Prévision de la trajectoire des bancs de ponce // Tracking the route of pumice rafts

drapeau francaisEn Juillet 2012, le volcan sous-marin Havre dans le sud-ouest du Pacifique est entré en éruption. Il a émis une énorme quantité de ponce qui a formé un banc impressionnant à la surface de l’océan. Un article intitulé « On the fate of pumice rafts formed during the 2012 Havre submarine eruption » publié dans la revue Nature Communications révèle qu’une technique a été mise au point par des chercheurs du Centre d’Océanographie et de l’Université de Southampton afin de mieux prévoir la trajectoire et le mode de dispersion de grands bancs de pierre ponce générés par des éruptions volcaniques en mer.
Ces grandes accumulations mobiles de fragments de pierre ponce peuvent affecter une superficie considérable de l’océan, endommager les navires et perturber les routes de navigation pendant des mois, voire des années. La capacité à prévoir où ces radeaux finiront leur course pourrait donner suffisamment de temps pour mettre en place des mesures de protection sur les routes de navigation ainsi que dans les ports où la présence de la pierre ponce n’est pas sans risque.

En utilisant un modèle haute résolution de la circulation océanique globale, les scientifiques de Southampton ont simulé la trajectoire dérivante du banc de ponce de 400 kilomètres carrés en provenance du volcan sous-marin Havre. Ils ont ensuite comparé ces résultats avec les images fournies par les satellites et avec les observations directes des équipages des navires. Ils ont finalement prouvé qu’ils pouvaient reproduire avec précision la trajectoire d’un banc de ponce à la surface de l’océan en utilisant cette méthode.
Cette technique pourrait être utilisée pour prévoir la trajectoire et le mode de dispersion de bancs de ponce potentiellement dangereux émis lors de futures éruptions. Le même suivi précis de particules pourrait aussi être utilisé pour analyser le déplacement d’autres objets flottants à la surface de l’océan.

 —————————————————

drapeau anglaisIn July 2012, the Havre seamount in the southwest Pacific erupted and produced a huge quantity of pumice that formed an impressive raft at the surface of the ocean. An article entitled “On the fate of pumice rafts formed during the 2012 Havre submarine eruption” published in the review Nature Communications reveals that a technique was developed by researchers from the National Oceanography Centre Southampton (NOCS) and the University of Southampton in order to aid in predicting the dispersal and drift patterns of large floating pumice rafts created by volcanic eruptions at sea.

These large mobile accumulations of pumice fragments can spread to affect a considerable area of the ocean, damaging vessels and disrupting shipping routes for months or even years. The ability to predict where these rafts will end up could give enough advance warning for protective measures to be put in place on shipping routes or in harbours where the presence of pumice is hazardous.

The Southampton scientists simulated the drift of the 400-square-kilometre raft of pumice from the Havre seamount, using a high-resolution model of the global ocean circulation. The team then tested the results against satellite imagery plus direct observations from sailing crews, to show that they can accurately reproduce surface drift using this method.

This technique could be used to forecast dispersal routes of potentially hazardous pumice rafts from future eruptions. The same high-fidelity particle tracking can also be used to predict the spread of other floating objects in surface ocean waters.

Havre-blog

Site de l’éruption et banc de ponce vus depuis l’espace le 19 juillet 2012  (Crédit photo:  NASA)

Havre-blog-2

Vue du même banc de ponce le 13 août 2012 (Crédit photo:  NASA)

Histoire d’un banc de pierre ponce // Story of a pumice raft

drapeau francaisRappelez-vous: A une profondeur de 700 mètres et à environ 800 km au nord de la Nouvelle-Zélande, un volcan du Havre Seamount dans les îles Kermadec est entré en éruption en juillet 2012 et il a vomi sa lave dans la mer. Cette lave, de la pierre ponce, s’est solidifiée pour former un radeau de la taille de la Belgique.
Après avoir été ballotté pendant un an par les vents et les marées, ce radeau de pierre ponce géant s’est divisé en milliers de petits morceaux qui, dans les derniers jours du mois d’août 2013, ont commencé à s’échouer sur des îles à 14 miles nautiques de Port Douglas dans le Queensland du nord (Australie) et à environ 4000 km du site de l’éruption.
Certains de ces morceaux de ponce sont très gros, de la taille d’une tête d’homme, et en y regardant mieux on peut voir qu’ils hébergent une abondante vie marine avec des balanes, des mollusques, des anémones, différents types de vers, des hydroïdes et des crabes, à tel point que les scientifiques se demandent si les autorités de biosécurité doivent être informées au cas où des parasites marins seraient découverts.
Selon les scientifiques, les radeaux de pierre ponce sont le seul processus dans l’histoire évolutive susceptible de transporter des espèces assez rapidement à raison de 30 km par jour à travers les océans qui devraient normalement constituer des obstacles. Certains des radeaux de pierre ponce peuvent abriter des micro communautés de plus de 80 espèces, dont des coraux, et le poids de ces passagers est parfois si grand qu’il fait couler la pierre ponce.
Source: presse australienne.

 

drapeau anglaisJust remember: At a point 700metres underwater and about 800 km north of New Zealand, a volcano on the Havre Seamount in the Kermadac Islands exploded in July 2012 and spewed molten rock into the sea. The lava solidified into pumice, creating a floating raft the size of Belgium.

After a year of being tossed by winds and tides, the giant pumice raft has broken up into thousands of smaller pieces and in the last days of August 2013 they started washing up on islands located 14 nautical miles off Port Douglas in far north Queensland, Australia, and about 4000 km from the site of the eruption.

Some of the pieces are quite big, about the size of a human head, and on closer inspection, you can see they have become home to a vast amount of marine life including barnacles, molluscs, anemones, different types of worms, hydroids and crabs, to the extent that scientists are checking to see whether biosecurity authorities should be notified if any marine pests are found.

According to scientists, pumice rafts are the only process in evolutionary history that can transport species fairly rapidly up to 30 km per day across deep oceans that would normally act as barriers. Some of the pumice rafts can become home to micro-communities of more than 80 species, including corals, and sometimes the weight of the passengers is so great that it causes the pumice to sink.

Source: Australian press.

Pumice-raft

Le banc de ponce vu depuis l’espace  (Crédit photo:  NASA)