Nouvel effondrement dans les Alpes

Quand on parle du dégel du permafrost – ou pergélisol – on pense à celui qui recouvre les terres arctiques, la Sibérie et l’Alaska en particulier, qui subissent une nouvelle vague de chaleur au moins de juin 2023.

Le permafrost est également présent à haute altitude dans nos montagnes. C’est lui qui assure la cohésion de la roche en jouant un rôle de ciment. S’il vient à dégeler, la cohésion de la roche n’est plus assurée et elle s’effondre.

C’est ce qui vient de se produire le 11 juin dans les Alpes suisses où un spectaculaire éboulement a emporté le sommet sud du Fluchthorn. La moitié du sommet de la montagne ainsi que la croix qui s’y trouvait ont disparu. Les 100 derniers mètres se sont effondrés en quelques minutes, comme on peut le voir sur cette vidéo :

.https://youtu.be/sOC7cVcPOlI

Le nuage de pierre et de poussière provoqué par cet effondrement est descendu sur un peu plus de 1000 mètres d’altitude pour une longueur de près de 2 km. Heureusement, personne ne se trouvait sur la trajectoire de cette avalanche de matériaux. .

Selon un membre des secours en montagne de Galtür, la récente fonte des neiges, exacerbée par le réchauffement climatique ces dernières années, a provoqué l’effondrement du pic.

Ceux qui fréquentent régulièrement la haute montagne savent à quel point elle est en train de se transformer.. En haute altitude, jusqu’à environ 2 000 mètres, la durée d’enneigement a diminué d’un mois depuis les années 1970, et le phénomène n’est pas près de s’arrêter, vu que rien n’est fait pour ralentir le réchauffement climatique.

Les scientifiques s’inquiètent du dégel du permafrost car cette couche gelée depuis des milliers d’années contient d’énormes quantités de carbone et de méthane dont la libération viendra s ‘ajouter aux énormes quantités de gaz à effet de serre déjà présentes dans l’atmosphère.

Source : presse transalpine. Merci à Ludovic Ravanel de nous avoir informés de cet événement qui vient s’ajouter à l’effondrement observé sur l’Iliamna (Alaska) le 5 juin 2023 (voir ma note du 11 juin).

Image extraite de la vidéo

Confirmation du retour d’El Niño ! // Confirmation of El Niño’s return!

C’était prévu, mais la NOAA vient de le confirmer le 8 juin 2023 : les conditions El Niño sont désormais présentes et devraient se renforcer progressivement au cours de l’hiver 2023-24 dans l’hémisphère nord. Les chances qu’El Niño devienne un événement fort à son apogée sont estimées à plus de 50%. La température globale pourrait ainsi atteindre des sommets dans les mois à venir.

Pour mémoire, El Niño est un phénomène climatique qui affecte les conditions météorologiques dans le monde entier. Bien qu’il soit un phénomène naturel et cyclique, El Niño peut amplifier les effets du réchauffement climatique anthropique.

Pendant un événement El Niño, l’énergie thermique stockée dans l’océan est libérée dans l’atmosphère. Plusieurs des années les plus chaudes jamais enregistrées coïncident avec de forts événements El Niño. Ce fut le cas en 1998 et 2016. Compte-tenu des niveaux déjà élevés observés ces dernières années avec des conditions La Niña, l’émergence d’un phénomène El Niño modéré à intense pourrait conduire la température globale à des niveaux supérieurs à 1.5°C au-dessus de la période préindustrielle.

La région Niño-3.4 est la plus utilisée pour surveiller et prédire les phénomènes El Niño. Il s’agit de la mesure des températures de surface de la mer (SST) dans la partie centrale et orientale du Pacifique équatorial. Une anomalie positive de SST au-dessus de +0,5°C dans cette région est généralement associée à un événement El Niño. Les anomalies de températures sous-marines moyennes positives reflètent la continuation de la chaleur anormale généralisée sous la surface de l’océan Pacifique équatorial.

L’Indice d’Oscillation Australe (SOI) est un autre paramètre clé utilisé pour évaluer les phénomènes El Niño et La Niña. Il est calculé à partir de la différence de pression atmosphérique à la surface de la mer entre Tahiti et Darwin, en Australie. L’importance du SOI réside dans sa capacité à refléter ces variations de pression et de vent qui sont des facteurs déterminants dans le développement d’El Niño ou de La Niña. En d’autres termes, le SOI fournit des informations sur les conditions atmosphériques qui accompagnent ces phénomènes.

Source : NOAA, global-climat.

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It was expected, but NOAA confirmed it on June 8th, 2023: El Niño conditions are now present and should gradually strengthen during the winter of 2023-24 in the northern hemisphere. The chances of El Niño becoming a strong event at its peak are estimated at over 50%. The global temperature could thus reach peaks in the months to come.
For the record, El Niño is a climatic phenomenon that affects weather patterns around the world. Although it is a natural and cyclical phenomenon, El Niño can amplify the effects of anthropogenic global warming.
During an El Niño event, thermal energy stored in the ocean is released into the atmosphere. Several of the warmest years on record coincide with strong El Niño events. This was the case in 1998 and 2016. Given the already high levels observed in recent years with La Niña conditions, the emergence of a moderate to intense El Niño phenomenon could drive the global temperature to levels above 1.5° C above the pre-industrial period.
The Niño-3.4 region is the most used to monitor and predict El Niño phenomena. This is the measurement of sea surface temperatures (SST) in the central and eastern part of the equatorial Pacific. A positive SST anomaly above +0.5°C in this region is generally associated with an El Niño. Positive mean undersea temperature anomalies reflect the continuation of widespread anomalous warming beneath the surface of the equatorial Pacific Ocean.
The Southern Oscillation Index (SOI) is another key parameter used to assess El Niño and La Niña phenomena. It is calculated from the difference in atmospheric pressure at the sea surface between Tahiti and Darwin, Australia. The importance of SOI lies in its ability to reflect these variations in pressure and wind which are determining factors in the development of El Niño or La Niña. In other words, the SOI provides information about the atmospheric conditions that accompany these phenomena.
Source: NOAA, global-climat.