L’Australie se moque-t-elle de la COP 21? // Does Australia care about the Paris climate agreement ?

Une grosse compagnie minière indienne vient d’annoncer le lancement officiel d’un projet de 16 milliards de dollars d’extraction de charbon en Australie. Selon les écologistes, un tel projet constituera une menace pour la Grande Barrière de Corail. La mine de Carmichael, d’une superficie de 260 kilomètres carrés, produirait chaque année des millions de tonnes de combustible fossile.
Le projet a rencontré une vive opposition en Australie où les groupes écologistes affirment qu’il réduit à néant la promesse de l’Australie de limiter les émissions de gaz à effet de serre et de protéger l’environnement, en particulier les récifs en péril au large de la côte du Queensland.
Au cours des derniers mois, les autorités australiennes ont éliminé les obstacles réglementaires susceptibles d’entraver le projet et le gouvernement a annoncé qu’il avait approuvé, sous condition, un prêt de 750 millions de dollars pour la construction d’une ligne ferroviaire permettant de transporter le charbon de la mine Carmichael vers un terminal situé sur la côte. Au maximum de son rendement, la mine produirait environ 44 millions de tonnes de charbon par an à destination de l’Inde où le combustible permettrait d’alimenter 100 millions de foyers en électricité.
Les écologistes et les scientifiques ont vivement contesté le projet et déclaré qu’il allait à l’encontre des efforts visant à lutter contre le changement climatique. L’Australie est partie prenante dans l’Accord climatique de Paris et s’est engagée à réduire les émissions polluantes de 26 à 28 pour cent d’ici 2030. Il semble difficile d’être le plus grand exportateur mondial de charbon et, en même temps, de prendre des mesures sur le changement climatique!
Malgré tout, l’annonce du géant minier indien ne garantit pas que la mine sera opérationnelle car la compagnie n’a pas encore réuni suffisamment de fonds pour commencer le projet. Sous la pression de la population, plusieurs banques se sont montrées réticentes et affirment qu’elles ne le financeront pas.
L’annonce est venue alors que les scientifiques continuent à alerter sur l’avenir de la Grande Barrière de Corail. La structure corallienne a blanchi et montre aujourd’hui de larges bandes de coraux morts sous l’effet de la hausse rapide des températures. Le changement climatique reste de loin la plus grande menace pour les récifs coralliens. Pour protéger la Grande Barrière, il faudra s’attaquer au changement climatique en réduisant rapidement et considérablement nos émissions de carbone.
Source: Journaux australiens et américains.

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An Indian mining giant has just announced the official start of a proposed $16 billion coal project in Australia that conservationists say threatens the Great Barrier Reef. The 260-square-kilometre Carmichael mine would produce millions of tons of the fossil fuel each year.

It has faced severe backlash in the country from environmental groups who say the project would negate Australia’s pledges to limit greenhouse gas emissions and harm the environment, particularly the imperilled reef, located off Queensland’s coast.

In recent months, Australian officials have cleared regulatory hurdles for the project and the federal government announced it had conditionally approved a $750 million loan to help build a rail line to transport coal from the Carmichael mine to a proposed shipping terminal on the coast. At its peak, the mine would produce about 44 million tons of coal annually to ship to India. That’s enough energy to power 100 million homes.

Environmentalists and scientists have lambasted the project and said it runs contrary to any efforts to address climate change. Australia is still party to the landmark Paris climate accord and has pledged to reduce emissions 26 to 28 percent by 2030. It seems difficult to be the world’s biggest coal exporter and at the same time be taking action on climate change!

The Indian mining giant’s announcement doesn’t guarantee the mine will be built because the company has yet to secure enough funding to start the project. Following public pressure, multiple banks have distanced themselves from the mine, saying they would not fund the project.

The announcement comes as scientists continue to warn about the future of the Great Barrier Reef. The structure has endured back-to-back mass bleaching events that have left large swaths of coral dead, spurred by rapidly warming global temperatures. Climate change remains by far the greatest threat to the reef. To protect the Great Barrier for the future means tackling climate change by rapidly and drastically reducing our carbon emissions.

Source: Australian and US newspapers.

Image satellite montrant une partie de la Grande Barrière de Corail le long de la côte australienne du Queensland. (Source: NASA)

 

L’Inde et la COP 21 // India and the Paris climate conference

drapeau-francaisBien que ce ne soit pas vraiment une surprise, il semble que l’Inde soit indifférente aux conclusions de la COP 21. En effet, le pays a toujours l’intention de doubler sa production de charbon d’ici 2020 et compte bien s’appuyer sur cette ressource dans les années à venir. L’Inde vise une production de 1,5 milliard de tonnes cette décennie et affirme que le charbon fournit l’énergie la moins chère pour une industrialisation rapide qui fera sortir de la misère des millions de gens.
L’Inde, le troisième plus grand émetteur de carbone au monde, dépend du charbon pour environ les deux tiers de ses besoins en énergie et a promis de l’exploiter encore davantage pour satisfaire son économie dont les besoins en charbon sont énormes, tout en promettant d’accroître la production d’énergie propre.
Les autorités indiennes affirment qu’elles respectent scrupuleusement l’environnement, mais que la dépendance du pays envers le charbon va continuer parce qu’il n’y a pas de solutions de rechange. L’Inde prévoit de produire 30 fois plus d’énergie solaire d’ici 2022, mais l’énergie propre a ses limites et le charbon restera la source d’énergie dominante pendant des décennies.
Selon le ministre indien pour l’électricité, le charbon et l’énergie renouvelable, la contribution de l’Inde aux émissions mondiales de gaz à effet de serre est seulement de 2,5 %, avec 17% de la population mondiale, tandis que les pays développés ont produit un cinquième des émissions avec seulement 5% de la population mondiale.
Même si de nombreux chefs de gouvernements à travers le monde refusent de financer de nouveaux projets charbon et préfèrent favoriser le gaz et les énergies renouvelables, l’Inde ne devrait guère avoir de difficulté à financer des dizaines de nouvelles mines. Par exemple, la société Coal India à elle seule dispose de suffisamment de trésorerie pour générer davantage de production.
Les écologistes craignent que malgré l’engagement de l’Inde à développer l’énergie renouvelable, son utilisation croissante du charbon à un moment où de nombreux pays occidentaux rejettent les combustibles fossiles nuira à la lutte mondiale contre le réchauffement climatique.
Source: Agence Reuters.

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drapeau-anglaisWithout it being a surprise, it looks as if India is indifferent to the conclusions of the Paris climate conference. Indeed, the country still plans to double its coal output by 2020 and rely on the resource for decades afterwards. It is targeting 1.5 billion tonnes this decade, saying coal provides the cheapest energy for rapid industrialisation that would lift millions out of poverty.
India, the world’s third-largest carbon emitter, depends on coal for about two-thirds of its energy needs and has pledged to mine more of the fuel to power its coal-hungry economy while also promising to increase clean energy generation.
While saying they are extremely careful about the environment, Indian authorities indicate that the country’s dependence on coal will continue because there are no other alternatives available. India has plans to add 30 times more solar-powered generation capacity by 2022, but there are limitations to clean energy and coal will remain the most efficient energy source for decades.
According to the Indian Minister for Power, Coal and Renewable Energy, India’s contribution to global greenhouse gases emissions is just 2.5 percent with 17 percent of the world’s population, while developed countries contributed a fifth of emissions with just 5 percent of the world’s population.
Even though many international lenders are refusing to finance new coal projects and favour gas and renewable energy, India should have few difficulties in financing dozens more new mines. For instance, the Coal India company alone has enough internal cash resources to drive more production.
Environmentalists worry that despite India’s commitment to renewable energy, its rising use of coal at a time when many Western nations are rejecting fossil fuel will hamper the world’s fight against climate change.
Source : Reuters press agency.

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Source: Wikipedia

Le feu de la Terre n’est pas toujours volcanique! // The Earth’s fire is not always volcanic!

drapeau francaisOn parle souvent de volcans comme le Stromboli ou le Kilauea qui sont en éruption depuis des lustres. Cependant, il existe d’autres endroits sur Terre qui ne sont pas volcaniques mais dont la chaleur ronge la surface de la planète. Ainsi, le 18 septembre 2013, j’ai écrit une note sur « un feu mystérieux dans l’Intérieur de l’Alaska ».
De la même façon, personne ne sait vraiment dans quelles circonstances une veine de charbon a commencé à se consumer en Australie, dans les Nouvelles Galles du Sud, sous la Burning Mountain, également connue sous le nom de Mont Wingen («feu» en langue autochtone). Toujours est-il que ce gisement, qui se trouve à une trentaine de mètres sous la surface, brûle depuis environ 5500 années, ce qui en fait le plus long feu continu sur Terre.
Comme d’habitude, une légende agrémente ce feu intérieur de la planète. Les aborigènes Wanaruah – qui sont les propriétaires de la Burning Mountain – expliquent qu’un jour un autre peuple aborigène du nord, les Gumaroi, a lancé une attaque pour voler les femmes Wanaruah et en faire leurs épouses. Ayant eu vent de cette attaque, les Wanaruah envoyèrent leurs guerriers affronter les Gumaroi. La femme d’un guerrier Wanaruah était assise au sommet de la paroi sud de la montagne et attendait le retour de son mari, mais il ne revint jamais. La femme fut si triste qu’elle demanda à Biamie, le grand dieu du ciel, de la tuer. Biamie eut pitié d’elle et, au lieu de la tuer, il la transforma en pierre. En se transformant en pierre, elle versa des larmes de feu qui embrasèrent la montagne.
On pense que le peuple Wanaruah a utilisé les bouches de la Burning Mountain pour profiter de leur chaleur, pour en tirer de l’ocre, pour la cuisine et la fabrication d’outils avec les roches rendues plus dures par la chaleur. Des fragments de roche travaillées et utilisées comme outils ont été trouvés dans les couches superficielles du sol.
Lorsqu’un colon australien a exploré la montagne en 1828, il a pensé qu’il avait découvert un volcan. Aujourd’hui, la Burning Mountain et son paysage étrange sont devenus une attraction touristique. Le feu a causé des dommages considérables à la végétation de la région. Comme on peut le lire dans un guide local, «le chemin emprunté par le feu a laissé une trace aride et rocheuse, sans aucun signe de vie. »
L’utilisation commerciale des gaz sulfureux émis par la montagne a commencé dans les années 1890 et s’est poursuivie jusqu’aux années 1960, avec la confection de crèmes et autres liquides riches en soufre et vendus sous le nom de Winjennia ‘ et ‘ Sulfazone ‘. Jusqu’aux années 1960, la Burning Mountain a été utilisée pour produire un liquide à usage médical. L’extraction a toutefois été abandonnée par la suite.
Source: Bureau australien de l’Environnement et du Patrimoine

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drapeau anglaisWe often speak of volcanoes like Stromboli or Kilauea that have been erupting for a very long time. However, there are other places on Earth which are not volcanic but which keep the surface of the planet burning. On September 18th 2013, I wrote a note about “a mysterious fire in Interior Alaska”.

In the same way, nobody is sure how the coal seam beneath Burning Mountain, also known as Mount Wingen (“fire” in an aboriginal language), originally ignited in Australia’s New South Wales. But a coal seam 30 metres below the surface has been burning for an estimated 5,500 years, making it the longest continuous fire on the planet.

As usual, there is a legend about this internal fire of the Earth. The Wanaruah Aboriginal people – who are the traditional owners of Burning Mountain – explain that one day the Gumaroi Aboriginal people in the north sent a raiding party to steal Wanaruah women for wives. Having heard of the plan, the Wanaruah people sent their warriors to do battle with the raiding party. A Wanaruah warrior’s wife sat at the top of the southern rock face to wait for her husband’s return. When he did not come back from the battle, the woman was so sad that she asked the great sky god, Biamie, to kill her. Biamie felt so sorry for her that he turned her into stone, and as she turned to stone she cried tears of fire that set the mountain alight.

The Wanaruah people may have used the vent of Burning Mountain for warmth, ochre, cooking and making tools with the hardened, baked rocks. Worked rock fragments used as tools have been found in the uppermost soil layers.

When an Australian settler found the mountain in 1828, he assumed that he had discovered a volcano. Today, Burning Mountain and its weird landscape have become a tourist attraction.  The fire has caused massive ecological damage to the area’s vegetation. As a local guidebook puts it, “the path of the fire has left a barren and rocky trail, with no traces of life.”

Commercial use of the sulphurous gases emitted by the mountain occurred from the 1890s until the 1960s, with sulphur-rich creams and liquids sold under the names ‘Winjennia’ and ‘Sulfazone’. Until the 1960s, Burning Mountain was used for the production of a liquid that was thought to be of medicinal use. The extraction was later abandoned.

Source: Australian Office of Environment and Heritage.

Burning-Mountain

Vue du sommet de la Burning Mountain  (Source:  Wikipedia)