Les vents de Santa Ana (Californie) // Santa Ana winds (California)

Les vents violents de Santa Ana, avec des rafales atteignant la force d’un ouragan, ont attisé et fait se propager des incendies de végétation qui ont dévasté plusieurs quartiers de Los Angeles début janvier 2025. Des milliers de maisons et autres structures ont été détruites et au moins 28 personnes sont mortes. Les autorités ont ordonné à plus de 180 000 habitants d’évacuer la zone au plus fort des incendies. Au moment où les vents étaient les plus forts, les pompiers ne pouvaient pas faire grand-chose pour contrôler les flammes.
Les vents de Santa Ana sont des vents secs et puissants bien connus qui soufflent des montagnes vers la côte sud de la Californie. La région connaît environ 10 événements de vents de Santa Ana par an en moyenne ; ils se produisent généralement entre l’automne et le mois de janvier. Lorsque les conditions sont sèches, ces vents peuvent provoquer un sérieux risque d’incendie.

Source : USGS

Les vents de Santa Ana se produisent lorsqu’il y a une zone de hautes pressions à l’est, dans le Grand Bassin, et un système de basses pressions au large de la côte. Les masses d’air se déplacent des hautes pressions vers les basses pressions, et plus la différence de pression est importante, plus les vents soufflent fort.
La topographie joue également un rôle. Lorsque les vents descendent du sommet des montagnes de San Gabriel, ils perdent de l’humidité et deviennent plus chauds. Les canyons canalisent également les vents et les font s’accélérer.
Ces vents forts et secs sont souvent de l’ordre de 50 à 65 km/h, mais ils peuvent être plus forts. Les rafales de vent au début du mois de janvier 2025 ont dépassé 130 km/h, avec des pointes à 160 km/h ; du jamais vu. .
En général, le sud de la Californie reçoit suffisamment de pluie pour empêcher la végétation de brûler facilement. Une étude réalisée il y a quelques années a montré que l’humidité automnale réduit le risque d’incendies provoqués par les vents de Santa Ana.
Le problème, c’est qu’en 2025 le sud de la Californie connaît des conditions très sèches, avec très peu d’humidité au cours des derniers mois. Avec ces vents extrêmes, toutes les conditions étaient réunies pour avoir de violents incendies.
D’autres États ont connu des incendies du même type, alimentés par de forts vents descendant des montagnes, au Tennessee en novembre 2016, ou au Colorado en décembre 2021. Il faut noter – les Américains refusent de l’admettre – que tous ces incendies destructeurs se sont produits pendant les années de réchauffement climatique.
Les climatologues américains expliquent que les événements de Santa Ana ne sont pas nouveaux, mais ils sont bien obligés de reconnaître qu’ils sont devenus plus fréquents à cette période de l’année. Une étude récente comparant 71 années d’événements de Santa Ana à partir de 1948 a constaté à peu près la même quantité d’activité venteuse globale de Santa Ana, mais sa répartition a changé, avec moins d’événements en septembre et plus en décembre et janvier. La conclusion de l’étude montre à quel point il est difficile pour les Américains d’admettre la responsabilité du réchauffement climatique. On peut lire : « En raison des tendances bien documentées du changement climatique, il est tentant d’attribuer [ces événements venteux] au réchauffement climatique, mais il n’existe toujours pas de preuve substantielle de cela. La Californie connaît des incendies plus destructeurs que par le passé, mais ce phénomène n’est pas uniquement dû aux changements climatiques et aux vents, mais aussi à la croissance démographique. » Quand je vous dis que les Américains sont têtus…
Source : U.S. News media.

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The powerful Santa Ana winds, with gusts reaching hurricane strength, spread wildfires that caused devastation into several neighborhoods of Los Angeles in early January 2025. Thousands of homes and other structures were destroyed, and at least 28 people had died. Officials urged more than 180,000 residents to evacuate at the height of the fires. When the winds were strongest, there was little firefighters could do to control the flames.

The Santa Ana winds are dry, powerful winds that blow down the mountains toward the Southern California coast. The region sees about 10 Santa Ana wind events a year on average, typically occurring from autumn into January. When conditions are dry, these winds can become a severe fire hazard.

The Santa Ana winds occur when there is high pressure to the east, in the Great Basin, and a low-pressure system off the coast. Air masses move from high pressure to low pressure, and the more extreme the difference in the pressure, the faster the winds blow. Topography also plays a role. As the winds rush downslope from the top of the San Gabriel Mountains, they become drier and hotter. Canyons also channel the winds. These strong, dry winds are often around 50 to 65 km/h, but they can be stronger. The wind gusts in early January 2025 were reported to have exceeded 130 km/h. .

Typically, Southern California has enough rain to prevent the vegetation from burning readily. A study a few years ago showed that autumn moisture reduces the risk of Santa Ana wind-driven fires. In 2025, however, Southern California has very dry conditions, with very little moisture over the past several months. With these extreme winds, we have the perfect storm for severe fires.

Other states have seen similar fires driven by strong downslope winds, in Tennessee in November 2016, or in Colorado in December 2021. It should be notred – the Americans refuse to admit it – that all these destructive wildfires occurred during the global warming years.

Climate scientists in the U.S. Are forced to admit that Santa Ana wind events aren’t new, but tgay have become more frequant this time of year. A recent study comparing 71 years of Santa Ana wind events, starting in 1948 found about the same amount of overall Santa Ana wind activity, but the timing is shifting from fewer events in September and more in December and January. The conclusion of the study shows how difficult it is for American to admit the responsibiluty of global warming : « Due to well-documented trends in climate change, it is tempting to ascribe this to global warming, but as yet there is no substantial evidence of this. California is seeing more destructive fires than we saw in the past. That’s driven not just by changes in the climate and the winds, but also by population growth. » When I’m telling you Americans are stubborn…

Source : U.S. News media.

Le réchauffement climatique et les incendies à Los Angeles // Global warming and wildfires in Los Angeles

Ces derniers jours, une période prolongée de sécheresse extrême avec l’arrivée des vents de Santa Ana dans le sud de la Californie avaient incité le National Weather Service à lancer une alerte sur le risque très élevé d’incendies de végétation en Californie. Le National Weather Service ne s’était pas trompé. Des feux de végétation se sont effectivement déclarés autour de Los Angeles et causé les ravages que l’on sait.
Les vents violents et le manque de pluie sont les principaux facteurs à l’origine des incendies dans le sud de la Californie, mais les scientifiques s’accordent à dire que le réchauffement climatique augmente la probabilité de ces catastrophes. Les chercheurs ont montré que la hausse des températures augmente le nombre de jours de « propice aux incendies. »
La Californie est particulièrement vulnérable en ce moment en raison d’un manque de pluie ces derniers mois, après un été très chaud. Les vents puissants de Santa Ana qui se produisent habituellement à cette époque de l’année, combinés aux conditions sèches, peuvent entraîner des incendies qui se développent rapidement et deviennent incontrôlables. Les scientifiques expliquent que la fonte des glaces dans l’Arctique modifie le comportement du jet-stream, ce qui favorise les incendies de végétation provoqués par le vent en Californie. Des études récentes ont montré que les vents de Santa Ana pourraient devenir moins fréquents mais plus violents pendant les mois d’hiver en raison de la crise climatique.
Atteignant souvent120 kilomètres par heure et 160 km/h ces derniers jours, ces vents puissants et secs soufflent de l’intérieur de la Californie du Sud vers la côte. Ce mois-ci a connu le pire épisode de vents violents dans la région depuis plus d’une décennie. Les vents assèchent les terres et les chercheurs affirment que si les vents les plus forts se produisent au début de cette épisode d’incendies, la végétation la plus sèche surviendra à la fin, ce qui signifie que ces incendies pourraient durer un certain temps. La vitesse élevée du vent modifie également l’emplacement des incendies. De nombreux foyers se produisent en hauteur sur les montagnes. Poussés par les vents, les incendies se sont rapidement déplacés vers les vallées et dans des zones les plus peuplées
Même s’il faudra le définir plus précisément, l’impact du réchauffement climatique est évident en Californie. L’État a connu une sécheresse de plusieurs décennies qui a pris fin il y a seulement deux ans. Les conditions humides qui en ont résulté ont vu la croissance rapide d’une végétation arbustive qui a servi de carburant parfait aux incendies. Il faut garder à l’esprit que l’été 2024 a été très chaud et a été suivi d’un automne et d’un hiver secs. Par exemple, le centre-ville de Los Angeles a connu l’été le plus chaud de son histoire et n’avait reçu que 2 % des précipitations normales au moment où était censée débuter la saison des pluies de cette année. La ville n’a reçu que 0,4 centimètre de pluie depuis octobre, soit plus de 10 centimètres de moins que la moyenne. Les chercheurs pensent que le réchauffement climatique accroît les conditions propices aux incendies de forêt, notamment en favorisant une faible humidité relative.
Les scientifiques ont montré que les jours « propices aux incendies » se multiplient dans de nombreuses régions du monde. Le réchauffement climatique rend ces conditions plus sévères et la saison des incendies plus longue dans de nombreux pays. En Californie, la situation a été aggravée par la topographie. En effet, les incendies brûlent plus intensément et se déplacent plus rapidement sur des terrains escarpés. La région de Los Angeles est dominée par une végétation arbustive très sujette aux incendies. De plus, bien que les incendies soient courants dans cette région, la Californie dans son ensemble a connu l’une des plus importantes augmentations de durée de la saison des incendies au niveau mondial au cours des dernières décennies, en grande partie à cause du réchauffement climatique.
En se tournant vers l’avenir, les climatologues préviennent que dans les semaines et les mois à venir, lorsque la saison des pluies reprendra, avec l’arrivée de rivière atmosphérique, Los Angeles sera exposée à un risque élevé d’inondations catastrophiques dans les zones dépourvues de végétation laissées par les incendies de Palisades et d’Eaton, avec de nouveaux risques pour la population
Source : Médias d’information britanniques comme la BBC. Il n’est pratiquement fait aucune allusion au réchauffement climatique dans la presse américaine à propos des causes des incendies à Los Angeles. La Californie est un État majoritairement conservateur, souvent climato-sceptique, et l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche n’améliorera pas les choses.

La conception de beaucoup de maisons américaines, avec ossatures et parements en bois, favorise le développement très rapide des incendies attisés par un vent violent (Crédit photo : presse américaine)

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A lingering period of extremely dry and blustery Santa Ana conditions across Southern California prompted the National Weather Service to set up a several-day « red flag » wildfire warning. This meant there was a very high risk of wildfires. The National Weather Service was right. Despite the warning, several wildfires were ifnited around Los Angeles.

High winds and lack of rain are the main factors driving the Southern California fires, but scientists agree to say that global warming is altering the background conditions, increasing the likelihood of these conflagrations. Researchers have shown that a warming world increases the number of « fire weather » days, when conditions are more suited to outbreaks of fire.

California is particularly vulnerable right now because of a lack of rain in recent months, following a very warm summer. The powerful Santa Ana winds that naturally occur at this time of year, combined with the dry conditions, can result in fast moving and dangerous fire outbreaks.Scientists explain that melting Arctic ice creates changes in the jetstream’s behavior that make wind-driven large wildfires in California more likely. Recent studies have found that Santa Ana wind events could get less frequent but perhaps more intense in the winter months due to the climate crisis..

Frequently eaching 120 kilometers per hour and 160 km/h in the past days, these strong, dry winds blow from the interior of Southern California towards the coast and this month has seen the worst high wind event in the area in over a decade. The winds are drying out the lands, and researchers say that while the strongest winds will occur at the start of this outbreak, the driest vegetation will come at the end, meaning these fires could drag on for quite some time. The high wind speeds are also altering the location of the fires. Many outbreaks occur high up on mountains, but these recent fires have rapidly moved down into the valleys and into areas where more people live.

Although it needs to be defined mor accurately, the impact of global warming is evident in California as a whole. The state has experienced a decades-long drought that ended just two years ago. The resulting wet conditions since then have seen the rapid growth of shrubs and trees, the perfect fuel for fires. One should keep in mind that last summer was very hot and was followed by dry autumn and winter season. For instance, downtown Los Angeles has endured its hottest summer in history and received just 2% of normal rainfall to start this year’s rainy season. The town only received 0.4 centimeters of rain since October, more than 10 centimeters below average. Researchers believe that a warming world is increasing the conditions that are conducive to wildland fire, including low relative humidity.

Scientists have shown that these « fire weather » days are increasing in many parts of the world, with global warming making these conditions more severe and the fire season lasting longer in many parts of the world. In California, the situation has been made worse by the topography with fires burning more intensely and moving more rapidly in steep terrain. The Los Angeles part of California is also dominated by naturally very fire-prone shrub vegetation. Moreover, while fires are common and natural in this region, California has seen some of the most significant increases in the length and extremity of the fire weather season globally in recent decades, driven largely by global warming..

Looking into the future, climate scientists warn that in the weeks and months ahead, when the rainy season resumes and the next atmospheric river arrives, Los Angeles will be at an elevated risk for catastrophic flooding in the burn scars of the Palisades and Eaton fires, again compounding the disaster for local residents.

Source : British news media like The BBC. Hardly any allusion is made to global warming in the American concerning the cause of the Los Angeles wildfires. The town is located in a mostly conservative state denying global warming and the arrival of Donald Trump in the White House will not make things better.