Environnement : 2024, une année catastrophique

Les 10 plus grosses catastrophes climatiques de 2024 ont coûté au moins 200 milliards d’euros. C’est la conclusion d’un rapport international publié le 30 décembre 2024 sur le coût des événements climatiques à répétition. Ce chiffre est un plancher minimum et ne comprend pas les dégâts causés par le cyclone Chido à Mayotte. De son côté, le groupe Swiss estime les pertes économiques à 310 milliards, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. Les dommages couverts par les assureurs devraient atteindre 135 milliards de dollars, en hausse de 17% sur un an.

Le rapport, publié par Christian Aid, une organisation humanitaire britannique, dresse la liste des tempêtes et inondations qui ont coûté le plus cher cette année dans le monde. On trouve en tête de ce classement l’ouragan Milton (25 morts et  60 milliards de dégâts) qui a frappé les États-Unis en octobre. Juste derrière, il y a l’ouragan Hélène qui a touché le Mexique, Cuba et la Floride en septembre.

Aucune zone du monde n’a été épargnée par les événements extrêmes en 2024. On trouve en effet dans le classement les inondations de juillet en Chine, le typhon Yagi qui a fait plus de 800 morts en Asie du Sud-Est en septembre et plus près de nous, la tempête Boris qui a fait 26 morts en Europe centrale en septembre, ou les inondations de Valence en Espagne avec 226 morts en octobre 2024.

Au total, les dix événements les plus destructeurs ont généré plus de 200 milliards d’euros de dégâts, c’est plus de deux fois le budget de l’Éducation nationale en France, par exemple. Les auteurs du rapport sont persuadés que le coût réal des aléas climatiques dépasse très probablement les 200 milliards car leur travail considère avant tout le coût des biens matériels qui sont assurés, et dont la valeur est chiffrée, mais les pertes humaines ne sont pas vraiment prises en compte.

De plus, les dégâts causés par les sécheresses et les canicules, moins impressionnants sur le plan matériel, sont aussi sous-estimés. Pourtant en 2024, année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, les températures de plus de 50 degrés qui ont touché l’Arabie saoudite, l’Inde ou la Thaïlande ont fait plus de 1 000 morts, et la famine due à la sécheresse menace 26 millions de personnes en Afrique actuellement.

Ces événements destructeurs ont, bien sûr, un impact sur le coût des assurances et il faut s’attendre à une hausse significative des polices d’assurances dans les prochaines années.

L’année 2024 a été exceptionnelle en termes de catastrophes climatiques mais ce genre de bilan le sera de moins en moins car les études montrent que presque tous ces évènements ont été exacerbés par le réchauffement climatique. Nous entrons dans une zone dangereuse, « un territoire inconnu », indiquent de nombreux scientifiques.

Nos politiques faisant passer leurs carrières avant les mesures à prendre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les futures générations ont de quoi s’inquiéter. Quant aux COP, elles sont l’inutilité de la planète, avec à la clé un bilan carbone catastrophique. Les dernières COP ont eu lieu chez les producteurs de pétrole ; il ne fallait donc rien espérer. Pire, la COP29 s’est conclue, à l’arraché, histoire de sauver la face, par un accord de financement de la transition énergétique en deçà de ce qu’espéraient les pays en développement, victimes du réchauffement climatique sans en être la cause. ,

Source : France Info et presse nationale.

Cyclone Helene (Source: NASA)

Cyclones, typhons, ouragans et éruptions volcaniques // Cyclones, typhoons, hurricanes and volcanic eruptions

Ces dernières semaines, des cyclones et des ouragans ont frappé plusieurs régions du monde, laissant derrière eux leur lot de mort et de destruction. Certains de ces événements extrêmes se sont produits dans des pays où des volcans actifs sont présents, comme Hawaii et les Philippines. Le site Forbes pose la question suivante: Que se passe-t-il lorsqu’un ouragan frappe un volcan actif? Selon ce site, la réponse est que les conséquences peuvent être catastrophiques ou négligeables, ou entre les deux. J’ajouterai que la différence dépend du type de lave émise par les volcans: coulées de basalte qui durcit rapidement comme à Hawaii, ou cendre qui se dépose en épiasses couches comme en Indonésie ou aux Philippines.
Le premier point à noter est que les ouragans ou les typhons n’affectent pas le processus volcanique. L’éruption se poursuit même dans des conditions très défavorables. Il semblerait que les fluctuations de la pression atmosphérique n’affectent pas le comportement de puissants volcans comme le Mauna Loa. C’est ce que m’a fait remarquer Haroun Tazieff lorsque j’étudiais le phénomène sur le Stromboli en Sicile.
La plupart des ouragans qui ont frappé Hawaii l’ont fait au moment où le Kilauea était en éruption. Lorsque les fortes pluies s’abattent sur la Grande Ile pendant un ouragan, on peut observer des nuages ​​de vapeur denses sur les sites où la pluie ou l’eau de ruissellement rencontrent de la lave, mais l’éruption proprement dite se poursuit et l’ouragan ne l’affecte pas vraiment. La lave continue à couler comme si rien de spécial ne s’était passé dans le ciel.
Au pire, on remarque que la taille imposante de volumineux édifices volcaniques comme le Mauna Loa et le Mauna Kea leur permet de contrarier la circulation des ouragans qui passent à proximité. Le Mauna Loa n’a pas la capacité d’arrêter un ouragan, mais il contribue probablement à affaiblir les plus forts et à fortement perturber les plus faibles. Ce comportement protège dans une certaine mesure les autres îles hawaïennes et leur population.

L’impact des cyclones ou des typhons est différent dans les pays où les volcans explosifs émettent d’énormes quantités de cendre. La plupart d’entre eux se dressent autour de la Ceinture de Feu du Pacifique. Le Pinatubo est entré en éruption au moment où le typhon Yunya (de catégorie 3) frappait les Philippines en 1991. Les cendres émises par le volcan se sont mélangées à la pluie pour former des lahars. Lorsque de grandes quantités de pluie tombent sur des coulées pyroclastiques récentes, cela peut provoquer ou intensifier les lahars. Les coulées pyroclastiques peuvent également envahir le lit des rivières et autres voies d’écoulement des eaux, ce qui provoque des inondations. Comme les accumulations de cendre sont relativement instables, ces barrages peuvent se rompre et provoquer des inondations soudaine en aval, même après la période de pluie.

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In recent weeks, cyclones and hurricanes has struck several parts of the world, leaving behind them a trail of death and devastation. Some of these extreme events have occurred in countries where active volcanoes are present, like Hawaii and the Philippines. The website Forbes asks the question: What happens when a hurricane hits an active volcano? The answer is that results can be catastrophic or negligible or anything in between. I would add that the difference depends on the kind of lava emitted by volcanoes: flows of basalt that get hard rapidly like in Hawaii, or ash that accumulates in thick layers like in Indonesia or the Philippines.

The first point to notice is that hurricanes or typhoons do not affect the volcanic process. The eruption goes on even in very adverse conditions. It seems the fluctuations in atmospheric pressure do not affect the behaviour of powerful volcanoes like Mauna Loa, as Haroun Tazieff told me when I was studying the phenomenon in Stromboli volcano in Sicily.

Most hurricanes that have struck Hawaii have done so while Kilauea volcano was erupting. When the heavy rains pour on the Big Island during a hurricane, one can observe dense clouds of steam where rain or flowing water encounter lava, but the eruption itself goes on like before and the hurricane does not really affect it. Lava keeps flowing as if nothing special happened in the skies.

At most, the size of huge volcanic edifices like Mauna Loa and Mauna Kea allows them to interfere with the circulation of nearby hurricanes. Mauna Loa is not quite a hurricane killer, but it certainly helps weaken the strong ones and scramble the weak ones. This effect helps protect the rest of the inhabited Hawaiian islands to some extent.

The consequence of hurricanes or typhoons is different in areas where explosive volcanoes emit huge quantities of ash. Most of them are located around the Pacific Ring of Fire. Mount Pinatubo erupted at the same time that typhoon Yunya (Cat 3) struck the Philippines in 1991. The ash emitted by the volcano mixed with rain to form lahars. Large amounts of rain falling onto fresh pyroclastic flows can cause or enhance lahars. Pyroclastic flows can also dam rivers and other drainage paths, resulting in flooding. Since fresh piles of ash and dust are not very strong, these dams may then break apart, causing sudden flooding downstream, even after the rain has passed.

Lave basaltique à Hawaii

Dépôts de lahar à la Martinique

(Photos: C. Grandpey)