The robot also journeyed underneath the Denman and Shackleton Ice Shelves, where it spent eight months collecting readings from a never-accessed region of the planet.

The scientific team that piloted thethe Argo mission say that « these unprecedented observations provide new insights into the vulnerability of the ice shelves. »

The team’s findings, detailed in a study published in the journal Science Advances, both reinforce and update our current understanding of icy shelf health. The Shackleton Ice Shelf is the furthest north in the East Antarctic and remains unexposed to warmer waters that might melt it from below. However, the Denman Glacier is in a more precarious state. Denman’s disappearance alone would contribute to a nearly 1.50 meter rise in global sea levels. Unfortunately, Denman is now exposed to some warmer waters, which could accelerate melt rates and facilitate a more unstable ice retreat.

This melting is largely dependent on the ocean’s state within a nearly 10-meter-thick boundary layer that exists directly underneath the ice shelf itself. The Argo robot is designed to measure various elements inside this boundary layer. Until now, no robot had spent such an extensive amount of time near one. Under incredibly hard conditions, the tiny instrument has delivered a wealth of invaluable information.

Researchers hope Argo won’t be the last to visit these and other ice shelves. These types of robots offer vital data that helps improve climate computer models and reduce uncertainties about sea level rise. Said one researcher : “Deploying more robots along the Antarctic continental shelf would transform our understanding of the vulnerability of ice shelves to changes in the ocean.”

Source : Popular Science via Yahoo News.

L’Antarctique gagne-t-il plus de glace qu’il en perd ? Pas si sûr ! // Is Antarctica gaining more ice than it loses? Not so sure!

Voici le genre d’étude qu’il faut lire très attentivement, car les observations décrites peuvent ne pas correspondre à la réalité la plus récente.
Une étude de la NASA publiée en octobre 2015 nous apprend qu’une augmentation de l’accumulation de neige en Antarctique amorcée il y a 10 000 ans ajoute actuellement suffisamment de glace sur le continent pour compenser les pertes dues au recul des glaciers dans la partie occidentale du continent. L’étude remet en cause les conclusions d’autres études, notamment le rapport de 2013 du GIEC selon lequel l’Antarctique perd dans son ensemble de la glace terrestre.
Selon la nouvelle analyse des données satellitaires, la calotte glaciaire antarctique a enregistré un gain de 112 milliards de tonnes de glace par an de 1992 à 2001. Ce gain a ralenti pour atteindre 82 milliards de tonnes de glace par an entre 2003 et 2008. Le problème est que l’étude se termine avec l’année 2008 et ne nous informe pas sur ce qui s’est passé au cours de la dernière décennie!
Un glaciologue du Goddard Space Flight Center de la NASA a déclaré que les chercheurs étaient d’accord avec d’autres études qui montrent une augmentation du vêlage des glaciers dans la péninsule de l’Ouest antarctique, en particulier ceux de Thwaites et de Pine Island. Le principal désaccord concerne l’Antarctique oriental et l’intérieur de l’Antarctique occidental, où les scientifiques ont constaté un gain de glace supérieur aux pertes dans les autres régions.
De nos jours, les scientifiques calculent l’élévation et l’amincissement de la couche de glace à partir des variations de hauteur de la surface mesurés par les altimètres à bord des satellites. Dans les endroits où la quantité de neige apportée par de nouvelles chutes sur la couche de glace n’est pas égale à l’écoulement de la glace vers l’océan, la hauteur de la surface change et la masse de la couche de glace augmente ou diminue. L’étude a analysé l’évolution de la hauteur de la calotte glaciaire antarctique à partir des mesures effectuées par les altimètres radar de deux satellites de l’Agence Spatiale Européenne de 1992 à 2001, et par l’altimètre laser d’un satellite de la NASA entre 2003 et 2008.
L’étude indique qu’il ne faudra peut-être que quelques décennies pour que s’inverse la croissance observée par les chercheurs en Antarctique. Si les pertes de la Péninsule Antarctique et de certaines zones de l’Antarctique occidental continuent d’augmenter au même rythme qu’au cours des deux dernières décennies, elles rattraperont le gain de glace en Antarctique oriental dans 20 ou 30 ans. Au final, les chutes de neige ne seront pas plus suffisantes pour compenser ces pertes.

C’est exactement ce qui vient de se passer au cours des dix dernières années et qui n’est pas mentionné dans l’étude de la NASA qui arrête ses observations en 2008. On a confirmation de la perte de glace en Antarctique en lisant une étude de la National Academy of Sciences:
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/19/la-fonte-de-lantarctique-suite-the-melting-of-antarctica-continued/

Source: NASA.

A noter qu’en février 2019, la NASA a annoncé qu’une cavité de la taille de l’île de Manhattan avait été découverte sous le glacier Thwaites, confirmant la fonte de ce glacier et le risque d’une hausse du niveau des océans. Le glacier possède suffisamment de glace pour faire monter à lui seul d’au moins 65 centimètres le niveau des océans. De plus, il retient les autres glaciers de l’Ouest antarctique. si tous ces glaciers – qui sont interconnectés – venaient à fondre, la NASA précise que le niveau des mers monterait de 2,40 mètres.

————————————————–

Here is the kind of study you need to read very carefully as the observations which are described may not correspond with the latest reality.

A NASA study released in October 2015 informs us that an increase in Antarctic snow accumulation that began 10,000 years ago is currently adding enough ice to the continent to outweigh the increased losses from the thinning glaciers in the western part of the continent. The research challenges the conclusions of other studies, including the Intergovernmental Panel on Climate Change’s (IPCC) 2013 report, which says that Antarctica is overall losing land ice.

According to the new analysis of satellite data, the Antarctic ice sheet showed a net gain of 112 billion tons of ice a year from 1992 to 2001. That net gain slowed   to 82 billion tons of ice per year between 2003 and 2008. The problem is that the study stops with that year and does not inform us about what has been happening in the last decade!

A glaciologist with NASA Goddard Space Flight Center said that the researchers were essentially in agreement with other studies that show an increase in ice discharge in the Antarctic Peninsula and the Thwaites and Pine Island region of West Antarctica. The main disagreement concerns East Antarctica and the interior of West Antarctica where the scientists saw an ice gain that exceeds the losses in the other areas.

Scientists calculate how much the ice sheet is growing or shrinking from the changes in surface height that are measured by the satellite altimeters. In locations where the amount of new snowfall accumulating on an ice sheet is not equal to the ice flow downward and outward to the ocean, the surface height changes and the ice-sheet mass grows or shrinks. The study analyzed changes in the surface height of the Antarctic ice sheet measured by radar altimeters on two European Space Agency satellites, spanning from 1992 to 2001, and by the laser altimeter on a NASA satellite from 2003 to 2008.

The study says that it might only take a few decades for Antarctica’s growth to reverse. If the losses of the Antarctic Peninsula and parts of West Antarctica continue to increase at the same rate they have been increasing for the last two decades, the losses will catch up with the long-term gain in East Antarctica in 20 or 30 years. At last, there will not be enough snowfall increase to offset these losses.

This is what happened in the last ten years which are not mentioned in the NASA study but can be read in a National Academy of Sciences study:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/19/la-fonte-de-lantarctique-suite-the-melting-of-antarctica-continued/

Source : NASA.

It should be remembered that in February 2019, NASA scientists discovered a huge cavity as large as Manhattan beneath the Thwaites Glacier, confirming the risk of a rise of the oceans. The glacier holds enough ice to raise the world ocean level at least 65 centimetres. Moreover, Thwaites backstops neighbouring glaciers – which are interconnected – that would raise sea levels an additional 2.4 metres if all the ice were lost.

Source: NOAA