Ensemencer les nuages pour faire pleuvoir… // Cloud seeding to trigger the rain…

Ces temps-ci, la mode semble être à l’ensemencement des nuages, une technologie dont le but est de déclencher la pluie dans une région en proie à une grave sécheresse. L’ensemencement des nuages consiste à utiliser de l’iodure d’argent pour lier les gouttelettes d’eau dans les nuages afin de former des cristaux de glace qui tombent sous forme de neige ou de pluie, selon l’altitude. Des fusées d’iodure d’argent sont envoyées depuis le sol sous la base du nuage, ou par avion, sur le dessus du nuage.
L’ensemencement des nuages existe depuis des décennies, mais a gagné en popularité ces dernières années, encouragé par des travaux qui ont prouvé son succès relatif. En 2020, une étude publiée par la National Academy of Sciences a révélé que dans des conditions favorables (température suffisamment basse et vents correctement orientés), l’ensemencement peut extraire 3 à 5 % de pluie supplémentaires des nuages.

De nombreux comtés du sud du Nouveau-Mexique connaissent des conditions de sécheresse extrêmes, avec une nouvelle saison d’ incendies qui a commencé au printemps et devrait s’aggraver à l’approche de l’été.
C’est pourquoi l’Interstate Stream Commission a approuvé une opération d’ensemencement de nuages que dirigera la Seeding Operations and Atmospheric Research, une société basée au Texas. Des avions enverront de l’iodure d’argent dans des nuages ​​ciblés dans l’espoir de déclencher les précipitations. D’autres États des montagnes Rocheuses, dont le Colorado, ont mis en place des opérations similaires.
Des tentatives antérieures d’ensemencement de nuages au Nouveau-Mexique, un Etat souvent frappé par la sécheresse, ont suscité l’inquiétude des écologistes et la méfiance du grand public. Début 2022, Western Weather Consultants, une société basée au Colorado, a retiré sa proposition d’ensemencement de nuages dans la partie nord de l’État en raison de l’inquiétude du public. Les responsables avaient pourtant expliqué qu’il n’y a pas de preuves démontrant que le processus a un effet écologique négatif.

Au Moyen-Orient, les autorités saoudiennes ont approuvé en avril 2022 une opération d’ensemencement de nuages dans le but d’augmenter la quantité de précipitations dans le Royaume qui reçoit actuellement moins de 100 mm de pluie, ce qui en fait l’un des pays les plus secs au monde.
Le Centre National de Météorologie a indiqué que le bureau de gestion des opérations a ouvert le 25 avril au siège du Centre à Riyad et que les premiers vols ont eu lieu dans la région autour de la capitale.
Le Centre National de Météorologie a déclaré avoir atteint ses objectifs en termes de résultats et de calendrier des opérations d’ensemencement. Des mises à jour seront diffusées périodiquement sur l’avancement des opérations. Pour ensemencer les nuages, les scientifiques utilisent les équipements et les techniques météorologiques les plus performantes, avec la participation d’experts internationaux, ainsi que du personnel de soutien technique et logistique.
Il est précisé que des matériaux respectueux de l’environnement sont utilisés pour stimuler les précipitations dans les zones ciblées. L’opération d’ensemencement des nuages ​​fait partie du Middle East Green Initiative Summit – sommet de l’initiative verte au Moyen-Orient – élaboré en octobre 2021. Il s’agit de la première phase de l’opération; la phase deux inclura plus de régions. Une technologie similaire est utilisée aux Émirats Arabes Unis.

La question est de savoir si l’ensemencement des nuages ​​en vaut vraiment la peine. Bien sûr, la technologie peut apporter de la pluie dans une région, mais pas en quantité suffisante pour mettre un terme à une grave sécheresse. De plus, on ne sait pas quel impact la technologie peut avoir sur le climat. L’ensemencement récent des nuages ​​en Australie a été suivi d’une importante période de pluie avec des inondations. Cependant, les météorologues locaux refusent d’attribuer le phénomène à l’ensemencement des nuages qui a précédé les très fortes précipitations.
Jusqu’à présent, les scientifiques n’ont trouvé aucun effet nocif de l’ensemencement des nuages avec de l’iodure d’argent. La concentration d’argent utilisée pour ensemencer les nuages est bien inférieure à la limite acceptée de 50 microgrammes par litre. Même dans des projets qui ont duré 30 à 40 ans, les chercheurs n’ont détecté aucun problème majeur. L’eau de pluie provenant de l’ensemencement des nuages ​​n’a pas un goût ou une odeur différente de l’eau de pluie ordinaire.
Cependant, certains scientifiques pensent que l’ensemencement des nuages pourrait entraîner une toxicité de l’argent et des problèmes environnementaux si la pratique devenait courante à une échelle beaucoup plus grande. De même, les gens craignent que l’ensemencement des nuages perturbe l’équilibre naturel de l’humidité sur Terre. Ils craignent que cela puisse avoir des effets sur l’évaporation et les précipitations. L’avenir le dira…

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It looks as if cloud seeding, a technology whose aim is to bring rain to a region suffering from severe drought is getting more and more fashionable these days. Cloud seeding uses silver iodide to bond cloud droplets together to form ice crystals, which grow into snowflakes and fall as either snow or rain, depending on the elevation. The flares of silver iodide are sent from the ground below the cloud base, or by plane, from above the cloud. .

Cloud seeding has been around for decades, but has grown in popularity in recent years as studies prove its relative success. A 2020 study published by the National Academy of Sciences found that under the right conditions (meaning the temperature is low and the winds are properly oriented), cloud seeding can squeeze 3-5% more rain out of clouds.

Many southern New Mexico counties are experiencing extreme or exceptional drought conditions exacerbated by another early fire season that is expected to worsen as we head into summer.

The Interstate Stream Commission approved a cloud seeding operation, which Texas-based Seeding Operations and Atmospheric Research will lead. The process will involve airplanes releasing silver iodide into targeted clouds in hopes of catalyzing rainfall. Other rocky mountain states, including Colorado, have similar operations in place.

Earlier attempts to bring cloud seeding operations into drought-stricken New Mexico were been met with concern from environmentalists and distrust from the general public. Earlier this year, Colorado-based Western Weather Consultants withdrew their proposal to operate cloud seeding operations in the northern part of the state over public concern. Officials say there has been no evidence as of yet to suggest that the process has a negative ecological effect.

Saudi Arabia authorities approved a similar cloud seeding operation in an effort to increase the amount of rainfall in the Kingdom, which currently receives less than 100 mm of rain, making it one of the driest countries in the world.1

The National Center of Meteorology (NCM) said that its operations room opened on April 25th at the center’s headquarters in Riyadh and the first flights took place in the region surrounding the capital.

NCM said they achieved their goals in terms of the results and timing of the seeding operations, adding that they will issue periodic updates on progress. Work will continue around the clock in the operations room, which uses the most advanced meteorological equipment and techniques and is staffed by international cloud-seeding experts and technical and logistical support workers.

Environmentally friendly materials are used to stimulate precipitation in targeted areas. The cloud-seeding operation is part of the Middle East Green Initiative Summit announced in October 2021. This is the first phase of the operation, phase two will include more regions. Similar technology is being used in the United Arab Emirates.

The question is to know whether cloud seeding is really worth the effort. Sure it can bring some rain in a region, but not in sufficient quantities to cancel a severe drought. What we do not know is the impact the technology can have on the climate. Recent cloud seeding in Australia was followed by a significant period of rain with local floodings. However, local meteorologists refuse to attribute the phenomenon to the prevous cloud seeding.

So far, experts have not found any harmful effects of cloud seeding with silver iodide on the environment. The concentration of silver in a storm from cloud seeding is far below the accepted limit of 50 micrograms per liter. Even in projects that have lasted 30 to 40 years, researchers have not found any major concerns in cloud seeding processes. Rainwater from seeding clouds doesn’t taste or smell any different than regular rainwater.

However, some experts believe that it could lead to silver toxicity and environmental concerns if the practice becomes common on a much larger scale. Similarly, people worry that cloud seeding could throw off earth’s natural balance of moisture. They fear that this could have effects on evaporation and precipitation. Wait and see…

Schéma montrant l’ensemencement des nuages depuis le sol et depuis les airs (Source: Wikipedia)

6 réflexions au sujet de « Ensemencer les nuages pour faire pleuvoir… // Cloud seeding to trigger the rain… »

  1. Quelle folie ! On sait déjà à quel point l’action des humains dérègle le clmat. Et on voudrait continuer à le dérégtler là où ça nous plaît !!!

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    1. Bonjour,
      « Folie » est le mot juste. Nous sommes en train de jouer les apprentis-sorciers avec quelque chose que nous ne contrôlons pas. La presse n’en parle pas, mais je ne suis pas certain que si elle en parlait les gens seraient vraiment choqués. Quand on voit ce qu’ils sont capables de gober, j’ai des doutes. Pauvre planète!
      Bon week-end tout de même.
      Claude Grandpey

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  2. PLanter des forêts, faire du paillage, choisir les bonnes cultures…..on choisi toujours la solution technologique à la solution « naturelle » qui est aussi la solution de bon sens, sauf qu’elle ne convient pas aux modèles économiques actuels.

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    1. Bonjour Frédéric,
      Vous avez raison, il y a un énorme décalage aujourd’hui entre nature et technologie. Les solutions naturelles (qui seraient les meilleures) ne sont plus adaptées à notre modèle économique. Résultat des courses: on triche avec la nature. De toute façon, la triche est présente chaque fois qu’il s’agit de faire du fric.
      Bon week-end.
      Claude

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  3. Bonjour Claude.

    Quand je pense que le glyphosate est interdit à la vente aux particuliers mais massivement utilisé « avec parcimonie » dans les champs (lors de mes sorties vélos des prairies sont rouges avant de passer le rotobator de surface et planter le maïs)…
    Je connais le principe, c’est une super idée de vaporiser un métal lourd dans l’atmosphère.
    Le chimiste que je fus est atterré.
    Avantage en cas de guerre nucléaire pas besoin de comprimés d’iode, votre thyroïde sera bien chargée.

    Bonne continuation.

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