Réchauffement climatique : la neige manque en Auvergne, sauf à Super-Besse !

Après un novembre humide et froid, décembre 2025 connaît un redoux, avec des températures affichant souvent plus de 10 degrés au-dessus de 1000 mètres. Début décembre, l’isotherme 0° se situait à plus de 3000 mètres d’altitude. S’agissant de la neige, les prévisions ne sont pas bonnes car elles n’annoncent pas de neige avant une dizaine de jours au moins. Un anticyclone s’étire des Açores au Sud de l’Europe et il continue de drainer un flux d’ouest-sud-ouest particulièrement doux sur le pays. Selon Météo France, il semble qu’à plus longue échéance, vers le 18 ou 19 décembre, les températures pourraient fléchir un peu, avec éventuellement quelques précipitations, mais cela reste encore très loin.

Les vacances de Noël s’annoncent difficiles pour les stations de basse et moyenne altitude. Avec la douceur des derniers jours et l’absence de gel, il n’y aura de toute façon pas de sous-couche ; la saison risque donc d’être courte.

Certaines stations s’étaient réjouies des chutes de neige précoces et avaient ouvert leurs pistes, mais la hausse des températures a tout gâché. Là où il a durablement plu le manteau neigeux s’est réduit comme peau de chagrin, comme dans les Vosges ou le Jura. Dans le Massif-Central la neige a même totalement disparu sous 1300 mètres.  Il faut ajouter que la qualité de neige a été altérée partout sous 2200/2400 mètres au moins, puisque la pluie et la douceur ont humidifié le manteau neigeux jusqu’à ces altitudes.

En Auvergne, la station de Super-Besse est la championne de la neige artificielle. Les webcams montrent que les pistes sont encore blanches grâce à la neige artificielle fabriquée dès le mois d’octobre, mais les 12 degrés relevés ces derniers jours à 1.300 mètres d’altitude ont forcément fragilisé cette couche. La question est de savoir si elle va résister à ces températures et à d’éventuelles précipitations d’ici les vacances scolaires.

Malgré les gouttes de pluie sur la webcam, on s’aperçoit qu’il reste encore (le 10 décembre 2025) de la neige artificielle étalée il y a quelques semaines.

La station attend un tiers de visiteurs en plus que l’an dernier, et son directeur se félicite de pouvoir fabriquer de la neige artificielle pour assurer l’ouverture. Il affirme que la moitié du domaine de la station sera skiable à l’ouverture de la saison le 19 décembre 2025.

La station a acquis des modules high-tech capables de produire des flocons même quand la température est positive, une innovation qui fait de la station auvergnate un précurseur en France. Selon son directeur, « on ne sauve pas juste le ski, on sauve un territoire. » Le maire de Besse et président de la SAEML Sancy-Pavin se vante d’avoir fait 9 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la partie neige en 2024, avec un excédent de 200 000 euros, malgré un hiver sans froid ni flocons. « Notre stratégie, c’est de sécuriser la neige pour sécuriser notre avenir. »

Au cœur du dispositif, il y a dix unités de production de neige toute température (bientôt douze) installées sur les zones clés du domaine. Elles tournent jour et nuit depuis le 13 octobre. Ces imposants modules, comparables à des containers, transforment l’eau en fins copeaux neigeux grâce à un procédé industriel étonnant. Le directeur de la station explique que « c’est comme un congélateur dont on laisse la porte entrouverte. Du givre se forme à l’intérieur et il est ensuite arraché par un rabot. Pour générer de la neige artificielle, un cylindre crée des paillettes de glace en continu, un rabot les broient en minuscules copeaux que des ventilateurs projettent pour former des tas qui atteindront six mètres de haut d’ici décembre. » Chaque module produira environ 28 m³ de neige par jour, soit 35 000 m³ au total d’ici le 15 décembre. De quoi garantir une couche de 40 à 60 cm d’épaisseur sur les zones stratégiques si la vraie neige venait à manquer. Le directeur de la station assure que cette technologie ne requiert aucun additif ni produit chimique. L’eau utilisée est prélevée à l’automne, lorsque la ressource est la plus abondante, puis naturellement restituée au printemps, à la fonte. Conscient de l’impact sur l’environnement, il ajoute : « On ne peut pas dire que ce soit 100 % écolo, car ça consomme de l’électricité, mais c’est vertueux : la chaleur produite par les systèmes est récupérée pour chauffer le centre ludo-sportif des Hermines, les ateliers et les garages. »

Super-Besse a investi quelque 3 millions d’euros pour équiper son domaine, une politique qui vise à maintenir l’activité de plus de 120 emplois directs et plus de 1 000 emplois indirects (hébergement, commerces, écoles de ski…). Selon le maire de Besse, « on ne sauve pas juste le ski, on sauve un territoire. Si les stations ferment, c’est tout un pan d’économie locale et d’identité montagnarde qui s’effondre. »

Source : France Bleu Auvergne.

Voici les tarifs de Super-Besse pour la saison 2025-2026 :

Journée : 30,40€ pour les 5-15 ans, 34,10[€ pour les 16-25 ans, 42,70€ pour les 26-64 ans et 37,20€ pour les 35-74 ans (Il semblerait que le ski ne soit plus autorisé après 74 ans, à moins qu’il soit gratuit… Je vais me renseigner!)

Semaine : 163,90€, 185,20€, 231,20€ et 201,60 selon la catégorie à laquelle vous appartenez.

La semaine de ski revient tout de même à 791€ pour la famille classique avec 2 parents et deux enfants, sans parler de l’hébergement et des frais de route pour atteindre la station. La bouffée d’air pur auvergnat pèse lourd sur le portefeuille !

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