COP 29 à Bakou (Azerbaïdjan) : à quoi bon ? // COP 29 in Baku (Azerbaijan) : what’s the point?

On le sait d’avance : la COP 29 qui va se tenir à Bakou (Azerbaïdjan) du 11 au 22 novembre 2024 – elle commence aujourd’hui – ne servira à rien. À la limite, on peut se demander s’il est souhaitable qu’elle ait lieu. Emmanuel Macron, Joe Biden et Xi Jinping l’ont bien compris; ils sont restés à la maison.

Comme je l’ai écrit précédemment, organiser des COP chez les producteurs de pétrole (Dubaï l’an dernier, Bakou cette année), c’est prendre les gens pour des imbéciles. Sans parler de l’empreinte carbone qui entoure l’organisation de telles manifestations. Ce tour de force avait déjà été réalisé en 2018 en installant la COP 24 à Katowice en Silésie, le principal bassin houiller de la Pologne. Il faut se souvenir qu’à l’issue de cette réunion, le Président polonais a déclaré que son pays allait augmenter sa production de charbon, l’une des principales énergies fossiles. C’est tout dire.

Aujourd’hui, l’ONU lance un nouveau message d’alerte qui, comme à l’accoutumée, ne sera pas entendu par nos gouvernants, en particulier par Donald Trump dont l’élection est une catastrophe pour le climat. Pourtant, comme l’a déclaré un climatologue, « nous sommes complètement en dehors des clous ». Sans une action climatique digne de ce nom, l’espoir de maintenir le réchauffement planétaire à moins de 1,5°C « sera bientôt mort ». En fait, cet espoir est déjà mort étant donné que ce seuil fatidique de 1,5°C a été atteint en 2024.

Selon le nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié à moins d’un mois de la COP29, les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre mises en place pour l’heure entraîneraient un réchauffement « catastrophique » de 3,1°C au cours du siècle par rapport à l’ère-préindustrielle. Et même en intégrant toutes les promesses de faire mieux, y compris celles que des pays en développement ont conditionnées à l’obtention d’aides financières ou technologiques, les températures mondiales grimperaient de 2,6°C, avec à la clé une série de « points de bascule » irréversibles : effondrement des calottes glaciaires, élévation incontrôlable des mers et amplification des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que ceux que viennent de subir la Floride et certaines régions d’Espagne, de France et d’Italie.

Selon l’ONU, pour éviter de dépasser la limite de 1,5°C fixée par l’accord de Paris, les États doivent collectivement s’engager à réduire de 42% par rapport à 2019 leurs émissions annuelles de gaz à effet de serre d’ici 2030, et de 57% d’ici 2035.

Pour rappel, selon le programme européen Copernicus, la température moyenne durant l’ensemble de 2023 a été de 14,98°C sur la planète. L’année 2016, qui était le record jusqu’à présent, a donc été largement détrônée avec 0,17°C de plus.

Selon six grands jeux de données internationaux utilisés pour surveiller les températures mondiales et consolidés par l’OMM, la température moyenne annuelle de la planète en 2023 a dépassé de 1,45 ± 0,12 °C les niveaux préindustriels (1850-1900).

Au cours de la période février 2023 – janvier 2024, la température moyenne observée sur la surface de la Terre était supérieure de 1,52 °C à ces mêmes niveaux préindustriels. Au final, l’année 2024 sera la plus chaude jamais enregistrée et la première à dépasser les 1,5°C promis par l’Accord de Paris à l’issue de la COP 21 de 2015.

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We know it in advance: COP 29 that will be held in Baku (Azerbaijan) from November 11th to 22nd, 2024 will be useless. We can even wonder whether it is desirable. Emmanuel Macron, Joe Biden and Xi Jinping seem to agree with me as they have decided to stay at home. As I wrote previously, organizing COPs in oil producers (Dubai last year, Baku this year) is taking people for fools. Not to mention the carbon footprint that surrounds the organization of such events. This feat had already been achieved in 2018 by setting up COP 24 in Katowice in Silesia, Poland’s main coal basin. It should be remembered that at the end of this meeting, the Polish President declared that his country would increase its production of coal, one of the main fossil fuels. That says it all.
Today, the UN is issuing a new warning message that, as usual, will not be heard by our governments. Yet, as one climate scientist has said, « we are completely off the rails. » Without meaningful climate action, hopes of keeping global warming below 1.5°C « will soon be dead. » According to a new report from the United Nations Environment Programme (UNEP), published less than a month before COP 29, current greenhouse gas reduction policies would lead to a « catastrophic » 3.1°C of warming this century compared to the pre-industrial era. And even if we take into account all the promises to do better, including those that developing countries have made conditional on obtaining financial or technological aid, global temperatures would rise by 2.6°C, leading to a series of irreversible « tipping points »: the collapse of the ice caps, uncontrollable sea level rise and an increase in extreme weather events, such as those that have just been observed in Florida and certain regions of Spain, France and Italy.
According to the UN, to avoid exceeding the 1.5°C limit set by the Paris Agreement, States must collectively commit to reducing their annual greenhouse gas emissions by 42% compared to 2019 by 2030, and by 57% by 2035.
As a reminder, according to the European Copernicus programme, the average temperature for the whole of 2023 was 14.98°C on the planet. The year 2016, which had been the record until now, was largely dethroned with 0.17°C more.
According to six major international datasets used to monitor global temperatures and consolidated by the WMO, the average annual temperature of the planet in 2023 exceeded pre-industrial levels (1850-1900) by 1.45 ± 0.12°C.

During the period February 2023 – January 2024, the average temperature observed on the Earth’s surface was 1.52°C higher than these same pre-industrial levels.Ultimately, 2024 will be the hottest year ever recorded and the first to exceed the 1.5°C promised by the Paris Agreement following COP 21 in 2015.

Explosion d’un volcan de boue en Azerbaïdjan // Explosion of a mud volcano in Azerbaijan

Un volcan de boue est entré en éruption le 4 juillet 2021 au large des côtes de l’Azerbaïdjan dans la mer Caspienne, en envoyant des panaches de fumée noire et de flammes dans le ciel. Les autorités étaient inquiètes car la région regorge de gisements de pétrole et de gaz. Cependant, aucune des structures pétrolières n’a été endommagée et personne n’a été blessé.

L’explosion a eu lieu à environ 10 km du complexe gazier d’Umid. L’incendie a continué de couver jusqu’au 5 juillet, mais n’a menacé ni les infrastructures pétrolières et gazières ni la vie des gens.

L’accident a été provoqué par l’explosion d’un volcan de boue, ce qui n’est guère surprenant car environ 400 des 1 000 volcans de boue estimés dans le monde se trouvent en Azerbaïdjan. Le pays est connu pour ses riches réserves de pétrole et de gaz naturel. L’explorateur Marco Polo mentionnait de tels incendies du 13ème siècle.

Source : La BBC

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A mud volcano erupted on July 4th, 2021 off the coast of Azerbaijan in the Caspian Sea, sending plumes of black smoke and flames into the sky. Authorities were worried because the area is full of oil and gas fields. However, none of the oil structures were damaged and noone was hurt.

The blast took place about 10km from the Umid gas field. The fire continued to smoulder into July 5th, but was threatening neither oil and gas infrastructure nor people’s lives.

The fire was caused by a mud volcano, which spews both mud and flammable gases. This does not come as a surprise as about 400 of the world’s estimated 1,000 mud volcanoes are in Azerbaijan. The country is famed for its its rich oil and natural gas reserves. Explorer Marco Polo wrote about the fires in the 13th Century.

Source : The BBC

Maccalube di Aragona (Sicile) [Photo : C. Grandpey]

Eruption du volcan de boue de Keyraki (Azerbaïdjan) // Eruption of the Keyraki mud volcano (Azerbaijan)

Le volcan de boue de Keyraki est entré en éruption vers 7 heures (heure locale) le 13 juin 2017. Selon le ministère de l’Ecologie et des Ressources naturelles, l’éruption a duré 15 minutes et la boue a couvert une superficie de 3,5 hectares. L’épaisseur de la couche de boue était de 3 mètres à l’intérieur du cratère et de 20 à 30 centimètres autour de celui-ci.
Le volcan de boue de Keyraki se trouve à 12 km au nord de Bakou. L’éruption n’a causé aucun dégât aux zones habitées situées à proximité. Cependant, il existe plusieurs volcans de boue actifs dans la région et d’autres éruptions ne peuvent être exclues.
Le volcan de boue de Keyraki s’est manifesté à 18 reprises jusqu’à présent. La dernière éruption remonte à 2014.
Source: Presse locale.

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The Keyraki mud volcano erupted around 07:00 am (local time) on June 13th 2017. According to the Ministry of Ecology and Natural Resources, the eruption lasted 15 minutes and the mud covered an area of 3.5ha. The depth of the erupted mud layer reached 3 metres within the crater and 0.2 to 0.3 metres around the crater.

The Keyraki mud volcano is situated 12 km north of Baku. The eruption caused no damage to the nearby residential areas. However, there are several active mud volcanoes in the area and thus further eruptions cannot be ruled out.

The Keyraki mud volcano has erupted 18 times so far. The last eruption was in 2014.

Source: Local press.

Exemple de volcan de boue dans les Maccalube di Aragona (Sicile)

[Photo: C. Grandpey]

Confirmation de l’éruption du volcan de boue Akhtarma Pashali (Azerbaïdjan) // Confirmation of the eruption of Akhtarma Pashali mud volcano (Azerbaijan)

drapeau-francaisL’éruption du volcan de boue Akhtarma Pashali en Azerbaïdjan (voir ma note du 26 Janvier) a été confirmée. La première explosion a eu lieu le 26 janvier à 07h20, avec des flammes qui sont montées jusqu’à 120-150 mètres de hauteur. La deuxième s’est produite 10 minutes plus tard, avec une flamme d’une hauteur de 20 mètres. La boue produite par l’éruption s’est répandue sur une surface de 200-250 mètres carrés. L’éruption a ensuite cessé.
Le volcan de boue Akhtarma Pashali est situé à 35 kilomètres de la ville de Shirvan. Le diamètre du cratère est d’environ 10 kilomètres carrés.
Les volcans de boue sont un phénomène géologique bien connu et plus d’un millier d’entre eux ont été recensés dans le monde. La présence des volcans de boue va souvent de pair avec l’existence d’importants gisements de pétrole et de gaz. C’est pourquoi l’Azerbaïdjan occupe la première place dans le monde pour le nombre de volcans de boue. Le pays en possède 344 et 133 d’entre eux sont situés dans la région de la mer Caspienne.
Les plus grands volcans de boue au monde, comme Boyuk Khanizadagh et Turaghai, se trouvent en Azerbaïdjan. Boyuk Khanizadagh, avec un diamètre de 10 km et une hauteur de 700 mètres, est entré en éruption en 2001, avec des flammes de 300 mètres de hauteur, le record pour un volcan de boue.
Source: Today.AZ.
Plus près de nous, les Maccalube di Aragona en Sicile méritent une visite, même si leur taille est assez modeste par rapport aux volcans de boue d’Azerbaïdjan. Cependant, ils peuvent devenir dangereux quand des explosions de méthane se produisent. En septembre 2014, deux enfants âgés de 7 et 9 ont été tués par de telles explosions.

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drapeau anglaisThere is the confirmation of the eruption of Akhtarma Pashali mud volcano in Azerbaijan. (see my note of January 26th). The first explosion occurred on January 26th at 07:20, when the flames rose to 120-150 metres in the air. The second was 10 minutes later, when the fire rose to a height of 20 metres. The total area of the mud spill was 200-250 square metres. The eruption then stopped.
Akhtarma Pashali is located 35 kilometres from the city of Shirvan. The diameter of the crater is approximately 10 square kilometres.
Mud volcanoes are a fairly widespread geological phenomenon and over a thousand mud volcanoes are known to exist in the world. The dissemination of mud volcanoes usually indicates the existence of large oil and gas basins, therefore oil and gas-rich Azerbaijan ranks first in the number of mud volcanoes in the world. The territory of Azerbaijan places 344 mud volcanoes and 133 of them are located in the country’s Caspian Sea section.
The world’s largest mud volcanoes such as Boyuk Khanizadagh and Turaghai are both located in Azerbaijan. Boyuk Khanizadagh, with a diameter and a height of 10km and 700 metres respectively, erupted in 2001, shooting out flames 300 metres in the air. It was the highest record for flames shot from a mud volcano.
Source : Today.AZ.
Closer to us, the Maccalube di Aragona in Sicily are worth a visit, even though their size is quite modest compared with the mud volcanoes in Azerbaijan. However, they can become dangerous when methane explosions occur. In September 2014, two children aged 7 and 9 were killed by such explosions.

Maccalube

Maccalube di Aragona (Sicile)  [Photo: C. Grandpey]