Effondrement d’un puits de forage sur Surtsey // Collapse of a borehole on Surtsey

Dans une note publiée le 1er août 2017, j’expliquais qu’un projet de recherche devait débuter ce même mois sur l’île Surtsey, à une trentaine de kilomètres au sud de l’Islande. Je me demandais également si un tel projet valait vraiment la peine et s’il apporterait plus d’informations qu’un forage similaire sur la grande île d’Islande.

Il semblerait que le dieu Surt – géant du feu dévastateur dans la mythologie scandinave – qui a donné son nom à l’île soit de mon avis. En effet l’un des puits de forage s’est effondré le 17 août à 150 mètres de profondeur, sur les 200 mètres initialement prévus ! Malgré cet incident, l’équipe scientifique sur place espère mener le projet à son terme. Le forage du deuxième puits a déjà commencé et le trépan devrait atteindre 170 – 180 mètres de profondeur d’ici quelques jours.

Source : Iceland Review.

————————————-

In a note released on August 1st, 2017, I explained that a research project was to begin this same month on Surtsey, some thirty kilometres south of Iceland. I was also wondering whether such a project was really worthwhile and if it would bring more information than a similar drilling on the main island of Iceland.
It seems that Surt – the King of Fire in Norse mythology – who gave his name to the island shared my opinion. Indeed one of the boreholes collapsed on August 17th after drilling over 150 metres into the earth, only 50 metres shy of its 200 metres goal. Despite this incident, the on-site scientific team hopes to complete the project. The drilling of the second hole has already begun and the bit is expected to reach 170 – 180 meters deep in a few days.
Source: Iceland Review.

Projet de recherche sur l’île de Surtsey (Islande) // Research project on Surtsey (Iceland)

Façonnée par des éruptions qui ont eu lieu de 1963 à 1967, Surtsey, à environ 32 km au sud de la côte islandaise, est une île volcanique qui fait partie du Patrimoine Mondial de l’UNESCO qui la définit en ces termes : « Protégée dès sa naissance, elle fournit au monde un laboratoire naturel tout à fait remarquable. Libre de toute interférence humaine, Surtsey est une source unique et continue d’informations sur la colonisation d’une nouvelle terre par la vie végétale et animale ». Les oiseaux, les insectes et les phoques ont trouvé refuge sur Surtsey et des organismes étranges se sont installés sur les roches qui forment l’île. La chaleur du sous-sol a transformé les dépôts de téphra en tuf qui peut mieux résister aux assauts de l’océan.
Au vu de la définition de l’UNESCO, je pensais que Surtsey serait protégé contre toute ingérence humaine. C’était vrai … jusqu’à maintenant.
On peut lire sur le site Internet Iceland Review que « le plus grand projet de recherche sur l’île Surtsey depuis sa naissance en 1963-1967 débutera en août ». Les scientifiques vont procéder à des forages sur l’île et recueillir des échantillons et des données qui seront ensuite utilisés pour plusieurs projets différents. Le projet de recherche initial sera dirigé par un professeur de géophysique à l’Université d’Islande, en collaboration avec un autre professeur de l’Université de l’Utah et un groupe de scientifiques internationaux.
Le titre du projet est SUSTAIN et son objectif est de regrouper de nombreux domaines de recherche pour montrer comment s’est formée une île volcanique.
Le but est de prélever deux carottes, l’une issue d’un forage vertical de 200 mètres et une autre à partir d’un trou angulé de 300 mètres. Selon le projet, « l’apparition et l’évolution de la chaleur géothermale seront étudiées an tant qu’exemple d’un système géothermal de courte durée dans la zone de rift d’une croûte océanique ». Les micro-organismes et leur rôle sur l’île seront également étudiés et le trou de forage vertical sera utilisé pendant les décennies à venir pour effectuer d’autres recherches.
Tout cela signifie que Surtsey ne sera plus une terre intacte et bien protégée. On peut se demander si un tel projet vaut vraiment la peine. Est-ce que cela apportera plus d’informations qu’un forage similaire sur la grande île d’Islande?

——————————————

Formed by volcanic eruptions that took place from 1963 to 1967, Surtsey, approximately 32 km from the south coast of Iceland, is a volcanic island on the list of UNESCO’s World Heritage which defines it in these words: “ It is all the more outstanding for having been protected since its birth, providing the world with a pristine natural laboratory. Free from human interference, Surtsey has been producing unique long-term information on the colonisation process of new land by plant and animal life”. Birds, insects and seals have found their homes on Surtsey and strange organisms have settled down in the rocks that form the island. Geothermal heat has changed the loose tephra into tuff that can better withstand the surrounding ocean.

Reading UNESCO’s definition, I thought that Surtsey would be protected from any human interference. It was… up to now.

One can read on the website Iceland Review that “the biggest research project on the volcanic island of Surtsey since its creation will begin this August”. Scientists will be drilling holes in the island and gathering samples and data that will then be used for multiple different projects. The initial research project will be led by a Professor of Geophysics at the University of Iceland, along with another professor of the University of Utah and a group of international scientists.

The project title is SUSTAIN and its goal is to bring together many different fields of studies to show how a volcanic island is formed,

The plan is to take two drill cores, a 200-metre vertical core and a core from a 300-metre angled hole. According to the project, “the inner build and evolution of geothermal heat on the island will be researched as an example of a short-lived geothermal system in a rift zone of a oceanic crust.” Microorganisms and their role on the island will also be researched and the vertical drill hole will be used for decades to come for further investigations.

All this means that Surtsey will no longer be an unspoilt land and we may wonder whether such a project is really worth while. Will it bring more information than a similar drilling on Iceland’s main island?

Source: Iceland Review

 

Les tomates de Surtsey (Islande) // The tomatoes of Surtsey (Iceland)

drapeau francaisLe site Iceland Review a publié un article faisant référence à un événement qui a eu lieu il y a 45 ans sur l’île de Surtsey. Il n’est révélé que maintenant car il aurait pu, à l’époque, fortement choquer la communauté scientifique. En effet, tout le monde sait que l’île est née en 1963 au cours d’une éruption sous-marine et est devenue un laboratoire scientifique à ciel ouvert. Seuls les chercheurs et une poignée d’autres personnes sont autorisés à visiter l’île afin que l’impact humain soit minimal. A ce titre, Surtsey fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Au cours de l’été 1969, Ágúst Bjarnason, un scientifique islandais qui contrôlait le développement de plantes sur Surtsey, a reçu un message en provenance de l’île lui indiquant qu’une plante mystérieuse venait d’être découverte dans la lave. Les trois ou quatre naturalistes étrangers et la botaniste islandaise qui venaient de faire la découverte n’étaient pas en mesure d’identifier le végétal.
Bjarnarson se rendit à Surtsey dès qu’il le put et se rendit rapidement au chevet de la plante. Sa première réaction fut la surprise car cette plante étrange ressemblait à un pied de pomme de terre. Il se pencha et écarta deux pierres de lave qui se trouvaient de part et d’autre de la tige. Il découvrit alors une matière à la texture particulière, de consistance très souple quand il appuya un doigt. Il se rendit vite compte – honte à cette personne – que quelqu’un avait fait ses besoins ici, dans le sanctuaire scientifique de l’île de Surtsey … et cette belle plante était en réalité un pied de tomate (Solanum lycopersicum) de 15 centimètres de hauteur qui avait grandi sur les excréments. Bjarnarson enfouit plante et matière fécale dans un sac en plastique qu’il referma solidement et il fit en sorte de ne rien laisser derrière lui afin que le milieu naturel ne soit pas contaminé.
Je vais conclure cette note avec trois recommandations en forme de clin d’œil aux scientifiques qui visitent Sursey:
– 1) Veuillez faire vos besoins dans les toilettes du port avant de prendre le bateau pour l’île.
– 2) En cas d’urgence sur Surtsey, faites comme sont censés le faire les gens avec leurs chiens dans les villes : Ne laissez rien derrière vous ; mettez tout dans un sac en plastique!
– 3) Faites attention à ce que vous mangez avant de vous rendre à Surtsey: évitez les aliments contenant des graines comme les melons, les aubergines, les courgettes et les tomates. Ils pourraient vous trahir !!

 ————————————————

drapeau anglaisThe Iceland Review website has released an article referring to an event that took place 45 years ago on Surtsey Island. It is just revealed now becase it might have shocked the scientific community by that time. Indeed, everybody knows the island was born in 1963 during a submarine eruption and has been kept as a scientific living laboratory ever since that time. Only scientists and a handful of other people have been allowed to visit the island to keep the human impact minimal. Surtsey is now a UNESCO World Heritage Site.

In the summer of 1969, Ágúst Bjarnason, an Icelandic scientist who used to monitor the progress of plants on Surtsey, received a message from this island that a mysterious plant had been discovered in the lava. Those who discovered the plant, three or four foreign nature scientists and one Icelandic botanist, weren’t able to identify it.

Bjarnarson traveled to Surtsey as soon as he could and found the plant quickly. At first, he was stunned because the strange plant looked like a potato plant. He bent down and moved aside two lava rocks which lay against the plant on either side. Underneath was a peculiar pile which was very soft when he poked it. He quickly realised that someone – shame on him (or her) – had done his business there, in the natural sanctuary of Surtsey … and this beautiful plant was a tomato plant (Solanum lycopersicum), 15 centimetres tall, had grown out of the faeces. … Bjarnarson put everything in a plastic bag and closed it securely and made sure not to leave anything behind so that the natural settlement of plants wouldn’t be compromised.

I will conclude this note with three recommendations to the scientists who visit Sursey:

– 1) Please do your business in the toilets of the port before taking the boat to the island.

– 2) In case of an emergency on Surtsey, do like people are supposed to do with their dogs’poo in the cities. Don’t leave anything behind you. Put it in a plastic bag!

– 3) Be careful with what you eat before travelling to Surtsey: Avoid food including seeds like melons, eggplants, zucchinis and tomatoes. They might betray you!!

Surtsey-blog

Vue de l’île Surtsey  (Crédit photo:  Wikipedia)