Fonte des glaces et mesure du temps sur Terre // Melting ice and measuring time on Earth

Pendant des siècles, pour mesurer le temps, l’être humain s’est basé sur la rotation de la Terre. Une rotation complète correspond à une journée de 24 heures, chaque heure contient 60 minutes, et chaque minute 60 secondes. La seconde était ainsi définie jusqu’en 1967. Mais il existe depuis cette date un autre système pour mesurer le temps, basé sur l’heure donnée par les horloges atomiques. Des technologies telles qu’Internet, le GPS et les réseaux de téléphonie mobile dépendent des signaux horaires extraordinairement précis de ces horloges.
Ces horloges atomiques définissent la seconde en termes de fréquence de la lumière impliquée dans une transition spécifique dans le césium atomique. La définition a été choisie de telle sorte que 86 400 secondes atomiques correspondent très étroitement à la durée d’un jour sur Terre – ce qui est la définition traditionnelle de la seconde. Cependant, la correspondance n’est pas exacte. Entre 1970 et 2020, la durée moyenne d’une journée sur Terre (la période de rotation de la Terre) était d’environ 1 à 2 ms plus longue que 86 400 s. Cela signifie que toutes les quelques années, un écart d’une seconde se crée entre le temps mesuré par la rotation de la Terre et le temps mesuré par une horloge atomique.
Depuis 1972, cet écart a été corrigé par l’insertion de 27 secondes intercalaires dans le temps universel coordonné (UTC). Ce processus de correction est compliqué par le fait que divers facteurs font varier la période de la Terre sur plusieurs échelles de temps différentes. Ainsi, des secondes intercalaires sont insérées lorsque cela est nécessaire, et non selon un calendrier régulier comme les années bissextiles. Neuf secondes intercalaires ont été insérées entre 1972 et 1979, par exemple, mais aucune n’a été insérée depuis 2016.
Depuis 2020 environ, la période moyenne de la Terre est tombée en dessous de 86 400 s. En d’autres termes, la rotation de la Terre semble s’accélérer. Cela est dû à l’intensification de la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique, qui diminue la vitesse angulaire de la Terre. En effet, l’eau des pôles est redistribuée dans les océans,ce qui modifie le moment d’inertie de notre planète. Le moment cinétique étant conservé, ce changement entraîne une diminution de la vitesse angulaire. Cela retardera de trois ans la nécessité d’une seconde intercalaire négative. Une seconde intercalaire négative pourrait être nécessaire en 2029, mais elle pourrait être l’une des dernières car les métrologues ont décidé de supprimer la correction de la seconde intercalaire en 2035.
Source  : Médias d’information scientifique comme physicsworld.

Glaciers au Groenland Photo: C. Grandpey

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For centuries, to measure time, humans relied on the rotation of the Earth. A full rotation corresponds to a 24-hour day, each hour contains 60 minutes, and each minute 60 seconds. The second was thus defined until 1967. But since then there has been another system for measuring time, based on the time given by atomic clocks. Technologies such as the Internet, positioning systems and mobile-phone networks depend on the clocks’ extraordinarily  accurate time signals.

These atomic clocks define the second in terms of the frequency of light that is involved in a specific transition in atomic caesium. The definition was chosen so that 86,400 atomic seconds corresponds very closely to the length of a day on Earth – which is the traditional definition of the second. However, the correspondence is not exact. Between 1970 and 2020, the average length of a day on Earth (the period of Earth’s rotation) was about 1–2 ms longer than 86,400 s. This means that every few years, a second-long discrepancy builds up between time as measured by Earth’s rotation and time measured by an atomic clock.

Since 1972 this deviation has been corrected by the insertion of  27 leap seconds into co-ordinated universal time (UTC). This correction process is complicated by the fact that various factors cause Earth’s period to vary on a number of different time scales. So leap seconds are inserted when needed – not according to a regular schedule like leap years. Nine leap seconds were inserted in 1972–1979, for example, but none have been inserted since 2016.

Since about 2020 Earth’s average period has dipped below 86,400 s. In other words, Earth’s rotation appears to be speeding up. This is due to the increased melting of ice in Greenland and Antarctica which is decreasing the Earth’s angular velocity. This is because water from the poles is being redistributed throughout the oceans, thereby changing our planet’s moment of inertia. Because angular momentum is conserved, this change results in a decrease in angular velocity. This will postpone the need for a negative leap second by three years. A negative leap second could be needed in 2029, but it could be one of the last because metrologists have voted to get rid of the leap-second correction in 2035.

Source : Scientific news media like physics world.

https://physicsworld.com/

Le Stromboli (Iles Eoliennes / Sicile) // Stromboli Volcano (Aeolian Islands / Sicily)

Le Stromboli, le « Phare de la Méditerranée » domine la plus septentrionale des Iles Eoliennes. Il attire chaque année des foules de touristes. La plupart désirent grimper au sommet du volcan pour assister à l’activité …strombolienne qui dure depuis des millénaires.

Il est bon de savoir que l’excursion demande une bonne forme physique car il faut s’élever par un sentier pentu depuis le niveau de la mer jusqu’à quasiment 900 mètres d’altitude. La randonnée commence en général en fin d’après-midi et se prolonge dans la nuit. Il est donc prudent de prévoir des vêtements chauds pour le séjour au sommet et de bonnes chaussures pour ne pas revenir avec des ampoules plein les pieds.

Depuis quelques années, pour des raisons de sécurité que certains trouvent discutables, mais aussi pour des raisons commerciales évidentes, la montée au sommet du Stromboli ne peut se faire qu’avec l’accompagnement de guides locaux. Il est bien loin le temps où l’on pouvait passer la nuit dans des nids de pierre le long de la partie sommitale de la Sciara des Fuoco. Il ne faudrait tout de même pas oublier que le Stromboli peut connaître des périodes de comportement imprévisible et parfois brutal – donc dangereux – et il serait dommage qu’un séjour sur l’île se solde par un séjour à l’hôpital de Lipari.

En général, l’ascension avec les guides prend environ 2h30. Une fois arrivés à destination, les touristes peuvent admirer pendant environ une heure les explosions et les gerbes de matériaux incandescents. Ces dernières se produisent actuellement environ toutes les 15 à 20 minutes, mais c’est selon l’humeur du volcan. Certains touristes sont redescendus enchantés de leur visite sommitale alors que d’autres sont revenus extrêmement déçus car le volcan était resté silencieux. Au bout d’une heure environ, selon l’humeur du volcan…et celle des guides, ces derniers donnent le signal du retour par le même sentier. Comme ça descend, il faut un peu moins de temps. Compter environ 2 heures. Au total, l’ensemble de l’excursion accompagnée dure environ 6 heures.

Plusieurs compagnies de guides comme Magmatrek et Stromboli Adventures assurent cette prestation. Aux dernières nouvelles, il fallait débourser une trentaine d’euros. Pour qui n’a jamais vu un volcan en éruption, la montée au sommet du Stromboli restera une expérience inoubliable, à condition, bien sûr, que le volcan soit en forme.

Pour ceux qui n’ont pas envie de se rendre dans les Iles Eoliennes, il existe un moyen beaucoup moins fatiguant de voir les éruptions du Stromboli. Une webcam propose en direct et avec le son de superbes images du Stromboli. L’adresse est la suivante :

https://www.skylinewebcams.com/fr/webcam/italia/sicilia/messina/stromboli.html

Je recommande fortement de mettre le plein écran car le spectacle est magnifique, avec des images de grande qualité. Armez-vous de patience car il faut parfois attendre plusieurs dizaines de minutes pour assister à une séquence éruptive…

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Stromboli, the « Lighthouse of the Mediterranean » dominates the northernmost of the Aeolian Islands. It attracts crowds of tourists every year. Most of them want to climb to the top of the volcano to attend the strombolian activity that has lasted for millennia.
It is good to know that the excursion requires a good physical shape because you have to climb a steep path from sea level to almost 900 metres. The hike usually starts at the end of the afternoon and continues into the night. It is therefore advisable to provide warm clothes for the stay at the top and good shoes not to come back with blisters on your feet.
In recent years, for security reasons that some people find debatable, but also for obvious commercial reasons, the climb to the top can only be done with the accompaniment of local guides. I can remember the time when one could spend the night in stone nests along the summit area of the Sciara des Fuoco. However, it should not be forgotten that Stromboli can experience periods of unpredictable and sometimes brutal – therefore dangerous – behaviour and it would be a pity if a stay on the island resulted in a stay at the Lipari hospital.
In general, the climb with the guides takes about two hours and a half. Once at their destination, tourists can admire explosions and ejections of incandescent materials for about an hour. They currently occur approximately every 15 to 20 minutes, but it depends on the mood of the volcano. Some tourists came back delighted with their summit visit while others came back extremely disappointed because the volcano had remained silent. After about an hour, according to the mood of the volcano … and that of the guides, they give the signal of the return by the same path. As it goes down, it takes a little less time. Count around 2 hours. In all, the entire guided tour lasts about 6 hours.
Several guide companies like Magmatrek and Stromboli Adventures provide this service. As far as I know, the cost of the hike is about thirty euros. For those who have never seen an erupting volcano, the climb to the top of Stromboli will remain an unforgettable experience, provided, of course, that the volcano is in good shape.
For those who do not want to visit the Aeolian Islands, there is a much less tiring way to see the eruptions of Stromboli. A webcam offers live – and with the sound – beautiful images of Stromboli. Here is the address :
https://www.skylinewebcams.com/fr/webcam/italia/sicilia/messina/stromboli.html

I strongly recommend to put the full screen because the show is beautiful, with high quality images. Be patient because sometimes it takes several tens of minutes to attend an eruptive sequence …

Capture d’image de la webcam

Photos: C. Grandpey