Volcans et coupes budgétaires // Volcanoes and budget cuts

drapeau francais   En raison de récentes coupes budgétaires imposées par le gouvernement fédéral, les scientifiques de l’Alaska Volcano Observatory (AVO) – qui assure la surveillance des volcans de cet Etat – ont été contraints de fermer les stations qui offrent un suivi en temps réel des éruptions et de renoncer à la réparation des équipements sismiques. Cela va probablement entraîner des retards dans l’obtention d’informations vitales pour les pilotes de ligne et les services d’urgence.
L’Alaska Volcano Observatory ne peut plus surveiller sismiquement cinq volcans avec des équipements en temps réel destinés à détecter des éruptions imminentes. Cet équipement est particulièrement important pour permettre aux pilotes de recevoir les dernières informations sur les nuages de cendre susceptibles de causer des pannes de moteur et d’autres problèmes.
L’Alaska compte 52 volcans actifs. Beaucoup d’entre eux sont situés dans les îles Aléoutiennes, le long de voies aériennes internationales entre l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie.
L’AVO rappelle au public l’éruption du Mont Redoubt en 1989 lorsque plusieurs avions subirent des dommages à cause de la cendre. C’est ainsi qu’un Boeing 747-400 transportant 231 passagers a connu un arrêt de ses quatre moteurs après avoir volé dans un nuage de cendre. L’avion a chuté de plus de 3 km en cinq minutes avant que l’équipage réussisse à redémarrer les moteurs et atterrir en toute sécurité à Anchorage.
Le système de surveillance des volcans de l’Alaska, créé en 1988, est destiné à aider les pilotes à éviter de tels problèmes, mais il a perdu de son efficacité au cours des dernières années en raison de la diminution des crédits et le problème devient encore plus aigu avec les dernières restrictions budgétaires.
Par exemple, un projet visant à installer des moniteurs sismiques sur le Cleveland est tombé à l’eau. Le volcan a connu une petite éruption au début du mois de mai et on sait que les nuages ​​de cendre peuvent causer des problèmes au trafic aérien entre l’Amérique et l’Asie.
En Alaska, 32 volcans avaient autrefois 200 instruments sismiques en ordre de marche. Maintenant, 80 de ces instruments sont en panne et ne peuvent être réparés en raison des coupes budgétaires. Cela signifie que cinq de ces volcans ne sont pas équipés électroniquement, et ce nombre pourrait augmenter si d’autres instruments restent sans maintenance.
Ces mêmes coupes budgétaires ont également réduit le nombre de jours où des équipes peuvent utiliser un hélicoptère pour aller réparer le matériel dans des endroits éloignés. Ce nombre est passé de 140 jours en 2008 à 36 aujourd’hui.
L’AVO utilise des données satellitaires, des infrasons et les rapports des pilotes pour détecter les éruptions. Mais cela ne permet pas d’obtenir des informations en temps réel. Les ondes sonores ont permis de savoir qu’une éruption se produisait sur le Cleveland, mais il a fallu 40 minutes pour que les données scientifiques  atteignent Anchorage, à 1500 km au nord du volcan.
Les réductions budgétaires ont également entraîné des réductions de personnel. Aujourd’hui, l’AVO fonctionne avec 4 millions de dollars par an, soit environ la moitié de la somme octroyée il y a quelques années.
Quatre autres observatoires aux États-Unis – dans le Wyoming, la Californie, l’Etat de Washington et Hawaii – ont également subi des coupes budgétaires. Cela entraîne une réduction des recherches en laboratoire, des études sur l’histoire des éruptions et des survols des sites éruptifs. À Hawaii, les survols de l’éruption du Kilauea ont été réduits d’une fois par semaine à une fois toutes les deux semaines.

Source : Anchorage Daily News.

drapeau anglais   Due to recent federal budgets cuts, AVO scientists monitoring Alaska’s volcanoes have been forced to shut down stations that provide real-time tracking of eruptions and give up repairs of seismic equipment. This could mean delays in getting vital information to airline pilots and emergency planners.

The Alaska Volcano Observatory can no longer seismically monitor five volcanoes with real-time equipment to detect imminent eruptions. Such equipment is especially important in helping pilots receive up-to-the-minute warnings about spewing ash that can cause engine failures and other problems.

Alaska has 52 active volcanoes, with many of them located on the Aleutians Islands along international air routes between Europe, North America and Asia.

AVO remind the public of the 1989 eruption of Mount Redoubt when several aircraft experienced damage from ash – including a Boeing 747-400 carrying 231 passengers that lost all four engines after flying into an ash cloud. The plane dropped more than 3 km in five minutes before the crew was able to restart the engines and land safely in Anchorage.

The Alaska volcano monitoring system, first created in 1988, is intended to help pilots avoid such problems. But it has regressed over the past few years because of shrinking finances, and the problem is getting more acute with further squeezing operations.

For example, gone is a plan to install seismic monitors at Cleveland Volcano which experienced a low-level eruption earlier this month and whose ash clouds may cause trouble to air traffic between America and Asia.

In Alaska, 32 volcanoes once had 200 working seismic instruments. Now 80 of those instruments have fallen into disrepair and can’t be fixed due to the budget cuts. That means five of those volcanoes aren’t monitored electronically at all, and the number could rise if more instruments go without maintenance.

Cuts also have reduced the number of days helicopter crews can fly to repair equipment in remote locations, from 140 days in 2008 to 36 now.

The observatory still uses satellite data, infrasound and reports from pilots to detect eruptions. But none of those offer real-time information. Sound waves picked up the Cleveland eruption, but it took 40 minutes for the data to reach scientists in Anchorage, 1,500 km northeast of the volcano.

Decreasing funds also have forced staff reductions. These days, AVO is operating on $4 million annually, roughly half what it was a few years ago.

Four other observatories in the U.S. – in Wyoming, California, Washington and Hawaii – also have faced cuts, leading to a reduction in lab research, studies of eruption histories and lava survey flights. In Hawaii, lava flyovers of Kilauea volcano were reduced from once a week to once every two weeks.

Source : Anchorage Daily News.

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Le Mont Redoubt  (Photo:  C. Grandpey)