Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

Débuté vers 01h00 (heure locale) le 6 août 2025 avec l’apparition d’une rivière de lave suivie d’une puissante activité de fontaines de lave en oblique (45-90 mètres de hauteur) l’Épisode 30 de l’éruption du Kilauea (Hawaï) s’est terminé brutalement à 12h55 (heure locale) le 6 août 2025, après 12 heures de fontaines de lave. La bouche éruptive nord a cessé son activité vers 12h55, marquant la fin de l’épisode. Son homologue sud a cessé son activité vers 12h50. Les fontaines de lave ont atteint jusqu’à 90 mètres de hauteur au cours de cet épisode. La fin de l’éruption a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation au sommet et une diminution de l’intensité du tremor. Un 31e épisode éruptif est donc probable dans quelques jours.
Le déroulement de l’Épisode 30 est décrit sur cette page :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2025/08/07/episode-30-de-leruption-du-kilauea-hawai/

Capture d’image webcam de l’éruption

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L’éruption qui avait débuté le 16 juillet 2025 sur la péninsule de Reykjanes (Islande) est désormais terminée. Le Met Office explique que le tremor volcanique et l’activité explosive ont cessé au cours du week-end du 2 au 3 août 2025. Le soulèvement du sol a repris à Svartsengi. Cela confirme que le magma continue de s’accumuler et que si le soulèvement se poursuit, on pourrait assister à de nouvelles éruptions.

Image drone de la fracture éruptive fin juillet 2025

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Une hausse d’activité a été enregistrée sur le Bur ni Telong (arc volcanique de la Sonde / Indonésie), avec une augmentation significative des séismes d’origine volcanique profonde en juillet. Elle a été suivie d’une augmentation des séismes volcaniques superficiels début août. En conséquence, le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) le 2 août 2025. Il est conseillé au public de se tenir à une distance minimale de 1,5 km du cratère et d’éviter les fumerolles et les solfatares.
Source : PVMBG.

Crédit photo: GVN

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Toujours en Indonésie, l’activité éruptive se poursuit sur le Lewotobi Laki-laki, avec deux éruptions explosives importantes survenues les 1er et 2 août. Après 18 jours sans éruption, l’activité a commencé à s’intensifier le 1er août 2025. Une importante éruption explosive a généré une épaisse colonne de cendres atteignant 10 km au-dessus du sommet, avec projections de matériaux incandescents sur 3 à 4 km dans plusieurs directions. Des éclairs ont également été observés au sein de la colonne de cendres. Le 2 août, une éruption plus importante a duré 14 minutes, avec une épaisse colonne de cendres jusqu’à 18 km au-dessus du sommet. L’éruption s’est accompagnée d’un grondement et d’une forte détonation entendus au poste d’observation du volcan à 6 km à l’ONO. Les cendres émises par ces éruptions ont eu des conséquences importantes, avec notamment la perturbation de nombreux vols.
Le niveau d’alerte reste à 4 (sur une échelle de 1 à 4) et il est conseillé au public de se tenir à une distance minimale d’au moins 6 km du Lewotobi Laki-laki.

Épisode éruptif sur le Lewotobi

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L’activité éruptive se poursuit dans cratère sommital du Klyuchevskoy (Kamchatka). Les données satellitaires ont révélé une forte anomalie thermique au cours de la semaine écoulée. Depuis le 30 juillet, une coulée de lave avance sur le flanc ouest-sud-ouest, avec des explosions phréatiques. Les données satellitaires du 1er août montrent un panache de cendres s’étendant sur 150 km vers le sud-est. D’autres données satellitaires du 4 août montrent un panache de cendres atteignant jusqu’à 7,5 km d’altitude et s’étirant sur 50 km vers le nord-est. Deux coulées de lave ont été signalées le 4 août sur les flancs ouest et sud-est, avec des nuages de cendres s’élevant jusqu’à 7 km d’altitude. La couleur de l ‘alerte aérienne reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs). Il convient de noter qu’une activité éruptive avait déjà été observée avant le séisme de magnitude M8,8 enregistré au large de la péninsule du Kamtchatka le 29 juillet 2025. Le séisme a peut-être intensifié l’activité du Klyuchevskoy, mais cela reste à prouver.

Crédit photo: KVERT

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Toujours au Kamtchatka, une éruption explosive a débuté sur le Krasheninnikov le 2 août 2025. Les premiers panaches de cendres se sont élevés jusqu’à 3-4 km d’altitude au-dessus du cratère sommital du cône nord. Une fissure s’est également ouverte sur le flanc nord-ouest et a émis de la lave visqueuse. La couleur de l’alerte aérienne est passée du Vert à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Les explosions de cendres se sont poursuivies toute la nuit, avec des panaches s’élevant jusqu’à 8-10 km d’altitude le 3 août. La couleur de l’alerte aérienne est passée au Rouge (le niveau le plus élevé). L’activité a ensuite diminué, des explosions modérées, mais les images satellite étaient masquées par les nuages. Le 5 août, des explosions ont généré des panaches de cendres qui se sont à nouveau élevés jusqu’à 5-6 km d’altitude. L’effusion de lave sur le flanc nord-ouest s’est accompagnée d’émissions de cendres provenant du cratère. La couleur de l’alerte aérienne a été abaissée à l’Orange. Il semble que la hausse d’activité sur le Krasheninnikov ait été causée par le séisme de magnitude M8,8.

Crédit photo: KVERT

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Une activité modérée avec émissions de vapeur et de gaz se poursuit sur le Karymsky. Une faible anomalie thermique au-dessus du volcan est observée sur les images satellite. La couleur de l’alerte aérienne reste Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs). Il semble que ce volcan n’ait pas été affecté par le séisme de magnitude M8,8 du 29 juillet 2025.

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L’activité éruptive se poursuit sur le dôme « 300 ans de RAS » du Sheveluch et sur le dôme du Jeune Sheveluch. Des anomalies thermiques ont été identifiées au-dessus des dômes sur les images satellite au cours des dernières semaines. La couleur de l’alerte aérienne reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs). Aucun changement n’a été observé dans le comportement du volcan après le séisme de magnitude M8,8 du 29 juillet 2025.
Source : KVERT.

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Une hausse d’activité a commencé le 3 août 2025 près du cratère Yugama du Kusatsu-Shiranesan (arc volcanique du nord-est du Japon), avec une augmentation des séismes volcaniques dont les épicentres se trouvent près du cratère Yugama. De plus, les données de déformation du sol depuis juin 2024 indiquent un léger soulèvement de la zone nord-ouest du cratère Yugama. L’épisode de tremor de faible amplitude enregistré le 2 août était le premier depuis le 12 novembre 2020. Des séismes d’origine volcanique ont continué d’être enregistrés, ce qui a incité la JMA à relever le niveau d’alerte à 2 (sur une échelle de 5). Il est conseillé au public de se tenir à une distance minimale de 1 km du cratère Yugama.
Source : JMA.

Crédit photo: GVN

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Des images satellites acquises le 30 juillet 2025 ont montré une poursuite de l’activité éruptive sur le Nyamulagira (RDC). Des anomalies thermiques associées à des coulées de lave actives ont été détectées sur le flanc ONO. De plus, de fortes anomalies thermiques ont été observées dans la zone du cratère sommital, partiellement masquées par des panaches de gaz et de vapeur.
Sources : Copernicus, MIROVA.

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Des centaines de séismes de faible intensité ont été enregistrés sous le complexe volcanique Teide-Pico Viejo à Tenerife (Îles Canaries) entre le 6 et le 7 août 2025. L’activité a pris la forme de deux essaims sismiques distincts, survenus dans un intervalle de 11 heures. Les événements se sont concentrés sous le flanc sud-ouest du Pico Viejo, à une profondeur d’environ 10 km.
Selon INVOLCAN et l’IGN, aucun signe d’éruption imminente n’est observé. L’activité est interprétée comme faisant partie d’un processus d’injection de fluides magmatiques dans le système hydrothermal, un phénomène observé depuis 2016.
Il s’agit du sixième essaim sismique de type hybride enregistré sur l’île depuis octobre 2016. Les précédents essaims sismiques s’étaient produits en octobre 2016, juin 2019, juin et juillet 2022, et novembre 2024.
Source : INVOLCAN, IGN.

Photo: C. Grandpey

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity in the world:

Started around 1:00 a.m. (local time) on August 6, 2025, with a lava river followed by powerful oblique lava fountaining activity (45-90 meters high), Episode 30 of the Kilauea eruption (Hawaii) ended abruptly at 12:55 p.m. (local time) on August 6, 2025, after 12 hours of lava fountaining. The northern eruptive vent ceased activity around 12:55 p.m., marking the end of the episode. Its southern counterpart ceased activity around 12:50 p.m. Lava fountains reached up to 90 meters in height during this episode. The end of the eruption coincided with a rapid transition from deflation to inflation at the summit and a decrease in the intensity of the tremor. A 31st eruptive episode is therefore likely within a few days. The sequence of Episode 30 is described on this page:
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2025/08/07/episode-30-de-leruption-du-kilauea-hawaii/

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The eruption that began on July 16, 2025, on the Reykjanes Peninsula (Iceland) is now over. The Met Office explains that volcanic tremor and explosive activity ceased over the weekend of August 2-3, 2025. Ground uplift has resumed at Svartsengi. This confirms that magma continues to accumulate, and if uplift continues, further eruptions could occur.

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Increased volcanic activity has been recorded at Bur ni Telong (Sunda Volcanic Arc / Indonesia), with a significant increase in deep volcanic earthquakes in July. This was followed by an increase in shallow volcanic earthquakes in early August. As a consequence, the alert level was raised to 2 (on a scale from 1 to 4) on 2 August 2025. The public is advised to maintain a minimum distance of 1.5 km from the crater area and to avoid the fumarole and solfatara regions.

Source : PVMBG.

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Still in Indonesia, eruptive activity at Lewotobi Laki-laki continues, with two significant explosive eruptions occurring during 1-2 August. After 18 days without an eruption, activity began to intensify on 1 August 2025. A significant explosive eruption generated a dense ash column that reached 10 km above the summit and ejected incandescent material 3-4 km in multiple directions. Volcanic lightning was also observed within the ash column. On 2 August, a larger eruption began that lasted 14 minutes, sending a dense ash column to 18 km above the summit. The eruption was accompanied by a rumbling sound and a loud bang that was heard at the Lewotobi Laki-laki Volcano Observation Post (6 km WNW). Ash from the eruptions caused widespread impacts, including the disruption of many flights.
The Alert Level remains at 4 (on a scale of 1-4) and the public is advised to maintain a minimum distance of at least 6 km from Lewotobi Laki-laki.

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In Kamchatka, eruptive activity at Klyuchevskoy’s summit crater continues. Satellite data showed a strong thermal anomaly at the volcano during the past week. Since 30 July a lava flow has been moving down the WSW flank, accompanied by phreatic explosions. Satellite data on 1 August showed an ash plume extending for 150 km to the SE. Additional satellite data from 4 August showed ash reaching up to 7.5 km a.s.l. and extending for 50 km to the NE. Two lava flows were reported on 4 August down the W and SE flanks, with ash rising up to 7 km a.s.l. The Aviation Color Code remains at Orange (level 2 on a four-color scale). It should be noted that eruptive activity was already observed before the M8.8 earthquake that was recorded off the Kamchatka Peninsula on 29 July 2025. The quake may have intensified activity at Klyuchevskoy, but this remains to be proved.

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Still in Kamchatka, an explosive eruption at Krasheninnikov began on 2 August 2025. Initial ash explosions rose to 3-4 km a.s.l. from the summit crater of the northern cone. A fissure also opened on the NW flank and emitted viscous lava. The Aviation Color Code was raised from Green to Orange (level 2 on a four-color scale).

Ash explosions continued throughout the night, rising as high as 8-10 km a.s.l. on 3 August. The Aviation Color Code was raised to Red (the highest level). Activity later decreased, with possible moderate explosive activity continuing, but satellite views were obscured by clouds. On 5 August explosions generated ash plumes that again rose to 5-6 km a.s.l.. Lava effusion on the NW flank was accompanied by ash emissions from the crater.The Aviation Color Code was lowered back to Orange. It seems that the increased activity at Krasheninnikov was caused by the M8.8 earthquake.

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Moderate steam-and-gas activity continues at Karymsky. A weak thermal anomaly over the volcano is observed in satellite images. The Aviation Color Code remains at Yellow (level 2 on a four-color scale). It seems this volcano was unaffected by the M8.8 earthquake of 29 July 2025.

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Eruptive activity continues at Sheveluch’s “300 years of RAS” dome and at the Young Sheveluch dome. Thermal anomalies were identified over the domes in satellite images during the past few weeks. The Aviation Color Code remains at Orange (level 2 on a four-color scale). No changes were observed in the volcano’s behaviour after the M8.8 earthquake of 29 July 2025.

Source : KVERT.

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Increased unrest near Kusatsu-Shiranesan’s Yugama crater (Northeast Japan Volcanic Arc) started on 3 August 2025, characterized by an increase in volcanic earthquakes with epicenters near the Yugama crater. Additionally, ground deformation data since June 2024 indicated minor uplift of the NW Yugama crater area. Low-amplitude seismic tremor recorded on 2 August was the first since 12 November 2020. Volcanic earthquakes continued to be recorded, prompting the JMA to raise the alert level to 2 (on a 5-level scale). The public is advised to maintain a minimum distance of 1 km from Yugama Crater.

Source : JMA.

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Satellite images acquired on 30 July 2025 showed continued eruptive activity at Nyamulagira (DRC). Thermal anomalies associated with active lava flows were detected on the WNW flank. Additionally, strong thermal anomalies were observed within the summit crater area, partially obscured by rising gas and steam plumes.

Sources: Copernicus, MIROVA.

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Hundreds of low-magnitude earthquakes were detected beneath the Teide–Pico Viejo volcanic complex in Tenerife (Canary Islands) between August 6 and 7,2025. The activity consisted of two distinct seismic swarms occurring within an 11-hour window. The events were concentrated beneath the southwestern flank of Pico Viejo, at a depth of around 10 km.

According to INVOLCAN and IGN, there are no signs indicating an impending eruption. The activity is interpreted as part of a prolonged process of magmatic fluid injection into the hydrothermal system, a phenomenon observed since 2016.

This marks the sixth hybrid-type seismic swarm recorded on the island since October 2016. Previous swarms occurred in October 2016, June 2019, June and July 2022, and November 2024.

Source : INVOLCAN, IGN.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Courses de chiens de traîneaux et réchauffement climatique // Sled dog racing and global warming

Les défenseurs de la cause animal diront que c’est une bonne nouvelle : le réchauffement climatique complique l’organisation des emblématiques courses de chiens de traîneaux sur le continent nord-américain car la hausse des températures rend le manteau neigeux moins fiable. Certains des États les plus septentrionaux des États-Unis, comme l’Alaska, l’Idaho et le Minnesota, ont dû faire face à des difficultés pour organiser des courses ces dernières années, car les hivers plus chauds ont rendu le terrain impraticable pour tirer des traîneaux sur de longues distances.
L’Iditarod Trail Sled Dog Race, la compétition de 1 600 km à travers la nature sauvage de l’Alaska connue sous le nom de « Dernière grande course sur Terre », a commencé sa 53ème édition le 1er mars 2025, mais le départ a été déplacé d’Anchorage à Fairbanks, à environ 575 kilomètres au nord, en raison du manque de neige. Le sol était gelé, l’herbe sèche de la toundra recouvrait le sol et il n’y avait pas de neige.

Photo: C. Grandpey

En 2024, le marathon de chiens de traîneaux John Beargrease au Minnesota a été reporté et finalement annulé en raison du faible enneigement. Cette année, la course a été retardée de plus d’un mois en raison des températures chaudes et d’une piste jugée trop dangereuse. L’Idaho Sled Dog Challenge a également connu des difficultés en 2024 en raison de l’absence de météo hivernale, mais a finalement eu lieu fin janvier.
La déception se fait aussi sentir parmi les chiens lorsque les courses sont annulées. Contrairement à ce que disent certains, les chiens adorent participer aux courses et sont vraiment enthousiastes à l’idée de l’aventure qui les attend. Je peux personnellement le confirmer car j’ai pu voir des courses en Alaska.

Photo: C. Grandpey

 Les climatologues indiquent que les températures hivernales dans des endroits comme le Minnesota et l’Alaska sont variables d’une année à l’autre mais montrent une tendance à la hausse. On a constaté une forte augmentation des températures dans le Minnesota entre 1895 et 2024, en particulier dans la partie nord de l’État. Les températures moyennes dans le Minnesota ont augmenté d’environ 2,2 °C, mais ce sont les basses températures hivernales qui ont augmenté le plus, d’environ 4,4 °C, et la tendance devrait se poursuivre à l’avenir.
En Alaska, la température moyenne annuelle a augmenté de 1,8 °C au cours des 50 dernières années. Les conditions de course de l’Iditarod peuvent être aussi variables que les saisons hivernales. En 2019, il y avait un manque de glace de mer sur une partie du parcours, mais les conditions ont été acceptables pendant plusieurs années qui ont suivi. Cependant, 2025 s’avère différente, avec un manque criant de neige sur plusieurs parties du parcours.
Les organisateurs de l’Iditarod doivent s’adapter pour maintenir les traditions. Depuis sa création en 1973, la course a acquis la réputation d’une bataille acharnée entre des équipages de mushers et de chiens composées de concurrents féroces. Selon l’esprit de la course, les équipages doivent aller d’Anchorage à Nome pour commémorer le trajet parcouru par 20 équipes en 1925 pour livrer des médicaments en pleine épidémie de diphtérie. Il faut environ 10 jours aux premiers mushers pour terminer le parcours. Pendant les 30 premières années de l’Iditarod, la course n’a jamais eu besoin d’être déplacée. Toutefois, la course a dû s’adapter quatre fois au cours des 23 dernières années à l’évolution de l’environnement.

 Pour faire face à la hausse des températures et au manque de neige, il va probablement falloir utiliser de plus en plus souvent de la neige artificielle qui devra ensuite être stockée pour pouvoir la transporter par camion afin de garantir une quantité suffisante sur le parcours de la course.

Le réchauffement climatique peut poser des défis aux organisateurs de courses de chiens de traîneaux, mais en Alaska, les mushers pensent que les courses longue distance continueront, à condition d’apporter des adaptations appropriées aux parcours. Les organisateurs et les participants devront continuer à faire preuve de flexibilité s’ils veulent préserver l’avenir de ces courses. C’est ainsi qu’au Canada, la Yukon Quest a dû être raccourcie en 2024, comme je l’ai expliqué dans ma note du 8 février de cette année-là :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/02/08/yukon-quest-canada-le-rechauffement-climatique-a-raccourci-la-course-yukon-quest-canada-global-warming-shortened-the-race/

Source : Yahoo Actualités.

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Animal rights activists will say this is good news. : global warming is complicating iconic dogsledding races around the North American continent as rising global temperatures make snowpack in traditionally cold climates less reliable. Some of the northernmost U.S. states like Alaska, Idaho and Minnesota have faced challenges in hosting dogsled races in recent years as warmer winters made the terrain unsustainable to pull sleds for long distances.

The Iditarod Trail Sled Dog Race, the 1,600 km trek across the Alaskan wilderness known as the « Last Great Race on Earth, » started its 53rd annual competition on March 1st, 2025, but the start of the race was moved from Anchorage to Fairbanks, about 575 kilometers to the north, due to a lack of snow. The ground was frozen with bare, dry tundra grass and no snow.

In 2024, the John Beargrease sled dog marathon in Minnesota was postponed and ultimately canceled due to low levels of snow. This year, the race was delayed by more than a month due to warm temperatures and a dangerous trail. The Idaho Sled Dog Challenge faced difficulties in 2024 as well due to the absence of winter weather, but ultimately took place in late January 2024.

The disappointment extends to the dogs when races are canceled. Contrary to what some people say, the dogs love going to the race and get really keen on the adventure ahead. I can personally conirm this as I could see dogsledding races in Alaska.

Climate scientists indicate that winter temperatures in places like Minnesota and Alaska are variable year over year but showing an upward trend. There has been a strong increase in temperatures in Minnesota between 1895 and 2024, especially in the northern region of the state. Average temperatures in Minnesota have increased by about 4 degrees Fahrenheit (2.2°C), but low temperatures in the winter have increased the most,by about 8 degrees Fahrenheit (4.4°C) and the trend is likely to continue in the future.

In Alaska, annual average temperature has increased by 3.4 degrees Fahrenheit (1.8°C) over the past 50 years. Annual race conditions for Iditarod can be as variable as the winter seasons. In 2019, there was a lack of sea ice on one portion of the Iditarod trail, but route conditions were decent in several of the years that followed. However, 2025 is proving to be different,with a notable lack of snow in several portions of the Iditarod route.

Race organizers must adjust to keep traditions alive. Since its inception in 1973, Iditarod has earned the reputation of a grueling battle among teams consisting of fierce competitors. Historically, the teams of dogs and mushers run from Anchorage to Nome to commemorate the route traveled by 20 dogsled teams in 1925 to deliver medicine amid a diphtheria epidemic. It takes about 10 days for the first mushers to complete the route. For the first 30 years of the Iditarod’s history, the race never had to be moved. Now the race had to adapt four times in the last 23 years to the changing environment.

In order to face the rising temperatures and the lack of snow, snowmaking equipment may be increasingly utilized in the future, as will stockpiling snow to truck out to the path to ensure enough to pad the routes of the race. A warming climate may pose challenges for race organizers, but in Alaska, the mushers think it is possible for long-distance races to continue with proper adaptations to the course. Dogsled organizers and participants will need to continue to be flexible if they want to keep a future for racing. For instance, the Yukon Quest had to be shortened in Canada in 2024 :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/02/08/yukon-quest-canada-le-rechauffement-climatique-a-raccourci-la-course-yukon-quest-canada-global-warming-shortened-the-race/

Source : Yahoo News.

Martin Fourcade retire sa candidature à la présidence des Jeux d’hiver 2030

Le sextuple champion olympique Martin Fourcade a retiré sa candidature à la présidence des Jeux olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, en raison de « désaccords ». L’écologie semble clairement être au cœur de sa décision. Dans une lettre, il précise : « ces Jeux doivent être en phase avec leur époque, pleinement conscients des enjeux écologiques et ancrés dans la réalité économique de notre pays »

La décision de Martin Fourcade n’est pas vraiment une surprise. Il y a 3 ans, lors des JO d’hiver de Chine, il s’était élevé contre l’utilisation à 100% de neige artificielle. On lui avait alors fait vertement remarquer que l’écologie n’était pas un sujet d’actualité.

La décision de la France d’accepter l’organisation des Jeux d’Hiver 2030 a soulevé de nombreuses critiques. Avec l’accélération actuelle du réchauffement climatique, il n’est pas du tout certain que la neige naturelle sera au rendez-vous, au moins sur les sites de moyenne altitude.

Il est utile de rappeler le discours de Michel Barnier, alors Premier Ministre, en octobre 2024 dans le Rhône : «  La France hexagonale se prépare désormais, d’ici à la fin du siècle, à un réchauffement de +4°C, à côté de +3°C en moyenne à l’échelle mondiale. Le calendrier de hausse de la température prévoit +2°C en 2030, et +2,7°C en 2050. Selon cette trajectoire de réchauffement climatique, les glaciers alpins situés en France auront disparu d’ici 2100. »

De toute évidence, la vision écologiste des Jeux de Martin Fourcade n’est pas partagée par tous. Il aurait souhaité envisager les JO d’hiver 2030 en tenant pleinement compte de la crise écologique mondiale mais aussi des réalités économiques de la France. L’équilibre financier du projet nécessiterait en effet le soutien des pouvoirs publics.

Ce n’est pas la première fois qu’un skieur français s’élève contre des décisions qui vont à l’encontre de l’environnement. En novembre 2023, Alexis Pinturault avait critiqué le massacre du glacier Theodul en Suisse. Les pelleteuses étaient à l’œuvre sur le glacier pour préparer les pistes de la Coupe du monde de ski les 11 et 12 novembre 2023.
Les écologistes ont critiqué les organisateurs pour avoir saccagé le glacier avec les pelleteuses. En 2022, la même compétition avait été annulée faute de neige. En 2023, une pétition a été lancée, appelant la fédération de ski à donner l’exemple en matière de climat.
Alexis Pinturault, le skieur français triple champion du monde, s’est dit consterné et a déclaré : «Notre sport est l’un des plus touchés par le réchauffement climatique et, au lieu de changer notre système, de nous adapter, nous faisons le contraire. Cette compétition, à ce moment de l’année, n’a pas de sens. Cela choque tout le monde. » Ce n’est pas la première fois que Pinturault proteste contre la politique menée par la Fédération Internationale de Ski.

Réchauffement climatique : le Vendée Globe et les icebergs

Charlie Dalin est le vainqueur du Vendée Globe 2025, la course autour du monde à la voile,sans escale et sans assistance. Sur le site web de la course, on peut lire un article fort intéressant qui nous explique qu’en parcourant la planète à la voile, les marins du Vendée Globe mettent en lumière la fragilité de notre océan face au réchauffement climatique. Ils sont les témoins directs des changements en cours, notamment autour de l’Antarctique, une région particulièrement menacée.

On apprend que trois skippers ont croisé des icebergs dès le début de l’année 2025, dans les mers du Sud, malgré l’instauration d’une zone de sécurité. Une première depuis 2008.

Pour ces hommes, la surprise de rencontrer ces énormes blocs de glace fut aussi belle qu’inquiétante. Belle car il reste rare de pouvoir observer des icebergs au milieu de l’océan. Mais inquiétante surtout, tant pour l’état de la planète et de ses pôles, que pour les skippers et leurs bateaux.

Avec le réchauffement climatique, les icebergs se détachent de plus en plus de l’Antarctique et dérivent, au gré du vent et des courants, dans les mers du Sud. Les icebergs croisés par les concurrents du Vendée Globe l’ont été en dehors de la Zone d’Exclusion Antarctique, une zone mise en place par la course pour éviter que les skippers ne s’approchent de trop du Continent Austral et de ses icebergs. Cette zone est définie par l’entreprise à mission CLS (Collecte Localisation Satellites), partenaire de longue date de la course, qui mobilise ses satellites et ses experts pour une surveillance depuis l’espace.

Malgré cela, les navigateurs peuvent se trouver confrontés à ces blocs de glace. En 2025, ils ont tenté d’anticiper cette rencontre, en s’éloignant de la zone potentielle des icebergs et de leurs growlers, petits blocs de glace difficilement détectables par les radars. “J’allais droit dessus !” explique Sébastien Marsset. “L’alarme s’est mise en route, je pensais que c’était un nuage. Je suis sorti et je l’ai vu tout de suite. C’est impressionnant, j’espère qu’il n’y en a pas d’autres”. Il s’est retrouvé à seulement 4 kilomètres de la partie immergée de l’iceberg. Même inquiétude pour Conrad Colman, dans ses carnets de bord, ou pour Eric Bellion : “J’en frissonne et ce n’est pas seulement le froid, ça fait peur ;”

Source : Site web du Vendée Globe.

Les ‘Imoca’ avant le départ du Vendée Globe 2025 (Photo: C. Grandpey)