COP30 : des données à prendre absolument en compte !

La COP30 de Belém au Brésil touche à sa fin. Elle avait débuté par une journée dédiée à l’information sur l’état du climat, baptisée Earth Information Day. Cette entrée en matière marque l’importance cruciale des données scientifiques dans un contexte où les signaux de basculement climatique se multiplient.

S’agissant des températures, entre janvier et août 2025, la température globale de la planète s’est élevée à 1,42°C au-dessus des niveaux préindustriels. Ce chiffre place l’année 2025 dans le trio des plus chaudes jamais enregistrées. Ces trois dernières années confirment une trajectoire inquiétante vers un réchauffement global incontrôlé.

Source : Copernicus

Le réchauffement climatique auquel nous assistons induit des bouleversements systémiques : fonte accélérée des glaciers, réchauffement sans précédent des océans, disparition massive des banquises. Voici quelques constatations alarmantes sur ces différents secteurs :.

Entre 2023 et 2024, les glaciers ont perdu en moyenne 1,3 mètre équivalent-eau. Ce recul généralisé affecte pour la troisième année consécutive l’ensemble des 19 régions glaciaires surveillées à l’échelle mondiale. Deux pays – le Venezuela et la Slovénie – ont vu la disparition complète de leurs glaciers.

Perte de glace des glaciers entre 1976 et2024 (Source : Copernicus)

Les océans atteignent des températures record. En 2024, le contenu thermique des océans – qui absorbent plus de 90 % de l’excès de chaleur dû aux gaz à effet de serre – a atteint son niveau le plus élevé. Cette accumulation de chaleur accentue l’intensité des tempêtes et cyclones comme on vient de le voir avec Mélissa, fragilise les écosystèmes marins, et modifie profondément les dynamiques climatiques à l’échelle planétaire.

Source : Copernicus

Au niveau des pôles on assiste à une disparition ultra-rapide de la banquise, aussi appelée glace de mer. L’Arctique et l’Antarctique enregistrent une extension annuelle de la banquise historiquement basse. Il ne s’agit plus de simples variations saisonnières, mais d’un effondrement structurel. La perte de ces surfaces glacées compromet les équilibres thermiques et atmosphériques des hautes latitudes. Moins de banquise signifie moins d’albedo pour renvoyer la lumière du soleil et plus de surfaces sombres pour l’absorber.

Source : Copernicus

Les phénomènes extrêmes deviennent la norme. Canicules, incendies, sécheresses, inondations et tempêtes ne sont plus des anomalies : ils deviennent le quotidien. Au Brésil, leur fréquence a bondi de 250 % en seulement quatre ans. En 2024, la sécheresse a dépassé tous les scénarios envisagés, même les plus pessimistes. L’ouragan Melissa a montré que les vents ont été amplifiés de 7 %, les précipitations horaires de 16 %, et les cumuls sur cinq jours ont augmenté de 20 à 50 %. C’est la preuve irréfutable que le réchauffement climatique exacerbe la violence des tempêtes.

 La situation climatique s’aggrave, mais les moyens de la contrôler sont sous pression. En tête, l’administration Trump fait tout son possible pour que le réchauffement climatique ne fasse pas partie de ses priorités. Des fonds et du personnel ont été retirés des principales agences climatiques comme la NOAA.

Face à ces transformations rapides, le Système mondial d’observation du climat (GCOS), coordonné par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), tire la sonnette d’alarme. Depuis 33 ans, ce programme constitue le socle de la surveillance climatique globale, en lien avec les réseaux atmosphériques, océaniques, terrestres et cryosphériques. Mais le GCOS est aujourd’hui fragilisé par l’absence de financements pérennes. Or, ce système joue un rôle essentiel. En effet, il propose des indicateurs fiables, et fournit des données indispensables pour comprendre les évolutions en cours, anticiper les risques et lancer les alertes.

Ces données sont indispensables. En 2023, les nuages de basse altitude se sont réduits, ce qui a entraîné un réchauffement de 0.5°C supplémentaire cette année-là.

La détection des changements climatiques devient absolument vitale. Or le GCOS épuisera ses fonds en 2027 et a besoin de financements urgents. Par ailleurs, l’OMM tente de fournir des alertes précoces à toute la planète.

Dans ce contexte, renoncer à une surveillance rigoureuse, à des données indépendantes et à une capacité d’alerte fiable reviendrait à naviguer à l’aveugle dans une tempête !

2 réflexions au sujet de « COP30 : des données à prendre absolument en compte ! »

  1. Bonsoir Claude.Sur Facebook, je suis actuellement des liens aléatoires sur les anciennes photos des Pyrénées.

    L’écart entre les clichés du début vingtième et maintenant est saisissant.Des glaciers imposants et surtout nombreux, partout sur toute la chaîne.

    Y’a pas photo…Les glaciers Pyrénéens sont TOUS à l’agonie.Amitiés.Frédéric.

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