Entrer dans l’eau à Brooks Falls (Alaska) vous conduit en prison // Wading at Brooks Falls (Alaska) takes you to prison

Trois hommes accusés de s’être trop approchés des ours en train de capturer des saumons à Brooks Falls dans le parc national du Katmai ont été condamnés à des amendes et à des peines de prison. Originaires du Nouveau-Mexique et de King Salmon, ils ont quitté une plate-forme d’observation autorisée et ont avancé dans l’eau pour s’approcher des ours lors d’un voyage en août 2018. L’un des hommes a été trahi par une caméra alors qu’il prenait des selfies près des ours.
Les trois contrevenants ont été condamnés à des peines de prison de 7 à 10 jours et à des amendes de 3 000 dollars chacun, avec un an de mise à l’épreuve. L’argent des amendes sera versé à l’association à but non lucratif Katmai Conservancy. Les trois hommes ont interdiction d’entrer dans un parc national pendant un an.
Source : Journaux d’Alaska.

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Three men charged with getting too close to the famed salmon-fishing bears at Brooks Falls in Katmai National park were sentenced to fines and prison terms. Coming from New Mexico and King Salmon, they left an authorized viewing platform and got close to brown bears during an August 2018 trip. One man was captured by a livestream camera taking selfies near the bears.

They received prison sentences from 7 to 10 days and $3,0000 fines, with a year of probation. The $9,000 in fines are to be paid to the nonprofit Katmai Conservancy. All three men are banned from entering any national park for a year.

Source: Alaskan newspapers.

Ours à Brooks (Photo: C. Grandpey)

Histoire d’ours à Yellowstone // Bear story at Yellowstone

Yellowstone est l’un des parcs nationaux les plus populaires aux États-Unis. Chaque année, des dizaines de milliers de touristes y affluent pour admirer les geysers et les sources chaudes, mais aussi pour observer la faune abondante du parc. Au cours d’une visite, on est pratiquement certain d’apercevoir des wapitis ou des bisons. Il faut un peu plus de patience pour croiser un ours et beaucoup de chance pour apercevoir un loup.
La politique de Yellowstone envers les ours a beaucoup évolué avec le temps, en particulier la relation entre les plantigrades et les ordures qui étaient autrefois entassées dans le parc national.
Dans les premières années du Parc (il a été créé le 1er mars 1872 par le président Ulysses Grant), l’élimination des ordures était un énorme problème. Yellowstone a conservé une décharge à l’intérieur du Parc jusqu’en 1970, date à laquelle elle a été fermée et les ordures ont été évacuées par camion. C’est essentiellement à cause des ours que la décharge a été fermée..
Les ours sont des opportunistes et des omnivores ; ils peuvent manger à peu près n’importe quoi, et les ordures contiennent à peu près tout ce dont ils ont besoin. Aujourd’hui, il serait inimaginable de nourrir les ours intentionnellement à Yellowstone, mais l’histoire du parc national montre que dans les années 1900 la philosophie était très différente, en particulier dans la première moitié du 20ème siècle.
De 1890 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les visiteurs de Yellowstone pouvaient assister à des « spectacles d’ours » nocturnes. Au moment où le crépuscule envahissait Yellowstone, les ours noirs et les grizzlis sortaient lentement des bois et se dirigeaient directement vers le tas d’ordures. Pour accueillir les spectateurs, le Parc avait construit une plates-forme avec des sièges. Parfois, un ranger à cheval apparaissait et donnait des informations sur les ours, tandis que derrière lui, les ours noirs et les grizzlis grattaient les ordures dans l’espoir de trouver quelque chose à manger. Les spectacles d’ours étaient très populaires et le stationnement des voitures posait souvent des problèmes. S’ils attiraient beaucoup de spectateurs, les spectacles attiraient aussi beaucoup d’ours. En 1920, on dénombrait une quarantaine de grizzlis dans la décharge. Ce nombre est passé à plus de 250 dix ans plus tard.
Les autorités de Yellowstone se sont vite rendu compte que les spectacles d’ours n’étaient pas une bonne idée. Les ours s’habituaient aux sources de nourriture humaine. De plus, la proximité des ours avec les humains a inévitablement entraîné des blessures chez les ours et les humains. Les ours les plus violents ont endommagé des véhicules. Ils ont effrayé des gens et, parfois, ils en ont blessé et même tué.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté, le National Park Service a profité du faible nombre de visiteurs pour fermer la plate-forme d’observation du public dans le dépotoir. Cependant, les services du parc ont continué à transporter les ordures vers un dépotoir à l’intérieur du parc. Le dernier dépotoir a été fermé en 1970, mettant fin à huit décennies de nourrissage des ours. .
Aujourd’hui, il est interdit de nourrir un ours, et quiconque enfreindrait une telle loi devrait payer une lourde amende.

Au final, les ours aujourd’hui à Yellowstone sont à nouveau des animaux sauvages qui mangent des aliments sauvages.

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Yellowstone is among the most popular national parks in the U.S. Each year tens of housands of toursists flock to Yellowstone, to admire the geysers and the hot springs, but also to have a look at the abundant fauna in the Park. While driving through Yellowstone, you are nearly sure to spot elk or bison. You need more patience to come across a bear and you ahve to be very lucky to see a wolf.

Yellowstone’s policy toward the bears has much changed with the years, especially the relatioship between the plantigrades ans the rubbish that was once left in the National park.

In the early years of Yellowstone National Park (it was created on March 1st, 1872 by President Ulysses Grant), garbage disposal was a huge problem. Yellowstone operated a garbage dump in the park until 1970, when the last of the dumps was closed and all garbage trucked far away. One of the main reasons for closing the dumps was bears.

Bears are opportunists and omnivores; they can eat pretty much anything, and garbage contains pretty much everything. Today, it would be unheard of for people to intentionally feed bears, but the history of Yellowstone National Park shows that in the 1900s, the philosophy was much different, especially in the first half of that century.

From about 1890 until World War II, visitors to Yellowstone were entertained by nightly “bear shows.” As dusk fell across Yellowstone, both black and grizzly bears emerged slowly out of the nearby woods and headed straight for the garbage heap. To accommodate the human visitors, the park constructed seating platforms. Sometimes, a park ranger on a horse, would ride into view and give an educational talk about bears, while in the background, both black and grizzly bears were looking for something to eat. The bear shows were immensely popular and parking cars often proved difficult. They attracted many bears, too. In 1920, there were an estimated 40 grizzly bears at bear dumps, and that number grew to over 250 a decade later.

Yellowstone authorities soon realised that the bear shows were not a good idea. They meant having bears habituating to human food sources. The bears’ close proximity to people inevitably led to more injuries to bears and humans. Problem bears tore up vehicles. They scared people and, occasionally, they injured and even killed people.

When World War II started, the National Park Service took advantage of the low number of visitors to close the public viewing of bears at the dumps. However, the park servicekept hauling garbage to dumps inside the park. The last of the park’s dumps was closed in 1970, ending eight decades of fed bears.

Today, no food items can be kept anywhere near a bear, and anyone who violates such a law is punished with stiff fines. As a consequence, today’s bears are again wild animals that eat wild foods.

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Les ours dans la décharge de Yellowstone au début du 20ème siècle

Source: National Park Service

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Grizzly et ours noir à Yellowstone (Photos: C. Grandpey)

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Pour en savoir plus sur les ours….

Observation de la faune aux Etats Unis : ne pas trop s’approcher! // Observing wildlife in the U.S.: not too close!

Les touristes qui se rendent aux États-Unis et plus particulièrement dans les parcs nationaux doivent savoir qu’il est illégal de s’approcher et de déranger des animaux sauvages. Les contrevenants peuvent recevoir de lourdes amendes et même des peines de prison s’ils sont surpris. Il ne faudrait pas pas oublier que la délation est un sport national aux États-Unis. Même si les rangers ne vous ont pas vu, d’autres personnes peuvent vous dénoncer à la police.
C’est ce qui est arrivé à trois visiteurs du parc national du Katmai en Alaska. Ils risquent de lourdes peines pour avoir approché de trop près en 2018 un groupe de grizzlies qui se nourrissaient dans la Brooks River à l’intérieur du Parc.
Le 9 août 2018, peu avant 19h. heure locale, les trois hommes se trouvaient sur la plate-forme d’observation de la Brooks River sur le site bien connu de Brooks Falls. Le trio a ensuite quitté la plate-forme d’observation autorisée et est descendu dans la rivière alors qu’un groupe d’ours bruns se nourrissait de saumons sur la chute d’eau et dans la rivière. Les autorités expliquent que les trois hommes se sont approchés à moins de 15 mètres des ours et ont « créé une situation dangereuse » pour les animaux sauvages.
Les rangers ont été informés de la situation le lendemain par plusieurs personnes qui avaient observé la scène en direct grâce aux webcams et avaient vu les trois personnes en contact étroit avec les ours.
Le Service des parcs nationaux enquête actuellement sur cette affaire. S’ils sont reconnus coupables, les trois hommes pourraient chacun faire face à un maximum de six mois de prison, une amende de 5 000 dollars et un an de mise à l’épreuve.
La réglementation du Parc National du Katmai stipule qu’« il est interdit de s’approcher de tout grand mammifère à moins de 50 mètres et de rester à moins de 50 mètres d’un ours en train de s’alimenter, pendant la période de frai du saumon, par exemple ».
Source : USA Today.

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Visitors to the U.S. and more particularly National Parks should know that going close to and disturbing wild animals is illegal. The offenders may receive heavy fines and even prison sentences if they are caught. Tourists should not forget that whistleblowing is common in the U.S. Even if the rangers have not seen you, other people may report to the police.

This is what happened to three men in Alaska’s Katmai National park. They are facing federal charges in after the group approached a group of wild brown bears while they were feeding in 2018.

On August 9th, 2018, before 7 p.m. local time, the three visitors were at the viewing platform of Brooks River at Brooks Falls in Katmai National Park.

The trio then left the authorized viewing platform and went down into the river. At the same time, a group of brown bears were feeding at Brooks Falls, as well as in the river. Authorities say the men came within 15 meters of the bears and « created a hazardous condition » for the wild animals.

National park rangers became aware of the situation the next day after multiple people who were watching live bear camera feeds saw the three people in close contact with the bears and called in.

The National Parks Service is investigating the case. If convicted, the three men could each face up to a maximum of six months in prison, a $5,000 fine and a year of probation.

The rules in Katmai National par say that « approaching any large mammal within 50 yards and remaining within 50 yards of a bear using a concentrated food source, like spawning salmon, is prohibited. »

Source: USA Today.

Rencontres avec les ours du Katmai (Photos: C. Grandpey)

Attaques d’ours en hausse en Amérique du Nord // More bear attacks in North America

Les grizzlis et les ours noirs ne sont pas les ours en peluche de notre enfance. Dans la nature, ce sont des animaux dangereux. Ils ont tué cinq personnes en Amérique du Nord au cours des cinq derniers mois.

– 15 avril 2021: un grizzly a mortellement blessé un guide à l’extérieur du Parc de Yellowstone. On pense que l’ours défendait une carcasse d’élan cachée à proximité. Les premières personnes arrivées sur le site du drame ont tué l’ours qui les avait chargées
– 30 avril 2021: un ours noir a tué une femme du Colorado alors qu’elle promenait ses chiens. C’est la première attaque mortelle dans cet État depuis plus de 10 ans.
– 4 mai 2021: Un grizzly a tué un professeur de Calgary alors qu’il randonnait dans la région.
– 25 mai 2021: Une femme de 68 ans est décédée des suites de ses blessures après avoir été attaquée par un grizzly près de sa propriété au nord-ouest de Calgary.
– 6 juillet 2021: un grizzly a tué une campeuse dans le Montana, près de la ville d’Ovando et l’a traînée hors de sa tente. Trois randonneurs qui campaient à Ovando (Montana) ont été réveillés par un grizzly qui rôdait et reniflait autour de leurs tentes, probablement attiré par la nourriture qui s’y trouvait. Après le départ de l’ours, les randonneurs ont déplacé leurs provisions et se sont rendormis. Un peu plus d’une heure plus tard, deux d’entre eux se sont réveillés en entendant l’ours en train d’attaquer leur compagne. Ils ont réussi à chasser l’animal que les rangers ont tué plus tard, mais la femme de 65 ans est décédée des suites de ses blessures.
[Note personnelle: Il ne faut jamais laisser de la nourriture dans une tente ou même dans une voiture lorsque l’on campe dans un territoire où vivent des ours. Il existe des boîtes de stockage spéciales pour la nourriture. Les ours n’ont pas une bonne vue, mais ils peuvent sentir la nourriture de très loin et feront tout pour l’obtenir. Cela peut sembler absurde, mais les femmes doivent éviter de camper dans un territoire d’ours lorsqu’elles ont leurs règles.]

Ce dernier incident est le cinquième décès cette année à la suite d’attaques d’ours noirs et de grizzlis en Amérique du Nord. On constate une augmentation par rapport aux dernières années. En 2020, les ours noirs et les grizzlis ont tué quatre personnes en Alaska et au Canada, et en 2019, seules 2 attaques mortelles d’ours ont été recensées. Entre 2000 et 2015, les grizzlis ont tué au total 24 personnes en Amérique du Nord. Au vu du bilan actuel au mois de juillet, 2021 sera probablement l’une des années les plus meurtrières jamais enregistrées pour les attaques d’ours.

Dans l’ensemble, les décès par attaque d’ours sont extrêmement rares, mais pas ils ne sont pas exceptionnels. La raison pour laquelle ils sont plus fréquents cette année pourrait être la pandémie de COVID-19. Les frontières étant fermées, il y a eu probablement plus de voyageurs américains en Amérique du Nord, de sorte qu’il y a eu plus de visiteurs sur les sentiers et dans les zones sauvages. Cette situation a conduit naturellement à plus de rencontres avec des ours, avec parfois des blessures ou même des morts.
Les conflits entre les hommes et les ours augmentent dans les zones où les plantigrades étendent leur aire de répartition. Par exemple, dans l’écosystème du Grand Yellowstone, les grizzlis ont triplé leur aire de répartition au cours des 40 dernières années, et le chevauchement entre les zones d’activité humaine et le territoire des grizzlis s’est élargi. Cela a conduit à une augmentation des interactions entre les humains et les ours, et dans certains cas, ces interactions conduisent à la violence.

Lorsqu’ils savent qu’ils vont pénétrer dans des territoires occupés par les ours, les visiteurs doivent prendre les précautions nécessaires. Entre autres conseils, ils doivent éviter à tout prix de surprendre un ours. Cela peut malheureusement arriver dans la toundra en automne lorsque les ours se goinfrent de baies et sont invisibles dans la végétation. Un conseil essentiel est de ne jamais fuir en présence d’un ours car vous risquez d’être considéré comme une proie. Il faut également éviter de rencontrer une mère avec ses oursons, ou se trouver entre un ours et sa nourriture (un animal qu’il a tué). Lorsque l’on randonne dans un territoire d’ours, je conseille 1) d’avoir un grelot attaché à son sac à dos pour annoncer sa présence, 2) d’avoir un spray anti-ours à portée de la main (pas dans le sac à dos!); cela peut être très utile en cas d’attaque.

Voici une très bonne vidéo qui explique ce qu’il faut faire et ne pas faire en cas de rencontre avec un ours :
https://youtu.be/s-zkGuh42l4

Source : Backpacker.

Pour tout savoir sur l’ours sans se faire dévorer, un seul livre :

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Grizzly and black bears are not the teddy bears of our childhood. In nature, they are dangerous animals. They have killed five people in North America over the last five months.

April 15th, 2021: A grizzly fatally mauled a guide just outside of Yellowstone. The bear was assumed to be defending a moose carcass cached nearby. First responders shot and killed the bear when it charged them
April 30th, 2021: a black bear killed a Colorado woman while she was walking her dogs. It was the state’s first fatal attack in over a decade.
May 4th, 2021: A grizzly killed a Calgary Professor while he was out for a trail run.
May25th, 2021: A 68-year-old woman died as a result of a grizzly mauling near her property northwest of Calgary.
July 6th, 2021: A grizzly bear fatally killed a camper in Montana near the town of Ovando, dragging her from her tent early in the morning. A trio of bikepackers in Ovando, Montana, woke to the sound of a grizzly sniffing around their tents, likely drawn by the food they were storing there. After the bear left, the travellers moved their provisions and went back to sleep. A little over an hour later, two of them awoke to the sound of the bear attacking their companion. They managed to drive off the animal, which wildlife officials later killed, but the victim, a 65-year-old woman, died from her wounds.
[Personal note: you should never store food in a tent or even a car when you are camping. There are special storage boxes for the food. Bears don’t have a good eyesight but they can smell the food from very far away and can do anything to get it. It may look nonsense, but women should avoid camping in a bear country when they have their periods.]
This last incident was the fifth death this year from black and grizzly bear attacks in North America, a rise compared to recent years. Last year, black and grizzly bears combined killed four people in Alaska and Canada, and in 2019, only 2 fatal bear attacks occured. Between 2000 and 2015, grizzly bears killed a total of two dozen people in North America. So with five months left of the year, 2021 is likely to be one of the deadliest years on record for bear attacks.

On the whole, bear attack fatalities are exceedingly rare, but not exceptional. The reason why they are more frequent this year might be the COVID-19 pandemic with more people travelling within the North American continent, so that there are more visitors on trails and in wilderness areas, which naturally leads to more bear encounters, which sometimes result in human injury or even death.

Human-bear conflicts increase in areas where bears are expanding their range. For instance, in the Greater Yellowstone Ecosystem, grizzlies have tripled their range over the past 40 years, and the overlap between human use areas and grizzly territory has grown wider. This has led to increased interactions between humans and bears, and in some cases, these interactions lead to violence.

When they know they will be visiting bear countries, visitors should take the necessary precautions. Among other pieces of advice, travellers should avoid at all cost to surprise a bear. This may unfortunately happen in the tundra in autumn when bears are feeding on berries and are invisible in the vegetation. An essential piece of advice is never to run from the bear as you are likely to be considered as a prey. You should also avoid encountering a sow with her cubs, or walking between a bear and his food (an anima it has killed). When walking in a bear country, I would advise 1) to have a bell attached to your rucksack so that the bears might know you are on their territory, 2) to have bear spray with you, It might be very useful in casae of an attack.

Here is a very good video that explains what to do and not to do in case of a bear encounter :

Source: Backpacker.