Nouveau site climatique aux États Unis // New climate website in the U.S.

Limogés par l’Administration Trump, d’anciens membres de l’équipe du site américain climate.gov, l’une des références mondiales sur le réchauffement climatique, ont décidé de faire perdurer les anciennes données au sein d’une organisation «  indépendante, à but non lucratif et apolitique, avec une mission élargie. »

L’historique site dédié au climat redirige désormais vers un autre site web de la NOAA contrôlé par des responsables politiques. En conséquence, la bibliothèque d’informations à laquelle le public avait auparavant accès n’est plus disponible.

Le nouveau site climate.us entend proposer différents services aux collectivités locales, comme la cartographie des risques d’inondations liés au changement climatique. Mais cela doit impérativement s’accompagner d’une démarche visant à préserver ce qui a été produit pour éviter que l’administration Trump ne cherche à cacher, effacer ou transformer les savoirs établis.

Le nouveau site climate.us se veut particulièrement agressif. Sa page d’accueil commence en ces termes : « Ils cachent la vérité. Nous ripostons. […] Des informations climatiques fiables sont dissimulées, effacées et remplacées par de la désinformation. Nous ne laisserons pas faire. »

S’agissant de la mission de climate.us, on peut lire que c’est « un organisme à but non lucratif qui fournira des données et des informations climatiques afin de promouvoir la sensibilisation du public au climat et donner aux citoyens les moyens de transformer leurs connaissances en discussions constructives et en actions respectueuses du climat. À l’heure où des informations climatiques cruciales sont supprimées ou déformées, nous nous engageons à sauvegarder des ressources climatiques clés et à garantir au public un accès continu et facile aux faits. Notre objectif est de construire une plateforme durable, indépendante et scientifiquement rigoureuse sur laquelle le monde peut compter pour la communication, l’éducation et l’engagement sur le climat. »

Les auteurs du site font appel à la générosité du public pour assurer son bon fonctionnement.

Reste à savoir pendant combien de temps ce nouveau site sera toléré par l’Administration Trump…

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Dismissed by the Trump administration, former members of the team at the US website climate.gov, one of the world’s leading sources of information on global warming, have decided to preserve the old data within an organization whuch is « independent, nonprofit, and immune to politics with an expanded mission. »
The historic climate website now redirects to another NOAA website controlled by political leaders. As a result, the library of information previously accessible to the public is no longer available.
The new climate.us website intends to offer various services to local communities, such as mapping flood risks linked to climate change. But this must be accompanied by an approach aimed at preserving what has been produced to prevent the Trump administration from seeking to hide, erase, or transform established knowledge.

The new climate.us website is particularly aggressive. Its homepage begins: « They’re hiding the truth. We’re fighting back. » […] Reliable climate information is being hidden, erased, and replaced with misinformation. We’re not letting that happen. »

The mission of climate.us is stated to be « a nonprofit successor to Climate.gov, delivering climate data and information to promote public climate literacy and to equip people to turn knowledge into meaningful conversations and climate-conscious actions. At a moment when critical climate information is being deleted or distorted, we are stepping up to rescue key climate ressources and to ensure the public has continued easy access to the facts. Our goal is to to build an enduring, independent, and scientifically rigorous platform that the world can rely on for climate communication, education, and engagement. »

The site’s authors are appealing to the public’s generosity to ensure its continued operation.

It remains to be seen how long this new site will be tolerated by the Trump administration…

L’Administration Trump valide le Rapport Fédéral sur le Climat! // The Trump Administration validates the National Climate Assessment !

Le 3 novembre 2017, l’Administration Trump a publié le Rapport National sur le Climat qui détaille les menaces de plus en plus grandes liées au changement climatique. Le Rapport contraste fortement avec les efforts de l’Administration pour minimiser le rôle des humains dans le réchauffement climatique, pour se retirer de l’accord climatique de Paris et pour inverser les politiques de l’ère Obama visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La Maison Blanche n’a pas cherché à empêcher la publication du Rapport National sur le Climat, commandé tous les quatre ans par le gouvernement fédéral. Le Rapport affirme que le changement climatique est provoqué dans sa quasi-totalité par les activités humaines. Il met en garde contre l’élévation du niveau de la mer qui pourrait atteindre 2,40 mètres en 2100, et il énumère une multitude de dégâts liés à l’augmentation de la température causée par le réchauffement climatique depuis 1900.
On peut lire dans le rapport : « Il est extrêmement probable que l’influence humaine soit la cause dominante du réchauffement observé depuis le milieu du 20ème siècle. Pour le réchauffement au cours du siècle dernier, il n’y a pas d’explication alternative convaincante soutenue par l’étendue de la preuve observationnelle. »
Le Rapport National sur le Climat arrive au moment où le président Trump et les membres de son cabinet s’efforcent d’accélérer la production d’énergie fossile aux États-Unis et abrogent plusieurs lois fédérales visant à réduire la production de carbone aux Etats Unis. Trump a également annoncé qu’il allait sortir de la COP 21 de Paris.
Le Rapport pourrait avoir des conséquences juridiques et politiques considérables. En effet, il s’agit d’un rapport émis par le gouvernement fédéral dont le contenu sape complètement sa politique environnementale ainsi que les déclarations faites par les hauts fonctionnaires de l’Administration.
Le Rapport National sur le Climat de cette année comporte deux volets : l’un  expose la science fondamentale du changement climatique et l’autre montre comment les États-Unis sont concernés sur une base régionale. Ensemble, les deux documents totalisent plus de 2 000 pages.
Le premier document, intitulé Climate Science Special Report, affirme que les États-Unis connaissent déjà un plus grand nombre de vagues de chaleur et de précipitations extrêmes et plus d’incendies de forêt dans l’Ouest, que plus de 25 villes côtières américaines subissent déjà plus d’inondations, et que le niveau de la mer pourrait s’élever de 30 à 120 centimètres d’ici à l’an 2100. Cette dernière situation pourrait être encore pire si l’Antarctique s’avère instable, comme on le craint actuellement.
Compte tenu de cet état des lieux impressionnant – qui contredit les déclarations et les politiques de l’Administration Trump – certains membres de la communauté scientifique redoutaient que l’Administration refuse de publier le rapport ou bien en modifie les conclusions. Pourtant, de nombreux experts, ainsi que des fonctionnaires de l’Administration Trump et des scientifiques fédéraux, ont déclaré les conclusions scientifiques du rapport ne seraient pas modifiées.
L’Administration Trump a également publié, sous forme d’ébauche, l’imposant volume 2 du Rapport sur le Climat, qui examine les impacts régionaux à travers les États-Unis. Ce document n’est pas définitif; Sa publication finale est prévue pour la fin de 2018. On peut toutefois y lire que le coût du changement climatique aux États-Unis pourrait être spectaculaire. Il indique que dans un scénario pessimiste du réchauffement climatique, la hausse des températures pourrait entraîner une perte de « près de 1,9 milliard d’heures de travail dans l’ensemble des Etats Unis d’ici 2090 ». Cela représenterait 160 milliards de dollars de pertes annuelles pour les travailleurs. Avec un niveau de réchauffement climatique élevé, les dégâts causés aux biens côtiers en 2090 pourraient totaliser 120 milliards de dollars supplémentaires par an et les pertes humaines liées aux température extrêmes pourraient atteindre 9 300 par an, ou en termes monétaires, 140 milliards de dollars par an en dommages. Selon le Rapport, à ces chiffres pourraient s’ajouter des dizaines de milliards supplémentaires annuellement sous la forme de dégâts aux routes, aux voies ferrées et aux infrastructures électriques.
Le Rapport conclut en indiquant que ces coûts pourraient être considérablement réduits si le réchauffement climatique était maintenu à son niveau le plus bas, donc dans le scénario le plus optimiste.
Source: The Washington Post.

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On November 3rd 2017, the Trump administration released the National Climate Assessment, a report detailing the growing threats of climate change. The report stands in stark contrast to the administration’s efforts to downplay humans’ role in global warming, to withdraw from the Paris climate agreement and to reverse Obama-era policies aimed at curbing America’s greenhouse gas emissions.

The White House did not seek to prevent the release of the government’s National Climate Assessment. The report affirms that climate change is driven almost entirely by human action, warns of potential sea level rise as high as 2,40 metres by the year 2100, and enumerates a multitude of climate-related damages across the United States that are already occurring due to the temperature increase caused by global warming since 1900.

« It is extremely likely that human influence has been the dominant cause of the observed warming since the mid-20th century, » the document reports. « For the warming over the last century, there is no convincing alternative explanation supported by the extent of the observational evidence. »

The report comes as President Trump and members of his Cabinet are working to promote U.S. fossil fuel production and repeal several federal rules aimed at curbing the nation’s carbon output. Trump has also announced he will exit the Paris climate agreement.

The report could have considerable legal and policy significance. Indeed, this is a federal government report whose contents completely undercut their policies, completely undercut the statements made by senior members of the administration.

The government is required to produce the National Assessment every four years. This time, the report is split into two documents, one that lays out the fundamental science of climate change and the other that shows how the United States is being impacted on a regional basis. Combined, the two documents total over 2,000 pages.

The first document, called the Climate Science Special Report, affirms that the U.S. is already experiencing more extreme heat and rainfall events and more large wildfires in the West, that more than 25 U.S. coastal cities are already experiencing more flooding, and that seas could rise by between 30 and 120 centimetres by the year 2100, and perhaps even more than that if Antarctica proves to be unstable, as is currently feared.

Given these strong statements – and how they contradict Trump administration statements and policies – some members of the scientific community had speculated that the administration might refuse to publish the report or alter its conclusions. Yet multiple experts, as well as some administration officials and federal scientists, said that Trump political appointees did not change the special report’s scientific conclusions.

The administration also released, in draft form, the longer volume 2 of the National Climate Assessment, which looks at regional impacts across the United States. This document is not final; its final publication is expected in late 2018. One can read that the monetary costs of climate change in the U.S. could be dramatic. It indicates that in a high end warming scenario, high temperatures could lead to the loss per year of « almost 1.9 billion labour hours across the national workforce » by 2090. That would mean 160 billion dollars annually in lost income to workers. With high levels of warming, coastal property damages in 2090 could total another 120 billion dollars annually, and deaths from temperature extremes could reach 9,300 per year, or in monetized terms, 140 billion dollars annually in damages. Additional tens of billions annually could occur in the form of damages to roads, rail lines, and electrical infrastructure, the report finds.

This could all be lessened considerably, the report notes, if warming is held to lower levels.

Source : The Washington Post.

La fonte rapide des glaciers est la preuve que le climat de la Terre est en train de se réchauffer (Photos: C. Grandpey)