Réchauffement climatique et inondations

Apparemment, ce n’est pas demain que nos gouvernants prendront pleinement conscience du réchauffement climatique et de ses conséquences désastreuses. Lors d’un déplacement dans la Loire, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique a décrit l’ épisode pluvieux intense qui a affecté la région comme « inédit par son ampleur, SANS DOUTE l’expression du dérèglement climatique ». À sa place, j’aurais retiré « sans doute » et parlé de « réchauffement » climatique plutôt que de dérèglement.

Il semblerait que ces deux mots fassent mal aux lèvres de ceux qui nous gouvernent. Quand on essaye de nous expliquer les causes du phénomène, le réchauffement climatique arrive rarement en première position. Dans le cas des dernières inondations avec montée ultra rapide des eaux, on nous parle d’un « épisode cévenol qui s’est notamment conjugué avec des précipitations importantes sur une majeure partie du pays ainsi que des sols déjà détrempés. » La ministre a déclaré, que l’Hexagone faisait face non pas à un seul phénomène, mais à «  trois épisodes météorologiques différents » : un épisode cévenol, un épisode méditerranéen notamment dans les Alpes-Maritimes et une dépression. Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas mentionner le réchauffement climatique. Les climatologues ne cessent pourtant de nous alerter et de nous expliquer que ces phénomènes sont amplifiés par la hausse des températures moyennes à l’échelle du globe, provoquée par l’accumulation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre issus de l’activité humaine.

Les épisodes méditerranées ou cévenols sont certes connus et se produisent presque que tous les ans, mais force est de constater que leur intensité ne fait que s’accentuer au fil des années, ce qui est à mettre sur le compte du réchauffement climatique. De son côté, le Premier Ministre a déclaré : « On n’a pas connu, de mémoire d’homme et de service ici, un épisode cévenol d’une telle violence depuis 40 ans. » Logique, étant donné que c’est dans les années 1970 que le réchauffement climatique a commencé à s’accélérer ; les glaciers alpins le montrent de manière irréfutable. La France n’est d’ailleurs pas le seul pays européen victime de ces événements extrêmes à répétition. En Italie, des régions comme la Ligurie, la Toscane et surtout l’Émilie-Romagne doivent faire face à plusieurs inondations catastrophiques ces derniers mois.

Dans le même temps, Francois Gemenne, membre du GIEC, explique sur les ondes de France Info qu’en 2023, les puits de carbone (océans et forêts) n’ont quasiment rien absorbé, environ 2 milliards de tonnes de CO2, alors qu’ils en avaient absorbé plus de 9 milliards en 2022. C’est catastrophique. Le résultat, c’est que le niveau de concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a beaucoup augmenté en 2023, alors que les émissions de gaz à effet de serre ont très peu augmenté. La neutralité carbone est hors de portée en ce moment.

Source: France Info,Météo-France.

 

Concentrations de CO2 Octobre 2023-octobre 2024 (Source: Scripps)

En Méditerranée, les canicules marines observées ces dernières années en raison du réchauffement climatique augmentent l’intensité potentielle des précipitations, en raison d’une évaporation plus forte. Météo-France explique que l’intensité du dernier épisode pluvieux a été dopée par le passage de la dépression Leslie, Il faut aussi noter que de nombreuses zones avaient déjà été touchées la semaine précédente par la dépression Kirk. Les fortes pluies sont ainsi venues s’ajouter à des sols totalement saturés en eau.

Au final, les autorités et les médias peuvent donner toutes les explications possibles et imaginables, il faut se faire une raison : c’est bien le réchauffement climatique d’origine anthropique qui est la cause de tous ces maux. Ce n’est sûrement pas en organisant des COP chez les producteurs de pétrole (Dubaï pour la précédente et Azerbaïdjan pour la suivante ) que l’on résoudra le problème. Une telle approche revient à se moquer des populations victimes de phénomènes extrêmes.