Le corbeau et l’aigle // The raven and the eagle

drapeau-francaisIl y a quelques semaines, j’ai lu dans un journal d’Alaska qu’un homme avait été contraint de payer une forte amende pour avoir tué deux corbeaux qui figuraient parmi des dizaines d’autres exterminés dans un quartier de Fairbanks. Le soixantenaire a dû débourser 1125 dollars pour avoir commis une double infraction à la loi fédérale sur les oiseaux migrateurs. La situation du corbeau en France est très différente car l’oiseau est considéré comme un nuisible qui peut être chassé légalement au cours de certaines périodes de l’année, sous certaines conditions.
Les corbeaux sont considérés de manière différente en Alaska où la Nature joue un rôle important, en particulier dans la vie des populations autochtones, les Tlingit, par exemple.  Ainsi, les saisons apparaissent dans les contes et légendes dont la plupart se déroulent en hiver qui est généralement décrit comme cruel, avec des températures extrêmement froides, de fortes chutes de neige et des vents mordants.
Les histoires sont également fortement influencées par les animaux qui font partie de la vie quotidienne des tribus. Elles racontent comment les saumons remontent les rivières et les élans perdent leurs bois. Dans ces contes, les animaux apportent des moments joyeux et drôles pendant les rudes mois d’hiver.
Les animaux ont souvent des rôles de débrouillards dans les histoires. Ils sont doués de parole et possèdent des attributs humains. Ils interagissent souvent avec les gens et oscillent entre la forme humaine et animale. L’animal le plus populaire parmi les autochtones de l’Alaska est le Corbeau (Raven). Il est confronté à des situations délicates dont il se sort grâce à sa ruse et sa débrouillardise. C’est lui qui apporte la lumière dans le monde. Il est parfois une espèce de Robin des Bois qui n’hésite pas à venir en aide aux plus démunis. Certains contes avec le Corbeau s’intitulent « Comment Raven a apporté la lumière au monde, » ou « Raven vole le soleil » ou « Raven vole la lumière», et bien d’autres.
L’Aigle, le célèbre Bald Eagle, le pygargue à tête blanche, fait partie, comme le Corbeau, de la structure sociale Tlingit. Ils sont tous deux égaux. Chez les Tlingit, les gens sont tous égaux, ce qui contribue à l’équilibre la société. Il se raconte que les autochtones utilisaient certaines parties du corps de l’aigle. On se servait des ailes pour balayer les maisons tribales. La queue était utilisée pour la danse. Parfois, le bec servait de cuillère.
Il n’est pas rare de voir en Alaska ou dans le Yukon des fresques montrant certains de ces animaux symboliques. Voici, ci-dessous, l’une de ces peintures à Haines, en Alaska.

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drapeau-anglaisA few weeks ago, I read in an Alaskan newspaper that a man would pay a federal fine after pleading guilty to killing two ravens among dozens found shot in a Fairbanks neighbourhood. The 60-year-old man was fined 1,125 dollars for two violations of the federal Migratory Bird Treaty Act. The situation of the raven in France is very different as the bird is considered as a pest which can be killed in certain periods of the year, under certain conditions.

Ravens are considered quite differently in Alaska where Nature plays an important part, especially in the lives of Natives. It has a strong influence on their story-telling.

The seasons play a large role in Alaska Native storytelling. The majority of stories are set in winter which is usually described as cruel and harsh, with extremely cold temperatures, heavy snowfall, and biting winds.

The stories are also heavily influenced by animals that are a part of the tribes’ everyday lives. They may be about special moments in the seasons, when the salmon come into the streams or when the moose lose their antlers. Animals in story-telling can provide a joyful and humorous experience for the tribe during the winter months.

The animals can play the roles of tricksters in the stories. They are gifted with the power of speech and human attributes. They often interact with people and frequently change between human and animal form. The most popular animal among Alaskan Natives is the Raven or Crow. The raven is usually the trickster, always getting into trouble, events such as bringing light into the world. The raven symbolizes helping the people and shaping the world. Here are a few examples of stories about helping and shaping the world; they are entitled « How Raven brought light to the World, » or « Raven Steals the Sun, » or “Raven Steals the Light,” and many others.

The Eagle is part of the Tlingit social structure. There are two moieties, the Eagle and the Raven. They are both equal. In Tlingit society people are all equal and this is how things are balanced. The Tlingits used parts of the eagle’s body. The wing was used for sweeping out the tribal houses. The tail of the eagle was used for dancing. Sometimes the beak was used as a spoon.

It is not exceptional to see murals showing some of these symbolic animals of Alaska. Here is one of these paintings in Haines.

Raven

Photo: C. Grandpey

Mystérieux incendie au cœur de l’Alaska // A mysterious fire in Interior Alaska

drapeau francaisJe viens de lire un article intéressant dans la presse alaskienne. Même s’il n’est pas en rapport direct avec les volcans, il raconte un événement qui se déroule actuellement dans le centre de l’Alaska et qui me rappelle le geyser qui est soudainement apparu à proximité de l’aéroport de Rome.

Un jour, vers la fin septembre 2012, un ranger de la Yukon Charley Rivers National Preserve, à l’intérieur de l’Alaska, a entendu au loin une explosion. Quelques semaines plus tard, un incendie a été repéré à environ 40 km au nord-est de Eagle, village de moins de 100 habitants, accessible par la route uniquement pendant les mois d’été. Après la première neige, un survol de l’incendie le 15 Octobre 2012 a révélé une caldeira d’origine inconnue en train de se consumer et de former un trou noir au milieu de la neige blanche immaculée. Le phénomène continue encore aujourd’hui.
Les habitants de Eagle ont commencé à percevoir une odeur de soufre. Le mystérieux incendie qui brûlait au loin a commencé à les inquiéter. Les autorités ont indiqué que la cause la plus probable était un gisement d’huile de schiste qui s’était probablement enflammé sous la montagne et brûlait maintenant régulièrement en prenant de l’ampleur avec les effondrements des bords de la caldeira.
Un géologue de l’USGS a déclaré que l’activité avait une apparence volcanique mais qu’il ne s’agissait probablement pas d’un événement de nature volcanique. Il a également éliminé l’hypothèse de l’apparition d’une source chaude. En fait, l’USGS n’a pas encore été en mesure de visiter le site de l’incendie en raison des récentes coupes budgétaires.
Peut-être plus inquiétante, il y a la possibilité que ce feu souterrain émette un gaz toxique – à savoir le dioxyde de soufre (SO2) – que l’on rencontre lors des éruptions volcaniques et qui peut causer des problèmes respiratoires. Cependant, personne à Eagle ne s’est plaint de ces désagréments pour le moment.
L’air froid de l’hiver alaskien n’a pas empêché le feu de brûler. Une photo prise au cours de l’hiver 2012 a montré le feu en train de brûler par une température de 60 ° C en dessous de zéro. Il semble que la caldeira ait triplé de taille depuis qu’elle a été photographiée au cours de l’automne 2012, après la première neige. La chaleur est également intense. Un géologue du Parc National qui a pu se rendre sur le site de l’incendie a enregistré une température de 285 ° C dans une fissure.
Malgré les précautions, on sait très peu de choses sur la nature de l’incendie proprement dit. Quelle importance peut-il prendre? Combien de temps peut-il durer? Si le problème persiste, ou si le feu prend de l’envergure, le petit village de Eagle, loin de tout, deviendra-t-il une ville fantôme?

Le secteur de l’incendie se trouve dans un coin perdu et beaucoup trop loin de mon itinéraire à travers l’Alaska et le Yukon.

Si vous voulez en savoir plus sur le Parc National Yukon-Charley Rivers, il suffit de cliquer sur ce lien :

http://www.nps.gov/yuch/index.htm

 

drapeau anglaisI’ve just read an interesting article in the Alaskan press. Although it is not related to volcanoes, it tells about an event that is taking place in central Alaska and it reminds me of the geyser that suddenly appeared close to Rome airport.

One late September day in 2012, a ranger at Yukon-Charley Rivers National Preserve in Interior Alaska, heard an explosion in the distance. A couple of weeks later, a fire was spotted about 40 km northeast of the community of Eagle, a town of less than 100 accessible by road only during the summer months. After the first snow, an overflight of the fire on October 15th 2012 revealed a caldera of unknown origin burning away, a black pit amid the pristine white snowfall and it’s been burning ever since.

People in Eagle began to smell sulphur. The mysterious fire burning in the distance began to worry them. Officials determined the likeliest cause was an oil shale deposit under the mountain that had somehow ignited and was now burning steadily, growing as edges of the caldera collapsed.

A U.S. Geological Survey Alaska geologist said that though the activity may have a volcanic appearance, it doesn’t appear to be volcanic in nature. He also eliminated that it might be a hot-spring-type occurrence. USGS has not actually been able to visit the site of the fire yet because of the recent budget cuts.

Perhaps more concerning, though, is the possibility that this underground fire could be emitting toxic gas, namely, sulphur dioxide (SO2), that can also result from volcanic eruptions and that can cause respiratory problems. However, nobody in Eagle has complained of such problems yet.

The cold air of the Alaskan winter did not stop the fire from burning. A photo was taken of the pit burning at 60°C below zero last winter. The caldera is said to have tripled in size since it was first photographed during autumn 2012 after the first snow. It’s burning hot, too. A National Park Service geologist who has able to take a trip to the fire site measured one fissure at 285°C.

Despite the precautions, very little is known about the nature of the fire itself. How intense might it be? How long could it last? And if the problem persists, or if the fire grows, will the remote community of Eagle end up a ghost town itself?

The fire is located in an isolated area, much too far from my itinerary across Alaska and the Yukon.

 

If you’d like to know more about theYukon-Charley Rivers National Preserve, just click on this link :

http://www.nps.gov/yuch/index.htm

Eagle-fire

Le site de l’incendie et des émissions de SO2  (Crédit photo:  Ed Christensen / National Parks Service)