Le « Vieux Fidèle » de l’Halema’uma’u (Hawaii) // Halema’uma’u’s « Old Faithful » (Hawaii)

drapeau-francaisSi vous parlez du «Vieux Fidèle» à un Américain, il va immédiatement penser au Parc National de Yellowstone où le célèbre geyser jaillit avec une remarquable régularité depuis des décennies. Cependant, une autre manifestation volcanique du même nom a existé, même si elle a beaucoup moins fait parler d’elle. Elle se trouvait dans le cratère de l’Halema’uma’u, au sommet du Kilauea. Il s’agit d’une fontaine de lave décrite pour la première en 1894 par Walter F. Frear, qui a écrit dans le registre de la vénérable Volcano House que la fontaine s’activait une ou deux fois par minute – jusqu’à 10-15 mètres de hauteur – au même endroit depuis 1892. Parfois, la fontaine jaillissait au milieu d’un lac de lave dans le cratère de l’Halema’uma’u. À d’autres moments, le lac de lave se vidangeait, ne laissant qu’un amoncellement de matériaux sur le plancher du cratère. Quand le lac de lave réapparaissait, le « Vieux Fidèle » se manifestait de nouveau.
En 1911, le volcanologue Frank Perret et le chimiste E.S. Shepherd ont décidé de mesurer la température du lac de lave actif et choisi « Old Faithful » comme point de mesure. Ils ont tendu un câble à travers le cratère de l’Halema’uma’u et sont parvenus à obtenir la première température de la lave jamais enregistrée à cet endroit. Elle était de 1010 degrés Celsius, ce qui est très proche de la température enregistrée avec des instruments modernes.
A l’époque, la plupart des observateurs ont conclu que le « Vieux Fidèle » n’était probablement pas situé au-dessus de la bouche volcanique qui alimentait le lac de lave, mais plutôt dans la partie du cratère où la lave s’évacuait. Aujourd’hui, les scientifiques qui étudient le comportement du lac de lave dans l’Overlook Crater ont également remarqué que les sites de projections se trouvent généralement dans le secteur où la lave s’enfonce et pas dans celui où elle monte des profondeurs..
Le 5 juin 1916, la colonne de lave dans l’Halema’uma’u a chuté et des milliers de tonnes de matériaux se sont effondrés des parois supérieures du cratère, faisant disparaître l’emplacement de l’« Old Faithful ». Lorsque la lave est revenue dans le cratère, une nouvelle bouche s’est ouverte à l’emplacement du « Vieux Fidèle » ; elle avait l’apparence d »un cône incandescent émettant par moment des projections. » Ce cône s’est ensuite effondré et il est vite devenu évident que la géométrie initiale du lac de lave s’était modifiée de façon significative.
Bien que l’on trouve quelques références à l’ »Old Faithful » après 1916, la fontaine de lave persistante qui avait jailli sur le Kilauea pendant un quart de siècle faisait bel et bien partie du passé.
Source: Big Island Now.

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drapeau-anglaisIf you mention « Old Faithful » to an American, he will immediately think of Yellowstone National Park where the famous geyser has been regularly active for decades. However, another volcanic feature with the same name has been largely forgotten. It was located in Halema‘uma‘u Crater at the summit of Kilauea volcano. It is a lava fountain that was first described in 1894 by Walter F. Frear, who wrote in the Volcano House register that the fountain had played once or twice a minute – up to 10-15 metres high – in the same location since 1892. At times, the fountain was the central feature in a lava lake within Halema’uma’u Crater. At other times, lava in Halema‘uma‘u drained away, leaving nothing but rubble on the floor of the crater. But when the lava lake returned, so did Kīlauea Volcano’s Old Faithful.

In 1911, Volcanologist Frank Perret and Gas Chemist E.S. Shepherd decided to measure the temperature of an active lava lake and picked Old Faithful as their target.

They erected a cable system that was stretched across Halema‘uma‘u Crater and succeeded in obtaining the first lava temperature ever recorded, 1,010 degrees Celsius, which is remarkably close to temperatures recorded with modern instruments.

Most observers have concluded that, rather than being located over the source of a volcanic vent that feeds magma into the lava lake, features such as Old Faithful are the opposite; they are located where lava drains away. Today, scientists studying the behaviour of the Overlook crater lava lake have also found that sites of persistent spattering are commonly sites of lava downwelling, not upwelling.

On June 5th, 1916, the lava column at Halema‘uma‘u dropped and thousands of tons of rocky debris fell from the upper walls of the crater, covering Old Faithful. When lava returned to the crater, a new vent that opened at the Old Faithful location was described as “a cone with open top glowing and splashing at intervals.” That cone later collapsed, and it soon became apparent that the basic geometry of the lava lake had changed in a significant way.

While scattered references to “Old Faithful” can be found after 1916, the persistent lava fountain, which played at Kilauea for 25 years or so was a thing of the past.

Source: Big Island Now.

Sketch map of Halemaumau, July 1909, J.M. Lydgate; showing Old Faithful, areas of activity, sulphur fumes, caves, Fallen-in Areas.

Croquis du cratère de l’Halema’uma’u réalisé par J.M. Lydgate en juillet 1909.

(Source: National Park Service)

Yellowstone bientôt sur votre smartphone! // Yellowstone soon on your smartphone!

drapeau francaisJe n’ai pas un smartphone et je n’en ai pas besoin. Je peux parfaitement m’en passer. Un simple téléphone portable me suffit. Cependant, ceux qui possèdent cet appareil pourront bientôt être informés des horaires d’éruption du Vieux Fidèle (Old Faithful) et d’autres geysers dont les manifestations sont prévisibles dans le Parc National de Yellowstone. En effet, le National Park Service (NPS) va dépenser 41 125 dollars (environ 30 000 euros) pour mettre en place une application qui donnera aux visiteurs réels et virtuels les horaires de ces événements populaires. Le NPS indique qu’il collaborera avec l’Université de l’État de Washington « pour établir un contact avec les visiteurs virtuels et ceux qui se trouvent dans le parc en communiquant avec précision et en temps réel les horaires des éruptions tout en fournissant un contenu interactif et informatif  » une fois que la première version de l’application sera disponible.
Le Vieux Fidèle est connu pour ses éruptions prévisibles qui se produisent toutes les 60 à 110 minutes, en fonction de la durée de l’éruption précédente.
A mes yeux, cette nouvelle application est plus un gadget qu’une nécessité. En effet, lorsque vous êtes à Yellowstone, il vous suffit de visiter le Visitor Center du parc où un écran LCD donne les horaires d’éruption des geysers. Vous pourrez également pénétrer à l’intérieur du magnifique Old Faithful Inn pour obtenir ces informations. L’architecture de la plus grande structure de bois au monde est beaucoup plus esthétique que le petit écran d’un smartphone !
Jusqu’à maintenant, le National Park Service avait un flux Twitter qui donnait les heures d’éruption du Vieux Fidèle et un numéro de téléphone pour connaître les horaires d’éruption d’autres geysers de Yellowstone. Il y a aussi une webcam qui permet de suivre en streaming l’activité du Vieux Fidèle :

http://www.yellowstone.co/oldfaithfulstreamingcam.htm

La première version de l’application ne donnera que les horaires des éruptions des geysers. Ultérieurement, une version plus élaborée donnera accès à la webcam et à une fonction de « chat » afin que les gens puissent discuter de l’éruption qu’ils sont en train de regarder. Il y aura aussi une fonction qui permettra aux gens de prendre des photos personnalisées du Parc et d’avoir un accès RSS à Twitter et Facebook.
Le gestionnaire du projet estime que l’investissement que nécessite la nouvelle application est justifié car cette technologie permettra de profiter encore mieux du Parc de Yellowstone.

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drapeau anglaisI do not have a smartphone and I do not need one. I can perfectly do without it. However, those who own this device will soon be able to be informed of the « scheduled eruption times for Old Faithful and other predictable geysers” in Yellowstone National Park. Indeed, the National Park Service (NPS) is spending $41,125 on a mobile application that will give visitors and virtual visitors advance notice of these popular events. NPS indicates that it will collaborate with Washington State University « to reach virtual and in-park visitors by communicating accurate eruption schedules in real time as well as provide interactive, informational, and interpretive content » after the first version of the app is released.

Old Faithful is known for its predictable eruptions, which occur every 60 to 110 minutes  depending on the duration of the previous eruption.

To me, the application is more a gadget than a necessity. Indeed, when you are at Yellowstone, you just need to visit the Park’s Visitor Center where an LCD screen gives the eruption times of the geysers. You can also walk into the splendid Old Faithful Inn to know the eruption times. The architecture of the largest log structure in the world is far more aesthetic than the small screen of a smartphone!

Up to now, the National Park Service had a Twitter feed that gave the times of eruption for Old Faithful and a phone number to find out eruption times for other Yellowstone geysers. There is also an Old Faithful Geyser Live video webcam which can be reached at this address:

http://www.yellowstone.co/oldfaithfulstreamingcam.htm

After the development of the first version of the app, with just the times of eruption, there will eventually be access to the live webcam and a chat feature so people can discuss the eruption as they watch. There will also be a feature that lets people take customized pictures at the park and access existing Twitter and Facebook feeds.

The program manager of the project believes the federal funding for the application is justified because of the way mobile technology will improve people’s experience of Yellowstone.

Castle-Geyser

Les horaires du Castle Geyser bientôt sur votre smartphone?

(Photo:  C.  Grandpey)

Les geysers de Yellowstone

drapeau francaisLe 16 février 2013, dans une note intitulée « A l’intérieur des geysers », j’ai expliqué comment deux géologues russes ont essayé de comprendre leur fonctionnement en introduisant une caméra très robuste à l’intérieur des conduits de six d’entre eux dans la célèbre Vallée des Geysers au Kamchatka.

http://volcans.blogs-de-voyage.fr/2013/02/16/a-linterieur-des-geysers-inside-geysers/

Le site web Live Science (http://www.livescience.com/) consacre aujourd’hui un article à ce sujet en faisant référence aux geysers de Yellowstone. On nous explique que les geysers et les volcans ont un comportement un peu similaire, avec toutefois deux différences majeures : leur alimentation (lave pour les uns, eau pour les autres) et leur ponctualité, celle des geysers étant souvent remarquable alors que les éruptions restent encore extrêmement difficiles à prévoir.

En 2010, Shaul Hurwitz, chercheur en hydrologie à l’USGS de Menlo Park en Californie a invité 13 de ses collègues à travers le monde à venir étudier pendant une semaine le fonctionnement du Lone Star Geyser dans le parc de Yellowstone. Le Lone Star est un geyser très esthétique qui se manifeste régulièrement toutes les trois heures. Les chercheurs ont mesuré la quantité d’eau rejetée, les mouvements du sol, les ondes sismiques et sonores et ils ont enregistré une vidéo à haute vitesse avec des images visibles et infrarouges.

Ces données ont permis de mieux comprendre le processus éruptif de ce geyser. Les résultats de l’étude ont été publiés au mois de juin dans le Journal of Geophysical Research.

L’éruption du Lone Star Geyser se déroule en 4 phases distinctes, avec un signal géophysique propre à chacune d’elles. Pendant que la pression s’accumule dans le sous-sol, une phase « préliminaire » avec des émissions répétées d’eau et de vapeur annonce l’éruption proprement dite qui commence avec des projections d’eau et de vapeur à des vitesses comprises entre 58 et 101 km/h. Ces vitesses ont pu être calculées en filmant les particules projetées avec une caméra haute vitesse. L’éruption fait ensuite place à un épisode post-éruptif très calme qui se termine par une phase de re-remplissage du geyser.

Les scientifiques font remarquer que des geysers comme le Lone Star ou le Vieux Fidèle se trouvent à proximité des zones volcaniques actives qui ont récemment (à l’échelle géologique) secoué la caldeira de Yellowstone et où le magma est susceptible de chauffer l’eau sous la surface. Les geysers apparaissent quand des points d’obturation empêchent l’eau et la vapeur de s’élever vers la surface, phénomène qui emprisonne des bulles et se termine par l’éruption du geyser. Ce processus avait été parfaitement étudié au Kamchatka (voir ma note du 16 février).

Dans le cas présent, les chercheurs ont estimé que la quantité de chaleur émise par le Lone Star Geyser était équivalente à une puissance de 1,4 mégawatts, ce qui suffirait pour alimenter 1000 foyers pendant une heure. Toutefois, cette chaleur représente à peine 0,1 % de toute celle émise par la caldeira de Yellowstone. De plus, il ne faut pas oublier que cette chaleur se disperse à la surface et est libérée par les autres sources du Parc. Au final, si l’on prend en compte tous les geysers de Yellowstone, Shaul Hurwitz estime que « la quantité totale de chaleur produite est relativement négligeable ».

 

drapeau anglaisOn February 16th 2013, in a note entitled « Inside geysers, » I explained how two Russian geologists tried to understand how they work by introducing a sturdy camera inside the ducts of six of them in the famous Valley of Geysers in Kamchatka.

http://volcans.blogs-de-voyage.fr/2013/02/16/a-linterieur-des-geysers-inside-geysers/

The website Live Science (http://www.livescience.com/) has just published an article about this topic with a reference to the geysers of Yellowstone. We are told that geysers and volcanoes have a somewhat similar behaviour, but with two major differences: their plumbing (lava for the ones, water for the others) and punctuality; indeed, the geysers are often remarkably punctual whereas eruptions are still very difficult to predict.
In 2010, Shaul Hurwitz, a hydrology researcher at the USGS in Menlo Park, California, invited 13 of his colleagues around the world to study for a week-long experiment at the Lone Star Geyser in Yellowstone Park. The Lone Star is a very aesthetic geyser that regularly erupts every three hours. The researchers measured the amount of water discharged, the ground motion, seismic and sound waves and they recorded a high-speed video with visible and infrared images.
These data allowed to better understand the eruptive process of the geyser. The results of the study were published in June in the Journal of Geophysical Research.
The Lone Star Geyser erupts in four distinct phases, each with a unique geophysical signal. As pressure builds up underground, a « preplay » phase, with pulses of steam and water, signals the coming outburst. Then, the eruption starts, with water and steam fountaining at 58 to 101 km/h. The researchers tracked particles in the jetting water with the high-speed camera to calculate the speed. A quiet post-eruption phase follows, finishing with a recharge phase while the geyser cone refills.

The scientists note that geysers like Lone Star and Old Faithful are located close to active volcanic areas that recently (geologically speaking) shook the Yellowstone caldera and where magma is likely to heat subsurface water. Geysers form when choke points prevent water and steam from rising underground, trapping bubbles that eventually explode into an eruption. This process had been fully studied in Kamchatka (see my note of 16 February).
In the case of Yellowstone, the researchers estimate that the amount of heat emitted by the Lone Star Geyser is about 1.4 megawatts, which is enough energy to power 1,000 homes for one hour. But the heat amounts to less than 0.1 percent of the total heat output from the whole Yellowstone caldeira. In addition, we should not forget that this heat that escapes to the surface is radiated by other sources in the Park. Finally, if one takes into account all the geysers of Yellowstone, Shaul Hurwitz believes that « the total heat ouput is relatively negligible. »

Lone-Star-Geyser

Le Lone Star Geyser, l’un de mes préférés à Yellowstone  (Photo: C.  Grandpey)

Les secrets du Vieux Fidèle // Old Faithful’s secrets (Yellowstone / Etats Unis)

 drapeau francais   Selon une étude récente effectuée par des scientifiques de l’Université de Savoie au Bourget du Lac, France, une cavité souterraine jusque-là inconnue serait la cause possible des éruptions très régulières du Vieux Fidèle (Old Faithful), le célèbre geyser du Parc National de Yellowstone. Les chercheurs qui ont découvert de nouvelles preuves de l’existence de cette cavité pensent qu’elle stocke l’eau quasi bouillante sous pression, la vapeur et d’autres gaz qui  provoquent les éruptions du Vieux Fidèle.

Le modèle de geyser réalisé par les premiers explorateurs il y a un siècle a montré qu’il existait effectivement une cavité, mais personne n’a été capable de la trouver. Depuis lors, les scientifiques qui ont étudié le Vieux Fidèle ont d’abord conclu que « le rétrécissement d’un passage souterrain par lequel passaient les fluides brûlants du geyser était suffisant pour provoquer l’écoulement difficile et produire une éruption régulière ».

L’an dernier, plusieurs études ont révélé l’existence de cavités associées à des geysers. Cela a poussé les scientifiques à réévaluer leur compréhension des geysers et à modifier leurs modèles en incluant les réservoirs souterrains qui stockent la vapeur sous pression et les gaz qui alimentent les éruptions.
Maintenant, avec de nouveaux indices suggérant qu’une cavité existe sous le Vieux Fidèle, les chercheurs français pensent qu’elle pourrait jouer le rôle du réservoir – ou chambre à bulles – où l’eau riche en soufre qui donne naissance au geyser s’accumule et provoque la pression nécessaire à son éruption.
Les chercheurs ont découvert la cavité en analysant à nouveau des données sismiques anciennes et en localisant l’origine des secousses souterraines précédemment négligées.
Dans la mesure où les expériences sur le terrain ne sont plus autorisés sur le site du Vieux Fidèle, les chercheurs ont analysé à nouveau 3 heures d’enregistrements sismiques effectués par le sismologue Sharon Kedar en 1992. En utilisant une technique développée à l’origine pour localiser les sources sonores dans l’océan, ils ont pu reconstituer la cavité point par point, secousse sismique par secousse sismique.

A l’intérieur de la ‘tuyauterie’souterraine du Vieux Fidèle, l’eau ne cesse de bouillonner, ce qui génère de minuscules secousses qui se répercutent sur la terre environnante. En analysant l’intensité et le temps d’arrivée de ces secousses sur 96 capteurs sismiques situés autour du geyser, les scientifiques français ont pu déterminer l’origine de chaque secousse.
C’est ainsi qu’ils ont constaté que de nombreuses secousses déclenchées par les bulles ne provenaient pas du chenal principal du Vieux Fidèle. Au lieu de cela, elles avaient leur origine dans une zone souterraine située entre le Vieux Fidèle et le Split Cone, un geyser faiblement actif au sud-ouest, ce qui indique qu’il existe une cavité d’environ 10 mètres de diamètre dans ce secteur, avec de l’eau bouillonnante à l’intérieur. Apparemment, les bulles de gaz à l’intérieur de la cavité explosent quand elles entrent en collision avec la voûte et les parois,  ce qui génère de petites séquences d’activité sismique que l’équipe de chercheurs a analysées afin de reconstituer la forme de la cavité et son emplacement.

L’activité volcanique sous le geyser vaporise l’eau souterraine et la transforme en vapeur qui s’élève ensuite vers la surface grâce à des canaux souterrains. L‘eau condensée plus froide à proximité de la surface empêche la vapeur de s’échapper et la pousse vers le bas, créant ainsi un système sous pression. L’eau dans la partie supérieure du conduit exerce une poussée vers le bas tandis que la vapeur chaude dans la source exerce une poussée vers le haut. L’interaction entre le poids croissant de l’eau et de la pression croissante de la vapeur ultrachaude sous pression pousse l’eau de surface vers le haut et vers le bas. Finalement, un peu d’eau s’échappe par le geyser ; cela réduit la pression et permet à la vapeur d’occuper rapidement un plus grand espace, ce qui déclenche une éruption.

Quand les scientifiques ont commencé à étudier le Vieux Fidèle dans les années 1980 et 1990, ils ont conclu que la structure complexe du chenal principal était suffisante pour expliquer les éruptions du geyser. D‘autres recherches récentes montrent que les geysers ont besoin de grandes quantités de vapeur d’eau, de gaz sous pression et d’eau pour alimenter le jet éruptif et donc que l’espace de stockage dans le chenal principal n’est peut-être pas suffisant.
En Septembre dernier, une étude menée en Californie a montré que les eaux souterraines très chaudes stockées dans des réservoirs à 42 mètres sous la surface d’un geyser fournissaient la puissance nécessaire au déclenchement des éruptions d’un geyser.
Des scientifiques russes ont récemment filmé la ‘tuyauterie’ intérieure de quatre geysers au Kamtchatka en faisant descendre des caméras dans leur orifice (voir ma note du 16 février 2013). A l’intérieur, leurs films ont montré des canaux horizontaux en provenance des conduits principaux. Les Russes pensent que ces canaux raccordent les conduits principaux à des chambres remplies de bulles de gaz et de vapeur.
De leur côté, les scientifiques français pensent que la cavité qu’ils ont découvert sous le Vieux Fidèle joue un rôle important dans le déclenchement des éruptions du geyser et est une preuve supplémentaire de l’existence de chambres à bulles souterraines qui alimentent les éruptions des geysers en général..

Source : Planet Jackson Hole.

 

drapeau anglais   According to a recent study made by scientists of the Université de Savoie in Le Bourget du Lac, France, a previously unknown underground cavity might help trigger the timely eruptions of the famous Old Faithful in YellowstoneNational park. The researchers who uncovered new evidence of a chamber suspect that it stores the pressurized near-boiling water, steam, and other gases that propel Old Faithful’s eruptions.

The first model of geysers made by early explorers one century ago showed a cavity, but no one was able to find the cavity or prove that it existed. Since then, scientists who first studied Old Faithful concluded that the narrowing of a subterranean passage through which the geyser’s searing fluids pass “was enough to provoke the choked flow and produce a regular eruption.

However, within the last year, new evidence of geyser-associated cavities turning up in several studies has prompted scientists to re-evaluate their understanding of geysers and modify their models to include subterranean reservoirs that store the pressurized steam and gas that fuels the eruptions.

Now with fresh signs that a cavity may be present beneath Old Faithful, the French researchers speculate that this cavity might act as such a reservoir, or bubble chamber, where the sulphurous brew that becomes the geyser accumulates and builds up pressure.

The researchers discovered the cavity after reprocessing old seismic data and locating the origin of previously overlooked subterranean shaking.  

Because experiments are no longer allowed at Old Faithful, the researchers re-analyzed 3 hours of seismic recordings taken by seismologist Sharon Kedar in 1992. Using a technique that was originally developed to locate sources of sound in the ocean, the cavity was revealed piece by piece, one tremor at a time.

Inside Old Faithful’s underground plumbing, ground water is continually boiling and bubbling, producing tiny tremors that shake the surrounding earth. By analyzing the intensity and arrival times of these tremors at 96 seismic sensors located around the geyser, the French scientists were able to reconstruct where each tremor originated.

As they did so, they found that many bubble-triggered tremors did not originate in Old Faithful’s main channel. Instead, they arose from an underground zone located between Old Faithful Geyser and Split Cone, a weakly active geyser to the southwest, indicating that there is a hollow chamber there, some 10 metres in diameter, holding bubbling water. Gas bubbles in the cavity apparently explode as they collide with the roof and walls, generating the small amounts of seismic activity that the research team interpreted to reconstruct the cavity’s shape and location.

Volcanic activity below the geyser vaporizes groundwater and turns it into steam, which then rises through underground channels toward the surface. Cooler condensed water near the surface blocks the steam’s escape and pushes it back down, creating a pressurized system.

The water in the upper part of the conduit is the mass pushing down, and the hot steam is the spring, pushing up.

The interplay between a growing weight of water and the increasing pressure of the ultra-hot pressurized steam pushes the surface water up and down. Eventually, some of the water escapes through the geyser, which reduces the pressure and allows the steam to rapidly expand, triggering an eruption.

When scientists first studied Old Faithful in the late 1980s and 1990s, they suspected that the complex structure of the main channel was sufficient to account for the geyser’s eruptions.

But other recent research shows that geysers need large amounts of pressurized steam, gas and water to fuel the spray of water—and that the storage space in the main channel might not be enough.

Last September, a California study showed that heated groundwater stored in underground reservoirs 42 metres below the surface of a geyser provided the fire-power necessary to propel the geyser’s eruptions.

Russian scientists also recently filmed the inner plumbing of four geysers in Kamchatka by lowering video cameras into the geysers’ mouths (see my note of February 16th 2013). Inside, their films showed, bubbling horizontal channels branched off of the main conduits—leading them to believe that these channels connect the main conduits of the geysers they studied to gas-and-steam-filled bubble chambers.

The French researchers suspect that the cavity they discovered below Old Faithful plays a large role in propelling the geyser’s eruptions and is further evidence supporting the existence of subterranean bubble chambers that fuel geyser eruptions.

Source : Planet Jackson Hole.

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Schéma possible des entrailles du Vieux Fidèle

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(Photo:  C. Grandpey)