Exploration des fonds marins au large de la Nouvelle Zélande // Seabed exploration off New Zealand

Une équipe composée de scientifiques néo-zélandais et allemands  a effectué un travail de recherche et de découverte de nouveaux volcans sous-marins dans l’Océan Pacifique. Certains d’entre eux se dressent jusqu’à 2500 mètres au-dessus des fonds marins. Les scientifiques viennent de rentrer d’une mission de six semaines le long de l’arc volcanique des Kermadec, à environ 1000 km au nord-est de l’île du Nord de la Nouvelle Zélande. (voir carte ci-dessous)
Financé par le gouvernement allemand, le projet a permis d’explorer les fonds marins dans le but de fournir de nouvelles informations sur l’histoire géologique dynamique de cette région. Les scientifiques ont concentré leur étude sur les dorsales de Colville et de Kermadec, la fosse du Havre (Havre Trough) et la fosse des Kermadec, qui atteint 10 000 mètres de profondeur et où les plaques tectoniques Pacifique et Australienne entrent en collision.
Il y a environ 80 volcans sous-marins le long de l’Arc Tonga-Kermadec, et 75 pour cent d’entre eux possèdent des systèmes hydrothermaux actifs. Un certain nombre de volcans ont également une activité éruptive régulière.
Les scientifiques explorent cette région du plancher océanique depuis quelques années à partir des navires et à l’aide de véhicules télécommandés. Cependant, cette expédition a été la première à entreprendre une reconnaissance systématique et un échantillonnage des fonds marins des dorsales de Kermadec et de Colville ainsi que des fosses du Havre et des Kermadec. Une meilleure connaissance de l’histoire des fonds marins et des quelque 80 volcans fournira des informations sur leur formation et indiquera pourquoi ils sont très actifs.
Avant l’expédition, on connaissait peu les fonds marins de cette région. L’étude de la fosse des Kermadec est importante pour comprendre quand a commencé la collision des plaques tectoniques et aussi pour comprendre le fonctionnement des forces énormes qui font disparaître des montagnes entières dans le processus de subduction.
Au cours de l’expédition, les scientifiques ont découvert cinq nouveaux volcans sur la dorsale de Colville et dans le secteur de la fosse du Havre. Certains se dressent jusqu’à 2 500 mètres au-dessus du plancher océanique. L’un d’eux présente une caldeira de 2 km de diamètre.
De retour dans leurs laboratoires, les chercheurs pourront déterminer l’âge et la chimie des échantillons de roches récoltés pour tenter de reconstruire l’histoire passée du volcanisme et des failles dans la région de la fosse du Havre.

Source : The New Zealand Herald.

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New Zealand scientists have helped discover new submarine volcanoes in the Pacific Ocean. Some of them are rising up to 2.5km above the seafloor. The discoveries were made by a team of international scientists who have just returned from a six-week voyage probing the volcanic Kermadec Arc, around 1000km northeast of the North Island (see map below).

Funded by the German government, the project explored the seabed to provide new information about the dynamic geological history of New Zealand’s offshore territory. It aimed to investigate the Colville and Kermadec Ridges, the Havre Trough, and the Kermadec Trench, which is up to 10,000m deep and is where the Pacific and Australian tectonic plates collide.

There are about 80 submarine volcanoes along the Tonga-Kermadec Arc, with about 75 per cent of them hosting active hydrothermal systems. A number of the volcanoes produce regular eruptive activity.

The scientists have been exploring this region of the ocean floor for some years from surface ships and with remotely operated vehicles. However, this expedition was the first to undertake systematic reconnaissance and seafloor sampling from the now extinct Kermadec and Colville Ridges, and the much deeper Havre Trough and Kermadec Trench. Knowledge about the history of the seafloor hosting these 80 volcanoes will provide information about how the volcanoes formed and why they are so highly active.

Before the expedition, little was known about the seafloor in this region. Investigating the Kermadec Trench is important to understanding when plate collision started and also to comprehend the tremendous forces that grind up and swallow whole mountains in the subduction process.

During the expedition, the scientists discovered five new seafloor volcanoes on the Colville Ridge and the Havre Trough, with some rising up to 2,500m above the seafloor. One has a caldera 2km in diameter.

Back in their labs, the researchers will determine the age and chemistry of the recovered rock samples for reconstructing the past history of volcanism and faulting in Havre Trough.

Source : The New Zealand Herald.

Cette carte montre la région explorée par les scientifiques. On distingue les dorsales de Colville et de Kermadec ainsi que la dépression du Havre entre les deux. Plus à l’est, on plonge dans la fosse des Kermadec (Source: Economic Geology).

Le bassin arrière-arc des Mariannes // The Mariana back-arc basin

drapeau-francaisUne équipe scientifique vient de rentrer d’une expédition de 28 jours à bord du RV Falkor après avoir identifié un grand nombre de sites hydrothermaux dans le bassin arrière-arc des Mariannes. Cette zone, située à l’ouest de la Fosse des Mariannes, est l’endroit où se concentre le volcanisme sous-marin lié à l’accrétion de la région (voir la coupe ci-dessous). Plusieurs observations importantes ont été réalisées, notamment la découverte d’une bouche active à très grande profondeur.
Un autre point important a été la découverte extrêmement rare d’un champ de lave sous-marin âgé probablement de seulement quelques mois. Les scientifiques ont également observé des émissions d’eau encore chaude et trouble à partir de pillow lavas en cours de refroidissement.
L’équipe, dirigée par des scientifiques du Pacific Marine Environmental Laboratory de la NOAA, a réussi à observer de nouveaux sites hydrothermaux dans l’arrière-arc, faisant passer leur nombre de trois à sept grâce à la découverte de quatre nouvelles zones d’activité. L’une de ces bouches compte parmi les 700 plus profondes recensées à ce jour à travers le monde. Seules trois autres bouches se trouvent encore plus bas que cette dernière qui a été détectée à une profondeur de 4230 mètres.
Pour ses observations, l’équipe scientifique multidisciplinaire a utilisé le véhicule sous-marin autonome (Autonomous Underwater Vehicle – AUV) Sentry de la Woods Hole Oceanographic Institution. Un sonar multifaisceaux ainsi que des capteurs chimiques et optiques ont également été utilisés pour rechercher les nouveaux sites hydrothermaux sur une piste d’exploration de 600 km de long sur le plancher océanique du Pacifique, à proximité du Monument National de la Fosse des Mariannes (Marianas Trench Marine National Monument). Cette région, déjà connue pour ses records de profondeur océanique, possède également des volcans sous-marins actifs et des écosystèmes de fonds marins uniques qui offrent un environnement riche pour les espèces vivant dans ces milieux.
L’équipe scientifique reviendra sur cette région d’arrière-arc dans un an pour étudier les sources hydrothermales nouvellement observées avec le tout nouveau véhicule télécommandé du Schmidt Ocean Institute, capable de descendre à 4500 mètres de profondeur. Grâce aux nouvelles cartes des bouches, les chercheurs seront en mesure de mieux définir les écosystèmes des fonds marins dans et autour du Monument National de la Fosse des Mariannes. Ils étudieront comment des espèces réussissent à s’adapter à cet environnement géologique et chimique unique.
Source: NOAA.

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drapeau-anglaisA scientific team has just returned from a 28-day expedition onboard R/V Falkor after having identified a large number of hydrothermal vent sites in the Mariana Back-arc region. This area, west of the Mariana Trench, is where plate spreading and submarine volcanism are concentrated (see cross section below). Several important findings were made, including the discovery of one of the deepest vents ever found.
Another important outcome was the discovery of an extremely rare recently-erupted underwater lava field that is likely only a few months old. The scientists also observed cloudy warm water leaking through the still-cooling pillow lavas.
The team, led by NOAA Pacific Marine Environmental Laboratory scientists, was able to increase the number of known hydrothermal vent sites in the Back-arc from three to seven by discovering four new areas of activity. One of these vents is amongst the deepest ever found from the 700 vent sites known globally. Only three other vents extend deeper than this newly-found vent, detected at a depth of 4230 meters.
The multidisciplinary group used their Woods Hole Oceanographic Institution’s Autonomous Underwater Vehicle (AUV) Sentry. Multibeam sonar and chemical and optical sensors were also used to hunt for the new hydrothermal sites on a track that explored a 600-km stretch of Pacific seafloor in the vicinity of the Marianas Trench Marine National Monument. This region, best known for including the ocean’s deepest depths, is also populated with active underwater volcanoes and unique deep-sea ecosystems that provide a rich environment for uniquely adapted species.
The scientific team will return to this same Back-arc region one year from now to explore the newly-found hydrothermal vents with Schmidt Ocean Institute’s brand new 4,500 m Remotely Operated Vehicle (ROV). Armed with new maps of the recently discovered vents, the researchers will be able to better characterize the deep-sea ecosystems in and around the Mariana Trench Marine National Monument, exploring how vent species adapt to their unique chemical and geologic environment.
Source: NOAA.

Mariannes

Fosse et arrière-arc des Mariannes (Source: NOAA)