Un continent perdu dans l’Océan Indien // A lost continent in the Indian Ocean

drapeau-francaisCe n’est pas l’Atlantide, mais une équipe de chercheurs pense avoir découvert les preuves d’un continent perdu enfoui dans les profondeurs de l’Océan Indien, sous l’île Maurice.
Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications, ces scientifiques expliquent l’existence d’un morceau de croûte qui s’est détaché lorsque le Gondwana s’est morcelé, il y a environ 200 millions d’années.
Le Gondwana contenait des roches âgées de 3,6 milliards d’années avant de donner naissance aux continents tels que nous les connaissons. Au fur et à mesure que le super continent s’est morcelé, il a laissé derrière lui des morceaux de terre dont l’un se serait couvert de lave avant de s’enfoncer sous ce qui est aujourd’hui l’île Maurice.
Le scientifique responsable de l’étude, Lewis Ashwal, de l’université de Witwatersrand en Afrique du Sud, a examiné le zircon – ou silicate de zirconium – présent dans les roches émises pendant les éruptions volcaniques pour déterminer leur âge. De formule ZrSiO4,  le zircon présente souvent des traces de thorium et d’uranium radioactifs. Le chercheur a découvert que certains échantillons étaient âgés de 3 milliards d’années ; ils étaient donc trop vieux pour appartenir à l’Ile Maurice où aucune roche n’est âgée de plus de 9 millions d’années.
L’étude publiée dans Nature Communications corrobore un autre rapport de recherche de 2013 où les auteurs ont également trouvé des traces du minéral dans le sable d’une plage de l’Ile Maurice.
Certaines critiques ont fait remarquer que le minéral avait pu être transporté par le vent ou être transféré sur l’île par l’activité humaine, mais les chercheurs affirment que leur étude offre la preuve formelle de l’existence d’un continent perdu. L’un d’entre eux a déclaré: «Le fait que nous ayons trouvé des zircons anciens dans la roche (en l’occurrence un trachyte de 6 millions d’années) confirme l’étude précédente et réfute toute hypothèse de zircons apportés par le vent, les vagues ou des bancs de pierre ponce.»
Voici une vidéo dans laquelle Lewis Ashwal donne quelques détails supplémentaires sur l’étude:
Https://youtu.be/o61P6ysKklM
L’intégralité de l’étude se trouve sur le site web Nature Communications:
Http://www.nature.com/articles/ncomms14086

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drapeau-anglaisThis is not Atlantis, but a team of researchers says they’ve discovered evidence of a lost continent buried deep in the Indian Ocean under the island of Mauritius.

In a paper published journal Nature Communications, researchers explain the existence of a piece of crust that splintered with the break-up of the Gondwana, which started about 200 million years ago.

Gondwanaland contained rocks as old as 3.6 billion years before it split into what are now the continents. As the continent began to spread apart, it left pieces of land behind, one of which is thought to have become covered in volcanic lava before sinking under what is now Mauritius.

Lewis Ashwal, the lead scientist of the study, from the University of the Witwatersrand in South Africa, looked at the mineral zircon found in rocks spewed up by lava during volcanic eruptions to determine their age. He found that some remnants were as old as 3 billion years old, much too old to belong to the island of Mauritius, where there is no rock older than 9 million years old.

The Nature Communications study corroborates a separate 2013 report in which researchers also found traces of the mineral in beach sand.

Some critics pointed out that the mineral could have been carried in by the wind or have been carried onto the island by human activity, but the researchers claim that their study offers definitive proof of the existence of a lost continent. One of them said: « The fact that we found the ancient zircons in rock (6-million-year-old trachyte), corroborates the previous study and refutes any suggestion of wind-blown, wave-transported or pumice-rafted zircons. »

Here is a video in which Lewis Ashwal gives some more details about the study:

https://youtu.be/o61P6ysKklM

The complete study can be read of the website Nature Communications :

http://www.nature.com/articles/ncomms14086

mauritius

Relocalisation de l’île Maurice, là où elle se trouvait probablement avant le morcellement du Gondwana, juste à l’est du centre de Madagascar. (Source: Nature Communications).

A la recherche du Moho // Looking for Moho

drapeau-francaisUne équipe scientifique a quitté Colombo, au Sri Lanka, et se dirige vers Atlantis Bank dans le SO de l’Océan Indien, pour percer le plancher océanique sur 1,5 kilomètres de profondeur et récolter des échantillons de roches. La première phase de l’expédition commencera dans les prochains jours et durera jusqu’à la fin du mois de janvier 2016. Si elle est couronnée de succès, l’équipe reviendra sur le site afin d’essayer d’atteindre le Moho.
La frontière entre la croûte et le manteau terrestre, appelée discontinuité de Mohorovicic, ou MOHO, au niveau de laquelle les ondes sismiques modifient leur vitesse de déplacement, se situe à environ 7 km sous la croûte océanique et entre 30 et 60 km de profondeur sous les continents. A Atlantis Bank, le manteau se trouve à 2,5 km au-dessus du Moho, ce qui le rend à priori plus facile à atteindre.
Le projet de forage, baptisé « Slow Spreading Ridge Moho » (SloMo), tentera d’atteindre la transition croûte-manteau à Atlantis Bank. L’expédition espère obtenir des données fiables qui permettront de répondre à certaines questions sur notre planète, par exemple comment la roche en fusion monte depuis l’intérieur de la Terre et se refroidit tout en formant une nouvelle croûte océanique.
Pendant les années 1960, les scientifiques impliqués dans le projet « Mohole », ont tenté de percer le plancher océanique au large de l’île de Guadalupe, au Mexique. Le projet a atteint seulement 183 mètres de profondeur avant d’être arrêté par manque de financement.
Entre 2002 et 2011, quatre forages sur un site du Pacifique oriental ont réussi à atteindre une zone de roche friable, très probablement du magma refroidi juste au-dessus du Moho. Mais le forage a été incapable de descendre plus profondément.
De même, les forages à proximité de Hess Deep se sont heurtés à des roches de croûte profonde trop résistantes au cours de l’expédition de 2013.
En 2015, l’équipe scientifique effectuera le forage dans la dorsale de l’Océan Indien car il semble que des quantités de lave moins importantes alimentent le plancher océanique dans la région.
Un objectif préliminaire est d’atteindre 1,5 km de profondeur, ce qui a déjà été réalisé. Pendant cette première phase, les scientifiques espèrent pouvoir étudier la géologie et la biologie de la zone. Les cartes géologiques disponibles semblent montrer que l’eau de mer a percolé sur plusieurs kilomètres de profondeur à Atlantis Bank et a déclenché des réactions chimiques qui ont donné naissance à de la serpentinite.
Si la première phase de la mission SloMo est une réussite, les scientifiques reviendront dans la région pour tenter de parvenir à des profondeurs allant jusqu’à 3 km. Après cela, ils emprunteront le navire japonais Chikyu doté d’une très haute technologie pour essayer d’atteindre vraiment le Moho.
Source: Woods Hole Oceanographic Institution.

Une note rédigée le 28 octobre 2013 abordait déjà la discontinuité de Mohorovicic et les efforts des scientifiques pour essayer d’en percer les secrets.

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drapeau-anglaisA group of scientists has departed Colombo, Sri Lanka, and is heading out for the Atlantis Bank, in the southwestern Indian Ocean, to drill through 1.5 kilometres of rock, collecting core samples on the way. The first phase of the expedition will commence in the next few days and last until the end of January 2016. If the start is successful the team will come back again to try and drill all the way down to the MOHO layer. .
The crust-mantle boundary named Mohorovicic discontinuity, or MOHO, at which seismic waves change their travel velocity is located about 7 km beneath the oceanic crust and between 30 and 60 km down beneath continents. At Atlantis Bank, the mantle is settled 2.5 km above the MOHO, making it easier to reach.atlantis bank
The drilling project, named « Slow Spreading Ridge Moho » (SloMo), will try to reach the crust-mantle transition at Atlantis Bank. The expedition hopes to provide good quality data to answer some questions about other properties of our planet, for example how molten rock rises from the interior and cools while forming fresh oceanic crust.
During the 1960s, scientists involved into the « Project Mohole », tried to drill into the sea floor off Guadalupe Island, Mexico. The project reached depths of only 183 metres before it was shut down due to too high expenses.
In the period between 2002 and 2011, four holes at a site in the eastern Pacific managed to reach an area of brittle rock, most likely a cooled magma sitting just above the Moho. But the drill was unable to pierce further. Similarly, drillers at the nearby Hess Deep were limited by tough deep-crustal rocks in the 2013 expedition.
The 2015 team of experts will conduct the drilling in the Indian Ocean Ridge instead, as much smaller lava quantities seem to feed the seafloor there.
A preliminary goal is set to penetrate to the depths of 1.5 km, and it has been done before. During this first phase, the scientists are hoping to explore the geology and biology of the area. Available geological maps suggest the seawater has percolated several kilometres deep at Atlantis Bank and triggered chemical reactions responsible for turning the rock into serpentite.
If SloMo’s first phase is successfully completed, experts will return to the area to try to reach depths up to 3 km. After that, the researchers will sail out on the Japanese state of the art ship Chikyu to try to drill all the way down to MOHO layer.
Source : Woods Hole Oceanographic Institution.

A previous note written on 28 October 2013 already tackled the Mohorovicic discontinuity and the efforts made by scientists to try and pierce its secrets.

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