Les responsables européens de prévention des catastrophes se sont réunis ces derniers jour à l’occasion d’une conférence du Disaster Risk Management Knowledge Centre (DRMKC), Centre européen de gestion de risques et de catastrophes. Ils ont souligné que la situation en Europe avait changé. Les désastres sont plus nombreux et plus importants qu’auparavant, en particulier les inondations et les feux de végétation. Au cours de la conférence, on a entendu des déclarations telles que « je n’ai jamais rien vu de pareil en vingt ans de travail », « des inondations incroyables, très, très graves », « les réalités changent sur une Planète en ébullition ».
Les pays du Nord de l’Europe se croyaient en sécurité il y a quelques années, mais ce n’est plus le cas, ils sont aussi touchés par le réchauffement climatique, même si Météo France se refuse a établir un lien entre la répétition de ces événements extrêmes et la hausse globale des températures. .
Pourtant, ces dernières semaines ont apporté leur lot d’inondations en Europe et ailleurs. Des pluies intenses se sont abattues sur l’Europe, apportées par la tempête Ciaran qui a inondé l’Ouest de la France, avec des vents record. Le nord de l’Italie a aussi subi un vrai déluge.
La tempête Babeth a provoqué de graves s inondations en Ecosse, et a compromis les récoltes de pommes de terre. L’Irlande a été frappée par la tempête Debi. Sans oublier la tempête Frederico.
Le 17 novembre 2023, la température de l’air de la planète, mesurée par Copernicus, a dépassé pour la première fois 2°C au-dessus des températures préindustrielles (1850-1900). Le dépassement a atteint 2.07°C le 17 novembre et 2.06°C le 18 novembre 2023. On a ainsi battu le record de l’anomalie thermique la plus importante jamais relevée. Certes, il s’agit de valeurs journalières, mais elles ont provoqué l’inquiétude des scientifiques, d’autant plus que les températures maximales dans un contexte El Nino surviennent habituellement au printemps.

Evolution des températures de surface en 2023 ‘Source : Copernicus)
Ailleurs dans le monde, les autres continents ont connu de vrais déluges. La Somalie en particulier a été inondée par des pluies exceptionnelles qui ont provoqué l’évacuation de 700 000 personnes. Beaucoup d’entre elles s’abritaient déjà dans des camps de réfugiés après avoir fui la sécheresse exceptionnelle qui sévissait récemment dans le pays, cela s’ajoutant à l’insurrection islamiste. En Somalie, le quart de la population est menacé de famine et les pluies des prochaines semaines pourraient encore aggraver le bilan.
La Tanzanie a également été affectée. D’importantes précipitations ont aussi déferlé sur le Brésil, la République Dominicaine, le Myanmar, ainsi que Jeddah en Arabie Saoudite. Dans les pays pauvres, un tel déferlement d’eau dans les maisons signifie souvent la perte de tous les biens, avec des récoltes alimentaires compromises.
Dans les pays développés, pluies et inondations provoquent des coûts énormes, que les assurances couvrent encore pour la plupart. Cependant, les agences de Californie et de Floride avaient dépensé toutes leurs réserves dans les catastrophes récentes et réduisent leur couverture.
De son côté, l’Hémisphère Sud est frappé par la canicule. En Australie, la région de Perth connaît une chaleur à 40°C, inhabituelle dans le printemps austral.
L’OMM s’attend à ce que cette année soit la plus chaude de l’histoire, et que la prochaine la surpasse. En espérant que l’année 2025 apporte un répit.
Source : global-climat.
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European disaster prevention leaders met in recent days at a conference of the Disaster Risk Management Knowledge Center (DRMKC). They stressed that the situation in Europe had changed. Disasters are more numerous and larger than before, particularly floods and wildfires. During the conference, there were statements such as “I have never seen anything like this in twenty years of work”, “incredible floods, very, very serious”, “realities are changing on a Planet in turmoil « .
The countries of northern Europe thought they were safe a few years ago, but this is no longer the case, they are also affected by global warming, even if Météo France refuses to establish a link between the repetition of these extreme events and the global rise in temperatures. .
However, recent weeks have brought their share of floods in Europe and elsewhere. Intense rain fell on Europe, brought by storm Ciaran which flooded the west of France, with record winds. Northern Italy also suffered a real flood.
Storm Babeth caused severe flooding in Scotland and damaged potato crops. Ireland was hit by Storm Debi. Without forgetting storm Frederico.
On November 17th, 2023, the planet’s surface air temperature, measured by Copernicus, exceeded for the first time 2°C above pre-industrial temperatures (1850-1900). The exceedance reached 2.07°C on November 17th and 2.06°C on November 18th, 2023. This broke the record for the most significant thermal anomaly ever recorded. Of course, these are daily values, but they caused concern among scientists, especially since the maximum temperatures in an El Nino context usually occur in spring.
Elsewhere in the world, other continents have experienced real floods. Somalia in particular was flooded by exceptional rains, which caused the evacuation of 700,000 people. Many of them were already sheltering in refugee camps after fleeing the exceptional drought that recently raged in the country, adding to the Islamist insurgency. In Somalia, a quarter of the population is threatened with famine and the rains in the coming weeks could further worsen the toll.
Tanzania was also affected. Heavy rainfall also hit Brazil, the Dominican Republic, Myanmar, as well as Jeddah in Saudi Arabia. In poor countries, such a surge of water into homes often means the loss of all possessions, with compromised food harvests.
In developed countries, rains and floods cause enormous costs, most of which insurance still covers. However, agencies in California and Florida spent all their reserves on recent disasters and are now reducing their coverage.
For its part, the Southern Hemisphere is hit by the heatwave. In Australia, the Perth region has to face temperatures of 40°C, unusual in the southern spring.
The WMO expects this year to be the hottest on record, and the next year to surpass it. Let’s hope the year 2025 brings some respite.
Source : global-climat.
Bonjour,
En statistique, lorsqu’une valeur s’écarte trop de l’écart type, on ne la prend pas en compte, on dit qu’elle est aberrante.
Je propose la même méthodologie pour les mesures récentes de la température de la planète : afin de continuer sans rien remettre en question, yaka ne pas prendre en compte ces valeurs «aberrantes », et le problème est réglé. Non?
Il s’agit d’humour noir évidemment. Cet écart à la moyenne est incroyable statistiquement! Je n’ai pas trouvé la valeur de la probabilité que cela arrive, j’ai souvenir d’avoir lu 1 pour un million.
Bien cordialement
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Bonjour Claude
Merci pour ton article. Je suis déjà abonné à Global-Climat, j’ai bien apprécié leur article sur la recherche de James Hansen, un autre scientifique que j’aime bien écouter et lire depuis… 2013.
J’ai réussi à publier un article hier qui explique la différence qu’on oeut faire entre réchauffement ou changement climatique et réchauffement global, justement après avoir lu la récente publication du Dr. Hansen et avoir écouté sa presentation 2 fois.
C’est évidemment sur le Climatoblogue et le titre est «Réchauffement global ̶̶̶ Ce qu’on ne vous dit pas».
Je ne suis sur aucun réseau social. Je n’ai plus la forme pour ça.
J’espère que tu liras.
Tu as le droit de reproduire en totalité ou en partie sans avoir besoin de me citer.
Je vais essayer d’écrire d,autres articles brefs, dans le genre que tu fais, et que j’apprécie.
Je connais un seul économiste de la trempe de James Hansen, c’est le Prof. Michael Hudson. Je ne rate jamais une occasion de le recommander 🙂
Merci pour ton travail, je te lis très souvent.
Jack
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Bonjour Claude et merci encore pour ton travail
Ayant étudié un peu le marketing et la communication
aussi ayant écouté 2 fois la récente présentation de James Hansen , en plus d’avoir lu le papier et l’excellent article de Global-climat sur le sujet
et finalement me souvenant de plusieurs débats du genre pourquoi ils sont passé de «réchauffement global» à «changement climatique».
J’ai compris la différence entre les deux et écrit un bref article descriptif sure le Climatoblogue dramatiquement titré :
«Réchauffement global ̶̶̶ Ce qu’on ne vous dit pas»
Bref, le réchauffement global est mesuré à la surface de la tropopause et est exprimé en watts par mètre carré (3,4 W par mètre carré pour 2022). Il tient compte de tout le réchauffement, océans (qui accumule 93,4% du réchauffement) , continents, glaces et troposphère.
Le climat me se produisant que dans la troposphère et est exprimée en °C, actuellement, environ +1,5°C comparé à la moyenne globale.
Oui, tu as ma permission pour le reproduire et le corriger sans nécessité de me mentionner, même si ce serait apprécié.
P.S. Je n’ose plus poster de liens dans mes commentaires, mais cette page me sert très souvent de référence
Annual Greenhouse Gas Index (AGGI)
THE NOAA ANNUAL GREENHOUSE GAS INDEX (AGGI)
Elle est pleine de données captivantes et est facile à trouver si on copie et colle le titre dans un moteur de recherche.
P.P.S. J’espère pouvoir écrire un peu plus.
Bonne continuation et bon courage
Jack
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