La Bretagne sous la menace des eaux

Les inondations catastrophiques qui viennent de se produire en Bretagne ne sont que l’une des conséquences du réchauffement climatique. L’ensemble de la Bretagne étant bordé par la mer, il va falloir également faire face à la hausse de son niveau. Aux inondations s’ajoutera tôt ou tard la submersion marine. En effet, une des conséquences principales du réchauffement climatique est la hausse du niveau des océans qui contribuera au phénomène d’érosion des côtes. On assistera peu à peu une inondation permanente d’une partie des zones les plus basses. Il faudra que les personnes qui y habitent s’adaptent ou aillent vivre ailleurs.

Les causes de la hausse du niveau des océans sont bien connues. Je les ai énumérées sur ce blog. Comme le rappelle fort bien l’Observatoire de l’Environnement en Bretagne (OEB), il y a en premier lieu la hausse des températures. 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. On se trouve à 1,55°C au-dessus des années 1850-1900. Sans réduction drastique et immédiate des émissions de gaz à effet de serre, la courbe de chauffe ne cessera pas de grimper, et le niveau de la mer avec elle.

Les marégraphes et les données satellitaires montrent que sur la période 1901-2018, le niveau de la mer a augmenté de 20 centimètres en moyenne dans le monde. Deux phénomènes en sont responsables : La quantité d’eau déversée dans les océans par la fonte des glaciers et des calottes polaires. Par ailleurs, avec la hausse des températures, il se produit une dilatation thermique des océans dont le volume augmente et l’eau prend donc plus de place.

L’eau monte en Bretagne comme ailleurs dans le monde. Le marégraphe de Brest enregistre le niveau de la mer depuis 1711 dans le Finistère. Les mesures effectuées au cours des 300 dernières années indiquent une élévation d’environ 35 cm. À Saint-Malo, où l’on dispose de mesures depuis la fin du 19ème siècle, le niveau a augmenté d’une dizaine de centimètres. Globalement, le marégraphe de Brest est représentatif des changements observés sur toute la côte bretonne où le niveau de la mer augmente de manière homogène.

Source : OEB

Avec l’accélération actuelle du réchauffement climatique, la montée du niveau de la mer s’accélère sur le littoral breton et dans tout l’Atlantique Nord. À Brest, cette variation était d’environ + 1,30 mm par an entre 1890 et 1980, puis autour de + 3 mm par an entre 1980 et 2004. De 2004 à aujourd’hui, dans l’Atlantique Nord, le niveau de la mer s’est élevé à la vitesse d’environ 4 mm par an. Cette accélération devrait s’intensifier dans le futur, avec une vitesse de 5,9 mm par an sur la période 2080-2100, pour un réchauffement atmosphérique mondial de 3°C. A l’échelle mondiale, cette accélération est également bien perceptible ; le niveau de la mer est monté de 20 cm en un siècle. On s’attend à ce qu’il monte de 20 cm dans les trente prochaines années.

L’OEB conclut son rapport d’observation par une remarque très importante que je rappelle régulièrement sur mon blog. « Tous les phénomènes qui contrôlent la variation du niveau marin se produisent sur des échelles de temps longs et ont énormément d’inertie. Ainsi, même en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre dès à présent, le niveau de la mer continuera d’augmenter pendant des siècles. Des travaux scientifiques récents indiquent que le niveau de la mer dépassera de manière inévitable les 2 mètres d’augmentation, que ce soit dans une centaine d’années ou dans 2000 ans. Il faut donc s’y préparer. »

Projections selon le degré de réchauffement de la planète en 2100 (Source : OEB)

Un peu de France en Islande ! // A bit of France in Iceland !

La France a toujours eu des liens étroits avec l’Islande. Les pêcheurs bretons allaient pêcher la morue près des côtes islandaises. Le roman Pêcheur d’Islande de Pierre Loti est un témoignage de cette période.
Peu de gens savent que la petite ville de Fáskrúðsfjörður, dans les fjords de l’Est de l’Islande, a des rues avec des noms français et la ville est jumelée avec Gravelines dans le nord de la France.
Ce week-end, le festival  « French Days » se tiendra pour la 23ème fois à Fáskrúðsfjörður. La ville de 750 habitants attend au moins 2 000 visiteurs. Une course cycliste – le  Tour de Fáskrúðsfjörður – sera organisée. Pour ceux qui sont moins sportifs, une promenade sur Tipsy Walk est prévue, animée par les musiciens du groupe KK. Parmi les événements du week-end, il y aura une course à pied, une course costumée, une danse au son de l’accordéon, des chants sur la colline, un marché et un concours de pétanque.
Fáskrúðsfjörður a un lien historique très fort avec la France. Au 19ème siècle, principalement après 1830, et jusque vers 1914, des milliers de pêcheurs français sont venus sur les côtes islandaises à bord de voiliers pour pêcher la morue. Ils ont choisi Fáskrúðsfjörður comme port d’attache car le fjord est large et profond et avec un bon accès à la zone de pêche.
La vie de ces pêcheurs fut très difficile et environ 400 de leurs voiliers ont coulé dans les eaux islandaises, avec 4 000 à 5 000 pêcheurs français à bord. Des dizaines d’entre eux ont été enterrés à Fáskrúðsfjörður.
En 1903, un hôpital français a été construit dans la ville et a ouvert l’année suivante, à l’attention des patients français et islandais. Une rénovation majeure de l’hôpital a été achevée en 2014, ainsi que des maisons françaises autour du bâtiment. On trouve aujourd’hui un hôtel, un restaurant et un musée en l’honneur des pêcheurs français.
Vive l’Islande! Vive la France !
Source: Revue islandaise.

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France has always had strong links with Iceland. Fishemen from Brittany used to go and fish for cod close to Icelandic coasts. Pierre Loti’s novel Pêcheur d’Islande is a testimony of this period.

Few people know that the little town of Fáskrúðsfjörður, in the East Fjords, has streets with French names and the town’s twin sister is Gravelines in northern France.

This week-end, the town festival French Days will be held for the 23rd time in Fáskrúðsfjörður. The town of 750 is expecting at least 2,000 guests to attend. A bike race, appropriately called Tour de Fáskrúðsfjörður, will be held. For those in a less competitive mood, a Tipsy Walk will be taken, and the musician KK will entertain. Among the weekend’s events will be a race for runners, a costume race, an accordion dance, public singing on the hill, a street market and a national contest in pétanque, a French boule game.

Fáskrúðsfjörður has strong historical connection with France. In the 19th century, mainly after 1830, and until about 1914, thousands of French fishermen came to Iceland’s coasts on sailboats to fish for cod. The fishermen chose Fáskrúðsfjörður as their headquarters, since the fjord is wide and deep and with good access to the fishing grounds.

The fishermen’s lives were filled with hardship, and an estimated 400 of their sailboats perished in Icelandic waters, with 4,000-5,000 French fishermen on board. Dozens of them were buried in Fáskrúðsfjörður.

In 1903, a French hospital was built in the town and opened the following year, to French and Icelandic patients alike. A major renovation of the hospital was completed in 2014, along with the surrounding French houses. These buildings now house a hotel, a restaurant and a museum in honour of the French fishermen.

Vive l’Islande ! Vive la France !

Source : Iceland Review.

Cimetière français de Fáskrúðsfjörður (Photo: C. Grandpey)