Sommet sur les glaciers et les pôles : Mesures contraignantes, ou simples discours ?

A partir d’aujourd’hui 8 novembre 2023 et jusqu’au 10 novembre se tient au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris le One Planet Polar Summit, premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles. Ce sommet est organisé alors que les pôles apparaissent comme centraux dans la régulation du climat et la préservation de la biodiversité. Il se déroulera avant la séquence politique qui réunira chefs d’Etats et de gouvernements auxquels se joindra le Président de la République française le 10 novembre.

L’annonce du One Planet Polar Summit ajoute que le Muséum, en tant qu’institution de référence pour l’étude de la biodiversité et par son expertise scientifique sur les questions polaires, est un acteur de ce sommet qui se déroulera dans ses emprises. Le One Planet Polar Summit succède au One Ocean Summit de juin 2022 et au One Forest Summit de mars 2023 pour lesquels le Muséum s’était également impliqué.

Vous trouverez le programme de cet événement ainsi que la liste des intervenants en cliquant sur ce lien :

https://oneplanetsummit.fr/sites/default/files/2023-11/programme-one-planet-polar-summit_1.pdf

Je peux me tromper, mais je crains fort que ce sommet, à l’image des COP, se solde par de belles promesses et des voeux pieux qui ne seront pas suivis de mesures concrètes qui empêcheraient la banquise et les glaciers de se diriger vers la catastrophe annoncée.

A mon modeste niveau, en faisant référence à ce que j’ai pu observer à travers le monde, je lance régulièrement des messages d’alerte, mais j’ai vraiment l’impression que le réchauffement climatique et la fonte des glaciers sont des patates chaudes que se transmettent les gouvernements les uns après les autres, sans se soucier des prochaines générations et, plus globalement, de l’avenir de notre planète.

Que ce soit dans les Alpes, en Alaska ou au Groenland, les glaciers fondent à une vitesse incroyable. Châteaux d’eau sur notre planète, leur disparition auraient des conséquences catastrophiques (Photos: C. Grandpey)

Nouvelle alerte climatique // New climate alert

Une nouvelle étude publiée le 3 novembre 2023 dans la revue Oxford Open Climate Change affirme que notre planète atteindra le seuil de 1,5 degré Celsius de réchauffement d’ici la fin de la décennie.
Non seulement nous franchirons ce seuil fixé par l’Accord de Paris sur le climat d’ici 2030, mais la Terre atteindra 2 degrés de réchauffement d’ici 2050. Selon les projections antérieures, le monde devait atteindre ces seuils respectivement vers 2035 et 2055..
Les auteurs de l’étude pensent que les climatologues ont surestimé la résilience de la planète face à l’augmentation des concentrations de dioxyde de carbone. Bien que le GIEC ait prévu que le doublement des concentrations de CO2 dans l’atmosphère réchaufferait la planète d’environ 3 degrés, la hausse sera probablement plus proche de 4,8 degrés.
Selon la dernière étude, « on se dirige vers un changements climatique à grande échelle. […] Des actions extraordinaires seront nécessaires pour réduire le forçage climatique d’origine anthropique et éviter des conséquences hautement indésirables pour l’humanité et la nature. »
Les conclusions de l’étude ont suscité les remarques et critiques de certains climatologues. Selon ces scientifiques, il n’y a aucune raison de penser que nous ne pouvons pas empêcher le réchauffement climatique d’atteindre des niveaux dangereux grâce à des efforts concertés pour décarboner notre économie. « Les obstacles, du moins pour le moment, sont politiques, mais pas physiques ou même technologiques. » [NDLR : Concernant les solutions technologiques, il convient de rappeler que certains pays, la Chine par exemple, ont tenté d’influer la météo en ensemençant les nuages pour faire pleuvoir. Je ne suis pas sûr que jouer les apprentis sorciers soit la meilleure solution pour résoudre le réchauffement climatique actuel.]
Cette dernière étude intervient après un été qui a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde, et une année qui sera probablement la plus chaude jamais vue. Elle intervient également quelques semaines avant le début de la COP 28 de Dubaï, au cœur des Émirats Arabes Unis, l’un des principaux producteurs de pétrole…. Le Pape, qui assistera à la Conférence, va devoir prier…
Source  : Yahoo Actualités.

 

En un an, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère sont passées de 416 à plus de 419 ppm. Tout va bien. Les glaciers et la banquise n’ont qu’à bien se tenir…

Exemple de la pollution atmosphérique actuelle, New Delhi (Inde) et ses 30 millions d’habitants étouffe en ce moment sous un mélange de pollution et de fumées. Le niveau de microparticules PM2.5 atteint actuellement près de 40 fois le niveau maximum recommandé par l’OMS.

La pollution est telle que les écoles sont fermées et le resteront au moins jusqu’au 10 novembre. Chaque automne, la ville vit dans un air quasi irrespirable lorsque viennent s’ajouter à la pollution les fumées provenant des campagnes environnantes, où les agriculteurs brûlent les chaumes.

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A new study published on November 3rd, 2023 in the Oxford Open Climate Change journal suggests the world will reach the threshold of 1.5 degrees Celsius of warming by the end of the decade.

In addition to crossing the 1.5-degree limit set by the Paris Climate Agreement, by 2030, the study suggests the Earth will hit 2 degrees of warming by 2050. Earlier projections have suggested the world would reach these thresholds later, around 2035 and 2055, respectively.

Climatologists have overestimated the planet’s resilience to increased carbon dioxide levels. Although the IPCC has projected that doubling the carbon in the atmosphere would warm the planet around 3 degrees, they estimated it would be closer to 4.8 degrees.

According to the latest study’s authors“there is a great amount of climate change ‘in the pipeline. […] Extraordinary actions are needed to reduce the net human-made climate forcing, as is required to reduce global warming and avoid highly undesirable consequences for humanity and nature.”

The study’s conclusions have drawn the remarks and criticism from some climatologists. They said there was no reason to think that we can’t prevent dangerous levels of warming through concerted efforts to decarbonize the global economy. “The obstacles, at least at present, are political, not physical or even technological.” [Editor’s note : Concerning the technological obstacje, it is worth remembering that some countries, China for instance, have tried to tamper with the weather, by seeding the clouds to make them rain. I’m not sure this is the best idea to solve the current global warming.]

The research comes after a summer that was the hottest on record worldwide, and a year that will probably be the hottest ever see. Il also comes weeks before the beginning of the United Nations Climate Change Conference in Dubai, in the heart of the United Arab Emirates, one of the main oil producers…. The Pope, who will attend the Conference, will need to pray…

Source : Yahoo News.

An example of the current atmospheric pollution, New Delhi (India) and its 30 million inhabitants are currently suffocating under a mixture of pollution and smoke. The level of PM2.5 microparticles reaches almost 40 times the maximum level recommended by the WHO.
The pollution is such that schools are closed and will remain so at least until November 10. Every autumn, the city lives in almost unbreathable air when smoke coming from the surrounding countryside, where farmers burn the stubble, is added to the pollution.

Responsabilité du réchauffement climatique dans la formation d’El Niño // Global warming responsible for the formation of El Niño

Notre planète est actuellement sous l’influence d’un épisode El Niño qui s’annonce fort, si l’on en croit les dernières analyses scientifiques. Pendant El Niño, les eaux chaudes s’accumulent dans le Pacifique oriental et diffusent de la chaleur dans l’air, ce qui entraîne des températures plus chaudes dans une grande partie du globe. Un puissant épisode El Niño est en train de prendre corps et, selon la NOAA, il y a 99 % de chances que 2023 soit l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Une nouvelle étude publiée dans les Geophysical Research Letters révèle que le réchauffement climatique est devenu un facteur important dans la formation des épisodes El Niño. L’étude montre qu’historiquement, il existait un lien étroit entre les variations d’énergie solaire et l’apparition d’El Niño, mais aujourd’hui, El Niño est plus fortement influencé par le réchauffement d’origine anthropique.
Dans le cadre de leur étude, les scientifiques ont analysé des stalagmites prélevées dans deux grottes de Prince of Wales Island en Alaska. Les stalagmites, formées par l’écoulement lent mais varié des eaux souterraines, témoignent du climat des 3 500 dernières années et indiquent à quel moment El Niño a eu lieu.
L’étude montre que jusqu’il y a environ 50 ans, les variations d’énergie solaire jouaient un rôle majeur dans la formation des épisodes El Niño. Depuis les années 1970, de nouveaux signaux montrent que la formation des ces épisodes ne peut être attribuée qu’aux conséquences du réchauffement climatique provoqué par l’homme.
Une autre étude récente montre que le réchauffement climatique conduit à des épisodes El Niño plus fréquents et plus extrêmes. La nouvelle étude révèle que « le réchauffement climatique pourrait avoir provoqué un point de non retour climatique dans les années 1970 avec le début d’un phénomène El Niño plus permanent

Source : Yale School of the Environment via Yahoo Actualités.

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The world is currently under the influence of en El Niño episode which promises to be strong, according to the latest analyses. During El Niño, warm waters pool in the eastern Pacific and radiate heat into the air, leading to hotter weather across much of the globe. A strong El Niño is now taking shape and, according to NOAA, there is a 99 percent chance that 2023 will be the hottest year ever recorded.

A new study published in Geophysical Research Letters finds that climate change has become a significant factor in the formation of El Niños. The study shows that, historically, there was a strong link between changes in solar output and the onset of El Niño, but now El Niño is more heavily influenced by human-caused warming.

For the research, scientists analyzed stalagmites collected from two caves on Alaska’s Prince of Wales Island. The stalagmites, formed by the slow, but varied drip of groundwater, serve as a record of the climate over the past 3,500 years, and indicate when El Niños took place.

The study shows that until around 50 years ago changes in solar output played a major role in the formation of El Niños. From the 1970s onwards, however, there are clear signals that can only be attributed to the consequences of man-made climate change.

Another recent research shows that global warming has led to more frequent and extreme El Niños. The new study reveals that “climate change may have led to a climatic tipping point being crossed in the 1970s with the initiation of a more permanent El Niño pattern.”

Source : Yale School of the Environment via Yahoo News.

Représentation schématique d’El Niño et LaNiña, effet de refroidissement opposé

Anomalie thermique provoquée par El Niño dans le Pacifique oriental en mai 2023