Les centres d’évacuation du Mayon (Philippines) // Mt Mayon’s evacuation shelters

J’ai écrit dans une note précédente qu’en date du 13 juin 2023, 16 152 personnes avaient été évacuées des pentes du Mayon ; parmi elles, 15 493 se trouvent dans des centres provisoires d’hébergement et 659 étaient hébergées par des amis et de la famille. La plupart des personnes contraintes de quitter leurs domiciles vivent dans des fermes situées dans la zone de danger permanent d’un rayon de 6 kilomètres. Les écoles sont souvent utilisées comme abris temporaires, ce qui perturbe les condirions d’enseignement pour des milliers d’élèves. Beaucoup suivent les cours dans des chapelles et des tentes ou sous des arbres en plein air.
Pour le moment, l’éruption n’a fait ni blessé ni mort. Le problème, c’est que personne ne sait combien de temps elle va durer. Les évacuations pourraient s’éterniser pendant des mois et provoquer une crise humanitaire prolongée.
Dans les écoles, chaque salle de classe est devenue un lieu d’hébergement surpeuplé pour plusieurs familles, avec des nattes de couchage, des sacs de vêtements, des réchauds et des jouets pour les enfants. Plus de 17 000 étudiants de cinq villes de la province d’Albay sont concernés par les désagréments provoqués par l’éruption. Environ 80% suivent les cours chaque jour à la maison ou ailleurs grâce à un système dans lequel les parents participent à l’enseignement de leurs enfants en utilisant des «modules d’apprentissage» fournis par l’école.
Cette approche d’apprentissage à distance a été largement utilisée pendant les deux années de pandémie de coronavirus, lorsque la majeure partie des Philippines était en quarantaine, obligeant les gens à rester chez eux
L’un des défis pour les enseignants aujourd’hui est de retrouver les écoliers qui ont été évacués afin de pouvoir confier les modules d’apprentissage à leurs parents.
Certains enseignants tentent de poursuivre les cours en présentiel. Ils retrouvent alors leurs élèves à l’intérieur des salles des fêtes, des chapelles, des gymnases et des garderies, ou bien à l’extérieur dans les jardins et sous les arbres, voire dans les couloirs de l’école.
Dans l’école primaire de San Jose, qui compte plus de 2 400 villageois évacués vers la ville de Malilipot, les enseignants donnent des cours le long d’étroites allées en plein air, dans un jardin fleuri, à l’intérieur d’un minuscule abri prévu pour accueillir des réceptions, et à l’ombre d’un arbre.
Le président Ferdinand Marcos s’est rendu à Albay pour rassurer les personnes évacuées, distribuer de la nourriture et discuter avec le gouverneur de la province et les maires de la ville de l’impact de l’éruption sur les villageois, les écoliers et l’économie de la province.
L’éruption est l’une des calamités naturelles auxquelles est confrontée l’administration locale. Une vingtaine de typhons et autres tempêtes frappent les Philippines chaque année, et les 24 volcans actifs de l’archipel sont secoués par de fréquents séismes.
Certains des villageois évacués se sont plaints de la chaleur et de la surpopulation dans les centres d’hébergement. Les autorités locales se sont engagées à fournir davantage de ventilateurs électriques et à améliorer leur confort. Les centres d’hébergement sont aussi des foyers de problèmes sanitaires et de promiscuité. On le sait : plus l’évacuation sera longue, plus il y aura de problèmes.
Les autorités sont très prudentes aujourd’hui lorsque le PHIVOLCS annonce que le Mayon connaît une hausse d’activité. Ils se souviennent de la dernière éruption de 2018, qui a déplacé des dizaines de milliers de personnes. Une éruption de 1814 a enseveli des villages entiers et tué plus de 1 000 personnes.
Source : The Independent.

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I wrote in a previous post that by June 13th, 2023, 16,152 people had been evacuated from the slopes of Mt Mayon; of those, 15,493 were in evacuation shelters and 659 were staying with friends and family. Most of those forced to evacuate live in farming villages within the 6-kilometer radius permanent danger zone. Schools are often used as shelters, disrupting education for thousands of students, many of whom are having classes in chapels and tents or under trees in the open.

For the moment, the eruption has not caused any injuries or death. But nobody knows how long it will last. The evacuations could drag on for months and cause a prolonged humanitarian crisis.

In the schools, every classroom has turned into an overcrowded sanctuary for several families with sleeping mats, bags of clothes, cooking stoves and toys for children. More than 17,000 students in five Albay towns are among those affected by the displacements for the eruption. About 80% are continuing their daily school lessons through an emergency system in which parents teach their children at home or elsewhere using school-provided “learning modules.”

The temporary distant-learning approach for students was extensively used during the two years of the coronavirus pandemic, when most of the Philippines was under police-enforced quarantine that restricted people to their homes.

One of the challenges for the teachers today is how to track the displaced school children so they can give their parents the learning modules.

Some teachers are trying to continue in-person classes, meeting with their students inside village halls, chapels, gymnasiums and daycare centers, outside in gardens and under trees, or even in school corridors.

At the San Jose elementary school campus now crammed with more than 2,400 displaced villagers in Malilipot town, teachers are holding classes along narrow open-air walkways, in a flower garden, inside a tiny guest hut and under the shade of a tree.

President Ferdinand Marcos has flown to Albay to reassure displaced villagers, hand out food and discuss with the provincial governor and town mayors the impact of the eruption on villagers, schoolchildren and the province’s economy.

The eruption is one of the natural calamities the local administration has to face. About 20 typhoons and storms lash the Philippines every year, and the archipelago’s 24 active volcanoes are shaken by frequent earthquakes.

Some of the displaced villagers have complained about heat and overcrowding in emergency shelters. Local officials pledged to provide more electric fans and improve their condition. Shelters are also hotbeds for sanitary problems and promiscuity. The longer the evacuation, the more problems there are.

Authorities are very cautious today when PHIVOLCS warns that Mt Mayon is becoming active. They remember the last eruption of 2018, which displaced tens of thousands. An 1814 eruption buried entire villages and killed more than 1,000 people.

Source : The Independent.

Personne ne sait comment évoluera l’éruption du Mayon, ni combien de temps elle durera (Crédit photo: Phivolcs)