La Sicile en proie à une sévère sécheresse et à une pénurie d’eau

Le sujet fait la Une des journaux depuis plusieurs semaines : la Sicile connaît actuellement une forte sécheresse et des températures très supérieures à la normale, comme la plupart des pays du pourtour méditerranéen  ; La température moyenne dans la région est désormais de 1,5°C supérieure à celle d’il y a 150 ans. Le gouvernement italien a déclaré l’état d’urgence en raison des faibles précipitations sur l’île qui ont dévasté les cultures et les pâturages. Ceux qui envisagent de se rendre en Sicile dans les prochaines semaines doivent donc s’attendre à quelques difficultés dans certains parties de l’île. Cerise sur le gâteau, une alerte Orange vient d’être décrétée car on attend des températures supérieures à 40°C dans les prochains jours.

En Sicile, le lac Pergusa, décrit par Ovide dans les « Métamorphoses » comme un lieu de beauté et de « printemps éternel », est un indicateur parfait des conséquences du réchauffement climatique. La partie de l’eau qui était visible a complètement disparu, à part une mare résiduelle. Tout le reste est sous terre, dans la nappe phréatique ou ce qu’il en reste. Le lac servait d’escale et de station de repos aux oiseaux migrateurs entre l’Afrique et l’Europe. Faute d’eau, la situation va devenir problématique pour ces volatiles.

Au cours des 12 derniers mois, la pluie s’est faite rare en Sicile qui se trouve désormais dans une situation hydrique d’urgence. Un assèchement total et un manque d’eau à l’automne seraient véritablement catastrophiques.

Le manque d’eau met à mal le tourisme, en particulier dans la province d’Agrigente où les hôteliers ont décidé de limiter leurs entrées aux touristes. Cette zone côtière cache sous ses structures archéologiques et ses vestiges de la Vallée des Temples un vieil aqueduc, destiné à capter et conduire l’eau d’un lieu à un autre de la cité. Malheureusement, le canal construit en forme de labyrinthe est aujourd’hui quasiment à sec, en raison d’une sécheresse sans précédent.

Pour endiguer cette pénurie d’eau, la Sicile a opté dès le mois de février pour des mesures de restriction. Plus d’un million de personnes réparties dans 93 communes sont soumises à des mesures de rationnement. Il est parfois demandé de réduire la consommation d’eau jusqu’à 45 %, en respectant un calendrier précis. Ainsi, l’approvisionnement est parfois interrompu pendant la nuit en certains endroits.

Plusieurs établissements touristiques mettent en garde les vacanciers contre d’éventuelles pénuries et les aident à réserver ailleurs sur l’île, où les restrictions sont moins sévères ou ne sont pas en vigueur.

À côté de la pénurie d’eau, la Sicile – où les températures ont déjà dépassé les 40°C ces dernières semaines – doit faire face aux incendies de forêts. En 2023, plusieurs massifs forestiers sont partis en fumée, ce qui a entraîné l’évacuation de milliers de touristes.

L’agriculture sicilienne est, elle aussi, durement touchée par cette sécheresse persistante. Face au manque d’eau, les agriculteurs sont parfois confrontés à un choix terrible : tuer leurs troupeaux ou les laisser mourir de faim ou de déshydratation. Avec les fortes températures, les producteurs d’agrumes voient les fruits se dessécher sur les arbres. Les réservoirs utilisés pour l’irrigation autour de l’Etna, où sont cultivées les oranges, ne contiennent plus que la moitié de la quantité d’eau habituelle. S’il n’y a pas de pluie pendant l’été, ils ne seront plus qu’à 25 % de leur capacité.

Pour essayer de soulager un peu la population, un navire-citerne devrait ravitailler en eau les régions d’Agrigente et de Gela. Le navire, amarré à Augusta, peut transporter jusqu’à 1 200 mètres cubes d’eau et est prêt à appareiller en fonction des indications d’urgence qui arriveront de la Région.

Les autorités siciliennes sont en train de mettre en place le financement de mesures destinées à améliorer la distribution de l’eau sur l’île. Des améliorations ont déjà été apportées au réseau, mais ce n’est pas suffisant. Parmi les mesures, on note la réactivation des usines de dessalement de Gela, Trapani et Porto Empedocle.

Source : Presse italienne.

 

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