Changement climatique et disparition de civilisations // Climate change and civilisation collapse

La découverte d’une période de refroidissement à partir de l’an 536 pose la question de l’impact du climat sur les épidémies, migrations et autres invasions survenues peu après. Cet événement climatique provoqué par une activité volcanique quelque part dans le monde a pu jouer un rôle dans les profonds bouleversements qu’a connu le continent eurasien à cette époque.

Dans une note publiée sur ce blog le 20 avril 2018, j’ai avancé les différentes hypothèses concernant les éruptions du 6ème siècle.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2018/04/20/les-eruptions-du-6eme-siecle-the-sixth-century-eruptions/

La disparition d’anciennes civilisations prospères et intelligentes soulève de nombreuses questions parmi les archéologues, les historiens et les scientifiques. Depuis des années, les scientifiques tentent de résoudre ces mystères et ont élaboré diverses théories.
Aujourd’hui, les chercheurs se demandent si une modification du climat aurait pu contribuer à la disparition des civilisations anciennes. En utilisant la datation au carbone 14, les isotopes présents dans les sédiments des rivières ou des lacs, l’étude des cernes sur les arbres et diverses autres techniques, ils commencent à mieux comprendre dans quelle mesure un événementt climatique a pu contribuer à l’effondrement de ces anciennes sociétés.

L’Empire romain avait une taille impressionnante : 75 millions de citoyens et une superficie qui allait du nord de la Grande-Bretagne jusqu’aux confins du Sahara. En général, plus une civilisation est impressionnante et prospère, moins on comprend pourquoi elle s’effondre brutalement.
L’Empire romain avait tout pour être prospère : des villes interconnectées par des voies de communication, une monnaie universelle, des bibliothèques et même un système d’égouts performant. Aujourd’hui, les chercheurs pensent qu’une modification du climat a contribué à sa chute.
L’Empire romain a longtemps bénéficié d’un temps chaud, humide et stable qui a permis des récoltes abondantes et une réussite économique. Lorsque des éruptions volcaniques ont entraîné le monde vers le «Petit âge glaciaire» des 6ème et 7ème siècles, l’Empire romain a commencé à perdre pied. La période de refroidissement a entraîné de faibles rendements agricoles, la famine et des problèmes sanitaires. Certaines régions de l’Empire romain sont devenues moins hospitalières et plus ouvertes aux invasions. La famine et les mauvaises conditions sanitaires ont également favorisé la propagation de maladies. Rome a été confrontée à trois fléaux différents : la variole, la peste de Cyprien et la peste bubonique. En fin de compte, les épidémies, la famine et les invasions ont frappé Rome, contribuant ainsi à sa chute.

Rue à Pompéi (Photo: C. Grandpey)

Les Vikings se sont installés pour la première fois au Groenland après qu’Erik le Rouge ait été exilé d’Islande vers 985 après JC. Une population viking a vécu au Groenland pendant environ 465 ans, de 985 à 1450. Mais elle a brusquement disparu, laissant derrière elle maisons et villages. Au 15ème siècle, les signes d’une implantation nordique ont disparu des archives géologiques.
La théorie la plus répandue est qu’un événement climatique aurait provoqué ce bouleversement. Une étude a révélé qu’entre 1100 et 1400, l’élévation du niveau de la mer aurait pu provoquer l’inondation des colonies vikings jusqu’à 3 mètres de hauteur, sur une superficie de 200 kilomètres carrés.
La cause de l’élévation du niveau de la mer ne serait pas une période de réchauffement climatique faisant fondre les glaciers, mais le Petit Âge Glaciaire qui aurait provoqué l’extension et l’alourdissement de la calotte glaciaire du sud du Groenland, la plus proche des colonies nordiques. Sous l’effet de cette masse, la terre se serait recouverte d’eau. La calotte glaciaire serait même devenue si imposante que sa gravité aurait attiré l’océan à proximité.
Même si l’élévation du niveau de la mer n’a peut-être pas été la seule raison du départ des Vikings du Groenland, elle a certainement été un facteur majeur et s’est ajoutée à des problèmes sociaux, à la rareté des ressources et à d’autres facteurs politiques.

Statue d’Erik le Rouge à Reykjavik (Photo: C. Grandpey)

Au cœur de l’actuel Guatemala, Tikal aurait été fondée en 600 avant J.C., et certains de ses premiers édifices dateraient de 250 à 900 après J.C. À son apogée, Tikal comptait plus de 60 000 habitants, était le centre économique de la civilisation maya et avait la taille du Texas.
Des recherches récentes soulignent les effets catastrophiques de la sécheresse sur les Mayas. Les chercheurs ont collecté quatre preuves du réchauffement du climat à partir de trois lacs voisins et d’une stalagmite au fond d’une grotte, ce qui a permis de mettre au point un modèle de l’équilibre entre l’évaporation et les précipitations.
Les résultats révèlent des périodes de sécheresse intense durant une décennie, principalement dues à une diminution des pluies estivales. Les Mayas avaient misé sur ces pluies pour faciliter leurs pratiques agricoles, de sorte que les effets ont été catastrophiques lorsque les précipitations ont chuté.
Une étude publiée en 2020 explique que les sources d’eau mayas étaient contaminées par des algues toxiques et du mercure. Les Mayas ont construit leur ville de manière à capter autant d’eau de pluie que possible dans des réservoirs. Cependant, leur utilisation fréquente du cinabre, un minerai à base de mercure, mélangé à l’eau de pluie, a pollué les réservoirs, les rendant toxiques. Avec la sécheresse persistante, le manque d’eau potable, la diminution des récoltes et la prolifération des maladies, les Mayas ont rassemblé les conditions parfaites pour l’effondrement de leur civilisation.

Photo: C. Grandpey

L’île de Pâques, également connue sous le nom de Rapa Nui, se trouve à 3 200 kilomètres à l’ouest de l’Amérique du Sud et a longtemps constitué un exemple en matière de gestion des ressources. Pendant de nombreuses années, l’hypothèse principale de l’effondrement de la civilisation Rapa Nui a été attribuée à la déforestation par la population, ce qui aurait conduit à la cannibalisation, à la guerre et au déclin de la société.
Cependant, avec les progrès technologiques et les changements de méthodologie au cours des 20 dernières années, différentes hypothèses ont émergé. Au lieu de la déforestation, des études pensent que les rats amenés par les colons européens pourraient en être la cause de la chute de la société Rapa Nui.
La déforestation et l’introduction de maladies par les colons européens en 1722 ont créé un ensemble d’événements qui ont contribué à la disparition de Rapa Nui. La population a chuté à 111 habitants en 1877, non pas à cause du cannibalisme mais plutôt à cause des marchands d’esclaves.

Moai sur l’île de Pâques (Crédit photo: Wikipedia)

L’étude complète, qui inclut la chute d’autres civilisations, est disponible sur le site Web de Business Insider.

https://www.businessinsider.com/photos-ancient-civilizations-impacted-climate-change-photos-2023-10?r=US&IR=T

La note que vous venez de lire n’est qu’une synthèse de cette étude. J’ai utilisé à plusieurs reprises le conditionnel dans les explications de la chute des civilisations passées. Si certaines, comme la disparition de la civilisation maya, sont assez bien identifiées, d’autres sont encore assez mystérieuses et parfois discutables Il se peut que des phénomènes climatiques majeurs aient joué un rôle dans la disparition de ces civilisations, mais d’autres événements sont probablement à prendre en compte.

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The discovery of a cooling period from the year 536 raises the question of the impact of climate on the epidemics, migrations and other invasions that occurred shortly after. This climatic event caused by volcanic activity somewhere in the world may have played a role in the profound upheavals experienced by the Eurasian continent at the time.
In a post published on this blog on April 20th, 2018, I put forward the different hypotheses concerning the 6th century eruptions.
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2018/04/20/les-eruptions-du-6eme-siecle-the-sixth-century-eruptions/

The disappearance of ancient civilisations has raised a lot of questions among, archaeologists, historians and scientists. For years, scientists have been trying to solve these mysteries and have developed varying theories.

Today, researchers are wondering whether climate change might have contributed to the collapse of ancient civilizations. Using carbon dating, isotopes in river or lake sediment, coring trees, and a variety of other techniques, they are starting to gain a better understanding of climate change as a contributing factor to ancient societal collapse.

The Roman Empire had an impressive size with 75 million citizens at its peak and extending from northern Britain to the edges of the Sahara. But the more impressive a civilization, the more puzzling it becomes when it collapses.

The Roman Empire had everything to be prosperous : interconnected cities, a universal currency, highways, libraries, and even a functioning sewage system. Today, researchers are suggesting that climate change contributed to the collapse.

The Roman Empire benefitted from warm, wet, and stable weather that allowed abundant crops and economic success. When volcanic activity grew and led the world into the « Late Antique Little Ice Age, » the Roman Empire began to lose its foothold. The ice age led to low crop yields, famine, and poor health. It also made areas of the Roman Empire less hospitable and more open to invasion. Famine and poor health in the interconnected, colder areas of the Roman Empire also made it ripe for a plague to spread. Changing weather introduced new diseases, and Rome dealt with three different plagues: smallpox, the Plague of Cyprian, and the bubonic plague. In the end, plagues, famine, and invasion all befell Rome as the weather shifted, contributing to its downfall.

The Vikings first settled in Greenland after Erik the Red, was exiled from Iceland for manslaughter in around AD 985. Soon, a group of Vikings lived in Greenland for about 465 years, from 985 to 1450. But suddenly, they disappeared, leaving behind their homes and communities, and in the 15th century, signs of Norse habitation disappeared from the geological record.

The newest leading theory is that climate change was a major contributing factor. A study has found that from 1100 to 1400, rising sea levels could have flooded Viking settlements by as much as 3 meters, affecting an area of 200 square kilometers square miles.

The reason for the rise in sea levels was not a heating period that melted glaciers and caused the sea level to rise, but the Little Ice Age which caused the Southern Greenland Ice Sheet, the nearest to Norse settlements, to grow and weigh down the land. As a result, the land was filled with water. The ice sheet even grew so large that its gravity pulled the ocean near it.

Though rising sea levels might not have been the sole reason for leaving Greenland, it was certainly a major factor when compounded with social unrest, scarcity of resources, and other political factors.

In today’s Guatemala, Tikal is believed to have been founded in 600 BC, with some of its first buildings dating from AD 250 to 900. At its peak, Tikal had over 60,000 citizens, was the economic hub of Mayan civilization, and occupied a land mass about the size of Texas.

Recent research points to the catastrophic effect of drought on the Mayans. Researchers used four detailed records of past climate change obtained from three nearby lakes and a stalagmite on a cave floor, developing a model of the balance between evaporation and rainfall.

The results point to intense droughts lasting for a decade, mainly from decreased summer rain activity. The Mayans had bet on summer rains to aid their farming practices, so the effects were catastrophic when rainfall was reduced by even a modest amount.

Research published in 2020 suggests that Mayan water sources were contaminated with toxic algae and mercury. The Mayans built their city in a way that aimed to capture as much rainwater as possible in centralized reservoirs in the city. However, their frequent use of cinnabar, a mercury-based ore, mixed with the accumulated rainwater and polluted the reservoirs, turning them poisonous. Together with persistent drought, lack of drinking water, diminishing crops, and proliferating disease, the Mayans met the perfect storm for the collapse of a civilization.

Photo: C. Grandpey

Easter Island, also known as Rapa Nui, is 3,200 kilometers west of South America and has long been a cautionary tale of resource management. For many years, the leading hypothesis for the collapse of the Rapa Nui civilization was attributed to the deforestation by the people, which led to cannibalization, warfare, and societal decline.

However, with technological advances and methodology changes in the last 20 years, different hypotheses have come to light. Instead of the Rapa Nui causing deforestation, studies believe rats brought over by European settlers might have caused it.

Deforestation and the introduction of diseases from European settlers in 1722 created a combination of events that contributed to the demise of the Rapa Nui. The population of Rapanui dropped to 111 in 1877, not because of cannibalism but rather because of slave traders.

The traditional narrative of « ecocide » done by the Rapa Nui has continually been contested in the past two decades as newer research has pointed to these other factors.

The comprehensive study including the collapse of other civilisations can be found on the Business Insider website.

https://www.businessinsider.com/photos-ancient-civilizations-impacted-climate-change-photos-2023-10?r=US&IR=T

The post you have just read is only a summary of this study. I have repeatedly used the conditional to explain the fall of past civilizations. If some, like the disappearance of the Mayan civilization, are fairly well identified, others are still quite mysterious and sometimes debatable. Major climatic phenomena may have played a role in the disappearance of these civilizations, but other events probably need to be taken into account.

El Chichon (Mexique) cause de l’effondrement de la civilisation maya ? // Did El Chichon (Mexico) cause the collapse of the Maya civilisation ?

drapeau-francaisLa civilisation maya est l’une des plus anciennes d’Amérique, avec des origines remontant à la préhistoire. Les implantations mayas des Basses-Terres du sud, telles que Copán, Tikal ou Palenque, connurent leur niveau de développement le plus élevé à la période classique, entre le 6ème et le 9ème siècle de notre ère, avant d’être rapidement abandonnées entre la fin du 8ème et du 9ème siècle.

La cause du dépeuplement quasi total des puissantes cités mayas à l’aube du 9ème siècle reste mal connue. Des hypothèses ont été avancées pour expliquer la chute brutale de la civilisation maya, mais les spécialistes ne sont toujours pas d’accord sur les causes d’un bouleversement aussi radical. Guerres, désastres écologiques, famines ou une combinaison de ces facteurs sont les raisons généralement avancées pour expliquer ce déclin.

Aujourd’hui, les scientifiques pensent que l’on peut établir un lien entre la chute de la civilisation maya au 6ème siècle et une éruption du volcan El Chichon au Mexique. Une équipe néerlandaise a étudié des dépôts de cendre et découvert que l’âge des matériaux correspond au « hiatus » de la civilisation maya. C’est une époque où cette population très évoluée d’Amérique centrale a connu des bouleversements culturels et une instabilité politique. En particulier, les Mayas ont abandonné les Basses Terres auxquelles ils étaient très attachés.
Une importante trace de soufre dans les carottes de glace prélevées aux pôles indique qu’il y a eu une éruption majeure quelque part sur Terre en l’an 540, juste au début du « hiatus » de plusieurs décennies qui a fait s’effondrer la civilisation maya. Cet événement a été probablement important car il a laissé une signature bien marquée dans les couches de glace et a très vraisemblablement eu un impact climatique à l’échelle mondiale, avec des conséquences désastreuses pour l’environnement dans la région de l’éruption.
Les recherches actuelles se concentrent sur les retombées de cendre qui ont affecté les Basses Terres mayas. Il se pourrait que ces téphra soient reliés chimiquement à El Chichon. Des échantillons ont été prélevés dans le lac Tuspan et le delta Usumacinta-Grijavala sur la côte mexicaine. L’utilisation de plusieurs techniques, pas seulement la datation par le Carbone 14, a permis de déterminer l’âge des chutes de cendre qui se situerait autour de l’an 540.
Pour savoir si El Chichon est vraiment à l’origine du soufre détecté dans les carottes de glace, il faudrait une analyse chimique qui n’a pas encore été effectuée. La seule chose dont on est à peu près sûr pour le moment, c’est que l’événement s’est probablement déroulé sous les tropiques.

Il y a en fait deux signatures très proches l’une de l’autre dans les carottes de glace, avec un second événement qui se serait produit en l’an 536. Cet événement pourrait être une éruption quelque part en Amérique du Nord, peut-être l’Alaska. Les données fournies par les cernes d’arbres en Europe du Nord à cette époque révèlent un très fort refroidissement, phénomène qui se produit en général quand de grands volumes d’aérosols sulfatés sont dispersés à travers le monde. Les simulations font ressortir un abaissement de deux degrés de la température moyenne pendant l’été dans toute l’Europe du Nord. Des preuves archéologiques et d’autres informations montrent aussi des perturbations sociales suite à une série de mauvaises récoltes et des épidémies de peste.
Si l’on considère ces deux éruptions ensemble et si l’on examine leur impact sur une période de 10 ans, en se concentrant sur l’hémisphère Nord, on constate que ce double événement volcanique est certainement celui qui a le plus perturbé le climat pendant les 1200, voire 2000, dernières années.

Reste à savoir si ce double événement volcanique a entraîné la disparition de la civilisation maya…
Source: BBC Nouvelles: http://www.bbc.com/news

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drapeau-anglaisThe Maya civilisation is one of the oldest in America, with origins dating back to prehistoric times. Maya settlements in the Southern Lowlands, such as Copán, Tikal and Palenque, reached their highest level of development in the classical period between the 6th and 9th century AD, before being quickly abandoned between late 8th and 9th century.
The cause of the almost total depopulation of powerful Maya cities at the dawn of the 9th century remains unclear. Hypotheses have been advanced to explain the sudden fall of the Maya civilization, but experts still do not agree on the causes of such a radical upheaval. Wars, ecological disasters, famine or a combination of these factors are usually cited as reasons for the decline.

Scientists think they can now tie the disruption that hit the Maya civilisation in the 6th century to an eruption of the El Chichon volcano in Mexico. A Dutch team has investigated ashfall deposits, finding the age of the materials to be a good match for the so-called Mayan « hiatus ». This was a time when the sophisticated Central Americans experienced cultural upheaval and political instability. They also abandoned many of their favoured lowland sites.

A sulphur spike in ice core records from the poles indicates there was a big eruption somewhere on Earth in AD 540, right at the start of the multi-decade hiatus. It must have been a major event to have left such a distinctive signature in the frozen layers, and very likely led to global climate impacts and severe environmental degradation in the region of the blast.

Current research is centered on ashfall dispersed across what were the Mayan lowlands. This tephra can be connected chemically to El Chichon. Samples have been collected from Lake Tuspan and the Usumacinta-Grijavala delta on the Mexican coast. Using multiple techniques, not just radiocarbon, the ages of the ash fall has been found to be around AD 540.

Whether El Chichon really is the source of the sulphur seen in the ice cores would require a chemical analysis that has yet to be done. The best one can say at the moment is that the event was probably located in the tropics.

There are actually two closely spaced signatures in the ice record, with the second occurring in AD 536. This event could be an eruption somewhere in North America, perhaps Alaska. Tree ring data in northern Europe from this time indicates there was very strong cooling – something you might expect if large volumes of sulphate aerosols were dispersed across the globe. The simulations suggest there was a reduction of two degrees in average summer temperatures across Northern Europe. Archaeological evidence and other information also speak to societal disruption, such as a run of poor harvests and outbreaks of plague.

If one takes these two eruptions together and look at their impact over a 10-year period, focusing on the Northern Hemisphere, then this double event would have been clearly the strongest volcanic forcer of climate of at least the last 1,200 years, probably more like 2,000 years.

The point is to know whether this double volcanic event really led to the disappearance of the Maya civilisation…

Source: BBC News: http://www.bbc.com/news

El Chichon

El Chichon vu depuis l’espace en 1986 (Crédit photo: NASA)

Tikal 01

Tikal 02

Vues du site maya de Tikal au Guatemala (Photos: C. Grandpey)