Quelques explications à propos de ma prévision éruptive

Plusieurs visiteurs de mon blog m’ont demandé comment j’avais réussi à prévoir le jour de la dernière éruption en Islande (mercredi 20 novembre 2024). À noter que je n’avais pas mentionné l’heure (23h14) ; la marche reste encore trop haute !

Pour arriver à cette prévision relativement précise (j’avais écrit « vers le 20 novembre »), j’ai pris en compte les différents volumes de magma accumulés au cours des différentes éruptions sur la Péninsule de Reykjanes, depuis le mois de décembre 2023. J’ai attentivement examiné leur évolution avant le déclenchement des éruptions, en appliquant des pondérations selon les événements. Mes calculs montraient que la lave n’attendrait pas forcément aussi longtemps que le prétendait le Met Office pour percer la surface. La pression exercée par le magma était déjà significative au début du moins de novembre quand j’ai publié ma prévision. J’expliquais que les dernières éruptions sur la péninsule de Reykjanes avaient suivi un scénario répétitif et que l’espace temporel entre les éruptions s’allongeait. On pouvait en conclure que des volumes de magma de plus en plus importants s’accumulaient entre les événements. La dernière éruption s’était terminée le 6 septembre 2024.
Début novembre, les volcanologues islandais pensaient que la situation resterait calme jusqu’à la mi-novembre. Selon mes calculs personnels, une éruption se produirait vers le 20 novembre. J’en étais toujours persuadé ces derniers jours quand le Met Office a fait savoir qu’une éruption était « peu probable » en novembre et qu’elle ne se produirait peut-être pas avant Noël. Je n’étais pas d’accord et je n’ai pas vraiment compris pourquoi les volcanologues islandais avaient changé leur fusil d’épaule…

Ma prévision a été bonne cette fois, mais il se peut que j’aie tout faux la prochaine fois. Un volcan fait à sa tête et nous avons encore bien du mal à pénétrer ses humeurs…

Crédit photo: Protection Civile

À l’attention des négationnistes du réchauffement climatique

Je poste régulièrement sur mon blog des notes alertant sur le réchauffement climatique. Mes fréquentes visites dans l’Arctique et dans les Alpes depuis plusieurs décennies m’ont confirmé que le phénomène n’est pas une illusion de l’esprit. J’ai vu les glaciers reculer à une vitesse incroyable en Alaska. La fonte de la banquise arctique et antarctique s’accélère et va entraîner de graves problèmes (migrations de population, entre autres) à l’échelle de la planète. Les événements extrêmes (vagues de chaleur, sécheresse, cyclones, etc) se multiplient.. Les scientifiques tirent régulièrement la sonnette d’alarme, sans être vraiment entendus par ceux qui nous gouvernent. Les activités humaines sont pourtant le coeur du problème. Il suffit de voir l’évolution historique des concentrations de CO2 dans l’atmosphère pour le comprendre.

Évolution historique des concentrations de CO2 (Source : SCRIPPS)

Certaines personnes ne sont pas d’accord avec mes propos. Pour la plupart habitués à une vie en appartement, ces négationnistes du réchauffement climatique m’assènent des commentaires désobligeants et, la plupart du temps, infondés. Il n’est pas question que mon blog et ma page Facebook deviennent une tribune pour ces gens-là. En conséquence, leur prose sera à l’avenir systématiquement supprimée. Ils vont bien sûr protester mais leurs élucubrations me laissent indifférent. À toutes fins utiles, je leur rappelle que la diffamation publique est sanctionnée par la loi.

Juste une mise au point…

Lorsque fin octobre 2023 une intrusion magmatique a provoqué une hausse de la sismicité sur la péninsule de Reykjanes, avec en parallèle un soulèvement du sol, mais pas d’éruption à se mettre sous la dent, j’ai évoqué une situation que j’avais connue sur le terrain dans les années 1990 dans le secteur du Krafla, dans le NE de l’Islande. Les scientifiques islandais avaient enregistré une forte sismicité ainsi qu’un soulèvement significatif du sol, jusqu’à un mètre dans le secteur de la centrale géothermique. Après avoir passé une journée supplémentaire dans la région, avec l’espoir d’assister à une éruption, je suis reparti bredouille. Le magma avait trouvé un autre chemin dans les profondeurs et l’éruption avait avorté

La situation sur la péninsule de Reykjanes en octobre et novembre 2023 m’a rappelé la situation des années 90 sur le Krafla. Les volcanologues islandais ont affirmé d’abord qu’une éruption serait « imminente ». Ne la voyant toujours pas venir, ils l’ont qualifiée de « probable ». Au final, la sismicité étant toujours faible, ils ont baissé pavillon et autorisé, deux mois après le début de la crise sismique, la réouverture du Blue Lagoon et laissé entrevoir aux habitants de Grindavik un retour à la maison pour Noël.

De mon côté, si je ne croyais pas trop à une éruption sur la péninsule de Reykjanes, j’avais tout de même précisé que la donne serait changée si un nouvel afflux de magma devait pénétrer dans l’intrusion existante.

C’est ce qui s’est passé le 18 décembre 2023 au soir. Sous l’impulsion de cette nouvelle arrivée de magma, la sismicité a bondi d’un coup et l’éruption s’est déclarée une heure plus tard. La sismicité a décliné par la suite car ce nouveau magma avait trouvé une voie bien tracée par l’intrusion précédente.

Un lecteur de mon blog – un universitaire – s’est empressé de dire que je m’étais planté dans mes prévisions, omettant de signaler ma remarque concernant un possible afflux de magma qui changerait la situation. Cette personne s’est fendue de plusieurs messages plus ou moins aimables à mon égard. A mes yeux, elle appartient à la catégorie des pseudo scientifiques fustigée autrefois par Haroun Tazieff. Heureusement, la plupart des universitaires que je connais n’appartiennent pas à ce cercle fermé. Une fois mes études universitaires terminées, on m’avait offert la possibilité d’enseigner en faculté. J’ai décliné cette proposition car j’avais compris l’état d’esprit fait de mesquineries, moqueries, jalousies, etc. qui régnait dans cet univers et que je retrouve avec cette personne. J’ai préféré enseigner en lycée, en particulier dans les classes post bac où, comme on le dit familièrement, j’ai vraiment pris mon pied.

Las de ses remarques désobligeantes et largement infondées, j’ai décidé de ne plus entrer dans le jeu de cet universitaire et de ne plus répondre à ses remarques.

Heureusement, la plupart des commentaires qui me sont adressés m’encouragent à maintenir mon blog dans l’état d’esprit que je lui ai conféré. J’accepte, bien sûr, les critiques, mais pas l’acharnement malhonnête.

Photo: C. Grandpey

Souvenirs intimes (3ème partie)

Le moment le plus important de ce bref séjour à Jérusalem fut sans aucun doute la visite de Yad Vashem, autrement dit le Mémorial de l’Holocauste, en compagnie d’Israël Lichtsenstein. Construit selon une architecture remarquable qui fait progressivement passer de l’ombre de la guerre à la lumière de la liberté, il décrit les souffrances subies par le peuple juif durant cette période noire de son histoire. Yad Washem est un lieu de recueillement dont on ne sort pas indemne. La visite de la salle obscure où sont égrenés les noms des enfants juifs qui ne sont pas revenus des camps de la mort vous prend aux tripes, au plus profond de vous même.

A l’issue de la visite, j’ai demandé à me rendre dans la partie du Mémorial où figurent les noms des Justes parmi les Nations (The Garden of the Righteous among the Nations). Parmi ceux gravés en ce lieu figure celui de Monsieur Jean-Baptiste Robert, directeur de l’Ecole Primaire Supérieure de La Souterraine, devenue par la suite l’école primaire et le lycée dans lesquels j’ai fait mes premières études.

Israël Lichtenstein au Jardin des Justes de Yad Vashem

Nous avons eu beaucoup de chance de visiter Jérusalem au moment d’une période calme. Il y avait, bien sûr, des soldats en armes un peu partout dans la ville, mais l’ambiance était détendue. J’avais hâte de pénétrer dans la vieille ville et parcourir les ruelles étroites où les vieux fument le narguilé dans les cafés . Bien qu’étant athée, je désirais entrer dans les lieux de culte car Jérusalem fait cohabiter plusieurs religions. J’avais hâte de faire des photos du Mur des Lamentations et de parcourir l’Esplanade des Mosquées où trône le superbe Dôme du Rocher. Une bonne marche permet aussi de gravir le Mont des Oliviers. Malgré la réticence de mon épouse, je suis allé déambuler dans Jérusalem Est, très différente et beaucoup plus pauvre que son homologue occidentale. Je n’y ai ressenti aucune impression d’insécurité. Il est vrai que le monde des volcans m’a appris à dominer ma peur….

 

Mur des Lamentations

Le Dôme du Rocher

Le Mont des Oliviers

J’ai quitté Jérusalem ravi de ce que j’y avais vu et conscient que je n’y reviendrais probablement pas. Pour moi, la boucle était bouclée ; en rencontrant Israël Lichtenstein, j’avais accompli mon devoir de mémoire vis à vis de mon père.

Quelques jours après notre retour en France, Jérusalem s’enflammait à nouveau, faisant resurgir le conflit entre Juifs et Palestiniens.

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Mes remerciements aux personnes qui ont participé à la rédaction de plusieurs articles de presse au moment de la rencontre de mon père avec ses anciens élèves. Les photos sont précieuses.