Émissions et concentrations de gaz à effet de serre

« Émissions de gaz à effet de serre ». Le médias français n’ont que ce mot ‘émissions’ à la bouche. Aucune mention n’est faite des concentrations de ces gaz dans l’atmosphère. Certes, la baisse des émissions est intéressante, mais si les concentrations ne suivent pas la même courbe descendante, cela ne sert à rien. On l’a d’ailleurs bien vu pendant la pandémie de COVID-19 : suite au ralentissement de l’économie, les émissions de gaz ont diminué sur notre planète ; l’air s’est purifié ; on voyait la chaîne himalayenne de beaucoup plus loin. Dans le même temps, je regardais la Courbe de Keeling ; elle montrait que les concentrations de CO2 continuaient d’augmenter ! Comme je ne cesse de le répéter, même si par un coup de baguette magique nous arrêtions d’un seul coup nos émissions de gaz polluants, il faudrait plusieurs décennies pour que l’atmosphère terrestre retrouve un semblant d’équilibre.

On apprenait fin 2024 qu’après un recul important en 2023, la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France montrait des signes de ralentissement, avec toutefois une légère hausse au troisième trimestre. Ce dernier trimestre, les émissions françaises ont augmenté de 0,5% sur un an, après une baisse de 5% et de 2,2% lors des deux premiers trimestres. Sur neuf mois, les émissions restent en baisse de 2,4%. Mais à titre de comparaison, en 2023, sur la même période de temps, le recul était de 6%. 2023 s’était ainsi conclue par une baisse des émissions de 5,8% par rapport à 2022. La dernière année où les émissions étaient en hausse date de 2021, avec une augmentation de 6,4% en raison de la reprise post-Covid.

Selon le le Citepa, l’organisme mandaté pour dresser le bilan carbone de la France, la tendance sur 12 mois glissants actuellement est de -3,1% ». Toutefois, ces données n’intègrent pas l’absorption de CO2 par les puits de carbone comme les forêts et les sols, fortement dégradés en raison du réchauffement climatique, mais essentiels dans l’atteinte des objectifs climatiques de la France.

Le ralentissement de la baisse des émissions sur neuf mois provient en outre des secteurs du bâtiment et des transports, dont les émissions sont reparties à la hausse ces derniers mois.

Comme je le rappelle régulièrement, la Courbe de Keeling enregistre les concentrations de CO2 au sommet du Mauna Loa, un volcan sur la Grande Île d’Hawaï. Aucune baisse des concentrations n’a été enregistrée au cours des dernières années et la courbe globale traduit parfaitement l’accélération actuelle de ces concentrations. La courbe présentée ci-dessous date de fin février 2023, époque où les concentrations atteignaient un peu plus de 421 parties par million (ppm). Aujourd’hui, elles dépassent les 424 ppm !

Pour ceux qui auraient des doutes sur la relation entre concentrations de CO2 et hausse des températures :

Environnement : 2024, une année catastrophique

Les 10 plus grosses catastrophes climatiques de 2024 ont coûté au moins 200 milliards d’euros. C’est la conclusion d’un rapport international publié le 30 décembre 2024 sur le coût des événements climatiques à répétition. Ce chiffre est un plancher minimum et ne comprend pas les dégâts causés par le cyclone Chido à Mayotte. De son côté, le groupe Swiss estime les pertes économiques à 310 milliards, soit une hausse de 6% par rapport à 2023. Les dommages couverts par les assureurs devraient atteindre 135 milliards de dollars, en hausse de 17% sur un an.

Le rapport, publié par Christian Aid, une organisation humanitaire britannique, dresse la liste des tempêtes et inondations qui ont coûté le plus cher cette année dans le monde. On trouve en tête de ce classement l’ouragan Milton (25 morts et  60 milliards de dégâts) qui a frappé les États-Unis en octobre. Juste derrière, il y a l’ouragan Hélène qui a touché le Mexique, Cuba et la Floride en septembre.

Aucune zone du monde n’a été épargnée par les événements extrêmes en 2024. On trouve en effet dans le classement les inondations de juillet en Chine, le typhon Yagi qui a fait plus de 800 morts en Asie du Sud-Est en septembre et plus près de nous, la tempête Boris qui a fait 26 morts en Europe centrale en septembre, ou les inondations de Valence en Espagne avec 226 morts en octobre 2024.

Au total, les dix événements les plus destructeurs ont généré plus de 200 milliards d’euros de dégâts, c’est plus de deux fois le budget de l’Éducation nationale en France, par exemple. Les auteurs du rapport sont persuadés que le coût réal des aléas climatiques dépasse très probablement les 200 milliards car leur travail considère avant tout le coût des biens matériels qui sont assurés, et dont la valeur est chiffrée, mais les pertes humaines ne sont pas vraiment prises en compte.

De plus, les dégâts causés par les sécheresses et les canicules, moins impressionnants sur le plan matériel, sont aussi sous-estimés. Pourtant en 2024, année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, les températures de plus de 50 degrés qui ont touché l’Arabie saoudite, l’Inde ou la Thaïlande ont fait plus de 1 000 morts, et la famine due à la sécheresse menace 26 millions de personnes en Afrique actuellement.

Ces événements destructeurs ont, bien sûr, un impact sur le coût des assurances et il faut s’attendre à une hausse significative des polices d’assurances dans les prochaines années.

L’année 2024 a été exceptionnelle en termes de catastrophes climatiques mais ce genre de bilan le sera de moins en moins car les études montrent que presque tous ces évènements ont été exacerbés par le réchauffement climatique. Nous entrons dans une zone dangereuse, « un territoire inconnu », indiquent de nombreux scientifiques.

Nos politiques faisant passer leurs carrières avant les mesures à prendre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, les futures générations ont de quoi s’inquiéter. Quant aux COP, elles sont l’inutilité de la planète, avec à la clé un bilan carbone catastrophique. Les dernières COP ont eu lieu chez les producteurs de pétrole ; il ne fallait donc rien espérer. Pire, la COP29 s’est conclue, à l’arraché, histoire de sauver la face, par un accord de financement de la transition énergétique en deçà de ce qu’espéraient les pays en développement, victimes du réchauffement climatique sans en être la cause. ,

Source : France Info et presse nationale.

Cyclone Helene (Source: NASA)