Jean-Louis Etienne : entre « Persévérance «  et « Polar Pod »

Le 16 mars 2021, j’écrivais une note sur ce blog à propos du « Polar Pod« , une expédition autour du continent antarctique, imaginée par le médecin et explorateur Jean-Louis Etienne. Le projet initial prévoyait une mise en œuvre à partir de 2015 mais des retards sont intervenus. En 2017, à l’occasion d’une rencontre avec Jean-Louis Etienne, à laquelle participait également Laurent Ballesta, l’explorateur nous avait fait part des retards probables au niveau du financement du projet. Par la suite, le lancement du projet a été prévu en 2023. Aujourd’hui, on parle plutôt de 2025.

Le Polar Pod est un grand flotteur vertical de 100 mètres de haut dont 80 sont immergés pour plus de stabilité, avec un poids total de 1000 tonnes. De chaque côté du flotteur sont arrimées deux passerelles sur lesquelles on peut mettre des voiles permettant d’infléchir légèrement la trajectoire de navigation..

Se laissant entraîner par le courant circumpolaire, le Polar Pod devrait réaliser deux tours de l’Antarctique.Trois marins et quatre ingénieurs seront mobilisés, et relayés en moyenne tous les deux mois. L’objectif de l’expédition est de recueillir des données sur le climat, la biodiversité et la pollution dans cette région du monde qui est un élément essentiel de la régulation du climat. Selon les scientifiques, les eaux froides autour de l’Antarctique absorbent 40 % des émissions de gaz carbonique d’origine anthropique. Il est également prévu de faire un inventaire de la faune locale par acoustique parce que le Polar Pod est un navire totalement silencieux.

Jean-Louis Etienne m’avait indiqué que la pédagogie serait présente dans le projet et qu’une communication avec les établissements scolaires serait mise en place.

En attendant la mise en route du Polar Pod, Jean-Louis Etienne a quitté Marseille le 15 juin 2023 à bord de son navire « Persévérance« , conçu pour naviguer dans les eaux polaires. Avec ses 42 mètres de long et 11 mètres de large, c’est un voilier robuste à la coque en aluminium. Sa véritable finalité sera de ravitailler en mer l’équipage du Polar Pod dans l’océan Austral autour de l’Antarctique.

D’ici 2025, le « Persévérance » va beaucoup naviguer et servir à faire des prélèvements dans l’océan pour les scientifiques du GIEC. À bord du navire, un laboratoire collectera des données dans les zones polaires, notamment au Groenland.

Le voilier servira aussi d’attraction touristique pour financer ce projet estimé à 18 millions d’euros. Si l’Etat s’occupe du financement du Polar Pod, Jean-Louis Etienne doit assurer celui de l’expédition. « Persévérance » a une capacité d’accueil de 12 personnes qui payent pour venir à bord et qui participent dans ce sens à l’économie du projet. La première croisière est prévue dès le 15 juin, avec un cap sur l’Arctique et l’île norvégienne du Spitzberg. Si vous êtes intéressé par ces croisières, rendez-vous sur ce lien : https://www.bateauperseverance.com/fr/

Source : France Info, Jean-Louis Etienne.

 

Source: Jean-Louis Etienne

Polar Pod, un laboratoire flottant en Antactique

Jean-Louis Etienne intervient fréquemment dans les médias ces jours-ci. La raison est facile à comprendre : il est en train de lancer officiellement sa prochaine expédition à bord du Polar Pod autour du continent antarctique.

Le projet initial prévoyait une mise en œuvre à partir de 2015 mais des retards sont intervenus. Il y a quatre ans, à l’occasion d’une rencontre avec Jean-Louis Etienne, à laquelle participait également Laurent Ballesta, l’explorateur nous avait fait part des retards probables au niveau du financement du projet. Aujourd’hui, la situation a évolué favorablement et la mission antarctique devrait débuter fin 2023.

Le Polar Pod est un grand flotteur vertical de 100 mètres de haut dont 80 sont immergés pour plus de stabilité, avec un poids total de 1000 tonnes. De chaque côté du flotteur ont été arrimées deux passerelles sur lesquelles on peut mettre des voiles permettant d’infléchir légèrement la trajectoire de navigation..

Se laissant entraîner par le courant circumpolaire, le Polar Pod devrait réaliser deux tours de l’Antarctique. L’objectif de l’expédition est de recueillir des données sur le climat, la biodiversité et la pollution, dans cette région du monde qui est un élément essentiel de la régulation du climat. Les eaux froides autour de l’Antarctique absorbent, selon les scientifiques, 40 % des émissions de gaz carbonique d’origine anthropique. Il est également prévu de faire un inventaire de la faune locale par acoustique parce que le Polar Pod est un navire totalement silencieux.

Jean-Louis Etienne m’avait indiqué par ailleurs que la pédagogie serait présente dans le projet et qu’une communication avec les établissements scolaires serait mise en place.

Source : Jean-Louis Etienne

Expédition scientifique internationale autour de l’Antarctique // International scientific expedition around Antarctica

drapeau-francaisRécemment créé, le Swiss Polar Institute (SPI) sera dédié à l’étude des pôles et des environnements extrêmes. Son premier projet est d’envergure: une expédition scientifique internationale de circumnavigation autour du continent antarctique, réunissant 55 chercheurs issus de 30 pays et travaillant sur 22 projets de recherche. Voici la finalité du projet, telle qu’elle est définie par le SPI :

Entre le 20 décembre 2016 et le 18 mars 2017, les équipes scientifiques seront à bord du navire de recherche russe Akademik Treshnikov pour une expédition sans précédent autour de l’Antarctique. Au cours de l’Antarctic Circumnavigation Expedition (ACE), les chercheurs travailleront dans un certain nombre de domaines interdépendants, de la biologie à la climatologie et à l’océanographie, pour l’avenir de ce continent.
Une meilleure compréhension de l’Antarctique est essentielle, non seulement pour sa conservation, mais pour toute la planète. Les pôles sont touchés par le changement climatique plus que toute autre région sur Terre. De plus, ils jouent un rôle central car ils fournissent aux océans de puissants courants sous-marins qui régulent le climat de la planète depuis les pôles jusqu’à l’équateur.
Aujourd’hui, les progrès scientifiques dépendent plus que jamais de la communication entre les différents domaines scientifiques. Les études polaires ne font pas exception. Par exemple, la biologie marine dépend de modèles mathématiques complexes actuellement en cours d’élaboration par les océanographes. Dans le même temps, les micro-organismes qui jouent un rôle important dans la transformation de l’atmosphère, peuvent aider les climatologues à faire des prévisions plus précises.
Afin de favoriser une culture interdisciplinaire, l’ACE combinera les compétences et le savoir-faire d’un large éventail de disciplines scientifiques. C’est la seule façon de comprendre l’Antarctique et son rôle, à l’échelle de la planète, dans les questions climatiques d’aujourd’hui et de demain.
Un appel à projets a été lancé en novembre 2015, avec la réception de plus de 100 propositions. Vingt-deux projets comprenant 55 chercheurs de 30 pays ont finalement été sélectionnés après examen par un comité scientifique international. Vous trouverez la liste des projets sur le site du SPI :
http://polar.epfl.ch/page-131984-en.html

Cette expédition antarctique sera suivie d’une autre en 2018. Polar Pod sera une plateforme océanographique habitée spécialement conçue pour dériver autour de l’Antarctique dans les « cinquantièmes hurlants ».

http://www.jeanlouisetienne.com/polarpod/index.cfm

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drapeau-anglaisThe recently established Swiss Polar Institute (SPI) will be dedicated to the study of the poles and extreme environments. His first project is extensive: an international scientific expedition to circumnavigate the Antarctic continent, bringing together 55 researchers from 30 countries working on 22 research projects. Here is the purpose of the project, as defined by SPI:

From December 20th 2016 to March 18th 2017, scientific teams from all over the world will board the Russian research vessel Akademik Treshnikov for an unprecedented expedition around Antarctica. During the Antartic Circumnavigation Expedition (ACE), researchers will work on a number of interrelated fields,  from biology to climatology to oceanography, for the future of this continent.

A better understanding of Antarctica is critical, not just for its preservation, but for the whole planet. The poles are affected by climate change more than any other region on Earth. Moreover, they play a central role in providing oceans with strong underwater streams that regulate the world’s climate from the poles to the equator.

Today, scientific progress depends more than ever on communication between diverse scientific domains. Polar studies are no exception. For example, marine biology depends on complex mathematical models currently being developed by oceanographers. Meanwhile, microorganisms that play an important role in transforming the atmosphere, can help climatologists to make more accurate predictions.

In order to foster an interdisciplinary culture, ACE will combine competences and know-how from a broad range of scientific disciplines. We believe that this is the only way to understand Antarctica and its global role in today and tomorrow’s climate issues.

An open call for projects was launched in November 2015 with over 100 world-class applications. Twenty-two projects comprising 55 researchers from 30 countries were finally selected following peer-review by an international scientific committee. You will find the list of the projects on the SPI website:

http://polar.epfl.ch/page-131984-en.html

This Antarctic expedition will be followed by another one in 2018. Polar Pod will be a manned oceanographic platform designed to drift around Antarctica in the “furious fifties.”

http://www.jeanlouisetienne.com/polarpod/EN/index.cfm

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L’itinéraire de l’expédition circumantarctique (Source: Swiss Polar Institute)

Phot’Aubrac 2016: Rencontre avec Jean-Louis Etienne

Le week-end dernier, j’étais dans l’Aubrac, dans le cadre du festival Phot’Aubrac, une manifestation très sympa au cours de laquelle les photos sont exposées dans les villages autour de Nasbinals (Lozère), bien connu des pèlerins qui se rendent à Saint Jacques de Compostelle. Les vastes étables se trouvent transformées en galeries d’expositions !

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Invité du festival, Jean-Louis Etienne a présenté samedi soir une conférence autour du projet Polar Pod que vous pourrez découvrir à cette adresse :

http://www.jeanlouisetienne.com/polarpod/

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Le projet Polar Pod débutera en 2018. Il permettra en particulier de mieux étudier la capacité des eaux froides de l’Océan Arctique a absorber le CO2 contenu dans l’atmosphère. D’autres applications concerneront le comportement des animaux marins qui fréquentent la région.

A l’issue de la conférence, j’ai pu avoir un moment privilégié avec le médecin-explorateur. Je tenais à lui demander de me dédicacer son ouvrage  consacré à l’Expédition Erebus en 1994 car plusieurs participants étaient des amis personnels. Nous avons ensuite abordé le thème du réchauffement climatique. A l’inverse de Nicolas Sarkozy – dont les compétences scientifiques restent à prouver – Jean-Louis Etienne est persuadé que l’Homme est responsable de la hausse actuelle des températures sur la planète. Comme moi, il a pu constater en Alaska le recul spectaculaire et inquiétant des glaciers. Selon lui, à supposer qu’une politique de réduction des gaz à effet de serre soit mise en place – ce qui est loin d’être gagné – il faudra au moins un siècle pour que la terre retrouve son équilibre climatique. Il reconnaît par ailleurs qu’il est très difficile de convaincre le grand public de ce phénomène. Au cours de cette conversation à bâtons rompus, j’ai abordé le thème de la COP 21 et j’ai rappelé à Jean-Louis Etienne que l’Inde avait décidé d’augmenter sa production de charbon quelques jours après la fin de la conférence de Paris. Il m’a alors déclaré: » Connaissez-vous un pays producteur de charbon ou de pétrole qui décide spontanément, sans raison majeure, de baisser sa production? » La messe est dite!

Cette soirée à Nasbinals restera pour moi un excellent souvenir qui s’ajoutera à mes rencontres avec d’autres personnages hors du commun tels que Haroun Tazieff et Maurice Krafft.

J’ai également retrouvé au cours de cette soirée le biologiste marin de renommée mondiale Laurent Ballesta, souvent intervenu dans l’émission de Nicolas Hulot Ushuaia Nature. Il sera probablement l’invité de la prochaine édition de Phot’Aubrac en 2017.