Véhicules électriques en feu

Ce n’est ni de la volcanologie, ni de la glaciologie, mais l’incendie d’un immeuble à Reims et celui d’un cargo au large de l’Alaska, m’ont conduit à faire quelques recherches sur la nouvelle génération de véhicules électriques et les risques qu’ils font naître..

Un cargo transportant environ 3 000 véhicules, dont 800 véhicules électriques, a été abandonné en flammes par son équipage au large des côtes de l’Alaska après un incendie qui s’est déclaré à bord le 4 juin 2025. Les 22 membres de l’équipage ont été évacués sains et saufs, sans avoir réussi à éteindre l’incendie. Ils ont été transférés sur un navire marchand , avec l’aide des garde-côtes américains. Le navire, le Morning Midas, battant pavillon libérien, se trouvait à environ 480 km au sud-ouest de l’île d’Adak. Il avait quitté le port chinois de Yantai le 26 mai et faisait route vers Lazaro Cardenas, au Mexique.

https://www.youtube.com/watch?v=gSMr86zrotY

De la fumée a d’abord été aperçue au niveau d’un pont chargé de véhicules électriques. Les incendies liés à ce type de véhicules sur les navires sont extrêmement difficiles à éteindre en raison de la chaleur générée et du risque de réinflammation, qui peut persister plusieurs jours.

On apprend aujourd’hui que le navire vient de couler. Des moyens ont été envoyés sur place pour contenir une éventuelle pollution.

En 2022 un cargo transportant des véhicules électriques avait brûlé pendant deux semaines avant de sombrer dans l’océan Atlantique sans que l’incendie ait pu être éteint. Il transportait 4000 véhicules.

Début juin, un comité de sécurité néerlandais a appelé à améliorer les interventions d’urgence sur les routes maritimes de la mer du Nord après un incendie survenu en 2023 sur un cargo transportant 3 000 automobiles, dont près de 500 véhicules électriques, entre l’Allemagne et Singapour.

 

Image du cargo en feu extraite de la vidéo ci-dessus

Les incendies impliquant des batteries au lithium dont sont équipés les véhicules électriques se multiplient, comme celui qui a fait quatre morts dans un immeuble HLM de Reims le 6 juin 2025. Les experts expliquent que de mauvaises conditions d’utilisation peuvent entraîner des hausses brutales de température conduisant à des incendies, des explosions ou des fuites de l’électrolyte. Les vapeurs ainsi générées peuvent former une atmosphère explosive, quel que soit l’état de charge électrique de la batterie. A noter qu’une batterie, même non branchée peut prendre feu, mais plus la batterie est chargée, plus la puissance de l’incendie sera forte.

Tous les produits équipés de batteries au lithium sont plus ou moins concernés par ce danger. Je suis aéromodéliste à mes heures et il faut être vigilant sur l’état des batteries dans les avions ou les drones. Dès qu’elles gonflent, il faut s’en débarrasser. Comme l’a montré l’incendie de Reims, ce sont les trottinettes, mais aussi les vélos électriques qui sont le plus à risque. Davantage exposées aux chocs que les voitures, les batteries de ces engins sont plus susceptibles d’être endommagées et de prendre feu.

Outre les problèmes matériels et de surchauffe, le danger peut également provenir de la qualité de fabrication et du non-respect des normes. Certaines batteries ne disposent pas de BMS qui surveillent la température et déclenchent une coupure en cas de surchauffe.

Les voitures électriques ne sont pas, elles non plus, à l’abri des incendies, d’autant que certains usagers branchent en direct les prises sans adaptateurs. Des batteries de voitures se sont déjà enflammées, notamment pour les recharges rapides, suite notamment à un cumul de puissance. En revanche, sur une charge lente, la probabilité d’un incendie est très faible. Il est essentiel d’avoir au minimum une prise renforcée pour les recharges de batteries de voitures électriques. Or, 85% des installations électriques de plus de 15 ans sont non conformes. Brancher une batterie sur des installations non conformes ne fait qu’augmenter les risques d’explosion, de court-circuit et d’incendie.

Les pompiers expliquent que les flammes qui jaillissent d’un véhicule électrique, alimentées par la combustion des batteries lithium-ion, créent un feu extrêmement intense et difficile à éteindre. Contrairement aux incendies de voitures à essence qui se propagent progressivement, les batteries en feu libèrent d’un seul coup une quantité massive d’énergie. Ce phénomène s’accompagne souvent d’explosions dues à l’emballement thermique des cellules de batterie adjacentes. La réaction chimique génère également des gaz toxiques.

Toutefois, des statistiques américaines montrent que les voitures électriques brûlent beaucoup moins fréquemment que les voitures thermiques. Selon les données concernant les incendies de véhicules survenus aux États-Unis en 2020, on compte un taux de 25 feux par an pour 100.000 voitures électriques, contre 1530 pour 100.000 voitures à moteur thermique.

Comme indiqué plus haut, les Américains mettent l’accent sur les recharges inadaptées, notamment sur des prises domestiques non conformes, ou une exposition prolongée à des températures extrêmes qui peuvent entraîner une surchauffe des cellules. De plus, avec le temps, les batteries peuvent se dégrader, augmentant le risque de dysfonctionnement et d’incendie.

Les pompiers expliquent qu’il ont du mal à maîtriser ces types d’incendie. Les batteries des véhicules électriques sont logées dans des compartiments étanches, ce qui complique l’extinction directe des cellules en feu. Alors qu’un incendie de véhicule à moteur thermique peut être éteint avec 500 à 1000 litres d’eau, un incendie de véhicule électrique peut nécessiter jusqu’à 100 000 litres d’eau.

En Belgique, les pompiers ont demandé d’interdire les voitures électriques dans les sous-sols, suite à l’incendie d’une voiture électrique stationnée au niveau -3 d’un parking de Bruxelles en 2022.

Source : synthèse d’articles parus dans la presse spécialisée.

Si on parlait des camions électriques !

Aujourd’hui, les annonces publicitaires concernant les véhicules électriques inondent radios et télévisions. Toutefois, ces annonces ne concernent que les voitures, jamais les camions. (On remarquera que le prix initial de la voiture n’est jamais communiqué, seulement le montant des mensualités à payer; c’est tout dire sur la somme à débourser pour acheter une voiture électrique!)  Ce sont pourtant les poids lourds qui occasionnent la plus grande partie de la pollution et donc d’émissions de gaz à effet de serre sur nos routes. Mais aucune publicité les concernant!

Il existe des camions électriques. C’est ce que vient de démontrer une petite PME d’Indre-et-Loire qui vient de s’équiper d’un camion électrique pour effectuer des livraisons dans la région, sur des distances ne dépassant pas quelques dizaines de kilomètres, étant donné que l’autonomie maximale de ce camion de livraison est de de 300 km. Il a coûté 325 000 euros à l’entreprise d’Indre-et-Loire, dont 50 000 d’aides de l’État. Pour l’instant, la PME possède un seul camion électrique sur les 38 que compte l’entreprise.

Source : France Info.

Le développement des camions électriques serait une bonne solution pour la préservation de la planète. Selon l’article de France Info, en théorie, un camion électrique génère six fois moins de gaz à effet de serre qu’un diesel. À noter qu’aucune mention n’est faite des batteries au lithium dont l’extraction pose de gros problèmes environnementaux.

Une firme comme Tesla propose des tracteurs pour semi-remorques avec une autonomie théorique de 800 km qui dépend, évidemment, de la charge à tracter et de différents paramètres (relief du parcours, vitesse, chauffage, etc). Si l’on reprend le chiffre cité plus haut, il est facile de calculer l’investissement financier que demanderait une flotte électrique comprenant plusieurs dizaines de semi-remorques ! Sans compter que les batteries ne sont pas éternelles. Ce n’est probablement pas demain que l’on verra les gros transporteurs internationaux basculer en grand nombre vers l’électrique. Cela suppose aussi que l’électricité soit propre, donc produite par des sources d’énergie renouvelable… !

Tesla Semi (Source: Tesla)

Du lithium dans un volcan // Lithium in a volcano

A l’heure des voitures électriques, on parle beaucoup – mais pas assez à mon avis – du lithium, composant essentiel des batteries de cette nouvelle génération de véhicules. J’ai attiré l’attention dans plusieurs notes sur les dégâts causés à l’environnement par l’extraction de ce minéral. En particulier, en Amérique du Sud, on se dirige vers un saccage des salars comme celui d’Uyuni en Bolivie, l’un des lieux les plus extraordinaires que j’aie jamais visités.

On apprend aujourd’hui qu’une couche d’argile dans le cratère du volcan McDermitt, dans l’ouest des Etats-Unis, pourrait contenir 20 à 40 millions de tonnes de lithium. Il s’agit d’une région du comté de Humboldt dans le Nevada. C’est une plaine, riche en sel, qui recouvre une très ancienne zone volcanique, juste au sud de la limite entre l’Oregon et le Nevada. Ce gigantesque cratère volcanique, formé il y a 16 millions d’années, aurait une réserve de ce minéral qui dépasserait celle du salar d’Uyuni et ses 10,2 millions de tonnes.

L’annonce de ce nouveau gisement provient d’une des entreprises minière reconnue et déjà présente sur site, Lithium Americas, qui a publié ses résultats via un article scientifique dans la revue Science Advances, fin août 2023.

Cette zone volcanique est connue depuis longtemps (voir mes notes du 29 janvier et du 27 février 2021) . La caldeira McDermitt s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres carrés de superficie et compte déjà deux gisements bien identifiés dans la zone Sud : celui de Thacker Pass, développé par Lithium Americas, ainsi qu’un autre porté par Jindalee Resources. Dans les deux cas, des années d’exploration, de forages et d’études ont permis de prouver que les gisements font partie des plus grands des Etats-Unis.

L’approbation de la mine de Thacker Pass faisait partie des dernières décisions de l’administration Trump pour accélérer les projets énergétiques et miniers. Contrairement à certains autres projets signés à la hâte par Donald Trump dans les derniers jours de sa présidence et critiqués par les Démocrates, la production de lithium pourrait renforcer le projet de Biden visant à faire sortir l’économie américaine des combustibles fossiles. L’administration Trump considérait le lithium comme l’un des minéraux essentiels à la sécurité nationale et expliquait que son extraction pourrait permettre aux Etats Unis de se passer de l’approvisionnement étranger. Pour Biden, l’augmentation de la production nationale pourrait permettre de réduire le prix d’un élément clé de son plan climatique. Cela permettrait de proposer des offres intéressantes  aux consommateurs et les inciter à échanger leurs voitures à essence contre des voitures électriques.

Une grande partie du lithium de la planète provient d’Australie et d’Amérique du Sud où les entreprises chinoises sont fortement investies. Thacker Pass serait la deuxième mine de lithium en exploitation commerciale aux États-Unis, à côté d’une installation déjà implantée au Nevada et qui prévoit d’investir entre 30 et 50 millions de dollars pour doubler sa production. Ailleurs dans le pays, des milliers de concessions d’exploitation du lithium sont en attente de validation. Elles appartiennent à des spéculateurs qui pensent que les constructeurs automobiles vont augmenter leurs investissements dans les véhicules électriques.

Source : Médias internationaux.

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In the age of electric cars, we talk a lot – but not enough in my opinion – about lithium, an essential component of the batteries of this new generation of vehicles. I have drawn attention in several posts to the damage caused to the environment by the extraction of this mineral. In particular, in South America, we are heading towards a salar rampage like that of Uyuni in Bolivia, one of the most extraordinary places I have ever visited.
We learn today that a layer of clay in the crater of the McDermitt volcano, in the western United States, could contain 20 to 40 million tons of lithium. It is an area in Humboldt County, Nevada. It is a plain, rich in salt, which covers a very ancient volcanic zone, just south of the border between Oregon and Nevada. This gigantic volcanic crater, formed 16 million years ago, would have a reserve of this mineral which would exceed that of the Uyuni salar and its 10.2 million tonnes.
The announcement of this new deposit comes from one of the mining companies already present on site, Lithium Americas, which published its results via a scientific article in the journal Science Advances, at the end of August 2023.
This volcanic area has been known for a long time (see my posts of January 29th and February 27th, 2021). The McDermitt caldera extends over several dozen square kilometers and already has two well-identified deposits in the southern zone: that of Thacker Pass, developed by Lithium Americas, as well as another carried by Jindalee Resources. In both cases, years of exploration, drilling and studies have proven that the deposits are among the largest in the United States.

The approval of the mine is among the last decisions issued by Trump’s Department of Interior to advance energy and mining projects. Unlike some other projects signed in a hurry by Donald Trump in his final days, lithium production could bolster Biden’s plans to transition the economy away from fossil fuels.

The Trump administration listed lithium among the minerals critical to national security and thought mines could help wean the country off of foreign supply. For Biden, boosting domestic production could potentially lower the price tag on a key component of his climate plan: offering rebates to consumers to trade in gas-powered for electric cars.

Much of the world’s lithium supply comes from Australia and South America, where Chinese firms are heavily invested. Thacker Pass would be the second commercial lithium mine in operation in the U.S., following a central Nevada facility that plans to invest between 30 and 50 million dollars to double production. Elsewhere, thousands of claims for the mineral have been staked on federal lands by speculators who anticipate carmakers will expand investments into electric vehicles.

Source : International news media.

 

Vue du site de Thacker Pass (Source : Lithium Americas)

Sites d’extraction du lithium aux Etats Unis (Source : Proactive Investors)

Salar d’Uyuni (Photo: C. Grandpey)

Le lithium de la Salton Sea (Californie) // The Salton Sea lithium (California)

À environ 60 kilomètres au nord de la frontière entre la Californie et le Mexique se trouve la mer de Salton – Salton Sea. Il s’agit d’une vaste étendue d’eau qui a été autrefois un lieu de divertissement très populaire. Aujourd’hui, c’est fini. La contamination de l’eau et des décennies de sécheresse ont fait d’effondrer son écosystème et ont donné naissance à des villes fantômes.
Au sein de cette catastrophe environnementale, la California Energy Commission estime qu’il y a suffisamment de lithium dans la Salton Sea pour répondre à toute la demande future des États-Unis et à 40 % de la demande mondiale. C’est une bonne nouvelle pour l’industrie des véhicules électriques, car le lithium est le dénominateur commun à tous les types de batteries alimentant ces véhicules.
En général, l’extraction du lithium se fait soit par une exploitation à ciel ouvert, soit par des bassins de décantation et d’évaporation où on pompe la saumure contenant du lithium à la surface. Ces deux méthodes ont un énorme impact sur l’environnement. De plus, elles sont souvent très gourmandes en eau; elles génèrent aussi beaucoup de contamination et de déchets, comme on peut le voir en Amérique du Sud.
A côté de ces modes d’extraction traditionnels, trois entreprises autour de la Salton Sea développent des procédés chimiques pour extraire le lithium de manière beaucoup plus propre, en tirant parti des riches ressources géothermiques de la région. Près de la Salton Sea, il y a déjà 11 centrales géothermiques en activité, dont 10 appartiennent à BHE Renewables, la division des énergies renouvelables de Berkshire Hathaway.
Le président de BHE Renewables a déclaré : « Nous pompons déjà 190 000 litres de saumure par minute dans l’ensemble de nos 10 installations géothermiques et nous utilisons la vapeur de cette saumure pour générer de l’énergie propre.
Deux autres sociétés, EnergySource and Controlled Thermal Resources (CTR) développent également des installations géothermie-lithium à côté de la Salton Sea. General Motors a déjà promis de s’approvisionner en lithium auprès de la CTR.
Cette nouvelle industrie pourrait être une aubaine économique majeure pour la région, où la majorité de la communauté mexicaine-américaine est confrontée à des taux élevés de chômage et de pauvreté et souffre de problèmes sanitaires à cause de la poussière toxique qui s’échappe du lit asséché de la Salton Sea.
Fin mars 2022, le président Joe Biden a cautionné le Defense Production Act pour stimuler la production de minéraux pour batteries de véhicules électriques tels que le lithium, le nickel, le cobalt, le graphite et le manganèse.
Le problème, c’est que l’extraction du lithium à partir de saumures géothermiques n’a jamais été réalisée à grande échelle. Il reste donc à voir si l’industrie des véhicules électriques, les populations locales et l’environnement bénéficieront réellement de cette nouvelle technologie d’extraction du lithium.
Ce n’est pas la première fois que l’on s’intéresse à l’extraction du lithium dans la Salton Sea. La start-up Simbol Materials a construit une usine de démonstration, mais elle a cessé ses activités en 2015 et n’a jamais développé d’infrastructures à l’échelle commerciale.
Depuis cette époque, la demande de lithium a explosé et, après avoir fortement chuté en 2018, les prix augmentent à nouveau, ce qui encourage des projets qui n’auraient peut-être pas été rentables auparavant. Si le trio d’entreprises mentionné ci-dessus peut prouver que sa technologie est opérationnelle, il pourra tirer beaucoup d’argent des centaines de milliers de tonnes de lithium disponibles dans la région.
Selon un responsable de la CTR, le gisement de Salton Sea, pleinement exploité, pourrait fournir plus de 600 000 tonnes de lithium par an, alors que la production mondiale est inférieure à 400 000 tonnes actuellement. Contrairement à Berkshire Hathaway et EnergySource, la CTR n’a pas de centrales géothermiques dans la région. La compagnie construit donc une installation conjointe de récupération géothermique et de production de lithium. Actuellement, la CTR construit une usine de démonstration et prévoit d’ouvrir sa première installation de production à grande échelle d’ici le début de l’année 2024. Elle fournira alors 20 000 tonnes de lithium à General Motors. La première usine de la CTR devrait coûter environ un milliard de dollars, mais les trois sociétés s’attendent à ce que ce prix baisse à mesure que la technologie se développera.
La CTR utilise la technologie d’échange d’ions pour récupérer le lithium. Avec cette méthode, la saumure géothermique s’écoule à travers des réservoirs remplis de billes de céramique, qui absorbent le lithium de la saumure. Lorsque les billes sont saturées, le lithium est éliminé avec de l’acide chlorhydrique et il reste du chlorure de lithium. Il s’agit d’un produit intermédiaire que la CTR prévoit de raffiner sur place, ce qui donnera du carbonate de lithium ou de l’hydroxyde de lithium. Il s’agit d’une poudre prête à être traitée et transformée en précurseurs chimiques, puis transformée en cellules de batterie.
La société Berkshire Hathaway utilise également la technologie d’échange d’ions, mais elle n’a pas divulgué le processus de fabrication..

EnergySource a développé une technologie connue sous le nom de Integrated Lithium Adsorption Desorption, ou ILiAD, et va construire une usine à grande échelle qui devrait être opérationnelle d’ici 2024.
Il convient de noter que les trois sociétés prévoient de raffiner le lithium sur place, un processus qui se déroule normalement à l’étranger. Toutefois, elles ne sont pas équipées pour gérer des étapes suivantes, telles que le traitement chimique et la fabrication de cellules de batteries, qui se déroulent encore principalement en Asie.
La nouvelle industrie pourrait avoir un impact majeur sur Imperial Valley dans la région de la Salton Sea, où de nombreux habitants à faible revenu travaillent dans l’agriculture et où le taux de chômage est de 12%, plus de trois fois la moyenne nationale.
La Californie a mis sur pied la Lithium Valley Commission afin que le gouvernement, l’industrie et les parties prenantes de la population puissent se réunir et analyser les opportunités potentielles que l’extraction du lithium pourrait apporter.
Les écologistes voient également ce développement technologique comme une opportunité de restaurer l’habitat dans la mer de Salton. Alors que la Californie travaille sur le problème depuis des années, les défenseurs de l’environnement poussent l’État à accélérer les projets impliquant la création d’étangs à faible salinité où des espèces de poissons et d’oiseaux pourraient prospérer. Avec l’excédent budgétaire de l’Etat, les choses commencent enfin à bouger.
Alors que les projets miniers d’extraction du lithium font face à des réactions négatives dans d’autres parties des Etats Unis, il semble que l’extraction du lithium dans la Salton Sea fédère la plupart des parties prenantes. La grande question maintenant est de savoir si cela fonctionnera.

Source: CNBC.

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About 60 kilometers north of the California-Mexico border lies the Salton Sea. Though the lake was once a popular entertainment spot, water contamination and decades of drought have contributed to a collapse of its ecosystem and given rise to ghost towns.

But amid this environmental disaster, the California Energy Commission estimates that there is enough lithium at the Salton Sea to meet all of the United States’ future demand and 40% of the world’s demand. This is good news for the booming electric-vehicle industry, as lithium is the common denominator across all types of EV batteries.

Traditionally, lithium extraction involves either open-pit mining or evaporation ponds, which work by pumping lithium-containing brine to the surface and waiting for the water to dry up. Both of these methods have huge land footprints, are often very water intensive and can create a lot of contamination and waste, as can be seen in South America.

However, three companies at the Salton Sea are developing chemical processes to extract lithium in a much cleaner way, taking advantage of the Salton Sea’s rich geothermal resources. Near the lake, there are already 11 operating geothermal power plants, 10 of which are owned by Berkshire Hathaway’s renewable energy division, BHE Renewables.

Says the president of BHE Renewables: “We are already pumping 190,000 liters of brine per minute across all of our 10 geothermal facilities to the surface and we’re using the steam from that brine to generate clean energy.”

Two other companies, EnergySource and Controlled Thermal Resources, or CTR, are also developing joint geothermal-lithium facilities at the Salton Sea, and General Motors.

This new industry could be a major economic boon to the region, where the majority Mexican-American community faces high rates of unemployment and poverty and suffers health impacts from the toxic dust that blows off the Salton Sea’s drying lake bed.

At the end of March 2022, President Joe Biden invoked the Defense Production Act to boost production of EV battery minerals such as lithium, nickel, cobalt, graphite and manganese.

But extracting lithium from geothermal brines has never been done before at scale, so it remains to be seen whether the electric-vehicle industry, the local community and/or the environment will actually benefit.

This is not the first time there has been interest in lithium recovery at the Salton Sea. The start-up company Simbol Materials developed a demonstration plant, but the company ceased operations in 2015 and never developed a commercial-scale facility.

Since then, demand for lithium has shot up and, after falling sharply in 2018, prices are surging once again, incentivizing projects that might not have been economical before. If the current trio of companies can prove their technology works, they stand to make a lot of money from the hundreds of thousands of tons of lithium in the area.

According to a CTR official, the Salton Sea field, fully developed, could well serve over 600,000 tons a year, when the world production is less than 400 thousand tons now. Unlike Berkshire Hathaway and EnergySource, CTR does not have any geothermal power plants in the region, so it is building a joint geothermal and lithium recovery facility all at once. Currently, the company is constructing a demonstration plant and plans to open its first full-scale facility by the beginning of 2024, providing 20,000 tons of lithium to General Motors. CTR’s first plant is expected to cost about one billion dollars, but all three companies expect that price to drop as the technology develops further.

CTR is using ion-exchange technology to recover lithium. In this method, geothermal brine flows through tanks filled with ceramic beads, which absorb lithium from the brine. When the beads are saturated, the lithium is flushed out with hydrochloric acid, and lithium chloride remains. This is an intermediary product that CTR plans to refine on-site, yielding lithium carbonate or lithium hydroxide, a powder that’s ready to be processed and transformed into precursor chemicals and then manufactured into battery cells.

Berkshire Hathaway is also using ion-exchange technology, though the company has not revealed about how it will work.

EnergySource has developed a technology known as Integrated Lithium Adsorption Desorption, or ILiAD, and it is going to build a full-scale facility which is expected to be operational by 2024.

It should be noted that all three companies plan to refine the lithium on-site, a process that normally takes place overseas. But the companies are not equipped to handle additional steps, such as chemical processing and battery cell manufacturing, which still primarily take place in Asia.

The new industry could have a major impact on the Imperial Valley community in the Salton Sea area, where many low-income residents work in agriculture and the unemployment rate is 12%, over three times the national average.

California formed the Lithium Valley Commission so that government, industry and community stakeholders could come together and analyze the potential opportunities that lithium recovery could bring.

Environmentalists also see this technological development as an opportunity to catalyze momentum around habitat restoration at the Salton Sea. While California has been working on the problem for years, advocates are pushing the state to expedite projects that involve creating lower-salinity ponds on the dry lake bed where fish and bird species can thrive. And with the state’s budget surplus, things are finally moving.

As mining projects face community concern and backlash in other parts of the country, it seems that lithium recovery at the Salton Sea could be the rare-minerals project that unites most stakeholders. The big question right now is to know if it will work.

Source: CNBC.

 

Processus de production du lithium par géothermie

(Source: Energysource Minerals)