Températures : avril 2025 dans le monde, en Europe et en France

Dans son dernier bulletin du 8 mai 2025, l’agence européenne Copernicus sur le changement climatique indique qu’avril 2025 a été le deuxième mois le plus chaud dans le monde. Au cours des 22 derniers mois, tous les mois, sauf un, ont dépassé 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. À l’échelle mondiale, les températures sont restées à des niveaux proches des records en avril 2025, prolongeant une vague de chaleur sans précédent, malgré la fin du phénomène de réchauffement El Niño.

L’étendue de la banquise arctique en avril 2025 a été inférieure de 3 % à la moyenne, soit la sixième plus faible étendue mensuelle pour un mois d’avril depuis les 47 ans d’observations satellitaires, après quatre mois de valeurs mensuelles record pour la période de l’année.
L’étendue de la banquise antarctique était inférieure de 10 % à la moyenne, ce qui en fait la dixième plus faible étendue jamais enregistrée pour le mois.

Copernicus indique également que la température moyenne en Europe en avril 2025 s’est élevée à 9,38 °C, soit 1,01 °C de plus que la moyenne de 1991-2020, ce qui en fait le sixième mois d’avril le plus chaud. Les températures ont été majoritairement supérieures à la moyenne en Europe. Les anomalies les plus importantes ont été enregistrées en Europe de l’Est, dans l’ouest de la Russie, au Kazakhstan et en Norvège, tandis que des températures inférieures à la moyenne ont été observées en Turquie, dans l’est de la Bulgarie et de la Roumanie, dans la péninsule de Crimée et dans le nord de la Fennoscandie.

En France, Météo- France indique qu’avec une température moyenne de 13,5 °C et une anomalie de +1,7 °C par rapport à la normale, avril 2025 se hisse au 5ème rang des mois d’avril les plus chauds depuis le début des mesures en 1900. L’anomalie de température est particulièrement marquée sur les températures maximales et sur le nord du pays avec 2 à 3 °C au-dessus de la normale. La douceur a été omniprésente au cours du mois, avec deux épisodes anormalement chauds en début et fin de mois, au cours desquels les 25 °C ont été dépassés, les 30 °C presque atteints.

Météo-France a toujours autant de mal à affirmer clairement que nous vivons sous l’influence d’un phénomène de réchauffement climatique. La plupart des agences climatiques dans le monde alertent les populations, mais Météo France traîne les pieds. Est-ce la peur de dire des vérités ?

Suite au record de chaleur enregistré à Paris le 1er mai 2025, l’agence climatique nationale se contente de dire que cette chaleur estivale précoce est « assez exceptionnelle », alors que nous sommes plus de quatre degrés au-delà des moyennes de saison et que le seuil des 30 degrés à Paris est en général franchi à la mi-juin !!

Météo France s’empresse d’ajouter que « ce n’est pas la première fois que l’été prend un peu d’avance. En 2005, un épisode de chaleur précoce comparable s’était produit sur tout le pays à la même période. Et il y a même eu dans le passé des températures similaires encre plus tôt dans l’année, comme au début avril 2024, ou encore en 2018. » Ce que Météo France ne dit pas, c’est que ces records de chaleur se situent tous dans les dernières décennies, après les années 1970 où a officiellement commencé – d’après l’Organisation Météorologique Mondiale – le réchauffement climatique dans le monde.

Météo France ose poser la question : « Faut-il voir [dans les records de température du 1er mai] un signe du réchauffement climatique ? » Et l’agence de rappeler que « pour répondre à cette question, il faut bien distinguer météo et climat, en regardant les tendances longues de température sur plusieurs décennies. » Au bout du compte, Météo France est bien obligée d’admettre, mais sans trop insister, qu’ « effectivement, malgré de grandes variations selon les années, la tendance de fond qui se dessine est bien celle d’un réchauffement. »

Avril 2025 le deuxième plus chaud ! // April 2025, the second hottest !

Dans son dernier bulletin, l’agence européenne Copernicus sur le changement climatique indique qu’avril 2025 a été le deuxième mois le plus chaud de son ensemble de données, qui s’appuie sur des milliards de mesures provenant de satellites, de navires, d’avions et de stations météorologiques. Au cours des 22 derniers mois, tous les mois, sauf un, ont dépassé 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, la limite de réchauffement fixée par l’la COP 21de Paris en 2016, limite au-delà de laquelle des changements climatiques et environnementaux majeurs et durables deviennent inévitables. De nombreux scientifiques estiment que l’objectif de 1,5°C n’est plus atteignable et sera dépassé d’ici quelques années.
À l’échelle mondiale, les températures sont restées à des niveaux proches des records en avril 2025, prolongeant une vague de chaleur sans précédent et soulevant des interrogations sur la rapidité du réchauffement climatique. Cette vague de chaleur exceptionnelle était censée s’atténuer avec la disparition des conditions plus chaudes du phénomène El Niño l’année dernière et l’arrivée de La Niña, mais les températures restent obstinément à des niveaux records ou quasi records. En 2025, elles maintiennent l’accélération de la tendance au réchauffement.

Une vaste étude menée par des dizaines de climatologues, qui n’a pas encore été validée par leurs pairs, a récemment conclu que le réchauffement climatique atteindrait 1,36 °C en 2024. De son côté, Copernicus estime le chiffre actuel à 1,39 °C et prévoit que 1,5 °C pourrait être atteint mi-2029, voire plus tôt, compte tenu de la tendance au réchauffement observée ces 30 dernières années.
Les scientifiques sont unanimes : la combustion des combustibles fossiles est en grande partie responsable du réchauffement climatique à long terme. C’est ce qui a rendu les catastrophes météorologiques extrêmes plus fréquentes et plus intenses. Les climatologues sont moins certains des autres facteurs qui ont pu contribuer à cet épisode de chaleur persistant.
Les scientifiques pensent que les modifications de la configuration des nuages ​​à l’échelle mondiale, la pollution atmosphérique et la capacité de la Terre à stocker le carbone dans des puits naturels comme les forêts et les océans peuvent également contribuer au réchauffement de la planète.
Cette poussée de chaleur a propulsé 2023, puis 2024, au rang des années les plus chaudes jamais enregistrées, et 2025 étant pressentie pour suivre la tendance. Les scientifiques affirment que la période actuelle sera probablement la plus chaude que la Terre ait connue depuis 125 000 ans.

La banquise et les glaciers vous remercient.
Source : Copernicus.

Recul du Glacier Blanc dans le massif français des Écrins

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In its latest bulletin, the Copernicus Climate Change Service said that April 2025 was the second-hottest in its dataset, which draws on billions of measurements from satellites, ships, aircraft and weather stations. All but one of the last 22 months exceeded 1.5 degrees Celsius above pre-industrial levels, the warming limit enshrined in the 2016 Paris agreement, beyond which major and lasting climate and environmental changes become more likely. Many scientists believe this target is no longer attainable and will be crossed in a matter of years.

Global temperatures were stuck at near-record highs in April, extending an unprecedented heat streak and raising questions about how quickly the world might be warming. The extraordinary heat spell was expected to subside as warmer El Niño conditions faded last year, but temperatures have stubbornly remained at record or near-record levels well into 2025 when temperatures are remaining at this accelerated trend in warming.

A large study by dozens of climate scientists, which has not yet been peer reviewed, recently concluded that global warming reached 1.36°C in 2024. Copernicus puts the current figure at 1.39°C and projects 1.5°C could be reached in mid 2029 or sooner based on the warming trend over the last 30 years.

Scientists are unanimous that burning fossil fuels has largely driven long-term global warming that has made extreme weather disasters more frequent and intense.

But they are less certain about what else might have contributed to this persistent heat event.

Experts think changes in global cloud patterns, airborne pollution and Earth’s ability to store carbon in natural sinks like forests and oceans, could be factors also contributing to the planet overheating.

The surge pushed 2023 and then 2024 to become the hottest years on record, with 2025 tipped to be third. Scientists say the current period is likely to be the warmest the Earth has been for the last 125,000 years.

The sea ice and the glaciers thank you !

Source : Copernicus.