Les carrières de marbre de Carrare (Italie)

Quand on va en Sicile en voiture depuis la France, on aperçoit sur la gauche de l’autoroute, une quarantaine de kilomètres après La Spezia, la masse blanche des carrières de marbre de Carrare. Au mois de septembre dernier, j’ai commencé mon périple en Toscane par une incursion dans ces carrières qui ont contribué à la construction d’un grand nombre de statues et d’édifices dans le monde.

On peut lire sur Wikipedia que, « le marbre est une roche métamorphique dérivant d’un calcaire ou d’une dolomie sédimentaire ayant été transformée généralement par métamorphisme régional ou plus rarement par métamorphisme de contact. Dans ce processus de transformation de la roche originelle, les structures sédimentaires sont effacées et la roche carbonatée recristallise en un amas de cristaux de calcite et/ou de dolomite engrenés de dimensions millimétriques à centimétriques. Les intercalations argileuses, les minéraux détritiques ou les oxydes minéraux présents dans le carbonate originel donnent alors au marbre diverses colorations et veinages polychromes du plus grand effet esthétique. »

 C’est pour cela que depuis la plus haute Antiquité, l’utilisation du marbre est liée à l’art et a été utilisé en blocs massifs pour de prestigieuses réalisations architecturales religieuses comme les statues de divinités, les temples et autres tombeaux.

Les Romains en particulier ont montré un grand engouement pour ce matériau, et ils ont développé les techniques d’extraction et de transformation. Le marbre a permis les réalisations architecturales et artistiques les plus marquantes de l’histoire humaine : l’Acropole d’Athènes, la basilique Sainte-Sophie de Constantinople, les cathédrales de Pise, Sienne, Florence, le David de Michel Ange, ou encore le Taj Mahal en Inde.

Le marbre de Carrare est l’un des plus prisés pour sa blancheur sans trop de veinage. Michel-Ange l’utilisait pour ses sculptures et venait personnellement à Carrare choisir les blocs pour réaliser ses œuvres dont le célèbre David dont on peut admirer l’original à l’intérieur de la Galleria dell’Accademia de Florence.

Les carrières de Carrare sont de deux types : fermées ou à ciel ouvert où la précision symétrique des gradins rappellent l’image d’un amphithéâtre ou d’un cirque naturel.

On distingue diverses qualités de marbres, en rapport avec le lieu et la couche d’extraction. Une grande partie du marbre reste sous forme de blocs bruts qui sont envoyés directement au port maritime qui assure la majeure partie des expéditions, surtout vers l’étranger. Presque tout le marbre restant est transformé en plaques de diverses épaisseurs, puis polies selon leurs utilisations.

Au départ de la ville de Carrare, la route avec ses tunnels et viaducs s’élève dans la montagne et offre rapidement des vues spectaculaires sur les carrières qui sont en partie accessibles au public. Il faut toutefois être prudent car la route est également fréquentée par les camions qui acheminent, souvent rapidement, les blocs de marbre vers leur destination.

Une fine poussière de marbre recouvre les routes et les chemins ; le visiteur est vraiment plongé dans un autre monde.

Plusieurs boutiques et ateliers proposent des objets en marbre aux touristes. J’ai personnellement récupéré quelques débris de marbre qui ont trouvé leur place dans un aquarium…

Il est impressionnant de voir les engins extraire le marbre à ciel ouvert, avec les excavatrices qui flirtent avec le rebord des falaises. J’ai eu l’occasion de déjeuner avec des ouvriers dans un petit troquet au sein des carrières. Si les conditions de travail n’ont plus rien à voir avec celles de l’antiquité, les accidents restent fréquents et j’ai entendu à plusieurs reprises les sirènes des ambulances au cours de ma visite du site.

A noter qu’au début du 21ème siècle, les carrières de Carrare ont fait l’objet de critiques concernant leur impact sur l’environnement, notamment la surexploitation, mais aussi l’opacité de leur économie. Les ouvriers avec lesquels j’ai pu discuter à table reconnaissaient la pénibilité de leur travail, surtout dans les périodes de forte chaleur, mais ne se plaignaient pas de leurs salaires.

 Photos: C. Grandpey

Les carrières de sable du Mayon (Philippines) // Mt Mayon’s sand quarries (Philippines)

En lisant le Manila Bulletin, l’un des journaux populaires des Philippines, nous apprenons que les carrières de sable et de gravier dans la zone de danger permanent de six kilomètres autour du Mayon n’ont pas arrêté leurs activités. Le Secrétaire à l’Environnement et aux Ressources Naturelles a demandé à leurs exploitants d’arrêter de mettre en péril la santé et la vie de leurs ouvriers. Il a déclaré: « Il semble que ces entreprises soient plus préoccupées par les profits que par le bien-être de leurs ouvriers qui doivent faire face à des conditions de travail pénibles sur les sites miniers pendant l’éruption du volcan. »
Le travail se poursuit malgré les mises en garde de l’Institut Philippin de Volcanologie et de Sismologie (PHILVOCS) qui a déclaré que l’entrée dans la zone de danger permanent était strictement interdite.
Selon le Secrétaire à l’Environnement, le Mayon pourrait projeter de la cendre, de la lave, des roches et des gaz, dangers qui pourraient blesser ou même tuer des gens et détruire des biens. Il a ajouté: «Notre première préoccupation doit être la sécurité et la santé de toutes les personnes menacées par l’éruption du Mayon.» Il a mis en garde contre le danger que représentent les gaz volcaniques, en particulier le dioxyde de soufre (SO2) sur l’environnement et la santé humaine. Il a rappelé que le SO2 pouvait affecter le système respiratoire, en particulier la fonction pulmonaire, et qu’il pouvait irriter les yeux. Pendant ce temps, les autorités locales indiquent que les particules en suspension ont atteint des niveaux « malsains » dans la ville de Ligao, ainsi qu’à Camalig et Guinobatan, où les habitants sont invités à utiliser constamment des masques pour éviter l’exposition aux poussières nocives.
Source: Manila Bulletin.

Le problème du travail dans les carrières pendant une éruption volcanique n’est pas propre au Mayon. Sur l’île de Bali, les carrières de sable ont continué à fonctionner malgré l’éruption de l’Agung. Il en est de même sur les pentes du Merapi sur l’île de Java où l’on continue à extraire du sable et du gravier, même si l’activité est en cours sur le volcan. Si c’était au Japon ou aux États-Unis, la sécurité passerait en premier et les carrières seraient fermées dans des situations similaires. En Asie, les lois sont différentes, quand elles existent! De plus, la notion de vie et de mort n’est pas la même.

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Reading the Manila Bulletin, one of the popular newspapers of the Philippines, we learn that sand and gravel quarry companies operating within the six-kilometre permanent danger zone surrounding Mayon Volcano have not stopped their activities. The Environment and Natural Resources Secretary has asked their managers to stop risking the health and lives of their workers. Said he: “It seems that these companies are more concerned with profits than the welfare of their workers who endure the punishing conditions at the mining sites amid the volcanic eruption.”

The work is continuing despite the warnings of the Philippine Institute of Volcanology and Seismology (PHILVOCS) that entry into the permanent danger zone is strictly prohibited.

According to the Secretary, Mt Mayon could blast ash, lava, solid rocks and gases into the air, creating hazards that could hurt or even kill people and destroy property. He added: “Our primordial concern must be the safety and health of all people affected by the eruption of Mayon Volcano.” He earlier warned against the negative impacts of volcanic gases, particularly sulphur dioxide (SO2), on the environment and human health. He reminded that SO2 could affect the respiratory system, particularly lung function, and can irritate the eyes. Meantime, local authorities indicate the total suspended particulates (TSP) have reached “unhealthy levels” over Ligao City and the municipalities of Camalig and Guinobatan where residents are advised to constantly use face masks to avoid exposure to harmful dust that may compromise their respiratory health.

Source: Manila Bulletin.

The problem of work in quarries during an eruption is not proper to Mayon. On the island of Bali, sand quarries have kept working despite the eruption of nearby Mt Agung. It is the same on the slopes on Mt Merapi on the island of Java where sand and gravel are still mined, even though activity is reported on the volcano. If it was in Japan or in the United States, safety would come first and the quarries would be closed in similar situations. In Asia, laws are different, if they ever exist!. Besides, the notion of life and death is not the same.

Les nuées ardentes sont l’une des principales menaces pour les ouvriers qui travaillent dans les carrières sur les pentes du Mayon (Crédit photo: Wikipedia)