Santorin (Grèce) : séismes et tourisme // Santorini (Greece) : earthquakes and tourism

La sismicité reste intense dans la mer Égée, en particulier au NE de Santorin. L’île grecque d’Anafi a été placée en état d’urgence le 13 février 2025 en raison d’une intense activité sismique. Elle devient ainsi la troisième île de la mer Égée à se trouver dans cette situation après Amorgos et Santorin. La déclaration d’urgence permet aux autorités grecques de mobiliser les ressources plus efficacement.

Les scientifiques se posent des tas de questions sur la cause possible des essaims qui ne semblent pas liés à une activité volcanique. Les séismes sont fréquents dans la région, mais c’est leur fréquence et leur intensité qui interpelle et suscite une inquiétude parmi la population de Santorin où de nombreuses personnes ont quitté l’île. Les autorités redoutent des secousses plus importantes qui pourraient potentiellement déclencher un tsunami.
Le récent essaim sismique a été comparé au puissant séisme d’Amorgos en 1956, avec un tsunami qui a coûté la vie à 54 personnes et détruit des villages entiers. Pour l’instant, les scientifiques excluent une répétition du séisme de 1956. Les chercheurs expliquent que les secousses actuelles sont le résultat de phénomènes tectoniques plutôt que d’une activité volcanique. De plus, les sismologues notent que les séismes se produisent dans une petite zone, ce qui ne correspond pas au schéma classique d’une séquence avec une secousse principale suivie de répliques.
La sismicité actuelle ne semble pas provenir de Santorin. Elle est plutôt liée à un processus tectonique dont l’évolution est difficile à prévoir. Il pourrait s’atténuer ou s’intensifier.

Les séismes dans la région sont le résultat de mouvements tectoniques dans la mer Égée. La plaque égéenne se déplace d’environ 30 mm par an vers le sud-ouest. La profonde fosse hellénique au sud et à l’ouest de la Grèce, où un ancien morceau de croûte océanique s’enfonce dans le manteau, est connue pour provoquer une activité sismique. La pression continue due à ce mouvement déchire la Grèce en donnant naissance à des zones de faille et des formations volcaniques dans la région.

Il est à craindre que la sismicité en mer Égée ait un impact négatif sur le tourisme. Le mois de février marque le début officieux de la saison touristique à Santorin. C’est le moment où les premiers bateaux de croisière arrivent, et les vacances de Pâques approchent. Toutefois, avec des milliers de séismes qui secouent l’île depuis janvier et les scientifiques incapables de dire quand ils prendront fin, on craint que le tourisme, l’industrie la plus importante de l’île, ne soit confrontée à une année difficile. Il y a eu récemment des annulations et l’incertitude de la situation n’encourage pas les gens à venir en Grèce.
Même si les touristes ne choisissent pas d’aller ailleurs cette année, les hôtels sont confrontés à la perspective de ne pas avoir suffisamment de personnel pour servir leurs clients cet été. Santorin dépend fortement des travailleurs saisonniers en provenance d’autres régions de Grèce et de l’étranger. Ils aident la population permanente d’un peu plus de 15 000 habitants à servir des dizaines de milliers de touristes sur l’île chaque jour en haute saison. Le problème, c’est que les récents événements ont contraint certains saisonniers à reconsidérer leurs options pour cet été.
De plus, ce n’est pas seulement en été que l’île a besoin de main-d’œuvre temporaire. C’est vers la fin de l’hiver que les ouvriers du bâtiment sont nécessaires pour rénover les hôtels avant l’été. Ces travaux ont été interrompus en raison de problèmes de sécurité liés aux séismes, et les hôteliers font pression sur le gouvernement pour qu’il continue de payer la majeure partie des salaires jusqu’à ce que les travaux puissent reprendre.
Santorin représente environ 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) de la Grèce en générant environ 5,9 milliards d’euros par an. Les hôteliers signalent une baisse des réservations et les professionnels du secteur avertissent que si la situation persiste pendant encore un mois, l’impact sera significatif et inquiétant.
Lors d’une visite sur l’île le 7 février 2025, le Premier ministre grec a reconnu l’importance de protéger la réputation de Santorin. Cependant, si les secousses se poursuivent encore longtemps, il n’est pas exclu que les autorités retardent l’ouverture des hôtels et des entreprises.
Source : BBC News.

Voici une animation montrant l’activité sismique dans la région Santorin-Amorgos entre le 27 janvier et le 12 février 2025 :

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Voici maintenant la répartition de la sismicité en fonction de la magnitude des événements (à gauche) et dans le temps (à droite) entre le 27 janvier et le 14 février 2025. Les graphiques tendent à montrer que le pic de l’activité sismique est derrière nous, mais la prudence reste de mise [Source : CSEM / EMSC].

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Seismicity is still elevated in the Aegean Sea, especially NE of Santorini. The Greek island of Anafi was placed under a state of emergency on February 13, 2025, due to ongoing intense seismic activity. This makes it the third island in the Aegean Sea to receive this designation following Amorgos and Santorini. The emergency declaration enables Greek authorities to mobilize resources more efficiently.

Scientists are asking questions about the swarms that do not sdeem to be related to any volcanic activity. However, though earthquakes are common in the region, the frequency and intensity of the recent events have caused widespread concern among the population of Santorini, with many people leaving the island. Authorities have noted the risk of larger tremors that could potentially trigger a tsunami.

The recent earthquake swarm has drawn comparisons to the Great Amorgos Earthquake of 1956, with a deadly tsunami that claimed the lives of 54 people and destroyed entire villages. For the time being, experts have ruled out a repeat of the 1956 earthquake. Researchers explain that the current quakes are a result of tectonic shifts rather than volcanic activity. Moreover, seismologists note that the quakes are occurring in a small area, which doesn’t fit the typical pattern of a mainshock-aftershock sequence.

Santorini is not believed to be the source of the current earthquakes. The quakes are instead related to a tectonic process that is difficult to predict and could either taper off or escalate further. The region’s earthquakes are a result of tectonic movement in the Aegean Sea. The Aegean plate is undergoing extension, as it is moving about 30 mm per year to the southwest. The deep Hellenic Trench to the south and west of Greece, where an ancient piece of oceanic crust is descending into the mantle, is known for causing seismic activity. The ongoing stress from this movement is pulling Greece apart, leading to fault zones and volcanic formations in the region.

It is feared that the seismicity in the Aegean Sea will have a negative impact on tourism. February marks the unofficial start of the tourist season in the Santorini. It is the moment when the first cruise ships are due to arrive and the Easter holidays approach. But with thousands of earthquakes shaking the island since January and experts unable to say when they will end, there are fears that the island’s most important industry could be facing a difficult year. There have been recent cancellations and the uncertainty of the situation will not help.

Even if tourists don’t choose to go elsewhere this year, hotels still face the prospect of not having enough staff to serve their guests this summer. Santorini relies heavily on seasonal workers from other parts of Greece and abroad, who help the permanent population of just over 15,000 to serve tens of thousands of tourists on the island each day in peak season. But the recent events have forced some workers to reconsider their options this summer.

It is not only in summer that the island requires a temporary workforce. Now is the time that construction workers are needed to refurbish hotels ahead of the summer. That work has ground to a halt because of safety concerns over the quakes, and hotel owners are pushing for the government to continue paying most of their salary until work can start again.

Santorini accounts for around 2.5% of Greece’s gross domestic product (GDP), generating an estimated €5.9bn annually. Hoteliers are reporting a decline in bookings and industry professionals warn that if the situation persists for another month, the impact on businesses could be severe.

During a visit to the island on Friday, the Greek Prime Minister acknowledged the importance of protecting Santorini’s reputation. However, if the tremors continue much longer, the authorities may have to delay opening hotels and businesses.

Source : BBC News.

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