Retour sur le séisme du 16 juin 2023

Dans ma note à propos du séisme du 16 juin 2023, j’indiquais que l’on ne recensait ni victimes ni dégâts en Limousin. En revanche, les dégâts sont significatifs dans la zone proche de l’épicentre du séisme – entre La Rochelle (Charente-Maritime) et Niort (Deux-Sèvres) – dont la magnitude a été arrêtée à M 5,3 par le Réseau national de surveillance sismique (RENASS). L’USGS a localisé l’épicentre à 3 kilomètres au nord de Saint-Georges-du-Bois, au sud de Mauzé-sur-le-Mignon, avec un hypocentre à une profondeur de 4,9 à 5 km.

Le séisme a engendré de nombreux dégâts matériels tels que des chutes de pierres, des fissures et un effondrement partiel de toiture. La quasi-totalité des 500 habitants de la commune de La Laigne (Charente-Maritime) ont été évacués par précaution. La plupart des personnes évacuées ont trouvé refuge chez des proches. Une dizaine de personnes ont passé la nuit dans le gymnase de Courçon, un village voisin. De nombreux maisons et bâtiments de La Laigne menacent de s’effondrer, notamment le clocher de l’église

Les pompiers sont mobilisés et procèdent à des actions de reconnaissance, pour répondre aux appels et vérifier l’état des bâtiments, en particulier ceux fragilisés lors de la première secousse. Une réplique de magnitude M 4,6 a été ressentie vers 4h30 le 17 juin au matin, accompagnées d’autres atteignant M 3,4.

Si les séismes ne sont pas rares en Poitou-Charente, l’intensité de l’événement du 16 juin est assez exceptionnelle. Personnellement, je n’avais encore jamais ressenti de secousse aussi forte en Limousin.

Le Poitou-Charentes subit des secousses sismiques car la région est traversée par de grandes failles profondes. Elle n’est pas située dans une zone de confrontation de plaques tectoniques comme les Alpes, mais dans une zone de cisaillement entre plaques. Les failles mentionnées plus haut sont héritées de la Chaîne hercynienne qui occupait une grande partie de l’Europe il y a environ 300 millions d’années. La DREAL* explique que « les continents américains et européens sont repoussés par l’expansion des océans et des tensions se manifestent sur le littoral atlantique français. En conséquence, les accidents géologiques comme les failles hercyniennes qui s’étirent de la Vendée jusqu’au Massif Central, peuvent jouer brutalement. ».

* DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement.

Source: journal Sud-Ouest

Jean-Louis Etienne : entre « Persévérance «  et « Polar Pod »

Le 16 mars 2021, j’écrivais une note sur ce blog à propos du « Polar Pod« , une expédition autour du continent antarctique, imaginée par le médecin et explorateur Jean-Louis Etienne. Le projet initial prévoyait une mise en œuvre à partir de 2015 mais des retards sont intervenus. En 2017, à l’occasion d’une rencontre avec Jean-Louis Etienne, à laquelle participait également Laurent Ballesta, l’explorateur nous avait fait part des retards probables au niveau du financement du projet. Par la suite, le lancement du projet a été prévu en 2023. Aujourd’hui, on parle plutôt de 2025.

Le Polar Pod est un grand flotteur vertical de 100 mètres de haut dont 80 sont immergés pour plus de stabilité, avec un poids total de 1000 tonnes. De chaque côté du flotteur sont arrimées deux passerelles sur lesquelles on peut mettre des voiles permettant d’infléchir légèrement la trajectoire de navigation..

Se laissant entraîner par le courant circumpolaire, le Polar Pod devrait réaliser deux tours de l’Antarctique.Trois marins et quatre ingénieurs seront mobilisés, et relayés en moyenne tous les deux mois. L’objectif de l’expédition est de recueillir des données sur le climat, la biodiversité et la pollution dans cette région du monde qui est un élément essentiel de la régulation du climat. Selon les scientifiques, les eaux froides autour de l’Antarctique absorbent 40 % des émissions de gaz carbonique d’origine anthropique. Il est également prévu de faire un inventaire de la faune locale par acoustique parce que le Polar Pod est un navire totalement silencieux.

Jean-Louis Etienne m’avait indiqué que la pédagogie serait présente dans le projet et qu’une communication avec les établissements scolaires serait mise en place.

En attendant la mise en route du Polar Pod, Jean-Louis Etienne a quitté Marseille le 15 juin 2023 à bord de son navire « Persévérance« , conçu pour naviguer dans les eaux polaires. Avec ses 42 mètres de long et 11 mètres de large, c’est un voilier robuste à la coque en aluminium. Sa véritable finalité sera de ravitailler en mer l’équipage du Polar Pod dans l’océan Austral autour de l’Antarctique.

D’ici 2025, le « Persévérance » va beaucoup naviguer et servir à faire des prélèvements dans l’océan pour les scientifiques du GIEC. À bord du navire, un laboratoire collectera des données dans les zones polaires, notamment au Groenland.

Le voilier servira aussi d’attraction touristique pour financer ce projet estimé à 18 millions d’euros. Si l’Etat s’occupe du financement du Polar Pod, Jean-Louis Etienne doit assurer celui de l’expédition. « Persévérance » a une capacité d’accueil de 12 personnes qui payent pour venir à bord et qui participent dans ce sens à l’économie du projet. La première croisière est prévue dès le 15 juin, avec un cap sur l’Arctique et l’île norvégienne du Spitzberg. Si vous êtes intéressé par ces croisières, rendez-vous sur ce lien : https://www.bateauperseverance.com/fr/

Source : France Info, Jean-Louis Etienne.

 

Source: Jean-Louis Etienne

Dégel du permafrost dans les Alpes : nouveau glissement de terrain !

Dans une note rédigée le 16 mai 2023, je rappelais que le dégel du pergélisol dans les Alpes provoque des chutes de pierres et des glissements de terrain qui peuvent devenir une menace pour les localités situées en aval. Je donnais l’exemple de Brienz, un petit village (moins de 100 habitants) des Alpes suisses, dans le canton oriental des Grisons, dont la population a été évacuée car la montagne menace de s’effondrer. On craignait que les fortes pluies des derniers jours déstabilisent deux millions de mètres cubes de roche qui pourraient dévaler la pente et atteindre les maisons. Les villageois ont eu seulement 48 heures pour emballer leurs affaires et abandonner leurs domiciles.

Le glissement de terrain s’est produit pendant la nuit du 15 juin et a épargné de justesse le village où les maisons sont intactes. La masse rocheuse s’étant arrêtée juste devant le village.
Dans les jours qui ont précédé le glissement de terrain, il y a eu une augmentation des chutes de pierres. La partie centrale du glissement de terrain a commencé à s’effondrer le 13 juin 2023, avec une série d’incidents capturés sur la webcam de surveillance de la zone.
Selon les premiers rapports, un dépôt d’un mètre de hauteur s’est formé juste devant le bâtiment de l’école du village. La zone avait été déclarée zone de danger majeur, obligeant la fermeture de deux routes et d’une ligne de train.
Des analyses sont maintenant nécessaires pour évaluer le risque restant pour le village et les environs. Les sismogrammes fourniront des informations sur le moment précis du glissement de terrain, sa durée et le volume de l’effondrement.

Source : presse suisse.

Image de la webcam Blick TV montrant l’ampleur du glissement de terrain