L’iceberg A23a en cours de désintégration // Iceberg A23a is disintegrating

J’ai écrit plusieurs articles sur ce blog à propos de l’A23a, un immense iceberg qui s’est détaché de la plateforme glaciaire Filchner-Ronne en Antarctique en 1986. Aujourd’hui, l’iceberg se fragmente rapidement dans l’Atlantique Sud.

Source: NASA

Des images satellite récentes indiquent que des portions d’environ 400 km² se sont détachées ces dernières semaines, tandis que de nombreux fragments plus petits dérivent à proximité.
L’A23a a été qualifié à plusieurs reprises de « plus grand iceberg au monde », même s’il a parfois été dépassé par des icebergs plus grands mais à durée de vie plus courte, notamment l’A68 en 2017 et l’A76 en 2021. Il est resté le plus grand iceberg dérivant librement à la surface de l’océan jusqu’à la mi-2025. Il mesurait 3 460 km² début mars 2025. Cependant, le 22 juillet, sa superficie était tombée à 2 510 km². En septembre 2025, il mesurait environ 1 770 km², avec une largeur maximale de 60 km. Sa masse était estimée à près de 1 000 milliards de tonnes.

Source: NASA

L’iceberg est resté coincé dans la mer de Weddell pendant plus de trois décennies avant d’être emporté vers le nord par les courants en 2020. Ensuite, il a pénétré dans les eaux de plus en plus chaudes de l’Atlantique Sud, où la fonte de sa base a fragilisé sa structure.
En 2020, il a été emporté par les courants océaniques avant de se retrouver coincé dans un vortex (colonne de Taylor) provoqué par des courants océaniques venant heurter une montagne sous-marine. L’iceberg s’est alors mis à tourner comme une toupie. J’ai décrit le phénomène dans cet article :
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/08/17/iceberg-a-23a-une-toupie-antarctique-iceberg-a-23a-an-antarctic-spinning-top/

Source: BAS

L’A23a a recommencé à se déplacer en décembre 2024.
Début mars 2025, il s’est échoué sur le plateau continental de la Géorgie du Sud, suscitant des inquiétudes quant à l’accès aux zones d’alimentation des phoques et des manchots :
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2025/03/04/liceberg-a23a-nentrera-pas-en-collision-avec-la-georgie-du-sud-iceberg-a23a-will-not-collide-with-south-georgia/

Plus tard en mars 2025, il s’est échoué sur un plateau continental avant de repartir à la dérive en mai.
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/12/15/liceberg-a23a-de-nouveau-en-mouvement-iceberg-a23a-again-on-the-move/

L’iceberg A23a est aujourd’hui en cours de désintégration car il a été emporté par le front du Courant circumpolaire antarctique sud (SACCF) dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour de la Géorgie du Sud. Ce courant devrait emporter l’iceberg et ses fragments vers le nord-est, où il connaîtra un destin semblable à celui d’autres méga-icebergs, tels que l’A68 en 2021 et l’A76 en 2023. Eux aussi se sont désintégrés autour de la Géorgie du Sud.
La désintégration de l’A23a signifie que le plus grand iceberg du monde est désormais le D15a, qui mesure environ 3 000 km².
Source : British Antarctic Survey, U.S. National Ice Center.

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I have written several posts on this blog about A23a, ahuge iceberg which calved from Antarctica’s Filchner-Ronne Ice Shelf in 1986. Today, the iceberg is rapidly breaking apart in the South Atlantic.

Recent satellite images indicate that sections measuring around 400 km2 have detached in recent weeks, with numerous smaller fragments drifting nearby.

A23a has been named several times the “largest current iceberg”, occasionally being surpassed by larger but shorter-lived icebergs, including A68 in 2017 and A76 in 2021. It was the world’s largest freely floating iceberg through mid-2025, measuring 3 460 km2 in early March 2025. However, by July 22 it had been reduced to 2 510 km2. As of September 2025, it measures about 1 770 km2, with a maximum width of 60 km. Its mass is estimated at nearly 1 trillion tons.

The iceberg remained grounded in the Weddell Sea for over three decades before currents carried it northward in 2020. Since then, it has entered progressively warmer waters of the South Atlantic, where basal melting has weakened its structure.

In 2020, it was carried away by ocean currents before becoming stuck again in a spinning vortex of water caused by ocean currents hitting an underwater mountain. I described the phenomenon in this post :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/08/17/iceberg-a-23a-une-toupie-antarctique-iceberg-a-23a-an-antarctic-spinning-top/

A23a started moving again in December 2024.

In early March 2025, A23a grounded on South Georgia’s continental shelf, raising concerns over access to feeding areas for seals and penguins :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2025/03/04/liceberg-a23a-nentrera-pas-en-collision-avec-la-georgie-du-sud-iceberg-a23a-will-not-collide-with-south-georgia/

Later in March 2025 it ran aground on a continental shelf before floating loose again in May.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2024/12/15/liceberg-a23a-de-nouveau-en-mouvement-iceberg-a23a-again-on-the-move/

A23a broke up because it followed the Southern Antarctic Circumpolar Current Front (SACCF) anti-clockwise around South Georgia.This current is likely to ultimately take the berg and its bits off to the north-east, following a similar fate to other megabergs, such as A68 in 2021 and A76 in 2023, which also disintegrated around South Georgia.

The disintegration of A23a means the world’s largest iceberg is now D15a, which measures around 3 000 km2.

Source : British Antarctic Survey, U.S. National Ice Center.

Iceberg A 23a, une toupie antarctique // Iceberg A 23a, an Antarctic spinning top

Des icebergs se détachent régulièrement des plateformes glaciaires de l’Antarctique. Certains d’entre eux sont énormes. Emportés par le courant circumpolaire antarctique, ils dérivent dans l’océan Austral où ils finissent leur vie au bout de plusieurs mois. Les scientifiques leur donnent des noms commençant par A, B, C ou D selon le quadrant Antarctique dans lequel ils ont été initialement aperçus, et ils surveillent leurs trajectoires. Par exemple, j’ai mentionné les icebergs A 68 et A 76 dans des notes publiées en janvier 2022 et novembre 2023.

Trajectoire de l’iceberg A 68 (Source : British Antarctic Survey)

Depuis des mois, l’un de ces énormes icebergs – A 23a – tourne lentement sur lui même, sans dériver, en un endroit bien précis de l’océan Austral. Il s’est détaché de la plateforme glaciaire Filchner-Ronne en 1986 et les scientifiques disent qu’il pourrait rester piégé dans ce tourbillon pendant un certain temps.

 Naissance de l’A 23 en novembre 1986 (Source : USGS / Landsat)

Ce qui rend cet iceberg exceptionnel, c’est son immobilité due à un concours de circonstances rares et inédites. Le British Antarctic Survey (BAS) explique que le bloc de glace de 3 672 kilomètres carrés, soit plus de deux fois la taille de la ville de Londres, est passé à la verticale d’une montagne sous-marine et s’est retrouvé coincé dans un phénomène connu sous le nom de Colonne de Taylor, un vortex d’eau en rotation provoqué par les courants océaniques au contact de la montagne sous-marine. Les courants créent une rotation de l’eau au-dessus de la montagne, ce qui entraîne l’iceberg dans un mouvement sur lui-même d’environ 15 degrés par jour. Les scientifiques disent que le phénomène met en évidence le cycle de vie des icebergs et l’impact de la crise climatique sur les calottes glaciaires de l’Antarctique.
Au début, lorsque l’A 23a s’est détaché de la plate-forme de glace en 1986, il n’est pas allé bien loin car il s’est échoué au fond de la mer de Weddell. Il a fondu sur place pendant plus de trois décennies, avant de se libérer en 2020 et de dériver progressivement vers le courant circumpolaire antarctique. Lorsque l’iceberg a atteint ce courant au printemps, au lieu d’être envoyé dans les eaux légèrement plus chaudes de l’Atlantique Sud, son voyage a été une fois de plus interrompu par le Pirie Bank Seamount, montagne sous-marine d’environ 1 000 mètres de hauteur. L’iceberg, qui mesure environ 61 kilomètres sur 59, est légèrement plus petit que la montagne au-dessus de laquelle il tourne. Le British Antarctic Survey a remarqué cette rotation lorsque des images satellite ont révélé que l’iceberg était bloqué près des îles Orcades du Sud. Comme la rotation est très lente, elle n’est pas visible à l’oeil nu sur le terrain.
Les scientifiques expliquent que les conditions générées par la Colonne de Taylor sont probablement parfaites pour immobiliser l’iceberg. Les Colonnes de Taylor se forment lorsqu’il y a un équilibre entre l’eau en mouvement et la taille et la forme d’un relief sous-marin.
Tant que l’iceberg en rotation restera piégé, il fondra plus lentement que s’il avait continué son voyage. Cette fonte ne contribuera pas à l’élévation du niveau de la mer car l’iceberg y est déjà, comme un glaçon dans un verre d’eau.

Le vêlage des plateformes glaciaires le long du littoral antarctique est un phénomène naturel, et il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Ce qui est beaucoup plus préoccupant en Antarctique occidental, c’est l’amincissement de plus en plus rapide de ces plateformes causé par le réchauffement climatique. Cela peut provoquer davantage de vêlages d’icebergs et accélérer la fonte des glaciers en amont des plateformes, contribuant ainsi à l’élévation du niveau de la mer.
Les chercheurs ne savent pas combien de temps l’A 23a continuera à tourner comme une toupie. En raison de la grande taille du relief sous-marin, les scientifiques du British Antarctic Survey pensent que l’iceberg pourrait continuer à tourner pendant longtemps, peut-être des années. Ils disent également que cette situation pourrait entraîner une certaine réduction de la biodiversité dans la colonne d’eau, mais elle n’aura qu’un faible impact sur les organismes marins qui vivent sur le plancher océanique.
Source : British Antarctic Survey, CNN via Yahoo News.

 Image satellite de l’A23a en 2024 (Source : NASA / Modis)

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Icebergs regularly break off from the ice shelves in Antarctica. Some of them are quite big. Carried away by the Antarctic Circumpolar Current , they drift in the Southern Ocean where they end their lives after several months. Scientists give them names starting with A, B, C or D according to the Antarctic quadrant in which they were originally sighted, and they monitor their routes. For instance, I mentioned A 68 and A 76 in posts released in January 2022 and November 2023.

For months, one of these huge icebergs – A 23a – has been slowly spinning in one spot in the Southern Ocean and scientists say it could continue to stay trapped in this vortex for quite some time. It calved from Antarctica’s Filchner-Ronne ice shelf in 1986.

What makes this iceberg rather exceptional is that it has got stuck as a result of a rare set of circumstances that scientists say is unprecedented. The British Antarctic Survey explains that the 3,672-square-kilometer chunk of ice – more than twice the size of the city of London – drifted over a seamount and got stuck in a phenomenon known as a Taylor column, a spinning vortex of water caused by ocean currents hitting the underwater mountain. The currents create a cylindrical motion of the water above the seamount, where the iceberg now floats, rotating about 15 degrees a day. Scientists say that it highlights the fascinating life cycle of icebergs and how the climate crisis impacts Antarctic ice sheets.

When A 23a initially broke off from the ice shelf in 1986, it didn’t get far before grounding on the bottom of the Weddell Sea. Melting in place for over three decades, it eventually loosened enough in 2020 to start a gradual drift toward the Antarctic Circumpolar Current. But when the iceberg reached the current in the spring, instead of being sent into the slightly warmer waters of the South Atlantic Ocean, its journey was halted once more.

The iceberg is slowly rotating above an underwater mountain named Pirie Bank Seamount, which is about 1,000 meters tall. The iceberg, which measures about 61 by 59 kilometers, is slightly smaller than the mountain above which it is spinning. The British Antarctic Survey noticed the peculiar spin when satellite imagery revealed the iceberg stuck in one spot near the South Orkney Islands. Because the spin is very slow, it is not visible when looking at the iceberg in real time.

Scientists explain that the conditions of the Taylor column had to be perfect to grab the massive iceberg. Taylor columns are formed when there is a balance of the moving water with the size and shape of the seamount.

As long as the spinning iceberg remains entrapped, it will melt more slowly than it would have had it continued on its journey. It will not contribute to rising sea levels, as the iceberg is already in the water. Calving of ice shelves along the Antarctic coastline is also a natural phenomenon, and there is nothing to be worried about. What is of concern particularly around West Antarctica is increasingly thinning ice shelves caused by global warming, which can cause more iceberg calving and result in land-based ice melting faster, thus contributing to rising sea levels.

Researchers do not know how long A 23a will continue to spin. Because of the large size of the seamount, the British Antarctic Survey scientists think the iceberg could remain spinning for a long time, even years. They also say it could cause some reduction of biodiversity in the water column but may have a small effect on the marine organisms that live on the seafloor.

Source : British Antarctic Survey, CNN via Yahoo News.

Les volcans sous-marins de l’Antarctique // Antarctic seamounts

Quand on parle de volcans en Antarctique, on pense immédiatement au Mont Erebus (3,794 m) sur l’Île de Ross, mais les fonds marins autour du continent blanc offrent également des édifices volcaniques très intéressants. De nouvelles cartes haute résolution des fonds marins de la région, à mi-chemin entre la Tasmanie et l’Antarctique, ont révélé une chaîne de volcans sous-marins – seamounts en anglais – dont les sommets peuvent influencer le comportement des courants océaniques qui circulent au-dessus d’eux.
Ces monts sous-marins sont situés à environ 4 000 mètres de profondeur et se trouvent en plein sur la trajectoire du Courant circumpolaire qui circule dans le sens des aiguilles d’une montre autour de l’Antarctique. Le courant agit comme une barrière qui isole le continent et permet de le maintenir sous sa forme glacée
Les scientifiques ont cartographié une zone où cette barrière semble présenter une fuite, ce qui permet à des tourbillons d’eau plus chaude d’atteindre les côtes de l’Antarctique et contribue peut-être à sa fonte et à l’élévation du niveau de la mer qui s’ensuit. Cette fuite est connue depuis longtemps mais les scientifiques espèrent que les nouvelles cartes pourront aider à comprendre son évolution à mesure que la température des océans augmente en raison du réchauffement climatique et que des quantités importantes d’eau de fonte pénètrent dans l’Océan Austral.
Les chercheurs ont collecté des données océaniques à l’intérieur du Courant circumpolaire depuis le navire de recherche australien Investigator. Ils ont également utilisé le satellite SWOT (Surface Water and Ocean Topography) de la NASA et du CNES, qui mesure la hauteur de la surface de l’océan depuis l’espace afin de savoir ce qui se trouve en dessous. Les mesures satellite ont révélé une chaîne de montagnes qui s’étend sur 20 000 kilomètres carrés dans une région à l’ouest de l’île Macquarie et de la dorsale tectoniquement active de Macquarie. La chaîne de montagnes comprend huit anciens monts sous-marins avec des sommets atteignant 1 500 mètres de hauteur et l’un d’eux possède un double cratère. Quatre parmi ces monts sous-marins n’ont jamais été étudiés auparavant.
Les monts sous-marins se sont formés au cours des 20 derniers millions d’années et ont probablement joué un rôle dans la formation des courants océaniques autour de l’Antarctique. Selon les auteurs de la nouvelle carte, « le Courant circumpolaire antarctique est sensible au relief des fonds marins et donc aux montagnes sur son chemin. Là où il rencontre des barrières comme des crêtes ou des monts sous-marins, des ‘ondulations’ apparaissent dans la circulation de l’eau. » Ces ondulations forment des tourbillons qui jouent un rôle majeur dans le transport de la chaleur et du carbone de la couche supérieure de l’océan vers les couches plus profondes. Ils représentent donc un tampon essentiel contre le réchauffement climatique.

Les chercheurs expliquent que la connaissance de la profondeur et du relief des fonds marins est cruciale pour quantifier l’influence des montagnes, collines et vallées sous-marines sur le Courant circumpolaire antarctique et évaluer la fuite de chaleur vers l’Antarctique. À terme, la cartographie de l’Océan Austral fournira des indices sur l’ampleur de la fonte des glaces en Antarctique et permettra de prévoir l’élévation du niveau de la mer qui en résultera.
Adapté d’un article du site space.com.

 

Modélisation d’un volcan sous-marin à double cratère découvert à l’ouest de l’île Macquarie (Source: FOCUS volyage/CSIRO).

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When speaking about volcanoes in Antarctica, one immediately thinks about Mount Erebus (3,794 m) on Ross Island, but the seafloor of the region around the white continent also shows very interesting volcanic features. New high-resolution maps of the seafloor halfway between Tasmania and Antarctica have revealed a chain of underwater volcanoes – or seamounts – whose summits may influence the behaviour of ocean currents above.

These seamounts are located about 4,000 meters below the sea surface and directly in the path of the Antarctic Circumpolar Current which flows clockwise around Antarctica. The Current acts as a barrier that helps keep the icy continent frozen.

Scientists have mapped an area where this barrier appears to be leaking, enabling swirls of warm water to reach the shores of Antarctica and possibly contributing to its melting and to sea level rise.The leak has long been known but the scientists hope the new maps could help predict how the leak will evolve as oceans warm due to global warming and meltwater floods into the Southern Ocean.

The researchers collected ocean data inside the Circumpolar Current from aboard the Australian research vessel Investigator. They also used NASA’s and the French CNES Surface Water and Ocean Topography (SWOT) satellite, which measures the height of the ocean surface from space to know what lies beneath. The satellite measurements revealed a chain of mountains which spans 20,000 square kilometers of a region west of Macquarie Island and the tectonically active Macquarie Ridge. Actually, the chain of mountains includes eight ancient seamount with peaks up to 1,500 meters high and one with a double vent. Four of the seamounts have never been studied before.

The seamounts formed within the last 20 million years and likely play a role in shaping ocean currents around Antarctica. According to the authors of the new map, « the Antarctic Circumpolar Current ‘feels’ the seafloor and the mountains in its path, and where it encounters barriers like ridges or seamounts, ‘wiggles’ are created in the water flow. » These wiggles form eddies that play a major role in transporting heat and carbon from the upper ocean to deeper layers, a critical buffer against global warming.

The researchers explain that knowledge of the depth and shape of the sea floor is crucial to quantify the influence of undersea mountains, hills and valleys on the Antarctic Circumpolar Current and the leaking of heat toward Antarctica. Ultimately, mapping the Southern Ocean will deliver clues about the extent of ice melt in Antarctica and help predict the resulting rise in sea levels.

Adapted from an article on the website space.com.

Reconnaissance officielle de l’Océan Austral par le National Geographic // Official recognition of the Southern Ocean by National Geographic

Le National Geographic a annoncé le 8 juin 2021 qu’il reconnaissait officiellement l’Océan Austral comme le cinquième océan sur Terre. Cet océan entoure directement le continent antarctique et il est bordé par trois des quatre autres océans – l’Atlantique, l’Indien et le Pacifique.

Cependant, l’Océan Austral est différent des autres ; au lieu d’être défini par les terres qui l’entourent, cette surface d’eau est unique en raison du courant qui la parcourt. La limite écologique de l’Océan Austral suit la Convergence Antarctique (aussi connue sous le nom de Front Polaire), une ligne sinueuse autour du continent antarctique où se rencontrent les eaux froides antarctiques et les eaux plus chaudes des régions sub-antarctiques.

La limite latitudinale de l’Océan Austral de 60 degrés au sud est à peu près la même que le Courant Circumpolaire Antarctique (CCA), qui, selon le National Geographic, apporte une eau plus froide et moins salée que celle qui se trouve juste au nord de la région. Ce courant explique pourquoi l’écologie de l’Océan Austral est si différente et offre un habitat unique à des milliers d’espèces.

L’Océan Austral est également une composante vitale du changement climatique sur Terre. C’est le seul courant « global » sur Terre ; il utilise les eaux des océans Atlantique, Pacifique et Indien pour faire circuler la chaleur autour du globe. Le problème est qu’avec le réchauffement de la planète, l’eau du CCA se réchauffe. Le World Wildlife Fund (WWF) indique sur son site web que les températures de l’eau du courant varient entre 10 degrés Celsius et -2 degrés Celsius. Si l’Océan Austral se réchauffait de seulement 2 degrés Celsius, cela pourrait réduire la couverture de glace jusqu’à 30% dans les zones clés. Les manchots, oiseaux et autres animaux en subiraient les conséquences car ils dépendent de la glace pour se reproduire. Comme je l’ai écrit précédemment, d’énormes cavités ont été découvertes sous les plateformes glaciaires de l’Antarctique occidental. Si ces plateformes venaient à disparaître, elles ne constitueraient plus une barrière pour les glaciers en amont. Ces glaciers finiraient dans l’océan et leur fonte contribuerait à une élévation significative du niveau de la mer autour de la planète. Comme l’explique le National Geographic, l’Océan Austral est unique en ce sens que « les glaciers sont plus bleus, l’air plus froid, les montagnes plus intimidantes et les paysages plus captivants que partout ailleurs où vous pouvez aller ».

La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) a également reconnu l’Océan Austral au début de l’année 2021, et le US Board on Geographic Names a reconnu l’océan en 1999. Cependant, le National Geographic a déclaré que cela fait des années que les scientifiques du monde entier essayent de se mettre d’accord pour donner un nom à cet océan. En 2000, les pays participants de l’Organisation Hydrographique Internationale (OHI) n’ont pas réussi à arriver à un consensus sur les limites proposées pour l’océan. Alors que ces limites restent sujettes à débat, de nombreux membres de l’OHI ont admis que les eaux entourant l’Antarctique sont différentes.

La reconnaissance officielle de l’Océan Austral est intervenue lors de la Journée mondiale des océans, désignée par les Nations Unies pour sensibiliser les populations au rôle crucial joué par les océans pour la vie sur Terre. Les océans, qui couvrent plus de 70 % de la surface de notre planète, produisent au moins la moitié de l’oxygène de la Terre, abritent la majorité de la biodiversité et, selon l’ONU, sont « une source essentielle de nourriture et un moteur essentiel des économies mondiales. »

Source : Yahoo News.

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National Geographic announced on June 8th, 2021 that it is officially recognizing the Southern Ocean as the Earth’s fifth ocean. It directly surrounds Antarctica and its borders touch three of the four other oceans that exist on Earth – the Atlantic, Indian and Pacific.

However, the Southern Ocean is different from the others; rather than being largely defined by the land that surrounds it, this body of water is unique because of a current that lies within.

The ecological boundary of the Southern Ocean follows the Antarctic Convergence, a sinuous line around the Antarctic continent

The Southern Ocean’s latitudinal boundary of 60 degrees south is roughly the same boundary as the Antarctic Circumpolar Current (ACC), which, according to National Geographic, brings about colder and less salty water than what is found just north of the region. This current is what makes the ecology of the Southern Ocean so distinct, providing a unique habitat for thousands of species.

The ocean also serves as a vital component of Earth’s changing climate. It is Earth’s only global current and uses waters from the Atlantic, Pacific and Indian Oceans to transport heat around the planet. The problem is that with global warming water moving through the ACC is warming. The World Wildlife Fund (WWF) says on its website that the water’s temperatures vary between 10 degrees Celsius and -2 degrees Celsius, and that if the Southern Ocean warms just by 2 degrees, it could reduce ice coverage up to 30% in key areas. Penguins, birds and other animals rely on the ice for breeding. As I put it before, huge caves have been discovered beneath the ice shelves of West Antarctica. Should these shelves collapse, they would no longer be a barrier for the glaciers behind them. These glaciers would end up in the ocean and their melting would contribute to a significant sea level rise around the planet.

As described in National Geographic, the Southern Ocean is unique in that « the glaciers are bluer, the air colder, the mountains more intimidating and the landscapes more captivating than anywhere else you can go. »

The National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) also recognized the Southern Ocean’s designation earlier in 2021, and the U.S. Board on Geographic Names has recognized the ocean since 1999. However, National Geographic said that scientists around the world have been trying to reach an official designation for years. In 2000, participating countries of The International Hydrographic Organization (IHO) could not agree on proposed boundaries for the ocean. While the boundaries remain up for debate, many members of the IHO have reached a general consensus that the waters surrounding Antarctica are different.  The formal recognition of the Southern Ocean came on World Oceans Day, a time designated by the United Nations to raise awareness about the crucial role of the ocean for life on Earth. The world’s oceans, which cover more than 70% of the planet, produce at least half of the Earth’s oxygen, are home to the majority of the Earth’s biodiversity and, according to the U.N., are “a key source of food and a key driver of world economies.”

Source : Yahoo News.