Disparition annoncée des glaciers pyrénéens en 2034…ou avant !

Une étude parue le 4 juillet 2025 confirme ce que l’on redoutait. Selon des chercheurs de l’Institut pyrénéen d’écologie et du Département de géographie de l’Université de Barcelone, les Pyrénées se retrouveront sans glace d’ici à 2034. Les scientifiques ajoutent que si des étés extrêmes comme 2022 et 2023 se répètent, cette situation pourrait même arriver avant.

Dans cette étude, les chercheurs ont observé les trois glaciers les plus larges des Pyrénées, le Mont Perdu, le glacier d’Ossoue et le glacier de l’Aneto, et ont comparé l’épaisseur de leur glace sur trois années différentes en 2011, 2020 et 2024. Le constat est sans appel : elle fond à vue d’œil.

Glacier d’Ossoue en 2024 (Crédit photo: association Moraine)

Glacier du Vignemale (Crédit photo: visiteur de mon blog)

Depuis 1950, la température des Pyrénées a augmenté de plus de 1,5 °C, provoquant un rétrécissement progressif des glaciers. La fonte s’est accélérée au 21ème siècle. À la fin de l’année 2023, les Pyrénées ne comptaient plus que 15 masses glaciaires. Il s’agit d’une diminution significative par rapport à 2011 où l’on recensait 27 masses glaciaires) et 2020 où 24 glaciers étaient encore présents

Lee chercheurs expliquent que la mort des glaciers pyrénéens est inéluctable et un retour en arrière est impossible. Beaucoup de glaciers disparaîtront dans les prochaines années. Une étude récente prévoit que la moitié des glaciers existants dans le monde auront disparu d’ici 2100, même en se basant sur une estimation prudente du réchauffement climatique de 1,5 °C par an. Cela signifie que, même en contenant la hausse des températures, cette fonte des glaciers est inévitable.

Source : France 3 Occitanie.

Voici un court reportage sur la mort du glacier d’Ossoue :

https://www.facebook.com/share/v/1DKNixkfiX/

Pyrénées : glaciers en grand péril

Dans une note rédigée le 24 juillet 2019, je faisais part du décès du glacier Okjökull dans l’ouest de l’Islande, tué par le réchauffement climatique. Une plaque commémorative en lettres d’or, titrée en islandais et en anglais, a été inaugurée le 18 août 2019 sur le site du glacier. On peut y lire un texte à l’attention des générations futures : « Une lettre pour l’avenir » – OK (l’Okjökull) est le premier glacier islandais à perdre son statut de glacier. Au cours des 200 prochaines années tous nos glaciers devraient connaître le même sort. Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls saurez si nous l’avons fait.»

Quelques semaines plus tard, les élus écologistes pyrénéens ont déposé le 23 octobre 2019 une plaque « à la mémoire du glacier Arriel » qui a définitivement fondu dans les Pyrénées béarnaises, victime du réchauffement climatique. Le glacier d’Arriel, à proximité du lac d’Arrémoulit, dans le département des Pyrénées-Atlantiques, connaissait donc le même sort que celui de 50% des glaciers pyrénéens. Le 4 novembre 2019, j’écrivais qu’ « ils disparaîtront probablement tous d’ici 2040. Comme pour le glacier islandais, on peut lire sur la plaque : « Cette plaque atteste que nous savons ce qu’il se passe et que nous savons ce qu’il faut faire. Vous seul-e-s saurez si nous l’avons fait »

La disparition d’un glacier, même de petite taille dans les Pyrénées ou sur les autres massif, n’est pas anodine. Il est utile de rappeler que les glaciers forment des réserves d’eau douce capitales, tant pour les activités humaines que pour les écosystèmes de l’ensemble du Sud-Ouest : agriculture, tourisme, production hydroélectrique…

On peut lire en novembre 2022 dans la presse pyrénéenne que l’été caniculaire 2022 a eu raison des glaciers de Boum et du Portillon dans les Pyrénées luchonnises. Ces glaciers, qui mesuraient 3 hectares en 2020, ne font plus partie de l’inventaire des glaciers des Pyrénées.

En cette fin d’année 2022, il ne reste donc plus qu’une vingtaine de glaciers pour une superficie de 200 hectares, dans l’ensemble du massif pyrénéen, alors que l’on en recensait 44 sur toutes les Pyrénées en 2000. Il est malheureusement probable que tous ces glaciers auront disparu en 2050.

L’association Moraine qui effectue des relevés réguliers sur les glaciers pyrénéens a constaté en 2022 une fonte record du glacier d’Ossoue situé à 3 100 mètres dans le massif du Vignemale (Hautes-Pyrénées). Il a perdu cette année 4,54 mètres d’épaisseur, soit deux fois plus que les précédentes moyennes annuelles qui se situaient entre 1,80 m et 1,90 m.

Source: Wikipedia

Les scientifiques s’attendaient à une perte de glace importante après un hiver déficitaire en neige et les canicules estivales, sans oublier les épisodes de pluie saharienne qui ont réduit l’albédo. Ils ne s’attendaient toutefois pas à une fonte du glacier dans d’aussi importantes proportions.

Le glacier d’Ossoue possède encore une épaisseur d’environ 35 mètres. Toutefois, depuis de début de son suivi il y a plus de vingt ans, il a perdu près de 40 mètres de glace. Même si le réchauffement climatique était stoppé d’un coup, il est donc voué à la disparition. Le glacier continuera de fondre car il n’est plus en équilibre avec les conditions climatiques actuelles.

Source : presse régionale.

Et toujours, pour s’informer sur la fonte des glaciers :

La catastrophe glaciaire dans les Pyrénées

Hier sur sa page d’accueil, Google faisait apparaître une fillette en train de gambader sur un glacier.

Au train où vont les choses, une telle image ne sera bientôt plus d’actualité. Comme je viens de le souligner, les glaciers alpins continuent de fondre à une vitesse vertigineuse et ceux des Pyrénées sont une espèce en voie de disparition.

Sur son site web, le journal La Dépêche consacre un long article à la disparition annoncée des glaciers pyrénéens. L’article commence avec le glacier d’Ossoue qui se réduit comme peau de chagrin. Depuis 1967, date de la création du Parc National des Pyrénées, 80 % du glacier ont fondu et sa disparition totale est prévue pour 2040.

Dévoilé le 12 novembre dernier, le rapport de l’Observatoire pyrénéen sur le changement climatique (OPCC) a indiqué que la hausse de la température a été de +1,2 °C en 50 ans sur la chaîne. Cela signifie que la température moyenne des Pyrénées a augmenté de 30 % de plus que la moyenne mondiale ces cinquante dernières années.

La catastrophe glaciaire ne se limite pas aux Pyrénées. Une équipe internationale de chercheurs menée par l’Université de Zurich (Suisse) a publié dans la revue Nature les résultats des fontes observées à l’échelon planétaire en 55 ans. En combinant les observations glaciologiques de terrain et les données satellitaires, les scientifiques ont minutieusement calculé la quantité de glace perdue ou gagnée entre 1961 et 2016 sur 19 000 glaciers de 19 régions différentes, de l’Alaska aux Andes en passant par l’Arctique, le Groenland, la Russie, l’Europe, le Caucase et l’Antarctique. Le bilan est terrible puisqu’il se solde par la perte de 9 625 milliards de tonnes de glace en un demi-siècle, ce qui a fait monter le niveau des mers de 2,7 cm.

S’agissant des Pyrénées, les données de l’OPCC sont également sans appel. On peut lire dans le rapport que l’accélération du recul des glaciers représente une perte irréversible en termes de patrimoine culturel et environnemental pyrénéen. De 1984 à 2016,  20 des 39 glaciers – soit près de la moitié – comptabilisés en 1984 ont disparu, soit une perte de surface glaciaire équivalente à 516 hectares. Les six situés au cœur du Parc National – Las Néous, les Oulettes de Gaube, le Petit Vignemale, Ossoue, Gabiétous et Taillon – sont, eux aussi, victimes du réchauffement climatique. Leur superficie totale a diminué de 86 % depuis 1850 et cette tendance semble s’accélérer avec une diminution de moitié depuis 2000.

Comme dans les Alpes, la profonde modification des cycles de gel et de dégel affectera la sécurité des usagers. Avec la fonte du permafrost de roche, les éboulements et glissements de terrain vont être de plus en plus fréquents.

Sans oublier l’impact du réchauffement climatique sur les stations de ski. L’an dernier, les stations du Col du Tourmalet, la Mongie en tête, ont attendu en vain la neige pour Noël…

Source : La Dépêche.

Un visiteur de mon blog vient de m’adresser cette photo de la face nord du Vignemale. Le cliché a été réalisé le 6 septembre 2019 au niveau des Oulettes de Gaube, sur les moraines. L’auteur de la photo fait remarquer qu’il y a 100 ans le glacier du petit Vignemale  (à gauche) et celui des Oulettes (au centre) étaient jointifs et descendaient un peu plus bas que le front des moraines. Plusieurs sites Internet proposent des cartes postales très explicites montrant cette disparition.

Cette photo prise depuis le Pic de Midi de Bigorre, confirme la disparition des glaciers sur la chaîne pyrénéenne (Photo : C. Grandpey)